Marc Levy - Les enfants de la liberté

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La nuit du 20 janvier était glaciale, le froid venait jusqu'à nos os. Chahine grelottait, je le serrais contre moi, les tremblements l'épuisaient. Cette nuit-là, il a refusé la nourriture que je portais à ses lèvres.

- Aide-moi, je veux juste retrouver ma liberté, m'a-t-il dit soudain.

Je lui ai demandé comment donner ce qu'on n'a pas. Chahine a souri et répondu :

- En l'imaginant.

Ce furent ses derniers mots. J'ai tenu ma promesse et lavé son corps jusqu'à l'aube ; puis je l'ai enveloppé dans ses vêtements, juste avant le lever du jour. Ceux qui parmi nous avaient la foi ont prié pour lui ; et qu'importaient les mots de leurs prières puisqu'elles venaient du cœur. Moi qui n'avais jamais cru en Dieu, l'espace d'un instant j'ai aussi prié, pour que le vœu de Chahine soit exaucé, pour qu'il soit libre ailleurs.

21.

Derniers jours de janvier, le rythme des exécutions dans la cour diminue, laissant espérer à certains d'entre nous que le pays sera libéré avant que vienne leur tour. Lorsque les gardiens les emmènent, ils espèrent que leur jugement sera reporté, pour qu'on leur laisse un peu de temps encore, mais cela ne se produit jamais et ils sont fusillés.

Si nous sommes cloîtrés entre ces murs sombres, impuissants à agir, nous apprenons qu'à l'extérieur, les actions de nos copains se multiplient. La Résistance tisse sa toile, elle se déploie. La brigade a maintenant des détachements organisés dans toute la région, d'ailleurs c'est partout en France que le combat pour la liberté prend forme. Charles a dit un jour que nous avions inventé la guerre des rues, c'était exagéré, nous n'étions pas les seuls, mais dans la région, nous avions montré l'exemple. Les autres nous suivaient et chaque jour la tâche de l'ennemi se voyait contrariée, paralysée par le nombre de nos actions. Plus un convoi allemand ne circulait sans le risque qu'un wagon, un chargement ne soit saboté, plus une usine française ne produisait pour l'armée ennemie sans que sautent les transformateurs qui l'alimentaient en courant, sans que ses installations soient détruites. Et plus les copains agissaient, plus la population reprenait courage, et plus les rangs de la Résistance gonflaient.

Page 77

Levy Marc - les enfants de la liberté À l'heure de la promenade, les Espagnols nous font savoir qu'un coup d'éclat de la brigade a été réalisé hier. Jacques essaie d'en apprendre plus auprès d'un détenu politique espagnol. Il s'appelle Boldados, les matons le craignent un peu. C'est un Castillan qui, comme tous les siens, porte en lui la fierté de sa terre. Cette terre-là, il l'a défendue dans les combats de la guerre d'Espagne, il l'a aimée tout au long de son exode en traversant les Pyrénées à pied. Et dans les camps de l'Ouest où on l'avait enfermé, il n'a jamais cessé de la chanter. Boldados fait signe à Jacques de s'approcher du grillage qui sépare la cour des Espagnols de celle des Français. Et quand Jacques est près de lui, il lui raconte ce qu'il a appris de la bouche d'un gardien sympathisant.

- C'est un des vôtres qui a fait le coup. La semaine dernière, il est monté un peu tard dans le dernier tramway, sans même se rendre compte qu'il était réservé aux Allemands. Il faut croire qu'il avait la tête ailleurs, ton copain, pour faire un truc pareil.

Un officier l'a fait redescendre aussitôt d'un coup de pied dans le cul. Ton copain n'a pas aimé ça du tout.

Je le comprends, le coup de pied dans le cul, c'est une humiliation et c'est pas bon. Alors il a mené une sorte d'enquête et il a vite compris que ce tramway ramenait chaque soir les officiers qui sortaient du cinéma des Variétés. Un peu comme si le dernier service était réservé à ces hijos de putas. Avec trois types de chez vous, ils sont revenus quelques jours après, c'est-à-dire hier soir, à l'endroit même où ton copain s'était fait botter le cul, et ils ont attendu.

Jacques ne disait rien, il buvait les paroles de Boldados. En fermant les yeux, c'est comme s'il était à l'action, comme s'il pouvait entendre la voix d'Emile, deviner le sourire malicieux qui se dessine sur ses lèvres quand il flaire le bon coup. L'histoire ainsi contée peut sembler simple. Quelques grenades balancées à la va-vite sur un tramway, des officiers nazis qui n'officieront plus, des gamins de rue aux gueules de héros. Mais rien de tout cela, l'histoire ne se raconte pas ainsi.

Ils sont en planque, à peine cachés dans l'ombre de quelques porches glauques, la trouille au ventre, le corps qui grelotte parce que la nuit est glaciale, si froide que le pavé givré de la rue déserte luit sous la clarté de lune. Les gouttes d'une vieille pluie qui fuient d'une gouttière crevée s'abîment dans le silence. Pas une âme à l'horizon. Des nuages de buée se forment à leurs bouches dès qu'ils expirent. De temps en temps, il faut se frictionner les mains, pour préserver l'agilité des doigts. Mais comment faire pour lutter contre les tremblements quand la peur se mêle au froid ? Il suffit qu'un détail les trahisse, et tout finira là. Emile se souvient de son ami Ernest, allongé sur le dos, la poitrine hachée, le torse rougi du sang qui coule de sa gorge, de sa bouche, les jambes retournées, les bras ballants et la nuque pen-dante. Dieu qu'on est souple quand on vient d'être fusillé.

Non, crois-moi, rien dans cette histoire ne se passe comme on l'imagine. Que la peur habite chacun de vos jours, chacune de vos nuits, continuer de vivre, continuer d'agir, de croire que le printemps reviendra, cela demande beaucoup de cran. Mourir pour la liberté d'autrui est difficile quand on n'a que seize ans.

Au loin, le tintamarre du tramway trahit son approche. Son phare trace un trait dans la nuit.

Page 78

Levy Marc - les enfants de la liberté André est à l'action, aux côtés d'Emile et de François. C'est parce qu'ils sont ensemble qu'ils peuvent agir. L'un sans les autres et tout serait différent. Leurs mains glissent dans les poches des manteaux ; ils ont dégoupillé les grenades, serrant bien les cuillers. Il suffirait d'une maladresse pour que tout finisse là. La police ramasserait les morceaux d'Emile, épars sur la chaussée. La mort est dégueulasse, ce n'est un secret pour personne.

Le tram avance, les silhouettes des soldats se reflètent dans les vitrines éclairées par les lumières de la rame. Il faut résister encore, garder patience, contrôler les battements de cœur qui font sourdre le sang jusqu'aux tempes. « Maintenant », murmure Emile. Les goupilles glissent vers le pavé. Les grenades fracassent les carreaux qui se brisent, et roulent sur le plancher du tramway.

Les nazis ont perdu toute arrogance, ils tentent de fuir l'enfer. Emile fait signe à François de l'autre côté de la rue. Les mitraillettes s'arment et tirent, les grenades explosent.

Les mots que prononce Boldados sont si précis que Jacques croit presque frôler le carnage. Il ne dit rien, son mutisme se mêle au silence revenu hier soir dans la rue désolée. Et dans ce silence-là, il entend les râles de souffrance.

Boldados le regarde. Jacques le remercie d'un signe de tête ; les deux hommes se séparent, chacun s'éloigne dans sa cour.

« Un jour le printemps reviendra », chuchote-t-il en nous rejoignant.

22.

Janvier s'est éteint. Parfois, dans ma cellule, je repense à Chahine. Claude a perdu beaucoup de forces. De temps en temps, un copain rapporte une pastille de soufre de l'infirmerie. Il ne l'utilise pas pour calmer la brûlure de sa gorge, mais pour gratter une allumette. Alors, les copains se resserrent autour d'une cigarette refilée par un gardien, nous la grillons ensemble. Mais aujourd'hui, le cœur n'y est pas.

François et André étaient partis donner un coup de main au maquis qui vient de se constituer dans le Lot-et-Garonne. À leur retour de mission, un détachement de gendarmes les attendait pour les cueillir. Vingt-cinq képis contre deux casquettes de gavroches, le combat était inégal. Ils ont revendiqué leur appartenance à la Résistance ; parce que depuis que les rumeurs d'une probable défaite allemande circulent, les forces de l'ordre sont parfois moins assurées, certains pensent déjà à l'avenir et se posent des questions. Mais ceux qui attendaient nos copains n'ont pas encore changé d'avis, ni changé de camp, ils les ont emmenés sans ménagement.

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