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Frédéric Dard: La crève

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Frédéric Dard La crève

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1944 — La libération. Le drame d'une famille qui a mal choisi son camp et dont le châtiment sera impitoyable. Huis clos d'une nuit où défilent dans la tête et le cœur de chacun, les rivalités, les rancœurs, les regrets et les souvenirs heureux. Écrit en 1945, paru à Lyon en 1946, fut tirée à 500 exemplaires, jamais réimprimé depuis. Pourtant il s'agit d'un grand livre où l'auteur, malgré sa jeunesse, donne la pleine mesure de son talent d'écrivain et révèle déjà sa nature d'humaniste.

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Cette heure inouïe, si banale et si mesurée pour le reste des hommes, représentait l’heure de mort de Petit Louis. Tous les dieux et les saints dorés du ciel avaient permis cette chose étrange : que Petit Louis fasse l’apprentissage de sa mort.

Dès que le crépuscule s’emparait de la chambre, le phénomène se produisait. Le mal se retirait comme un fer d’une plaie, et les chairs, en se rejoignant, oubliaient un instant leur blessure. La fièvre cessait de heurter les tempes du jeune malade, pareille à un oisillon brûlant qui, après avoir longtemps remué, trouve une position apaisante dans son nid, une chaleur amie dans ses plumes et s’endort.

Tout le jour, Petit Louis attendait ce généreux moment. Et il pensait à la mort comme au bleu de son voyage, c’est-à-dire, comme à une féerie délicate dans laquelle la vie n’avait plus besoin d’être vivante.

Personne ne croyait plus à sa mort. Il était malade depuis trop longtemps. Le médecin lui-même, qui chuchotait des présages au début, se taisait ; on ne cherchait pas à comprendre ce caprice de la nature.

Mais l’enfant savait bien qu’il ne guérirait jamais : il connaissait tellement de choses merveilleuses qu’une mémoire ne peut conserver (et en effet ne les a-t-il pas à peu près oubliées maintenant ?). Les prodiges de la chambre, à l’heure oisive du crépuscule, appartenaient à un monde qui ne se laissait pas entraîner dans l’amertume des guérisons. Son corps ne contenait plus qu’une féerie familière, intraduisible en vivant.

La barque glissait dans l’aurore bleue que Petit Louis buvait à pleine bouche. Et voici qu’au loin, dans ce halo radieux, se dressait une sorte de phare fantomatique et gris, évocateur des périls qu’il devait conjurer. En approchant de l’édifice, la barque ralentissait ; ses formes se dérobaient, elle redevenait un meuble innocent, une misérable commode chargée de flacons maussades. Le phare inexorable s’animait et se transformait en une silhouette humaine qui demandait d’une voix effroyablement connue :

« — Tu as bien dormi, mon chéri ? »

Finie l’heure tendre et bleue, fini le voyage céleste au cours duquel la présence de Petit Louis se suffisait à elle-même. Il demeurait seul avec sa souffrance. Celle-ci s’élevait en lui, comme un vent chargé d’odeurs néfastes. Il ne pouvait la fuir. Au début il s’était réfugié dans la glace. Il avait demandé à sa mère :

« — Entrouvre un peu la porte de l’armoire, de façon à ce que je puisse m’y voir. »

« — Petit coquet !… »

Il avait habité dix jours dans la glace au tain brumeux qui contenait un grand jardin orné de grands arbres, de bancs moussus, de bassins glougloutants et puis il avait fini par s’apercevoir dans le miroir.

Un univers venait de choir dans la réalité.

Cette mère qui réussit à le guérir de ses maux et de lui-même repose sur un grabat et ne peut rien pour lui.

À quoi servent les mères lorsqu’elles ne sont plus capables de sauver leurs enfants ?

Le canon s’est tu. La lune souveraine se couche sur les toits de la ville. Plus loin, dans la proche campagne, des hommes se battent. La France se libère et, toute boueuse, se dresse dans les chemins de terre, un sabre de bois à la main.

Petit Louis frémit à la pensée du combat. Il se voudrait rouge du sang des autres. Sur un champ de bataille, sa mort, vraiment, n’aurait plus aucune importance pour lui-même.

Le bras d’Hélène pend du lit comme une branche cassée. Petit Louis regarde la main blanche, douce comme un gant de peau. Il la caresse timidement. Et il retrouve cette émotion subtile qui s’emparait de lui lorsque, voici déjà longtemps, il caressait le ventre d’Hélène en jouant à cache-cache. Elle avait le ventre ferme, tiède et frissonnant. Il promenait sa main avec angoisse sur cette chair si pleine de vie, étudiant la chaleur glissant sous ses doigts. Hélène possédait un grain de beauté à côté du nombril, le contact de cette légère protubérance procurait à Petit Louis une répulsion voluptueuse. Hélène regardait ailleurs pendant ce temps et devenait pâle, tandis que, s’arrêtant de respirer, Petit Louis écoutait son sang galoper jusqu’à ses yeux.

Doucement, il appelle :

— Hélène !

Le bruit de sa voix ne doit pas être identique pour les trois dormeurs. En effet, Hélène s’éveille. Elle ne dit rien, mais son souffle perd de sa régularité.

Il répète :

— Hélène !

D’une voix si lamentable qu’elle lui flanque envie de pleurer.

— Hum ?

— Tu te souviens de la grange à Vances ? Et du verger, et du hangar aux fagots ?

— Pourquoi parles-tu de cela ?

Car en effet, jamais l’un d’eux n’a fait allusion à ces gamineries terribles.

— Ce que tu es putain, chuchote Petit Louis, affectueusement et sur le mode admiratif.

Il a trouvé ce que réclamait son inquiétude : une relève à sa veille. Longtemps maintenant, Hélène va vivre et le faire vivre en remâchant des souvenirs.

Il s’endort, gavé d’un soulagement radieux, en pensant au grain de beauté.

Hélène a un goût de vieux sommeil sur la langue. Elle prête l’oreille : Petit Louis s’est endormi. Elle coule un regard indifférent au père que la lune n’a pas abandonné ; il possède une tête austère de vieil ouvrier sans rancune. Ses mains reposent sur les bras du fauteuil, lourdes mains en peau de crocodile, aux ongles ras et carrés. Il a fait des enfants à la grosse femme affaissée sur le lit et ces enfants les ont rejoints dans le temps. Hélène passe la main par l’échancrure de son corsage et touche ses seins. Comment tant de douceur a-t-elle pu naître de ces rudes bêtes ?

La nudité de ses parents est une image insupportable, tellement répugnante ! Au contraire, elle ressent une sympathie physique pour la chair de son frère. Jadis, Petit Louis la caressait, mais ces attouchements ne la troublaient pas. Elle en avait seulement un peu honte, question de morale…

Après la maladie de Petit Louis, on les avait envoyés à la campagne. Dans un petit village dauphinois, poussé en pleine terre. C’est là-bas qu’elle a vu le vieux pommier commencer sa mort.

Petit Louis possédait déjà sa petite gueule têtue. Il avait un visage crispé et blême et des cheveux noirs, rêches, qui produisaient lorsqu’on les touchait, comme un bruit de paille. Hélène se croyait une jeune fille, à cause de ses nattes blondes, roulées en couronne autour de son front.

Hélène respire difficilement dans cette pièce chauffée par leurs vies. Y aurait-il une fuite de gaz ? D’où s’échappe l’odeur pénible que pompent ses narines avec suspicion ? Une odeur menue, piquante, qui froisse l’odorat et enfonce de longues aiguilles dans le crâne. Hélène renifle attentivement. Cette émanation monte des corps abandonnés.

« Nous puons à la queue leu leu », songe-t-elle.

Et il lui semble que, déjà, leur décomposition est commencée.

Elle se dit :

« Vieillir c’est se décomposer. »

Jamais cette pensée ne lui était venue.

En ce moment, malgré le sang, c’est l’été sur le monde. Une nuit d’été immense et onctueuse dans laquelle retentissent des plaintes et des allégresses de bêtes.

À Vances, comme autrefois, une rainette patiente chante la mélodie de la nuit dans les herbes confuses où, dès l’aurore, les coquelicots dansent le rouge. De lourds nuages gonflent le ciel couleur de roi mage. Les peupliers chuchotent, cependant aucun souffle n’éveille la girouette assoupie dans sa rouille, au faîte du toit.

Depuis mille ans, la rainette qu’Hélène ne verra jamais lance son cri résigné dans la prairie. Depuis mille ans elle essaie de donner aux hommes la certitude béate que le soleil ne reviendra pas. Mais à chaque aube le soleil est là, plein d’aisance au fond d’un horizon de mercure insaisissable.

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