Marc Levy - Les enfants de la liberté
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En entrant dans la gendarmerie, André n'a pas eu peur. Il a dégoupillé sa grenade et l'a jetée à terre. Sans même tenter de fuir, alors que tout le monde se planquait, il est resté seul, debout, immobile à la regarder rouler sur le sol. Elle a fini sa course entre deux lattes du plancher, mais elle n'a pas sauté. Les gendarmes se sont rués sur lui et lui ont fait passer le goût de la bravoure.
La gueule en sang, le corps tuméfié, il a été incarcéré ce matin. Il est à l'infirmerie. Ils lui ont brisé les côtes et la mâchoire, fendu le front, rien que de l'ordinaire.
*
Page 79
Levy Marc - les enfants de la liberté À la prison Saint-Michel, le chef des matons s'appelle Touchin. C'est lui qui ouvre nos cellules pour la promenade de l'après-midi. Vers cinq heures, il agite son trousseau, et commence alors la cacophonie des verrous qui cliquettent. Nous devons attendre son signal pour sortir. Mais quand retentit le sifflet du chef Touchin, nous comptons tous quelques secondes avant de franchir le seuil de nos geôles, juste pour l'emmerder. Ensemble, les portes s'ouvrent sur la passerelle où les prisonniers s'alignent contre le mur. Le gardien-chef, escorté de deux collègues, se tient bien droit dans son uniforme. Quand tout lui semble en ordre, bâton à la main, il remonte la file des prisonniers.
Chacun doit le saluer à sa façon ; un mouvement de tête, un sourcil qui se lève, un soupir, qu'importe, le gardien-chef veut que l'on reconnaisse son autorité. Quand la revue est terminée, la file avance en rangs serrés.
Après notre retour de promenade, nos copains espagnols ont droit au même cérémonial. Ils sont cinquante-sept à occuper la partie d'étage qui leur est réservée.
On passe devant Touchin et on le salue à nouveau. Mais les copains espagnols devront aussi se déshabiller sur la passerelle et laisser leurs vêtements sur la rambarde. Chacun doit rentrer dans la cellule dortoir nu comme un ver. Touchin dit que c'est pour des raisons de sécurité que le règlement force les prisonniers à se dévêtir pour la nuit. Le caleçon y passe aussi. « On a rarement vu un homme tenter de s'évader les balloches à l'air, justifie Touchin. Sûr que dans la ville, il se ferait vite repérer. »
Ici, nous savons bien que là n'est pas la raison de ce règlement cruel ; ceux qui l'ont instauré mesurent l'humiliation qu'ils font subir aux prisonniers.
Touchin aussi sait tout cela, mais il s'en moque, son plaisir de la journée reste à venir, quand les Espagnols passeront devant lui et le salueront ; cinquante-sept saluts, puisqu'ils sont cinquante-sept, cinquante-sept frissons de plaisir pour le chef maton Touchin.
Alors les Espagnols passent devant lui et le saluent, puisque le règlement les oblige à le faire.
Avec eux, Touchin est toujours un peu déçu. Il y a chez ces gars-là quelque chose qu'il ne pourra jamais dompter.
La colonne avance, c'est le copain Rubio qui l'entraîne. Normalement Boldados devrait être à sa tête, mais je te l'ai dit, Boldados est castillan et avec son fier caractère, il pourrait bien balancer son poing dans la figure d'un maton, ou même balancer le maton par-dessus la balustrade en le traitant de hijo de puta ; alors c'est Rubio qui ouvre la marche, c'est plus sûr ainsi, surtout ce soir.
Rubio, je le connais mieux que les autres, nous avons tous deux quelque chose en commun, une particularité qui nous rend presque indissociables.
Rubio est roux, il a la peau tachetée et les yeux clairs, mais la nature a été plus généreuse avec lui qu'avec moi. Il a une vue parfaite, je suis myope au point que sans mes lunettes, je suis aveugle. Rubio a un humour sans pareil, il suffit qu'il ouvre la bouche pour que tout le monde se marre. Ici, entre les murs sombres, c'est un don précieux, parce que l'envie de rire est plutôt rare sous la verrière grise de crasse qui surplombe les passerelles.
Page 80
Levy Marc - les enfants de la liberté Ça devait marcher fort pour Rubio avec les filles, quand il était dehors. Il faudra que je lui demande de me confier quelques trucs, juste au cas où un jour je reverrais Sophie.
Avance la colonne d'Espagnols, que Touchin compte un par un. Rubio marche, le visage impertur-bable, il s'arrête, fait quelques génuflexions devant le chef maton qui voit là, ravi, comme une révérence, alors que Rubio se fout ouvertement de sa gueule.
Derrière Rubio, il y a le vieux professeur qui voulait enseigner en catalan, le paysan qui a appris à lire dans sa cellule et récite maintenant des vers de Garcia Lorca, l'ancien maire d'un village des Asturies, un ingénieur qui savait trouver l'eau même quand elle se cachait au fond de la montagne, un mineur épris de la Révolution française et qui chante parfois les paroles de Rouget de Lisle sans que l'on sache s'il les comprend vraiment.
Les prisonniers s'arrêtent devant la cellule dortoir et, un à un, commencent à se déshabiller.
Les vêtements qu'ils ôtent sont ceux avec lesquels ils combattaient pendant la guerre d'Espagne.
Leurs pantalons de toile ne tiennent que par des cor-delettes usées, les espadrilles qu'ils ont cousues dans les camps de l'Ouest n'ont presque plus de semelles, les chemises sont déchirées, mais même vêtus de leurs guenilles, ils ont une fière allure les camarades espagnols. La Castille est belle et ses enfants aussi.
Touchin se frotte le ventre, il éructe, passe la main sous son nez, et essuie sa morve au revers de sa veste.
Ce soir, il remarque que les Espagnols prennent leurs aises, ils sont plus minutieux qu'à l'accoutumée. Les voilà qui plient leurs pantalons, ôtent leurs chemises et les rangent sur la rambarde ; tous ensemble, ils se baissent et alignent leurs espadrilles sur la dalle. Touchin agite le bâton, comme si son geste pouvait scander le temps.
Cinquante-sept corps maigres et opalins se tournent maintenant vers lui. Touchin regarde, aus-culte, un détail ne va pas, mais quel est-il ? Le maton se gratte la tête, soulève son képi, se penche en arrière comme si la posture allait lui donner un peu de recul. Il en est certain, quelque chose cloche, mais quoi ? Un bref regard à gauche vers son collègue qui hausse les épaules, un à droite vers l'autre qui fait de même, et Touchin découvre l'inadmis-sible : « Mais qu'est-ce donc que ces caleçons que l'on porte encore, alors qu'on devrait être les couilles à l'air ?! » Sûr qu'il n'est pas chef pour rien Touchin, ses deux acolytes n'avaient rien vu de la manigance. Touchin se penche de côté pour vérifier si, dans la file, il n'y en aurait pas au moins un qui aurait obéi, mais non, chacun sans exception porte encore la culotte.
Rubio se garde bien de rire, même si l'envie l'en prend en voyant la tête dépitée de Touchin. C'est une bataille qui se joue, elle peut sembler bien anodine, mais l'enjeu est de taille. C'est la première et si elle est gagnée, il y en aura d'autres.
Rubio, qui n'a pas son pareil pour se foutre de Touchin, le regarde avec l'air innocent de celui qui demande ce que l'on attend pour rentrer dans les cellules.
Et comme Touchin, stupéfait, ne dit rien, Rubio fait un pas en avant et la colonne de prisonniers aussi. Alors Touchin, désemparé, se précipite vers la porte du dortoir et, bras en croix, en bloque le pas-Page 81
Levy Marc - les enfants de la liberté sage.
- Allons, allons, vous connaissez le règlement, avertit Touchin qui ne veut pas d'histoires. Le prisonnier et le caleçon ne peuvent pas entrer en même temps dans la cellule. Le caleçon dort sur la rambarde et le prisonnier dans le dortoir ; ça a toujours été comme ça, pourquoi changer ce soir ? Allons, allons, Rubio, ne fais pas l'imbécile.
Rubio ne changera pas d'avis, il toise Touchin et lui dit calmement dans sa langue qu'il ne l'enlèvera pas.
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