Marc Levy - Les enfants de la liberté

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Avec un peu de sable et tout autant de culot, mes copains avaient réussi à mettre au point un système de destruction à distance de l'aviation ennemie des plus simples, mais des plus efficaces. Et quand j'y pensais en rentrant avec eux au petit matin, je me disais que ce faisant, ils m'offraient une petite part de mon second rêve : rejoindre la Royal Air Force.

Il nous arrivait aussi de nous glisser le long des voies de chemin de fer de la gare de Toulouse-Raynal, pour soulever les bâches des plates-formes de trains et opérer en fonction de ce que nous y trouvions. Quand nous découvrions des ailes de Mes-serschmitt, des fuselages de Junkers ou des empen-nages de Stuka fabriqués dans les usines Latécoère de la région, nous coupions les câbles des commandes. Lorsque nous avions affaire à des moteurs d'avions, nous arrachions les câbles électriques ou les tuyaux d'essence. Je ne peux pas compter le nombre d'appareils que nous avons ainsi cloués au sol. Quant à moi, chaque fois que je détruisais un zinc ennemi de la sorte, il valait toujours mieux que je le fasse avec un copain, à cause de ma nature distraite. Dès que je m'attaquais à trouer au poinçon la voilure d'une aile, je m'imaginais aussitôt dans le cockpit de mon Spitfire, appuyant sur la gâchette du manche, avec le vent qui sifflait dans le fuselage.

Heureusement pour moi, les mains bienveillantes d'Emile ou d'Alonso me tapotaient toujours sur l'épaule, et je voyais alors leurs mines désolées de me ramener à la réalité, quand ils me disaient « Allez viens, Jeannot, faut rentrer maintenant ».

Nous avions passé les quinze premiers jours d'octobre à opérer ainsi. Mais cette nuit, le coup serait bien plus important que d'habitude. Emile l'avait appris, douze locomotives allaient être conduites demain en Allemagne.

La mission était d'envergure, et pour l'accomplir nous serions six. Il était rare que nous agis-sions en aussi grand nombre ; si nous étions pris, la brigade perdrait près du tiers de ses effectifs. Mais l'enjeu justifiait que l'on prenne un tel risque. Qui dit douze locomotives dit également douze bombes.

Pas question cependant de nous rendre en cortège chez l'ami Charles. Pour une fois, c'est lui qui livrerait à domicile.

Aux premières heures du jour, notre ami avait disposé ses précieux colis au fond d'une petite char-rette attelée à son vélo, les avait recouverts de salades fraîchement cueillies dans son jardin et d'une bâche.

Il avait quitté la petite gare de Loubers, pédalant en chantant dans la campagne toulousaine. La bicyclette de Charles constituée de pièces récupérées sur nos vélos volés était unique en son genre. Avec un guidon de presque un mètre d'envergure, une selle Page 55

Levy Marc - les enfants de la liberté rehaussée, un cadre mi-bleu, mi-orange, des pédales disparates et deux sacoches de femme accrochées sur les flancs de la roue arrière, elle avait vraiment une drôle d'allure, la bicyclette de Charles.

Charles aussi avait une drôle d'allure. Il n'était pas inquiet en se rendant en ville, les policiers ne lui prêtaient généralement aucune attention, convaincus qu'il était un clochard errant dans le coin. Un désagrément pour la population, certes, mais pas un danger à proprement parler. C'est vrai, qu'avec sa drôle d'allure, la police se foutait bien de lui, sauf aujourd'hui, hélas.

Charles traverse la place du Capitule tractant son chargement plus que particulier, quand deux gendarmes l'arrêtent pour un contrôle de routine.

Charles tend sa carte d'identité sur laquelle est inscrit qu'il est né à Lens. Comme si le brigadier ne savait pas lire ce qui était pourtant écrit noir sur blanc, le voici qui demande à Charles son lieu de naissance. Charles, qui n'a pas l'esprit de contradiction, répond sans hésiter.

- Lountz !

- Lountz ? demande le brigadier perplexe.

- Lountz ! insiste Charles, bras croisés.

- Vous dites que vous êtes né à Lountz et moi, là sur vos papiers, je lis que c'est à Lens que votre mère vous a mis au monde, alors ou vous mentez, ou c'est une fausse carte ?

- Ma noun, s'évertue à dire Charles avec son accent un peu particulier. Lountz, sa exactoument ce que je dise ! Lountz dans la Pas-de-Calais !

Le policier le regarde, en se demandant si le type qu'il interroge ne serait pas en train de se payer sa tête.

- Vous prétendez aussi être français, peut-être ?

rétorque-t-il.

- Si, ti ta fou ! affirme Charles... (Traduisez par là : « Oui, tout à fait ! ») Cette fois le policier se dit qu'il se fout vraiment de sa gueule.

- Où vivez-vous ? questionne-t-il d'un ton autoritaire.

Charles, connaissant sa leçon sur le bout des lèvres, répond aussitôt « À Brist ! ».

- À Brist ? Et où ça se trouve ça, Brist ? Connais pas, moi, Brist, dit le policier en se retournant vers son collègue.

- Brist, dans la Finistire ! répond Charles avec une pointe d'agacement.

- Je crois qu'il veut dire Brest dans le Finistère, chef ! intervient le collègue, impassible.

Et Charles, ravi, hoche la tête en signe d'acquiescement. Le brigadier, vexé, le toise de haut en bas. Il faut dire qu'entre sa bicyclette multicolore, sa vareuse de clochard et son chargement de salades, Charles n'a pas tout à fait l'allure d'un marin-pêcheur brestois. Le gendarme, qui n'en peut plus, lui ordonne alors de le suivre pour vérification d'identité.

Cette fois, c'est Charles qui le regarde fixement.

Et il faut croire que les leçons de vocabulaire de la petite Camille ont porté leurs fruits, parce que l'ami Charles se penche à l'oreille de l'agent et lui murmure :

- Je transporte des bombes dans ma carriole ; si tu m'emmènes à ton commissariat, on me fusillera.

Et demain c'est toi qu'on fusillera, parce que les copains de la Résistance sauront qui m'a arrêté.

Page 56

Levy Marc - les enfants de la liberté Comme quoi, quand Charles y mettait du sien, il parlait rudement bien le français !

Le policier avait la main posée sur son arme de service. Il hésita, puis sa main délaissa la crosse du revolver ; un bref échange de regards avec son collègue et il dit à Charles :

- Allez, fous-moi le camp d'ici, le Brestois !

À midi, nous prenions livraison des douze bombes, Charles nous raconta son aventure et le pire c'est que ça le faisait marrer.

Jan, lui, ne trouva pas cela drôle du tout. Il ser-monna Charles, lui dit qu'il avait pris trop de risques, mais Charles rigolait toujours et rétorqua que bientôt, douze locomotives ne pourraient plus jamais tracter de trains de déportés. Il nous souhaita bonne chance pour ce soir et remonta sur son vélo. Parfois, la nuit, avant de m'endormir, il m'arrive encore de l'entendre pédaler vers la gare de Loubers, juché sur sa grande bicyclette multicolore, avec ses immenses éclats de rire tout aussi colorés.

Dix heures, la nuit est maintenant assez noire pour que nous puissions agir. Emile donne le signal et nous sautons par-dessus le mur qui borde la voie.

Il faut faire attention au moment de la réception, chacun de nous porte deux bombes dans sa besace.

Il fait froid, l'humidité nous glace les os. François ouvre la marche, Alonso, Emile, mon frère Claude, Jacques et moi formons la colonne qui se faufile le long d'un train immobile. La brigade semble presque au complet.

Devant nous, un soldat fait le guet et bloque notre progression. Le temps presse, nous devons avancer jusqu'aux locos parquées plus loin. Cet après-midi, nous avons répété la mission. Grâce à Emile, nous savons que les machines sont toutes alignées sur les voies de triage. Chacun devra s'occuper de deux locomotives. D'abord, grimper sur la motrice, emprunter la passerelle qui court le long du flanc, prendre l'échelle de coupe et se hisser au sommet de la chaudière. Allumer sa cigarette, puis la mèche, et faire descendre lentement la bombe dans la cheminée à l'aide du fil de fer qui la retient à un crochet. Arrimer le crochet au bord de la cheminée, de façon que la bombe reste suspendue à quelques centimètres du fond de la chaudière.

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