Frédéric Dard - Les pèlerins de l'enfer

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Les pèlerins de l'enfer: краткое содержание, описание и аннотация

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Avant la Grande Guerre, dans la paisible ville de Bourg-en-Bresse, le docteur Worms jouit auprès de sa clientèle de la meilleure réputation. Entre son épouse Blanche, avec laquelle il s’est laissé marier, et son fils François, il mène une vie calme et sentimentalement déserte.
Jusqu’au jour où survient Claire, escortée de son amant Ange Soleil, faux poète et musicien sans talent, qui vit paresseusement. Worms épouse Claire après le décès dramatique de Blanche, et il subvient à son tour à l’entretien d’Ange Soleil. Mais, dans cette petite ville, les gens commencent à jaser.
Peu à peu, s’instaure entre eux une amitié bizarre, voire infernale…
Dans ce roman, Frédéric Dard nous montre comment une passion soudaine, tardive et destructrice, peut amener un homme à renier toutes les valeurs sur lesquelles il avait édifié sa vie et ses rapports avec les autres.
L’édition originale de ce livre vendu à 65 Frs est constituée de 150 exemplaires sur Velin à la forme de Vidalon numérotés de 1 à 150.

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— Dieu est un pur esprit, infiniment parfait, créateur et souverain Maître de toutes choses, lui enseignait le curé.

Et avec une persévérance de poète, l’enfant recherchait l’empreinte de ce Dieu terriblement abstrait, dans les ruissellements de sève. Il le découvrit dans la nature comme il avait découvert le colonel. Dieu était là, toujours présent dans l’entrelacement des plantes, dans les instincts animaux, dans la ronde des astres.

Un jour il tenta d’expliquer au curé sa trouvaille, mais le prêtre ne le comprit pas et conseilla au petit de chasser des pensées païennes. François comprit alors qu’aucune vérité n’est absolue. Chacun porte la sienne à grand-peine comme un sac de courges qui roulent, vous meurtrissent, et attaquent les parties sensibles de vos reins.

Le curé bâtissait sa croyance sur des lois fragiles. L’instituteur émiettait sa science sans la diminuer. Elle formait son bloc de vérités à lui, et rien n’était moins vrai pour François que ces évidences de manuel. Il apprit à bâtir son propre univers. Ce fut facile, sa grand-mère ne surveillant guère que sa santé. Une soif de lectures le brûlait. Il dévora un à un tous les ouvrages de la bibliothèque. Robinson Crusoé le passionna et devint son livre de chevet. Par la suite, il ne devait pas réviser son choix. Jamais roman ne fut plus merveilleux que celui de ce naufragé. Aucun romancier ne pouvait inventer aventure plus bouleversante que celle d’un homme isolé. Aucune poésie n’égalait en puissance celle de ce livre qui suggère tant et s’abandonne à toutes les imaginations. Crusoé donnait à François le goût de la solitude, de la rêverie, de la nature. « Un jour, se disait l’adolescent, je partirai peut-être pour des contrées sauvages, il faut pour être véritable qu’une solitude soit tragique. » Il attendait, comme seuls les contemplatifs savent le faire, sans impatience, avec une confiance de poète. Il commença d’écrire de petits récits champêtres, doux comme des chants de pipeau. Il les lisait à sa grand-mère, le soir, sous l’abat-jour rose. La vieille dame les trouvait charmants, mais en son for intérieur elle regrettait que son petit-fils ne manifeste aucune aptitude guerrière. François allait sur ses quinze ans et elle jugeait que le temps était venu pour lui de commencer des études supérieures. Comme son fils et sa bru, venaient les visiter en moyenne un dimanche sur deux, elle leur fit part de ses préoccupations. Elle voulait un uniforme pour François afin que les mânes de son mari reposent en paix.

— Tu sais bien, Ferdinand, que les Worms sont des soldats. Tu as choisi une autre, carrière soit, mais il ne faut pas que les traditions se perdent.

— Grand Dieu, mère ! sursauta le médecin, vous désirez voir entrer votre petit-fils dans l’armée, vous ne savez sans doute pas qu’avant dix ans, nous aurons la guerre.

— Et puis ? s’indigna la colonelle, si la guerre éclatait, François y partirait de toutes façons. Et s’il devait tomber sur un front, poursuivit-elle, cruelle dans son orgueil, mieux vaut que ce soit avec des galons sur les manches.

Claire qui assistait à ce conseil de famille prit la parole doucement.

— Peut-être François a-t-il une idée sur la question, murmura-t-elle.

La femme de Worms aimait profondément son beau-fils. Elle admirait sa grâce innocente, son air réfléchi et sa beauté. Car le physique du jeune garçon était remarquable par l’harmonie de ses traits. Ses cheveux abondants, d’une blondeur intense, son regard bleu où l’on se mirait, son nez fin évoquaient ces pastels qui, dans les salons oubliés, conservent le témoignage des jeunesses antiques. Son rire triste et fier mouillait les yeux de Claire.

Worms appela François et lui relata sa conversation avec la colonelle.

— Tu es en âge de choisir ta carrière, mon fils, conclut-il fort doctement, que décides-tu ?

Le fils de Ferdinand contempla tour à tour ces trois visages si différents. Celui de la colonelle contracté par une âpre volonté, celui de son père attentif et grave, celui de Claire enfin, paisible et doux, complice, oui, tout prêt à soutenir une rébellion. Dieu ! que son père avait eu bon goût d’épouser une femme pareille. Claire était si jeune. Elle ne vieillirait jamais et il sentait confusément qu’ils possédaient l’un et l’autre une identique forme d’esprit. Ils appartenaient à la tristesse comme à une race.

Le regard de François revint à Ferdinand.

— Es-tu riche ? questionna-t-il à brûle-pourpoint.

— Qu’appelles-tu riche ? demanda le médecin, sans se laisser démonter par cette étrange question. Pour être riche, il n’est pas besoin de posséder beaucoup d’argent, l’essentiel est d’en avoir assez et j’en ai assez, plus qu’assez.

— Eh bien alors, si tu le permets, je me consacrerai aux lettres.

— Aux lettres ! s’écria Worms effaré, mais, mon cher François, as-tu du talent ?

— Je ne suis pas sûr d’avoir du talent, mais la foi ne me fait pas défaut. Prends ce cahier, il contient quelques contes, évidemment on ne peut se fonder là-dessus pour décider d’une carrière, pourtant si je suis autre chose qu’un paresseux tu dois le découvrir.

Étonné par ce parler net, Worms s’empara du cahier. Claire se rapprocha de lui et tous deux commencèrent la lecture, tandis que la colonelle s’éloignait d’un air courroucé.

Le médecin n’était pas à proprement parler un littéraire mais il était capable de juger une œuvre. Il fut surpris et ému par le talent de son fils. Ces contes trempaient dans une lumière de printemps, comme s’ils eussent été écrits avec de la rosée.

— Que de fraîcheur ! murmura Claire. Votre fils a une sensibilité de jeune fille.

— Oui, approuva Worms chez qui s’éveillait une curiosité professionnelle. Il avait l’impression d’apercevoir son fils pour la première fois. Aussitôt il se reprocha de s’être désintéressé de lui si longtemps, il s’agissait moins d’un remords que d’un regret, le regret de n’avoir pas vu croître cet être neuf et vibrant, le regret de n’avoir pas participé à l’élaboration d’une grande œuvre, le regret de s’être laissé voler son double.

Chaque exclamation de Claire lui entrait dans la chair comme une écharde.

— Eh bien, dit-il en refermant le cahier, je te fais confiance.

Fort du soutien paternel, François se lança éperdument dans la voie dangereuse qui l’attirait.

Il s’écoutait vivre et regardait autour de lui. Il demandait à ses lectures le moyen d’exprimer ses sensations. Lorsqu’il eut acquis une certaine maîtrise, il commença à envoyer sa prose dans les rédactions de plusieurs revues et eut la joie de se voir retenir çà et là quelques textes.

— Je suis parti, exultait-il, grand-mère, je réussirai.

La vieille dame souriait tristement, partagée entre la joie de sa joie et la rancune qu’elle ne lui vînt pas de succès militaires. Eh quoi, son petit-fils ne serait donc jamais qu’un civil ? Il trahissait comme son père la lignée des Worms. Décidément la race s’atrophiait. Le passé militaire de la famille manquait sans doute de guerres. Le colonel avait passé sa vie dans des casernes, en lui s’était fanée la virilité cocardière des descendants.

— Des guerres !

Cinq ans plus tard il y en eu une. Elle affecta fort peu François. Il attendait patiemment d’être mobilisé et fut tout surpris de voir arriver l’armistice de 1940 avant son ordre de départ. Il ne connut de l’occupation que quelques soldats allemands, arrogants et mornes, dans les rues de Bourg où il se rendait parfois afin de mettre à sac les librairies. Son père lui évita la corvée des chantiers de jeunesse. Le médecin n’aimait ni Vichy, ni ses institutions. « Je me moque des partis, affirmait-il, je ne demande qu’une chose aux gouvernements : la liberté. La force est la raison des imbéciles. Je suis du côté de l’intelligence et l’intelligence ne s’épanouit que dans la liberté ». Pendant l’occupation, le médecin s’appliqua à vivre encore davantage chez lui. Il ne pouvait se rassasier de sa femme et malgré ses années de mariage il lui semblait la connaître de la veille. Sans le vouloir Claire le tenait en haleine ; elle se faisait conquérir chaque jour. Quant à Soleil il était l’animateur de galas organisés au profit des prisonniers. Il confectionnait une musique facile qu’il orchestrait et faisait jouer par sa société. Grâce à l’appui de Worms il occupait une place très en vue et attendait d’un jour à l’autre les palmes académiques que lui avait promis un sous-préfet, patronnant l’une de ses séances.

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