Marc Levy - Les enfants de la liberté

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Bien sûr, ce repas dérogeait aux règles de sécurité les plus élémentaires, mais Jan savait combien ces rares moments nous guérissaient de l'isolement qui touchait chacun d'entre nous. Si les balles allemandes ou miliciennes ne nous avaient pas encore atteints, la solitude, elle, nous tuait à petit feu. Nous n'avions pas tous la vingtaine, à peine davantage pour les plus âgés d'entre nous, alors à défaut de remplir nos ventres, la présence des copains nous remplissait le cœur.

À voir les regards amourachés que Damira et Marc échangeaient, ils étaient incontestablement épris l'un de l'autre. Quant à moi, je ne lâchais plus Sophie des yeux. Alors que Charles revenait de l'atelier avec son pot de graisse d'oie sous le bras, Sophie m'a offert un de ces sourires dont elle avait le secret, un des plus beaux que j'avais vus de ma vie.

Emporté par l'euphorie du moment, je me promettais de trouver le courage de l'inviter à sortir avec moi ; peut-être même à déjeuner dès le lendemain.

Après tout, pourquoi attendre ? Alors pendant que Charles battait ses œufs, moi je me persuadais de lui faire ma demande avant la fin de la soirée. Il faudrait, bien sûr, que je guette le moment discret, où Jan n'entendrait pas ; même si, depuis qu'il s'était fait piquer à L'Assiette aux Vesces en compagnie de Catherine, les consignes portant sur la sécurité amoureuse s'étaient un peu relâchées dans la brigade. Si Sophie ne pouvait pas demain, ce ne serait pas grave, je proposerais le jour suivant. Ma résolution prise, j'allais passer à l'acte quand Jan a annoncé qu'il affectait Sophie à l'équipe de surveillance du substitut Lespinasse.

Courageuse comme elle l'était, Sophie a accepté aussitôt. Jan a précisé qu'elle s'occuperait de la tranche comprise entre onze et quinze heures. Ce con de substitut m'aura vraiment fait chier jusqu'au bout.

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Levy Marc - les enfants de la liberté La soirée n'était pas tout à fait foutue, restait encore l'omelette, mais quand même, qu'est-ce qu'elle était belle Sophie, avec ce sourire qui ne la quittait jamais. De toutes les façons, Catherine et Marianne qui veillaient comme deux mères sur les filles du renseignement ne nous auraient jamais laissé faire. Alors finalement, c'était mieux de la regarder sourire en silence.

Charles a vidé le pot de graisse d'oie dans la poêle à frire, il a touillé un peu et il est venu s'asseoir avec nous en disant « Maintenant faut qués sa couise ».

C'est pendant que nous cherchions à traduire sa phrase que l'incident s'est produit. Des coups de feu ont claqué de tous les côtés. Nous nous sommes jetés à terre. Jan, l'arme au poing, fulminait. Nous avions dû être suivis et les Allemands nous attaquaient. Deux copains qui avaient un pistolet à la ceinture ont trouvé le courage de se faufiler entre les balles jusqu'aux fenêtres. J'ai fait comme eux, ce qui était idiot vu que je n'avais pas d'arme, mais si l'un d'eux tombait, je prendrais son revolver et assurerais le relais. Une chose nous paraissait assez étrange, les balles continuaient à fuser dans la pièce, des éclats de bois sautaient sur le plancher, les murs étaient criblés de trous et pourtant face à nous, la campagne restait déserte. Et puis la pétarade s'est arrêtée. Plus un seul bruit, rien que du silence. On se regardait les uns les autres, tous très intrigués, et puis j'ai vu Charles se relever en premier, il était rouge écarlate et bafouillait plus que jamais. Les larmes aux yeux, il ne cessait de répéter « Pardoun, pardoun ».

En fait, il n'y avait aucun ennemi au-dehors ; Charles avait juste oublié avoir versé des balles de 7,65 millimètres dans son pot de graisse d'oie... pour les empêcher de s'oxyder ! Les munitions avaient eu un petit coup de chaud au contact de la poêle à frire !

Aucun de nous n'étant blessé, à part peut-être dans son amour-propre, nous avons ramassé ce qui restait de l'omelette, fait le tri pour vérifier qu'elle ne contenait plus rien d'anormal, et on s'est remis à table, comme si de rien n'était.

Bon, les talents d'artificier de l'ami Charles étaient plus fiables que sa cuisine, mais après tout, par les temps qui couraient c'était mieux comme ça.

Demain, octobre commençait et la guerre conti-nuait, la nôtre aussi.

14.

Les salauds ont la peau dure. La seconde filature des filles arrivée à son terme, Jan avait aussitôt confié à Robert la mission d'abattre Lespinasse.

Boris, qui était en prison, ne tarderait pas à passer en jugement et il ne fallait pas perdre de temps si on voulait lui éviter le pire. En envoyant un signal fort aux magistrats, on finirait par leur faire comprendre que s'en prendre à la vie d'un partisan revenait à signer sa propre condamnation à mort.

Depuis quelques mois, dès que les Allemands affi-chaient un avis d'exécution sur les murs toulousains, on abattait aussitôt leurs officiers, et chaque fois, nous balancions des tracts expliquant notre action à la population. Depuis quelques semaines, ils fusillaient moins et leurs soldats n'osaient plus rentrer seuls la nuit. Tu vois, nous ne renoncions pas et la Résistance progressait un peu plus chaque jour.

Page 51

Levy Marc - les enfants de la liberté La mission devait se dérouler lundi matin, nous avions rendez-vous au point de récupération, c'est-à-

dire au terminus de la ligne 12 du tramway. Quand Robert est arrivé, nous avons tout de suite compris que le coup ne s'était pas fait. Quelque chose avait cloché et Jan était furibard.

Ce lundi était le jour de la rentrée judiciaire et tous les magistrats seraient présents au Palais. L'annonce de la mort du substitut aurait eu plus que jamais l'effet tant escompté. On ne tuait pas un homme comme ça, pas n'importe quand, même si dans le cas de Lespinasse chaque jour aurait fait l'affaire. Robert a attendu que Jan se calme, que son pas ralentisse.

Jan n'était pas seulement furieux que nous ayons raté la rentrée judiciaire. Cela faisait plus de deux mois que Marcel avait été guillotiné, Radio Londres avait annoncé plusieurs fois que le responsable de sa condamnation paierait pour son crime odieux, et nous allions finir par passer pour des incapables ! Mais Robert avait eu une sale impression au moment de passer à l'action, et c'était la première fois que ça lui arrivait.

Sa détermination d'en finir avec le procureur n'avait en rien changé, mais voilà, impossible d'agir aujourd'hui ! Il promit sur l'honneur qu'il ignorait tout de l'importance de cette date que Jan avait choisie ; jamais Robert n'avait renoncé ; avec ce sang-froid qui le caractérisait, il devait avoir eu de bonnes raisons de le faire.

Il était arrivé vers neuf heures dans la rue où vivait Lespinasse. Selon les renseignements recueillis par les filles de la brigade, le substitut sortait de chez lui tous les jours à dix heures pile. Marius, qui avait participé à la première opération, et manqué de peu d'abattre l'autre Lespinasse, se contentait cette fois d'assurer la protection.

Robert portait un grand manteau, deux grenades dans la poche gauche, une offensive et une défensive, et son revolver armé dans la droite. À dix heures, personne. Un quart d'heure plus tard, toujours pas de Lespinasse. Elles sont longues les quinze minutes qui s'écoulent quand on a deux grenades qui s'entrechoquent dans la poche à chaque pas que l'on fait.

Un policier à vélo remonte la rue et ralentit à sa hauteur. Une coïncidence probablement, mais avec sa cible qui n'apparaît toujours pas, il y a de quoi se poser des questions.

Le temps s'étire lentement, la rue est calme ; même en allant et venant, difficile de ne pas se faire repérer tôt ou tard.

En amont, les deux copains ne doivent pas non plus passer complètement inaperçus avec leurs trois vélos prêts pour la fuite.

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