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Frédéric Dard: La crève

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Frédéric Dard La crève

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1944 — La libération. Le drame d'une famille qui a mal choisi son camp et dont le châtiment sera impitoyable. Huis clos d'une nuit où défilent dans la tête et le cœur de chacun, les rivalités, les rancœurs, les regrets et les souvenirs heureux. Écrit en 1945, paru à Lyon en 1946, fut tirée à 500 exemplaires, jamais réimprimé depuis. Pourtant il s'agit d'un grand livre où l'auteur, malgré sa jeunesse, donne la pleine mesure de son talent d'écrivain et révèle déjà sa nature d'humaniste.

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Frédéric Dard

La Crève

Ne nous emportons point contre les hommes en voyant leur dureté, leur ingratitude, leur injustice, leur fierté, l’amour d’eux-mêmes, et l’oubli des autres ; ils sont ainsi faits, c’est leur nature : c’est ne pouvoir supporter que la pierre tombe ou que le feu s’élève.

LA BRUYÈRE

À la gloire d’un héros

et à la mémoire de sa victime

Celui qui tenait la lampe

LA NUIT

La pièce tombe dans le noir.

La mère dit :

— Le plus triste c’est de se trouver sans lumière.

Elle a le ventre gros et bas. Elle est comme vieille à force d’être laide et déformée. Une robe grise, bâtie pour plus de viande, pend autour d’elle.

Le père presse sa figure contre la vitre pour boire ce qui reste de jour. Sa grande ombre se balance, comme un pendu, contre le mur. Il bouge un peu la tête, charriant un reste de lumière de gauche à droite. Parfois il se retourne. De face, sa tête ne présente plus la même forme ni la même couleur. Son visage blafard est barré d’un « T » sombre, produit par l’ombre du nez et des orbites.

Allongé sur un matelas posé à même le sol, Petit Louis fume béatement. Quatre personnes vivent autour de cette combustion de cigarette, dont le minuscule rougeoiement attire les regards.

Hélène contemple son frère. Dans l’ombre leurs yeux se trouvent. Il ricane d’un air provocant, mais Hélène se sent veule dans l’obscurité.

— Qu’est-ce que tu as ? demande-t-elle, en faisant sa voix humble.

Petit Louis saisit sa cigarette et le feu rouge va fouiller la nuit derrière sa tête.

— Je pense à ta gueule, s’ils te tondent, dit le garçon.

— Petit Louis ! crie le père.

Hélène se met à pleurer. La mère s’approche, avec son gros ventre. Elle prend la tête de sa fille dans ses bras. Ses doigts aux ongles durs caressent la chevelure en péril.

— Laisse-la, va, conseille Petit Louis, une putain pareille ne mérite pas qu’on s’occupe d’elle. Si je n’étais pas absolument certain qu’elle nous vende, je la foutrais dehors. Et je voudrais la voir crever la gueule pleine de fourmis rouges.

— Petit Louis ! crie de nouveau le père.

Il se fait un grand silence.

La cigarette de Petit Louis s’est éteinte et dehors le jour s’éteint également ; un grand malheur de nuit pèse contre la croisée. Effrayé, le père s’en écarte et vient s’asseoir à table.

— Écoutez, commence-t-il brusquement, parvenu au bout d’une pensée ; la situation n’est pas tellement mauvaise : il nous suffit d’attendre quelques jours. Ici, nous ne craignons rien. Lorsque la frénésie des premières heures se sera dissipée, maman ira aux nouvelles, ou bien Hélène, et nous trouverons certainement le moyen de quitter la ville…

— Nous gagnerons la Savoie, renchérit la mère, mon frère nous hébergera le temps qu’il faudra.

Hélène murmure pour elle seule :

— Pleine de fourmis rouges…

Elle pense à un verger où meurt un vieux pommier dont les derniers fruits sont encore excellents. De l’herbe ! Du soleil ! Des fourmis rouges… Elle éprouve une sorte de lointaine envie de pleurer, non par crainte du danger qu’ils courent, tous quatre, non pas à la pensée de ses cheveux répandus à ses pieds comme des pétales, mais à cause du vieux pommier qui meurt doucement sous ses pommes.

Petit Louis remue de sales pensées. Il exerce de mémoire sa cruauté. Parce que, s’il cessait d’être méchant, il pleurerait sûrement.

Le père allonge ses bras sur la table et les regarde pourrir dans la nuit. Ses ongles brillent, tout au bout. Il songe à ses mains : elles ont beaucoup plus vécu que lui. Il en est embarrassé comme de ses enfants. Lui, il a cinquante-huit ans et il voudrait bien mourir un peu : il est tellement las. Il devine, dans l’ombre, le gros ventre de sa femme ; oui, il ferait bon mourir.

La mère ne sait pas très bien. Elle aime tout le monde. Elle n’était pas faite pour vivre ce drame, mais elle le vit mieux que les autres. Elle s’oublie dans leurs maux. Doucement, ses doigts caressent la tête chaude d’Hélène, ses cheveux parfumés, huilés par la brillantine.

— Maman, dit Hélène d’une voix lamentable, en posant sa joue sur le gros ventre habité par un fibrome.

— Ma petite…

Ce n’est pas attendrissant, ni ridicule, du reste.

Petit Louis cherche une vacherie à dire et ne trouve rien. Il se détend sur le dur matelas et exhale un soupir empoisonné. Il a envie de dormir, mais le sommeil ne viendra pas encore.

Ces gens ne sont pas là pour dormir. Enfermés dans la chambre, ils attendent que l’histoire de la France s’accomplisse.

Parfois, un coup de canon, perdu dans la nuit, fait trembler les vitres.

Hélène sursaute.

Le père médite un instant.

— Ça c’est un soixante-quinze, affirme-t-il.

Il ajoute, au bout d’un rêve :

— En 14, grand Dieu, j’ai eu le temps de les apprendre.

La mère pense tout haut :

— Ce que la vie est bête…

Le père a compris. Comme la vieille a raison ! Que viennent-ils faire tous deux dans cette époque néfaste ? Leur jeunesse appartenait à un autre monde. Et de ce monde merveilleux, autour duquel gravitent leurs souvenirs, ils ne s’en seraient jamais échappés, sans leurs enfants. Ils flottent au bout de leurs enfants comme des drapeaux anciens engagés dans une bataille nouvelle.

Un souvenir de jour persiste dans un angle de la fenêtre, un jour couleur de mort. On a l’impression qu’il ne reviendra jamais et que le but de tout c’était cette nuit-là.

Le canon tonne à nouveau. Son coup de gueule mange l’espace et se dissipe en échos sans fin.

— Ça se rapproche, dit le père.

Tous quatre prêtent l’oreille. De nouveaux coups retentissent et montent en volutes dans le ciel.

Petit Louis allume une autre cigarette, pour essayer ses réflexes. La lueur bondissante de l’allumette révèle un court instant son visage crispé, aux yeux bleuâtres où brillent de petites lumières couleur d’acier.

— Tu fumes trop, fait la mère, doucement.

Petit Louis est surpris par cette protestation. Comment sa mère peut-elle poursuivre l’existence de tous les jours, proférer les mêmes paroles et s’intéresser à des gestes éternels ?

Hélène s’assied dans le vieux fauteuil d’osier gémissant.

Maintenant ils sont perdus dans le noir, vivant une vie qui ne compte pas.

Le père va à l’évier et boit à même le robinet.

Hélène se demande si le vieux pommier fleurira encore une fois. Une pluie de fleurs blanches tombe comme un printemps devant ses yeux.

— Moi, ça ne me ferait rien de mourir, chuchote-t-elle, à condition que ce soit en pleine campagne.

— Veux-tu te taire ! sursaute la mère. Tu l’entends, Albert ? Mais dis-lui donc quelque chose !

Le père mord sa moustache.

— On aurait mieux fait d’essayer de partir, murmure-t-il.

Et ses yeux enfermés dans le noir devinent une route blanche que son sang égaierait peut-être…

Petit Louis sursaute, une grande panique le fait claquer des dents.

— Non ! non ! nous n’aurions pas pu passer, affirme-t-il avec une force convaincante. Les maquisards occupent les faubourgs et réclament les papiers. Tout le monde est passé au crible, paraît-il. On aurait été vite repérés, maman avec son ventre et moi avec ma cicatrice, tandis qu’ici, dans la piaule d’Eugène, nous ne craignons rien. Moi, je n’en partirai pas, vous m’entendez ? J’aime mieux mourir ici que d’être fusillé.

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