Marc Levy - Les enfants de la liberté
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Voilà, c'est fini, maintenant M. Lormond ne dira plus jamais rien. Ses mots d'humour qui provo-quaient toujours un rire, un soulagement, ses petites phrases drôles ou tendres qui tournaient en dérision l'humiliation du rationnement, sont partis dans une Page 69
Levy Marc - les enfants de la liberté voiture de la Gestapo il y a deux heures déjà.
La foule se tait, à peine flotte un murmure. Le cortège vient de sortir de l'immeuble. Mme Lormond a la chevelure défaite, les miliciens l'encadrent. Elle marche, tête haute, elle n'a pas peur. On lui a volé son mari, on lui a pris sa fille, on ne lui ôtera ni sa dignité de mère, ni sa dignité de femme.
Tout le monde la regarde, alors elle sourit ; ils n'y sont pour rien les gens dans la file, c'est juste sa façon à elle de leur dire au revoir.
Les hommes de la Milice la poussent vers la voiture. Soudain, dans son dos, elle devine la pré-
sence de son enfant. La petite Gisèle est là-haut, le visage collé à la fenêtre du cinquième étage ; Mme Lormond le sent, elle sait. Elle voudrait se retourner, pour offrir à sa fille un dernier sourire, un geste de tendresse qui lui dirait combien elle l'aime ; un regard, le temps d'une fraction de seconde, mais assez pour qu'elle sache que ni la guerre, ni la folie des hommes ne la déposséderont de l'amour de sa mère.
Mais voilà, en se retournant elle attirerait l'attention sur son enfant. Une main amie a sauvé sa petite fille, elle ne peut pas prendre le risque de la mettre en danger. Le cœur en étau, elle ferme les yeux et avance vers la voiture, sans se retourner.
Au cinquième étage d'un immeuble, à Toulouse, une fillette de dix ans regarde sa maman qui s'en va pour toujours. Elle sait bien qu'elle ne reviendra pas, son père le lui a dit ; les juifs qu'on emmène ne reviennent jamais, c'est pour cela qu'il ne fallait jamais se tromper quand elle donnait son nouveau nom.
Mme Pilguez a posé la main sur son épaule, et de l'autre elle retient le voilage à la fenêtre, pour que d'en bas, on ne les voie pas. Pourtant Gisèle voit sa maman qui monte dans la voiture noire. Elle voudrait lui dire qu'elle l'aime et qu'elle l'aimera toujours, que de toutes les mamans elle était la meilleure du monde, qu'elle n'en aura pas d'autre.
Parler est interdit, alors elle pense de toutes ses forces que tant d'amour doit forcément pouvoir traverser une vitre. Elle se dit que, dans la rue, sa maman entend les mots qu'elle murmure entre ses lèvres, même si elle les serre si fort.
Mme Pilguez a posé sa joue sur sa tête, et un baiser avec. Elle sent les larmes de Mme Pilguez qui coulent dans sa nuque. Elle, elle ne pleurera pas.
Elle veut juste regarder jusqu'au bout, et elle se jure de ne jamais oublier ce matin de décembre 1943, le matin où sa maman est partie pour toujours.
La portière de la voiture vient de se refermer et le cortège s'en va. La petite fille tend les bras, dans un ultime geste d'amour.
Mme Pilguez s'est agenouillée pour être plus près d'elle.
- Ma petite Gisèle, je suis si désolée.
Elle pleure à chaudes larmes, Mme Pilguez. La petite fille la regarde, elle a le sourire fragile. Elle essuie les joues de Mme Pilguez et lui dit :
- Je m'appelle Sarah.
Dans sa salle à manger, le locataire du qua-trième étage quitte sa fenêtre, de mauvaise humeur.
En chemin, il s'arrête et souffle sur le cadre posé sur la commode. Une fâcheuse poussière s'était posée sur la photo du maréchal Pétain. Désormais, les voisins du dessous ne feront plus de bruit, il n'aura plus à entendre les gammes du piano. Et, ce faisant, Page 70
Levy Marc - les enfants de la liberté il pense aussi qu'il faudra continuer sa surveillance et trouver maintenant qui a bien pu cacher la sale petite youpine.
18.
Bientôt huit mois passés dans la brigade et nous étions à l'action presque chaque jour. Au seul cours de la semaine écoulée, j'en accomplissais quatre.
J'avais perdu dix kilos depuis le début de l'année, et mon moral souffrait tout autant que mon corps de faim et d'épuisement. À la fin de la journée, j'étais passé chercher mon petit frère chez lui et, sans rien annoncer, je l'emmenai partager un vrai repas dans un restaurant de la ville. Claude avait les yeux écarquillés en lisant le menu. Pot-au-feu de viande, légumes et tarte aux pommes ; les prix pratiqués à la Reine Pédauque étaient hors de portée et j'y sacrifiai tout l'argent qui me restait, mais je m'étais mis en tête que j'allais mourir avant la fin de l'année et nous étions déjà début décembre !
En entrant dans l'établissement qui n'était accessible qu'aux bourses des miliciens et des Allemands, Claude a cru que je l'emmenais faire un coup. Quand il a compris que nous étions là pour nous régaler, j'ai vu revivre sur son visage les expressions de son enfance. J'ai vu renaître le sourire qui le gagnait quand maman jouait à cache-cache dans l'appartement où nous vivions, la joie dans ses yeux quand elle passait devant l'armoire, feignant de ne pas avoir vu qu'il s'y trouvait.
- Qu'est-ce que nous fêtons ? a-t-il chuchoté.
- Ce que tu veux ! L'hiver, nous, d'être en vie, je ne sais pas.
- Et comment comptes-tu payer l'addition ?
- Ne t'inquiète pas pour ça et savoure.
Claude dévorait des yeux les morceaux de pain croustillants dans la corbeille, avec l'appétit d'un pirate qui aurait trouvé des pièces d'or dans une cas-sette. À la fin du repas, le moral regonflé d'avoir vu mon frère aussi heureux, j'ai demandé la note pendant qu'il se rendait aux lavabos.
Je l'ai vu revenir la mine goguenarde. Il n'a pas voulu se rasseoir, il fallait que nous partions tout de suite, m'a-t-il dit. Je n'avais pas vidé ma tasse de café, mais mon frère insistait pour que nous nous pressions. Il avait dû sentir un danger que j'ignorais encore. J'ai payé, enfilé mon manteau et nous sommes sortis tous les deux. Dans la rue, il s'ac-crochait à mon bras et me tirait en avant, me forçant à accélérer le pas.
- Dépêche-toi, je te dis !
J'ai jeté un bref coup d'oeil par-dessus mon épaule, supposant que quelqu'un nous suivait, mais la rue était déserte et je voyais bien que mon frère luttait difficilement contre le fou rire qui le gagnait.
- Mais qu'est-ce qu'il y a, bon sang ? Tu me fais peur à la fin !
- Viens ! a-t-il insisté. Là-bas, dans la petite ruelle, je t'expliquerai.
Il m'a conduit jusqu'au bout d'une impasse et, ménageant son effet, il a ouvert son pardessus. Au vestiaire de la Reine Pédauque, il avait piqué le cein-turon d'un officier allemand et le pistolet Mauser suspendu dans son étui.
Nous avons marché tous les deux dans la ville, plus complices que jamais. La soirée était belle, la nourriture nous avait redonné quelques forces et presque autant d'espoir. Au moment de se quitter, Page 71
Levy Marc - les enfants de la liberté je lui ai proposé que l'on se revoie dès le lendemain.
- Je ne peux pas, je pars en action, a murmuré Claude. Oh, et puis merde pour les consignes, tu es mon frère. Si, à toi, je ne peux pas raconter ce que je fais, alors à quoi bon tout ça ?
Je n'ai rien dit, je ne voulais ni le forcer à parler, ni l'empêcher de se confier à moi.
- Demain, je dois aller piquer la recette de la poste. Jan doit penser que je suis vraiment fait pour les larcins en tout genre ! Si tu savais ce que cela m'agace !
Je comprenais son désarroi, mais nous avions cruellement besoin d'argent. Ceux d'entre nous qui étaient « étudiants » devaient bien se nourrir un peu si l'on voulait qu'ils puissent continuer le combat.
- C'est très risqué ?
- Même pas ! C'est peut-être encore ça le plus vexant, a maugréé Claude.
Et il m'a expliqué le plan de sa mission.
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