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Frédéric Dard: La crève

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Frédéric Dard La crève

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1944 — La libération. Le drame d'une famille qui a mal choisi son camp et dont le châtiment sera impitoyable. Huis clos d'une nuit où défilent dans la tête et le cœur de chacun, les rivalités, les rancœurs, les regrets et les souvenirs heureux. Écrit en 1945, paru à Lyon en 1946, fut tirée à 500 exemplaires, jamais réimprimé depuis. Pourtant il s'agit d'un grand livre où l'auteur, malgré sa jeunesse, donne la pleine mesure de son talent d'écrivain et révèle déjà sa nature d'humaniste.

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Le père tire sur sa pipe. Quelle manie ont les hommes de se foutre des coups de mitrailleuse .

— Au fond, remarque-t-il, votre milice a modifié le sens de la guerre. Vous avez fait de la Résistance un malfaiteur. C’était maladroit, on n’aime pas le gendarme en France.

— Je sais, murmure Petit Louis, « ils » sont tous avec eux maintenant.

— « Eux », c’est l’avenir, dit le père.

— Il n’y a pas d’avenir, murmure le garçon. L’avenir c’est une erreur des hommes.

On entend grésiller la pipe. Le ciel est tout rouge. Par moments il s’élève, rageur, et puis s’affaisse comme de la peau de lait bouilli. La mère remarque :

— On voit presque comme en plein jour.

Hélène regarde :

— C’est vrai.

La rue tourbillonne dans les lueurs ; on aperçoit les magasins fermés, en bas. Et des alignées de fenêtres où s’écrasent des figures rouges. La rue se met à vivre. On se croyait seul, et puis non, il y a des milliers de gens qui ne se battent pas et qui « les » espèrent.

Le père revient à son idée.

— Quand on regarde par l’autre bout, dit-il à Petit Louis, c’est plutôt toc, votre milice, à cause des Allemands… Vous avez adopté leurs idées. Des idées au sujet desquelles la France a fait la guerre avec le monde entier derrière elle.

Petit Louis hausse les épaules :

— La France n’a plus compris pourquoi elle faisait la guerre. Et n’as-tu pas plutôt l’impression que c’est elle qui suit le monde ? Le monde ! Il faudrait refabriquer les mots, tous les réviser. Le monde !

Il s’arrête court. Sa pensée bégaye.

Il se décide enfin :

— Ça ne sert à rien de discuter : tout est trop vieux, trop compris, trop accepté. Cette histoire s’est passée toute seule. Il y a eu des hommes avec des idées, des hommes avec des ambitions, des hommes avec de la force inemployée. Tout ça donne des héros et des salauds. Des salauds, on en trouve partout, des héros aussi, même, dans un sens, on en trouverait plus.

La mère ne comprend pas très bien. Elle dit à tout hasard :

— Le petit a raison, c’est trop tard pour parler de tout ça.

Le père crache comme fiente une oie. La pipe le fait toujours cracher. Il tète le tuyau de bruyère, la braise de la pipe grésille. Il demande avec la voix d’un homme qui ne s’intéressera pas à la réponse :

— Quelle heure est-il ?

Les autres se regardent. Hélène approche son poignet de la fenêtre.

— Quatre heures.

Il existe de rares moments où l’heure ne sert à rien. Le temps dans cette pièce n’est pas le même qu’ailleurs, c’est un cercle où l’heure est prisonnière également.

L’incendie profite de la fin de la nuit pour s’épanouir démesurément. Il se couche sur la ville et la lèche sauvagement.

Tout de même quatre heures est une heure bien respectable. Ils se préparent au jour. Le visage de la mère semble avoir bouilli toute la nuit. Les chairs sont blêmes et toutes prêtes à s’effilocher. Deux larges cernes grisâtres pendent sous son regard. Ses yeux sont comme deux clous après quoi la figure molle est accrochée.

Le père fait songer à un vieux cabotin, grimé pour interpréter un rôle d’explorateur égaré. Il a, dans le regard, la résignation modeste des enfants battus. On le devine tout prêt à vomir les mauvaises pensées qui se sont agglutinées à lui pendant la nuit. Il est rentré dans le noir, hier au soir, massif et musculeux comme un voilier neuf, il en ressort meurtri dans son aspect, mais intact dans ses formes.

Petit Louis s’apparente à un musicien d’orchestre prétendument argentin, regagnant son domicile au petit jour. Il possède un visage frileux et blanc, qui paraît inachevé. Un visage sur lequel on aimerait peindre des expressions de vie. Ses cheveux noirs lui emboîtent la tête comme un béret. Il est tout renfrogné là-dessous, tout crispé.

La mère le regarde d’un air bon.

Le père fiente encore son jus de pipe qui tombe en s’enroulant et produit un bruit de limace écrasée.

« Et moi, se questionne Hélène, quelle touche puis-je bien avoir ? »

À force d’examiner les autres, elle finit par ne plus se percevoir. C’est un peu comme si elle s’absorbait. Il ne lui reste plus qu’un très vague arrière-goût d’elle-même au fond de la bouche.

Sa tête ressemble à ces boules rousses qu’on découvre dans les buissons au printemps. Hélène pense à ses seins entre lesquels il fait si chaud. Ce matin exhale la chaleur contenue dans son corsage. Il croupit dans une nuit crevée déjà par les yeux de l’aurore. La mère contemple toujours son fils.

« Comme elle l’aime ! » remarque Hélène.

Elle n’éprouve aucune jalousie, à peine un léger étonnement.

Petit Louis a tué des gens de loin ; et puis il est là, peureux et affolé, tellement pâle qu’on a envie de le gifler pour voir quatre traces roses sur ses joues.

Il dit à sa sœur :

— Eh bien, qu’as-tu à regarder maman de cette façon ? On a toujours l’impression que tu n’es pas satisfaite des gens et que tu les reconstruis à ton idée.

Hélène sourit d’un air énigmatique.

— Maman n’est pas les gens, murmure-t-elle.

— Pour toi on dirait que si, insiste Petit Louis.

Craignant que ses enfants se disputent, la mère ouvre la fenêtre au bruit. Le dehors sent la gare. Une odeur de bruine, de charbon mouillé, de train empli de sommeil s’engouffre dans la pièce. L’incendie étouffe au fond de l’horizon, mais sa clarté persiste dans les vitres.

— Voilà le jour, annonce le père.

Il ôte sa pipe de sa bouche et mange goulûment l’air frais.

L’aube dévoile le visage mou de la mère. Un vent léger souffle sur la nuit et la nuit s’éparpille comme la boule duveteuse du pissenlit. La tête de la mère paraît composée dans une substance en train de changer d’état. On distingue des tavelures jaunes sur ses joues. Elle pend du haut en bas comme un sapin.

Hélène va pour penser quelque chose au sujet de sa mère, mais le regard mauvais de Petit Louis entrave le cours de ses réflexions.

À ce moment des mitrailleuses se déchargent, pas loin. Leur bruit trépidant frappe sur le matin humide. Lorsqu’il s’interrompt, Hélène dit à son frère :

— J’ai trouvé ! Toi tu regardes tes semblables comme si tu devais les tuer. Tu parais chercher l’endroit de leur individu où la vie est le plus exposée.

Petit Louis hausse les épaules.

Le père inspecte la chambre avec curiosité ; elle revêt une physionomie nouvelle sous la caresse du jour. Les objets n’ont plus le même relief. Certains apparaissent et s’imposent, d’autres au contraire s’en vont. Les meubles pénètrent languissamment dans leur monotone utilité. Un lit en fer, une commode, la table, l’évier, garnissent cette pièce où un humble bonheur pourrait se soustraire à la convoitise des foules. Mais le matelas étendu à terre gâche tout. Ce matelas représente quatre destins traqués. Il conserve encore le souvenir du corps de Petit Louis.

La mère est mal à son aise. Elle annonce :

— C’est triste de ne pas se sentir chez soi.

Elle commence fréquemment ses phrases par : « C’est triste »…

Les murs de la pièce sont hostiles. Ils se dressent comme des falaises implacables, meurtrissant les regards.

Petit Louis furète dans la chambre. Il ouvre les tiroirs de la commode, puis la porte du placard. Soudain, il pousse un petit sifflement.

— Veine ! s’écrie-t-il, un litre de marc.

Le père sursaute. La veille encore, il travaillait au percement d’un tunnel et ses yeux possèdent comme une expérience du noir, ils flottent dans une sorte de gélatine trouble qui ressemble à un chagrin coagulé.

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