Marc Levy - Les enfants de la liberté

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Et comme je restais silencieux, Charles a arrêté de biner.

Nous sommes repartis vers la maison, Charles m'a offert un bouquet de radis pour me remercier de l'avoir aidé.

- Tu sais, Jeannot, cette amie dont je t'ai parlé tout à l'heure, elle m'a donné une chance formidable ; elle m'a laissé l'aimer. Ce n'était que quelques jours, mais avec la tête que j'ai, c'était déjà un beau cadeau. Maintenant, il me suffit de penser à elle pour trouver un peu de bonheur. Tu devrais rentrer, la nuit tombe tôt en ce moment.

Et Charles m'a raccompagné au pas de la porte.

En enfourchant mon vélo, je me suis retourné et je lui ai demandé s'il pensait que j'avais quand même une chance avec Sophie, au cas où je la reverrais un jour, après la guerre, quand nous ne serions plus dans la clandestinité. Charles avait l'air désolé, je l'ai vu hésiter et il m'a répondu, le sourire triste :

- Si Sophie et Robert ne sont plus ensemble à la fin de la guerre, qui sait ? Bonne route, mon vieux, fais attention aux patrouilles à la sortie du village.

Le soir, en m'endormant, je repensais à ma conversation avec Charles. Je me rendais à sa raison, Sophie serait une formidable amie et ce serait mieux comme ça. De toutes les façons, j'aurais détesté me teindre les cheveux.

Nous avions décidé de poursuivre l'action de Boris contre la Milice. Désormais, les chiens de rue dans leurs habits noirs, ceux qui nous espionnaient pour mieux nous arrêter, ceux qui torturaient, ceux qui vendaient la misère humaine au plus offrant seraient combattus sans pitié. Ce soir, nous irions rue Alexandre faire exploser leur tanière.

En attendant, allongé sur son lit, mains sous la tête, Claude regarde le plafond de sa chambre en pensant à ce qui l'attend.

- Ce soir, je ne reviendrai pas, dit-il.

Jacques est entré. Il s'assied à côté de lui, mais Claude ne dit rien ; du doigt, il mesure la mèche qui entre dans la bombe - quinze millimètres seulement -, et mon petit frère murmure :

- Tant pis, j'y vais quand même.

Alors Jacques sourit tristement, il n'a rien ordonné, c'est Claude qui a proposé.

- Tu es sûr ? demande-t-il.

Claude n'est sûr de rien, mais il entend encore la question de mon père au café des Tourneurs...

Pourquoi lui ai-je raconté cela ? Alors il dit « Oui ».

- Ce soir, je ne reviendrai pas, murmure mon petit frère âgé de dix-sept ans à peine.

Quinze millimètres d'amadou, c'est court ; une minute et demie de vie quand il entendra le grésillement de la mèche ; quatre-vingt-dix secondes pour fuir.

- Ce soir, je ne reviendrai pas, ne cesse-t-il de répéter, mais ce soir, les miliciens non plus ne ren-treront pas chez eux. Alors, des tas de gens que nous ne connaissons pas auront gagné quelques mois de vie, quelques mois d'espoir, le temps que d'autres chiens viennent repeupler les terriers de la haine.

Une minute et demie pour nous et quelques mois pour eux, cela valait bien la peine, n'est-ce pas ?

Boris avait commencé notre guerre contre la Page 65

Levy Marc - les enfants de la liberté Milice le jour même où Marcel Langer avait été condamné à mort. Alors, rien que pour lui qui crou-pissait dans une geôle de la prison Saint-Michel, il fallait y aller. C'était aussi pour le sauver qu'on avait descendu le substitut Lespinasse. Notre tactique avait fonctionné : au procès de Boris, les juges s'étaient récusés les uns après les autres, les commis d'office avaient eu tellement peur qu'ils s'étaient contentés de vingt ans de prison. Ce soir, Claude pense à Boris, et à Ernest aussi. C'est lui qui lui donnera du courage. Ernest avait seize ans quand il est mort, te rends-tu compte ? Il paraît que quand les miliciens l'ont arrêté, il s'est mis à pisser sur lui au milieu de la rue ; les salauds l'ont autorisé à ouvrir sa braguette, le temps de se soulager de sa peur, là, devant eux, pour l'humilier ; en vérité, le temps de dégoupiller la grenade qu'il cachait dans son pantalon et d'entraîner ces salopards en enfer. Et Claude revoit les yeux gris d'un gamin disparu au milieu de la rue ; d'un gamin qui n'avait que seize ans.

Nous sommes le 5 novembre, presque un mois est passé depuis qu'on a tué Lespinasse. «Je ne reviendrai pas, dit mon petit frère, mais ce n'est pas grave, d'autres vivront à ma place. »

La nuit s'en est venue, la pluie en cortège.

« C'est le moment », murmure Jacques, et Claude soulève la tête et desserre les bras. Compte les minutes, petit frère, mémorise chaque instant et laisse le courage te gagner ; laisse cette force remplir ton ventre si vide de tout. Tu n'oublieras jamais le regard de maman, sa tendresse quand elle venait t'endormir il y a quelques mois encore. Regarde comme le temps fut long depuis ; alors, même si tu ne reviens pas ce soir, il te reste un peu à vivre.

Remplis ta poitrine de l'odeur de la pluie, laisse faire les gestes tant de fois répétés. Je voudrais être à tes côtés, mais je suis ailleurs, et toi tu es là, Jacques est avec toi.

Claude serre son colis sous le bras, quelques morceaux de bravoure, dont dépassent les mèches d'amadou. Il essaie d'oublier la moiteur sur sa peau, comme la bruine sur la nuit. Il n'est pas seul, même ailleurs, je suis là.

Place Saint-Paul il sent son cœur battre à ses tempes et cherche à caler son rythme sur celui des pas qui le mènent au courage. Il continue sa marche.

Si la chance lui sourit, tout à l'heure il s'enfuira par la rue des Créneaux. Mais il ne faut pas penser maintenant au chemin de retraite... si la chance lui sourit seulement.

Mon petit frère entre dans la rue Alexandre, le courage est au rendez-vous. Le milicien qui garde la tanière se dit que pour avancer d'un pas si décidé, Jacques et toi faites partie de sa meute. La porte cochère se referme sur vous. Tu craques l'allumette, les bouts incandescents grésillent, et le tic-tac de la mort qui rôde cliquette dans vos têtes. Au fond de la cour, une bicyclette est rangée contre une fenêtre ; une bicyclette avec un panier où déposer la première bombe que Charles a fabriquée. Une porte. Tu prends le couloir, le tic-tac continue, combien reste-t-il de secondes ? Deux pas pour chacune d'entre elles, trente pas en tout, ne calcule pas, petit frère, trace ton sillage, le salut est derrière, mais toi, il te faut encore avancer.

Dans le couloir, deux miliciens parlent sans lui prêter attention, Claude entre dans la salle, pose son paquet près d'un radiateur, fait mine de fouiller Page 66

Levy Marc - les enfants de la liberté dans sa poche, comme s'il avait oublié quelque chose. Il hausse les épaules, comment peut-on être si étourdi, le milicien se plaque contre le mur pour le laisser ressortir.

Tic tac, il faut garder la marche régulière, ne rien laisser paraître de la moiteur cachée sous les habits. Tic tac, le voilà dans la cour, Jacques lui montre le vélo et Claude voit la mèche incandescente disparaître sous le papier journal. Tic tac, combien de temps encore ? Jacques a deviné la question et ses lèvres murmurent « Trente secondes, peut-être moins ? » Tic tac, les vigiles les laissent passer, on leur a dit de surveiller ceux qui entrent, pas ceux qui sortent.

La rue est là et Claude grelotte quand la sueur vient se mêler au froid. Il ne sourit pas encore de son audace, comme l'autre jour après les locomotives. Si son calcul est bon, il faut dépasser l'intendance de police avant que l'explosion ne troue la nuit. À cet instant, il fera clair comme en plein jour pour les enfants de la guerre et il sera visible à l'ennemi.

« Maintenant ! » dit Jacques en lui serrant le bras. Et l'étreinte de Jacques se resserre tel un étau à l'instant de la première explosion. Le souffle brûlant des bombes écharne les murs des maisons, les vitres volent en éclats, une femme crie sa peur, les policiers sifflent la leur, courant dans tous les sens. Au carrefour, Jacques et Claude se séparent ; la tête enfoncée dans le col de son veston, mon frère redevient celui qui rentre de l'usine, un parmi les milliers qui reviennent du travail.

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