Marc Levy - Les enfants de la liberté
Здесь есть возможность читать онлайн «Marc Levy - Les enfants de la liberté» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Les enfants de la liberté
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:4 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 80
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Les enfants de la liberté: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Les enfants de la liberté»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Les enfants de la liberté — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Les enfants de la liberté», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Ensuite, redescendre, traverser la voie et recommencer sur la locomotive suivante. Une fois les deux bombes en place, filer vers un muret qui se trouve cent mètres devant et, en fait, filer tout court avant que cela n'explose. Dans la mesure du possible, essayer d'être synchrone avec les copains, pour éviter que l'un soit encore à la tâche quand les locos de l'autre sauteront. Au moment où trente tonnes de métal s'éventrent, mieux vaut être le plus loin possible.
Alonso regarde Emile, il faut se débarrasser de ce type qui nous barre la route. Emile sort son pistolet. Le soldat accroche une cigarette à ses lèvres. Il craque une allumette et la flamme éclaire son visage.
Malgré son uniforme impeccable, l'ennemi a plutôt l'air d'un pauvre gamin déguisé en soldat que d'un nazi féroce.
Emile range son pétard et nous fait signe que nous nous contenterons de l'assommer. Tout le monde se réjouit de la nouvelle, moi un peu moins que les autres parce qu'il faut que je me charge de la besogne. C'est terrible d'assommer quelqu'un, terrible de lui frapper le crâne, avec la peur de le tuer.
Page 57
Levy Marc - les enfants de la liberté Le soldat inanimé est porté dans un wagon dont Alonso referme la porte, le plus doucement possible.
La marche reprend. Nous voilà arrivés. Emile lève le bras pour donner le signal, chacun retient son souffle, prêt à agir. Moi je lève la tête et regarde le ciel en me disant que se battre dans les airs, ça doit quand même avoir plus d'allure que de ramper sur du gravier et des morceaux de charbon, mais un détail attire mon attention. À moins que ma myopie ne se soit brutalement aggravée, il me semble voir de la fumée sortir de la cheminée de toutes nos locomotives. Or, qui dit fumée dans la cheminée d'une locomotive présume que sa chaudière est allumée.
Grâce à l'expérience acquise dans la salle à manger de Charles au cours d'une omelette-party (comme diraient les Anglais de la Royal Air Force au mess des officiers), je sais désormais que tout ce qui contient de la poudre est extrêmement sensible à proximité d'une source de chaleur. Sauf un miracle ou une particularité de nos bombes qui aurait échappé au champ des connaissances que j'avais acquises en chimie jusqu'aux portes du baccalauréat, Charles aurait pensé tout comme moi que « Nous avère oune sérieux problème ».
Chaque chose ayant une raison d'être, ainsi que le répétait sans cesse mon professeur de mathématiques au lycée, je comprends que les cheminots, que nous avons oublié de prévenir de notre action, ont laissé les machines en chauffe, les alimentant en charbon, afin de maintenir un niveau constant de vapeur et d'assurer la ponctualité matinale de leurs convois.
Sans vouloir pour autant briser l'élan patriotique de mes camarades juste avant de passer à l'action, je juge utile d'informer Emile et Alonso de ma découverte. Je le fais en chuchotant bien sûr, pour ne pas attirer inutilement l'attention d'autres gardes, ayant particulièrement détesté, tout à l'heure, devoir assommer un soldat. Chuchotements ou pas, Alonso a l'air consterné et regarde comme moi les cheminées fumantes. Et comme moi, il analyse parfaitement le dilemme auquel nous sommes confrontés. Le plan prévu est de faire descendre nos explosifs par les cheminées, pour les laisser en suspension dans les chaudières des locomotives ; or, si les chaudières sont incandescentes, il est difficile, voire quasi impossible, de calculer au bout de combien de temps les bombes, soumises à la température ambiante, exploseront ; leur mèche étant devenues, dès lors, un accessoire relativement superfétatoire.
Après consultation générale, il s'avère que la carrière d'Emile comme cheminot n'est pas assez longue pour nous permettre d'affiner nos estima-tions, et personne ne peut vraiment lui en faire le reproche.
Alonso pense que les bombes vont nous péter à la figure à mi-hauteur de la cheminée, Emile est plus confiant, il pense que la dynamite étant dans des cylindres de fonte, la conduction de la chaleur devrait prendre un certain temps. À la question d'Alonso « Oui, mais combien ? », Emile répond qu'il n'en a pas la moindre idée. Mon petit frère conclut en ajoutant que quitte à être là, autant tenter le coup !
Je te l'ai dit, nous ne renoncerons pas. Demain matin, les locomotives, fumantes ou pas, seront hors service. Décision est prise à la majorité absolue, sans Page 58
Levy Marc - les enfants de la liberté abstention de vote, d'y aller quand même. Emile lève à nouveau le bras pour donner le signal du départ, mais cette fois c'est moi qui ose une question, que finalement tout le monde se pose.
- Est-ce qu'on allume quand même les mèches ?
La réponse, agacée, d'Emile est affirmative.
La suite se passe très vite. Chacun court maintenant vers son objectif. Nous grimpons tous sur notre première locomotive, les uns priant pour le meilleur, les autres, moins croyants, espérant que le pire ne se produise pas. L'amadou grésille, j'ai quatre minutes, sans compter le paramètre calorique dont j'ai déjà largement parlé, pour poser ma première charge, filer vers la loco suivante, réitérer l'action et rejoindre le muret salvateur. Ma bombe se balance au bout de son fil de fer et descend vers l'objectif. Je devine combien l'arrimage est important ; avec la braise dans le foyer, autant éviter tout contact.
Si ma mémoire est claire, en dépit du chaud et froid qui me fait frissonner, il s'était écoulé trois bonnes minutes entre le moment où Charles avait jeté sa graisse d'oie dans la poêle et celui où nous avions dû nous jeter par terre. Alors, si la chance me sourit, je ne finirai peut-être pas ma vie déchiqueté au-dessus d'une chaudière de locomotive, ou en tout cas pas avant d'avoir au moins posé ma seconde charge.
D'ailleurs, je cours déjà entre les rails et grimpe vers mon deuxième objectif. À quelques mètres Alonso me fait signe que tout va bien. Ça me rassure un peu de voir qu'il n'en mène pas plus large que moi. J'en connais qui se tiennent à distance quand ils craquent une allumette devant leur gazinière, de peur d'un retour de flamme ; j'aimerais bien les voir en train de laisser glisser une bombe de trois kilos dans la chaudière brûlante d'une locomotive. Mais la seule chose qui me rassurerait vraiment serait de savoir que mon petit frère a fini son travail et qu'il est déjà au point de fuite.
Alonso est à la traîne, en redescendant il a tré-
buché et s'est pris le pied entre le rail et la roue de sa locomotive. À trois, nous le tirons comme nous pouvons pour le libérer et moi j'entends le pendule de la mort et son tic-tac à mon oreille.
Le pied d'Alonso meurtri mais enfin dégagé, nous courons vers notre salut et le souffle de la première explosion qui s'élève dans un fracas terrible nous aide un peu, puisqu'il nous projette tous les trois jusqu'au muret.
Mon frère vient m'aider à me relever, et en voyant sa frimousse grise, même si je suis un peu sonné, je respire à nouveau et l'entraîne vers les bicyclettes.
- T'as vu, on y est arrivés ! dit-il en se marrant presque.
- Tiens, tu souris toi maintenant ?
- Des soirs comme celui-là, oui ! répond-il en pédalant.
Au loin, les explosions se succèdent, c'est une pluie de fer qui retombe du ciel. Nous sentons la chaleur jusqu'ici. À vélo dans la nuit, nous mettons pied à terre et nous nous retournons.
Mon frère a raison de sourire. Ce n'est pas la nuit du 14 Juillet, ni celle de la Saint-Jean. Nous sommes le 10 octobre 1943, mais demain, il manquera douze locos aux Allemands, c'est le plus beau Page 59
Levy Marc - les enfants de la liberté des feux d'artifice auquel nous pouvions assister.
16.
Le jour était levé, je devais rejoindre mon frère et j'étais en retard. Hier soir, en nous quittant après l'explosion des locomotives, nous nous étions promis de prendre un café ensemble. Nous nous manquions, les occasions de se voir se faisant de plus en plus rares. Habillé à la hâte, je filai le retrouver dans un café à quelques pas de la place Esquirol.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Les enfants de la liberté»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Les enfants de la liberté» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Les enfants de la liberté» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.