Marc Levy - Les enfants de la liberté
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- Dites-moi, qu'est-ce que vous faites comme genre d'études, exactement ?
La voix de ma logeuse a résonné dans le couloir alors que je m'apprêtais à sortir. À son intonation, j'ai bien compris que la question n'était pas liée à un intérêt soudain de la mère Dublanc pour mon cursus universitaire. Je me suis retourné, lui faisant face en m'efforçant d'être le plus convaincant possible. Si ma logeuse doutait de mon identité, il me faudrait déménager au plus vite et probablement quitter la ville aujourd'hui.
- Pourquoi cette question, madame Dublanc ?
- Parce que si vous étiez en faculté de médecine, ou mieux encore à l'école vétérinaire, ça m'arrangerait bien. Mon chat est malade, il ne veut pas se lever.
- Hélas, madame Dublanc, j'aurais bien voulu vous aider, enfin, aider votre chat, mais j'étudie la comptabilité.
Je pensais être tiré d'affaire, mais la mère Dublanc a ajouté aussitôt que c'était bien dommage ; elle avait l'air songeur en me disant cela et son comportement m'inquiétait.
- Je peux faire autre chose pour vous, madame Dublanc ?
- Ça ne vous embêterait pas de venir quand même jeter un petit coup d'œil à mon Gribouille ?
La mère Dublanc me prend aussitôt par le bras et m'entraîne chez elle ; comme si elle voulait me rassurer, elle me chuchote à l'oreille que ce serait mieux qu'on se parle à l'intérieur ; les murs de sa maison ne sont pas très épais. Mais en disant ça, elle fait tout sauf me rassurer.
Le logement de la mère Dublanc ressemble à ma chambre, avec des meubles et une salle d'eau en plus, ce qui finalement fait quand même pas mal de différence. Sur le fauteuil, dort un gros chat gris qui n'a pas l'air d'avoir meilleure mine que moi, mais je m'abstiens de tout commentaire.
- Écoutez, mon grand, dit-elle en refermant la porte. Je me fiche que vous appreniez la comptabilité ou l'algèbre ; des étudiants comme vous, j'en ai vu défiler quelques-uns, et certains ont disparu sans même revenir chercher leurs affaires. Vous, je vous aime bien, mais je ne veux pas d'ennuis avec la police et encore moins avec la Milice.
Mon estomac venait de se tordre, j'avais l'impression qu'on jouait au mikado dans mon ventre.
- Pourquoi dites-vous ça, madame Dublanc ? ai-je bafouillé.
- Parce qu'à moins que vous ne soyez un cancre résolu, je ne vous vois pas beaucoup étudier. Et puis votre petit frère qui vient de temps en temps avec quelques autres de vos copains, ils ont des têtes de terroristes ; alors je vous le dis, je ne veux pas d'ennuis.
Je mourais d'envie d'entreprendre la mère Dublanc sur sa définition du terrorisme. La pru-Page 60
Levy Marc - les enfants de la liberté dence aurait voulu que je me taise, c'était bien plus que des soupçons qu'elle entretenait à mon égard ; et néanmoins, je n'ai pas pu renoncer.
- Je crois que les vrais terroristes sont les nazis et les gars de la Milice. Parce que entre nous, madame Dublanc, les copains et moi ne sommes que des étudiants qui rêvons d'un monde en paix.
- Mais moi aussi je veux la paix, et dans ma maison pour commencer ! Alors si cela ne te pose pas de problème, mon garçon, évite de tenir de tels propos sous mon toit. Les miliciens ne m'ont rien fait, à moi. Et quand je les croise dans la rue, ils sont toujours bien habillés, très polis et parfaitement civi-lisés ; ce qui n'est pas le cas de tous les gens que l'on rencontre en ville, loin s'en faut, si tu vois ce que je veux dire. Je ne veux pas d'histoires ici, c'est compris ?
- Oui, madame Dublanc, ai-je répondu, consterné.
- Ne me faites pas non plus dire ce que je n'ai pas dit. Je suis d'accord que, par les temps qui courent, étudier comme vous et vos amis le faites demande une certaine foi en l'avenir, voire même un certain courage ; mais je préférerais néanmoins que vos études se fassent à l'extérieur de mes murs...
vous me suivez dans mon raisonnement ?
- Vous voulez que je m'en aille, madame Dublanc ?
- Tant que vous payez votre loyer, je n'ai aucune raison de vous congédier, mais soyez gentil de ne plus ramener vos amis réviser leurs devoirs à la maison. Arrangez-vous pour avoir l'air d'un gars sans histoire. Ce sera mieux pour moi et pour vous aussi. Voilà, c'est tout !
La mère Dublanc m'a fait un clin d'oeil et par la même occasion m'a invité à emprunter la porte de son studio pour ressortir. Je l'ai saluée et suis parti en courant rejoindre mon petit frère qui probablement râlait déjà, certain que je lui avais posé un lapin.
Je l'ai retrouvé attablé près de la vitrine, buvant un café en compagnie de Sophie. Ce n'était pas vraiment du café, mais en face de lui, c'était vraiment Sophie. Elle n'a pas vu comme j'ai rougi en l'approchant, enfin je ne crois pas, mais j'ai jugé utile de préciser que je venais de piquer un sprint à cause de mon retard. Mon petit frère avait l'air de s'en foutre complètement. Sophie s'est levée pour nous laisser tous les deux, mais Claude l'a invitée à partager ce moment avec nous. Son initiative fichait en l'air notre tête-à-tête, mais j'avoue que je ne lui en voulais pas du tout.
Sophie était contente de partager ce moment.
Sa vie d'agent de liaison n'était pas des plus faciles.
Comme moi, elle se faisait passer pour une étudiante auprès de sa logeuse. Tôt le matin, elle quittait la chambre qu'elle occupait dans une maison de la Côte Pavée et n'y retournait que tard le soir, évitant ainsi de compromettre sa couverture. Quand elle n'était pas en filature, quand elle ne transportait pas d'armes, elle arpentait les rues en attendant que vienne la nuit et de pouvoir enfin rentrer chez elle.
En hiver ses journées étaient encore plus pénibles.
Les seuls moments de répit venaient quand elle s'octroyait une pause au comptoir d'un bar, pour se réchauffer. Mais elle ne pouvait jamais y rester très longtemps, au risque de se mettre en danger. Une jeune femme, belle et seule, attirait facilement l'at-Page 61
Levy Marc - les enfants de la liberté tention.
Le mercredi, elle s'offrait une place de cinéma, et le dimanche, elle nous racontait le film. Enfin, les trente premières minutes, parce que le plus souvent elle s'endormait avant l'entracte, à cause de la chaleur qui la berçait.
Je n'ai jamais su s'il y avait une limite au courage de Sophie ; elle était belle, elle avait un sourire à se damner, et en toutes circonstances un à-propos incroyable. Si avec tout cela on ne m'accorde pas quelques circonstances atténuantes au fait que je rougisse en sa présence, c'est que le monde est vraiment trop injuste.
- Il m'est arrivé un truc incroyable la semaine dernière, dit-elle en passant la main dans sa longue chevelure.
Inutile de préciser que ni mon frère ni moi n'étions en mesure de l'interrompre.
- Qu'est-ce que vous avez les garçons ? Vous êtes muets ?
- Non, non, vas-y, continue, répond mon frère avec un sourire béat.
Sophie, perplexe, nous regarde à tour de rôle et poursuit son récit.
- J'allais à Carmaux, porter trois mitraillettes qu'Emile attendait. Charles les avait cachées dans une valise, assez lourde quand même. Me voilà prenant mon train à la gare de Toulouse ; j'ouvre la porte de mon compartiment et je tombe sur huit gendarmes ! Je repars illico sur la pointe des pieds, priant pour ne pas avoir éveillé leur attention, mais voilà que l'un d'eux se lève et me propose de se serrer pour me faire une petite place. Un autre m'offre même de m'aider avec ma valise. Qu'est-ce que vous auriez fait à ma place ?
- Ben, moi j'aurais prié pour qu'ils me fusillent tout de suite ! répond mon petit frère.
Et il ajoute :
- À quoi bon attendre ? Quand c'est foutu, c'est foutu, non ?
- Eh bien, foutu pour foutu comme tu dis, j'ai laissé faire. Ils ont pris la valise et l'ont rangée à mes pieds, sous la banquette. Le train est parti et on a papoté jusqu'à Carmaux. Mais attendez, c'est pas tout!
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