Marc Levy - Les enfants de la liberté

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Dès le lendemain, un autre copain, sur une bicyclette différente, reprenait la piste là où elle avait été abandonnée la veille. Par tronçons successifs, nous avons ainsi réussi à remonter la route jusqu'au domicile du substitut. Désormais, Catherine pourrait reprendre ses longues marches sur un autre trottoir.

Encore quelques jours de planque et nous connaî-

trions tout des habitudes de l'avocat général.

12.

Pour nous, il y avait un ennemi encore plus haïssable que les nazis. Les Allemands, nous étions en guerre contre eux, mais la Milice était la pire engeance que le fascisme et l'arrivisme peuvent produire, de la haine ambulante.

Les miliciens violaient, torturaient, dérobaient les biens des gens qu'ils déportaient, monnayaient leur pouvoir sur la population. Combien de femmes ont écarté leurs jambes, yeux fermés, mâchoires serrées à en crever, contre la promesse fictive que leurs enfants ne seraient pas arrêtés ? Combien de ces vieillards dans les longues files d'attente au-devant des épiceries vides devaient payer les miliciens pour qu'on les laisse en paix, et combien de ceux qui ne purent s'acquitter furent envoyés dans les camps afin que les chiens de rue viennent tranquillement vider leurs logis ? Sans ces salauds, jamais les nazis n'auraient pu déporter tant de monde, pas plus d'un sur dix de ceux qui ne reviendraient pas.

J'avais vingt ans, j'avais peur, j'avais faim, faim tout le temps, et ces types en chemise noire dînaient dans les restaurants qui leur étaient réservés.

Combien d'entre eux ai-je observés derrière les vitrines embuées d'hiver, se léchant les doigts, gavés d'un repas dont le seul rêve faisait gargouiller mon estomac ? Peur et faim, un cocktail terrible dans le ventre.

Mais nous aurons notre vengeance, tu vois, rien qu'en disant ce mot, je sens battre mon cœur à nouveau. Quelle horrible idée que celle de la vengeance, je n'aurais pas dû dire cela ; les actions que nous entreprenions étaient tout autres que de la vengeance, elles étaient un devoir de cœur, pour sauver ceux qui n'auraient pas à connaître ce sort, pour participer à la guerre de libération.

Faim et peur, un cocktail explosif au ventre ! Il est terrible le petit bruit de l'œuf que l'on casse sur un comptoir, dirait un jour Prévert, libre de l'écrire ; moi, prisonnier de vivre, je le savais déjà ce jour-là.

Le 14 août dernier, rentrant de chez Charles un peu tard dans la nuit et bravant le couvre-feu avec quelques copains, Boris s'était retrouvé nez à nez avec un groupe de miliciens.

Boris, qui s'était déjà occupé personnellement de plusieurs membres de leur troupeau, connaissait leur organigramme mieux que personne. Il avait suffi de la bienveillante lumière d'un réverbère pour qu'il reconnaisse aussitôt le sinistre visage du dénommé Costes. Pourquoi lui ? Parce que le bonhomme en question n'était autre que le secrétaire Page 48

Levy Marc - les enfants de la liberté général des « francs-gardes », une armée de chiens sauvages et sanguinaires.

Alors que les miliciens marchaient vers eux, arrogants à croire que la rue leur appartenait, Boris avait dégainé. Les copains avaient fait de même et Costes s'était effondré dans un bain de sang, le sien pour être précis.

Mais ce soir, Boris avait monté la barre d'un cran ; il allait s'attaquer à Mas, le chef de la Milice.

L'action était presque suicidaire. Mas était à son domicile, en compagnie de bon nombre de ses gardes. Boris avait commencé par assommer le cerbère qui gardait la porte d'entrée de la villa, rue Pharaon. Au palier du premier étage, un autre avait reçu un coup de crosse fatal. Boris n'avait pas fait dans la dentelle, il était entré dans le salon, l'arme à la main, et il avait tiré. Les types étaient tous tombés, la plupart seulement blessés, mais Mas avait pris sa balle au bon endroit. Recroquevillé sous son bureau, la tête entre les pieds du fauteuil, la position du corps laissait entendre que le chef Mas ne pourrait plus jamais violer, plus jamais tuer, plus jamais terroriser quiconque.

La presse nous traitait régulièrement de terroristes, un mot apporté par les Allemands et qui désignait sur leurs affiches les résistants qu'ils avaient fusillés. Mais nous ne terrorisions qu'eux et les collabos fascistes et actifs. Pour revenir à Boris, c'est après l'action que les choses se sont compliquées.

Pendant qu'il faisait son affaire à l'étage, les deux copains qui assuraient sa retraite en bas avaient dû affronter des miliciens venus en renfort. Une fusillade enfumait l'escalier. Boris avait rechargé son revolver et s'était engagé sur le palier. Hélas, les copains en sous-effectif étaient contraints au repli.

Boris se trouvait pris entre deux feux. Ceux qui tiraient sur ses amis et ceux qui tiraient sur lui.

Alors qu'il tentait de sortir de l'immeuble, une nouvelle escouade de chemises noires, venue cette fois des étages supérieurs, avait eu raison de sa résistance. Tabassé et ceinturé, Boris était tombé. Après qu'il eut perforé copieusement le thorax de leur chef et grièvement blessé plusieurs de leurs collègues, il y avait fort à parier que les types allaient en découdre avec lui. Les deux autres copains avaient réussi à s'en sortir, l'un avait pris une balle dans la hanche, mais Boris ne pourrait plus le soigner.

C'était une autre de ces tristes journées d'août 1943 qui s'achevait. Un ami était pris, un jeune étudiant en troisième année de médecine qui, toute son enfance, avait rêvé de sauver des vies était envoyé dans un cachot de la prison Saint-Michel. Et aucun de nous ne doutait que le substitut Lespinasse, pour se faire mieux voir encore du gouvernement, pour mieux asseoir son autorité, voudrait venger lui-même son ami Mas, défunt chef de la Milice.

13.

Septembre filait, les feuilles rousses des marron-niers annonçaient la venue de l'automne.

Nous étions épuisés, plus affamés que jamais, mais les actions se multipliaient et la Résistance s'étendait chaque jour un peu plus. Au cours du mois, nous avions détruit un garage allemand boulevard de Strasbourg, puis nous nous en étions pris à la caserne Caffarelli occupée par un régiment de la Wehrmacht ; un peu plus tard, nous avions attaqué un convoi militaire qui filait sur la voie Page 49

Levy Marc - les enfants de la liberté reliant Toulouse à Carcassonne. La chance avait été des nôtres ce jour-là ; nous avions placé nos charges sous le wagon qui transportait un canon, mais les obus disposés à côté s'étaient joints à notre feu, et c'était tout le train qui était parti en l'air. À la mi-temps du mois, on avait fêté la bataille de Valmy avec un peu d'avance en attaquant la cartoucherie, y rendant impossible la fabrication de douilles pour longtemps ; Emile était même allé à la bibliothèque municipale pour trouver d'autres dates de batailles à célébrer de la même façon.

Mais ce soir, il n'y aurait pas d'action. On aurait eu à descendre le général Schmoutz en personne, on y aurait réfléchi à deux fois ; la raison en était simple, les poules que Charles élevait dans son jardin avaient dû passer une semaine « espatante », comme il disait : nous étions invités chez lui à manger une omelette.

Nous nous sommes retrouvés à la tombée de la nuit dans la petite gare désaffectée de Loubers.

Le couvert était dressé et tout le monde déjà assis autour de la table. Vu le nombre de convives, Charles, jugeant qu'il manquerait d'œufs, décida d'allonger son omelette avec de la graisse d'oie. Il en avait toujours un pot qui traînait dans l'atelier, s'en servant parfois pour améliorer l'étanchéité de ses bombes ou pour lubrifier les ressorts de nos revolvers.

On était à la fête, les filles du renseignement étaient là et nous étions heureux d'être ensemble.

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