Marc Levy - Les enfants de la liberté
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25 août
Hier, des prisonniers se sont évadés, Nitti et quelques-uns de ses copains ont réussi à desceller des planches, ils ont sauté sur les rails à la faveur de la nuit. Le train venait de passer la gare de Lécourt.
On a retrouvé le corps de l'un, coupé en deux, un autre a eu la jambe arrachée, en tout six sont morts.
Mais Nitti et quelques autres ont réussi à s'échapper.
Nous sommes regroupés autour de Charles. À
l'allure à laquelle file le convoi, ce n'est plus qu'une question d'heures avant que nous franchissions la frontière. Les avions ont beau nous survoler souvent, ils ne nous libéreront pas.
- Nous ne pouvons plus compter que sur nous, maugrée Charles.
- On tente le coup ? demande Claude.
Charles me regarde, j'acquiesce d'un signe de tête. Qu'avions-nous à perdre ?
Charles nous détaille son plan. Si nous réus-sissons à ouvrir quelques lattes du plancher, nous nous laisserons glisser dans le trou. À tour de rôle, les copains retiendront celui qui s'y faufilera. Au signal, ils le lâcheront. Il faudra alors se laisser tomber, les bras le long du corps pour qu'ils ne soient pas hachés sous les roues. Surtout ne pas relever la tête, au risque de se faire décapiter par l'essieu qui arrivera à toute vitesse. Il faudra compter les wagons qui passeront au-dessus de nous, douze, treize peut-être ? Puis attendre, immobile, que la Page 145
Levy Marc - les enfants de la liberté lumière rouge du train s'éloigne avant de se relever.
Pour éviter de pousser un cri qui alerterait les soldats sur la plate-forme, celui qui saute s'enfoncera un morceau de tissu dans la bouche. Et pendant que Charles nous fait répéter la manœuvre, un homme se lève et se met à l'ouvrage. De toutes ses forces, il tire sur un clou. Ses doigts glissent sous le métal et tentent de le faire tourner sans relâche. Le temps presse, sommes-nous seulement encore en France ?
Le clou cède. Les mains en sang, l'homme le prend et pioche dans le bois dur ; il tire sur les lattes qui bougent à peine et creuse encore. Les paumes transpercées de toutes parts, il ignore sa douleur et continue sa tâche. Nous voulons l'aider mais il nous repousse. C'est la porte de la liberté qu'il dessine sur le plancher de ce wagon fantôme, et il insiste pour qu'on le laisse faire. L'homme veut bien mourir mais pas pour rien, s'il peut au moins sauver des vies qui le méritent, alors la sienne aura servi à quelque chose. Lui n'a pas été arrêté pour faits de résistance, juste pour quelques larcins, c'est par hasard qu'il s'est retrouvé dans le wagon de la 35e brigade. Alors il nous supplie de le laisser faire, il nous doit bien cela dit-il, en creusant encore et encore.
Maintenant, ses mains ne sont plus que lam-beaux de chair, mais le plancher bouge enfin.
Armand se précipite et tous, nous l'aidons à arracher une première latte, puis une suivante. Le trou est assez grand pour s'y faufiler. Le vacarme des roues envahit le wagon, les traverses défilent sous nos yeux à toute vitesse. Charles décide de l'ordre dans lequel nous sauterons.
- Toi, Jeannot, tu passes en premier, ensuite Claude, puis Marc, Samuel...
- Pourquoi nous d'abord ?
- Parce que vous êtes les plus jeunes.
Marc, épuisé, nous fait signe d'obéir, Claude ne discute pas.
Il faut nous rhabiller. Enfiler nos vêtements sur nos peaux recouvertes d'abcès est une torture.
Armand, qui sautera en neuvième, offre à celui qui a creusé le trou de s'évader avec nous.
- Non, dit-il, je serai celui qui soutiendra le dernier des vôtres à sauter. Il en faut bien un, n'est-ce pas ?
- Vous ne pouvez pas y aller maintenant, dit un autre homme assis contre la paroi. Je connais la distance qui sépare chaque poteau, j'ai compté les secondes entre. Nous roulons au moins à soixante kilomètres à l'heure, vous vous briseriez tous le cou à cette vitesse. Il faut attendre que le convoi ralentisse, quarante à l'heure, c'est le maximum.
L'homme sait de quoi il parle : avant la guerre, il posait des rails de chemin de fer.
- Et si la loco était en queue de convoi et non en tête ? demande Claude.
- Alors, vous y passerez tous, répond l'homme.
Il y a aussi le risque que les Allemands aient fixé une barre au bout du dernier wagon, mais c'est un risque à courir.
- Pourquoi auraient-ils fait cela ?
- Pour qu'on ne puisse pas sauter sur les rails, précisément !
Et soudain, alors que nous pesons le pour et le contre, le convoi perd de la vitesse.
- C'est le moment ou jamais, dit l'homme qui posait des voies quand le pays était en paix.
- Vas-y ! dit Claude. Tu sais ce qui nous attend Page 146
Levy Marc - les enfants de la liberté à l'arrivée de toute façon.
Charles et lui me soutiennent par les bras. J'enfonce le morceau de tissu dans ma bouche et mes jambes pénètrent le trou béant. Il faut empêcher mes pieds de toucher la terre avant que les copains ne me donnent le signal, sinon mon corps se retournera, happé et déchiqueté en une seconde.
Mon ventre me fait mal, il n'y a plus aucun muscle pour m'aider à tenir cette position.
- Maintenant ! me crie Claude.
Je tombe, le sol heurte mon dos. Ne pas bouger, le vacarme est assourdissant. À quelques centimètres, de part et d'autre, défilent les roues qui sifflent sur les rails. Chaque essieu me frôle, je sens le souffle de l'air qu'il déplace et l'odeur du métal. Compter les wagons, mon cœur bat si fort dans ma poitrine.
Encore trois, peut-être quatre ? Claude a-t-il déjà sauté ? Je veux pouvoir le serrer encore une fois dans mes bras, lui dire qu'il est mon frère, que sans lui, jamais je n'aurais survécu, jamais je n'aurais pu mener ce combat.
Le vacarme s'interrompt et j'entends le train s'éloigner alors que la nuit m'entoure. Est-ce enfin l'air de la liberté que je respire ?
Au loin, la lanterne rouge du convoi s'étiole et disparaît dans la courbe des rails. Je suis en vie ; dans le ciel, la lune est pleine.
- À ton tour, ordonne Charles.
Claude enfonce le mouchoir dans sa bouche et ses jambes glissent entre les planches. Mais les copains le remontent aussitôt. Le train oscille, est-il en train de s'arrêter ? Fausse alerte. Il passait sur un petit pont en mauvais état. On reprend la manœuvre et cette fois, le visage de Claude disparaît.
Armand se retourne, Marc est trop épuisé pour sauter.
- Reprends des forces, je fais passer les autres et nous passerons ensuite.
Marc acquiesce d'un signe de la tête. Samuel saute, Armand est le dernier qui s'engouffre dans le trou. Marc n'a pas voulu y aller. L'homme qui a creusé dans le plancher le porte.
- Vas-y, qu'as-tu à perdre ?
Alors, Marc se décide enfin. Il s'abandonne et glisse à son tour. Le convoi freine brusquement. Les Feldgendarmes en descendent aussitôt. Tapi entre deux traverses, il les voit venir vers lui, ses jambes n'ont plus la force de l'aider à fuir et les soldats le cueillent. Ils le ramènent vers un wagon. En route, ils le tabassent si fort qu'il en perd connaissance.
Armand est resté accroché aux essieux pour échapper aux lampes des soldats qui font la ronde à la recherche d'autres évadés. Le temps passe. Il sent ses bras qui vont lâcher. Si près du but, c'est impossible, alors il résiste ; je te l'ai dit, nous n'avons jamais renoncé. Et soudain, le convoi s'ébranle. Le copain attend qu'il reprenne un peu de vitesse et se laisse tomber sur la voie. Et il est le dernier à voir le fanion rouge s'éteindre au loin.
Voilà peut-être une demi-heure que le train a disparu. Comme nous en étions convenus, je remonte la voie ferrée, à la rencontre des copains.
Claude a-t-il survécu ? Sommes-nous en Allemagne ?
Devant moi se profile un petit pont, gardé par une sentinelle allemande. C'est celui où mon frère avait failli sauter, juste avant que Charles ne le retienne. Le soldat de faction fredonne Lili Marlene.
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