Marc Levy - Les enfants de la liberté
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Chaque matin, une préposée de la poste arrivait seule au bureau de la rue Balzac. Elle transportait une besace contenant assez d'espèces pour que nous puissions tous tenir quelques mois de plus. Claude devait l'assommer pour lui prendre la sacoche.
Emile serait en couverture.
- J'ai refusé la matraque ! dit Claude presque en colère.
- Et comment comptes-tu t'y prendre ?
- Je ne frapperai jamais une femme ! Je vais lui faire peur, au pire la bousculer un peu ; je lui arrache sa besace et voilà tout.
Je ne savais trop quoi dire. Jan aurait du comprendre que Claude ne cognerait pas sur une femme. Mais j'avais peur que les choses ne se passent pas comme Claude l'espérait.
- Je dois convoyer l'argent jusqu'à Albi. Je ne reviendrai que dans deux jours.
Je l'ai pris dans mes bras, et avant de partir je lui ai fait promettre d'être prudent. Nous nous sommes adressés un dernier au revoir de la main. J'avais moi aussi une mission à accomplir le surlendemain et je devais me rendre chez Charles chercher des munitions.
Comme prévu, à sept heures du matin, Claude s'est accroupi derrière un buisson dans le petit jardin qui borde le bureau de la poste. Comme prévu, à huit heures dix, il a entendu la camionnette déposer l'employée et les graviers de l'allée crisser sous ses pas. Comme prévu, Claude s'est levé d'un bond, le poing menaçant. Comme ce n'était pas du tout prévu, la préposée pesait cent kilos, et elle portait des lunettes !
Le reste s'est déroulé très vite. Claude a tenté de la bousculer en se ruant sur elle ; s'il avait foncé sur un mur, l'effet aurait été le même ! Il s'est retrouvé par terre, un peu sonné. Il n'avait plus d'autre solution que de revenir au plan de Jan et d'assommer la préposée. Mais en regardant ses lunettes, Claude pense à ma terrible myopie ; l'idée d'envoyer des éclats de verre dans les yeux de sa victime le fait définitivement renoncer.
« Au voleur ! » hurle la préposée. Claude réunit toutes ses forces et tente d'arracher la sacoche qu'elle serre contre sa poitrine aux proportions démesurées. Est-ce la faute d'un émoi passager ?
D'un rapport de forces inégales ? La lutte au corps s'engage et Claude se retrouve à terre, avec cent kilos de féminité sur le thorax. Il se débat comme il peut, Page 72
Levy Marc - les enfants de la liberté se libère, agrippe la besace et, sous le regard atterré d'Emile, enfourche son vélo. Il s'enfuit sans que personne ne le suive. Emile s'en assure et part dans la direction opposée. Quelques passants s'attroupent, la postière est relevée, on la calme.
Un policier à moto débouche d'une rue trans-versale et comprend tout ; il repère Claude au loin, met les gaz et le prend aussitôt en chasse. Quelques secondes plus tard, mon petit frère ressent la morsure foudroyante de la matraque qui le projette à terre. Le policier descend de sa machine et se pré-
cipite sur lui. Des coups de pied d'une violence inouïe fusent et le frappent. Revolver sur la tempe, Claude est déjà menotté, il s'en moque, il a perdu connaissance.
Quand il revient à lui, il est attaché à une chaise, mains liées dans le dos. Son éveil ne dure pas longtemps, la première raclée du commissaire qui l'interroge le fait valdinguer. Son crâne heurte le sol et c'est à nouveau l'obscurité. Combien de temps s'est écoulé quand il rouvre les yeux ? Son regard est voilé de rouge. Ses paupières boursouflées sont collées par le sang, sa bouche craque et se déforme sous les coups. Claude ne dit rien, pas un râle, pas même un murmure. Seuls quelques évanouissements le sous-traient aux brutalités, et dès qu'il relève la tête, les bâtons des inspecteurs s'acharnent.
- Toi, tu es un petit juif, hein ? demande le commissaire Fourna. Et le pognon, c'était pour qui ?
Claude invente une histoire, une histoire où il n'y a pas d'enfants qui se battent pour la liberté, une histoire sans copains, sans personne à balancer.
Cette histoire-là ne tient pas debout ; Fourna hurle :
- Elle est où ta piaule ?
Il faut tenir deux jours avant de répondre à cette question. C'est la consigne, le temps nécessaire aux autres pour aller faire le « ménage ». Fourna frappe encore, l'ampoule qui pend au plafond oscille et entraîne mon petit frère dans sa valse. Il vomit et sa tête retombe.
- Quel jour sommes-nous ? demande Claude.
- Tu es là depuis deux jours, répond le gardien.
Ils t'ont bien arrangé, si tu voyais ta tête.
Claude avance la main vers son visage, mais à peine l'effleure-t-il que la douleur le submerge. Le gardien murmure «J'aime pas ça». Il lui laisse sa gamelle et referme la porte sur lui.
Deux jours ont donc passé. Claude peut enfin lâcher son adresse.
Emile avait assuré qu'il avait vu Claude s'enfuir.
Tous ont pensé qu'il a dû s'attarder à Albi. Après une deuxième nuit dans l'attente, il est trop tard pour aller nettoyer sa chambre, Fourna et ses hommes l'ont déjà investie.
Les policiers assoiffés sentent l'odeur du résistant. Mais dans la chambre misérable il n'y a pas grand-chose à trouver, presque rien à détruire. Le matelas est éventré, rien ! On déchire l'oreiller, encore rien ! On fracture le tiroir de la commode, toujours rien ! Ne reste que le poêle dans l'angle de la pièce. Fourna repousse la grille en fonte.
- Venez voir ce que j'ai trouvé ! hurle-t-il, fou de joie.
Il tient une grenade. Elle était cachée dans le foyer éteint.
Il se penche, passe presque la tête ; l'un après l'autre, il sort du poêle les morceaux d'une lettre que mon frère m'avait écrite. Je ne l'ai jamais reçue.
Page 73
Levy Marc - les enfants de la liberté Par mesure de sécurité, il avait préféré la déchirer.
Ne manquait que de quoi acheter un peu de charbon pour la brûler.
Quand j'ai quitté Charles, il était de bonne humeur comme toujours. À cette heure, je ne sais pas que mon petit frère a été arrêté, j'espère qu'il se planque à Albi. Charles et moi avons un peu conversé dans le potager, mais nous sommes rentrés à cause du froid glacial. Avant de partir, il m'a remis les armes pour la mission que je dois accomplir demain.
J'ai deux grenades dans mes poches, un revolver à la ceinture du pantalon. Pas facile de pédaler sur la route de Loubers avec cet attirail.
La nuit est tombée, ma rue est déserte. Je range mon vélo dans le corridor et cherche la clé de ma chambre. Je suis fourbu par la route que je viens de faire. Ça y est, je sens la clé au fond de ma poche.
Dans dix minutes je serai sous les draps. La lumière du couloir s'éteint. Ce n'est pas grave, je sais retrouver l'emplacement de la serrure dans le noir.
Un bruit dans mon dos. Je n'ai pas le temps de me retourner ; je suis plaqué au sol. En quelques secondes, j'ai les bras tordus, les mains menottées et la figure en sang. À l'intérieur de ma chambre, six policiers m'attendaient. Il y en avait autant dans le jardin, sans compter ceux qui ont bouclé la rue. J'entends hurler la mère Dublanc. Les pneus des voitures crissent, la police est partout.
C'est vraiment idiot, sur la lettre que m'avait écrite mon petit frère figurait mon adresse. Il lui aura juste manqué quelques morceaux de charbon pour la brûler. La vie ne tient qu'à ça.
*
Au petit matin, Jacques ne me voit pas au rendez-vous de la mission. Quelque chose a dû m'arriver en chemin, un contrôle aura mal tourné. Il enfourche son vélo et se précipite chez moi pour
« nettoyer » ma chambre, c'est la règle.
Les deux policiers qui étaient en planque l'ont arrêté.
J'ai subi le même traitement que mon frère. Le commissaire Fourna avait la réputation d'être féroce, elle n'était pas surfaite. Dix-huit jours d'interrogatoires, de coups de poing, de matraquages ; dix-huit nuits où se succèdent brûlures de cigarettes et séances de tortures variées. Quand il est de bonne humeur, le commissaire Fourna m'oblige à me tenir à genoux, bras tendus, un annuaire dans chaque main. Dès que je fléchis, son pied vole sur moi, parfois entre mes omoplates, parfois dans le ventre, parfois sur ma figure. Quand il est de mauvaise humeur, il vise l'entrejambe. Je n'ai pas parlé. Nous sommes deux dans les cellules du commissariat de la rue du Rempart-Saint-Étienne. Parfois, la nuit, j'entends gémir Jacques. Lui non plus n'a rien dit.
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