Frédéric Dard - Les pèlerins de l'enfer

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Les pèlerins de l'enfer: краткое содержание, описание и аннотация

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Avant la Grande Guerre, dans la paisible ville de Bourg-en-Bresse, le docteur Worms jouit auprès de sa clientèle de la meilleure réputation. Entre son épouse Blanche, avec laquelle il s’est laissé marier, et son fils François, il mène une vie calme et sentimentalement déserte.
Jusqu’au jour où survient Claire, escortée de son amant Ange Soleil, faux poète et musicien sans talent, qui vit paresseusement. Worms épouse Claire après le décès dramatique de Blanche, et il subvient à son tour à l’entretien d’Ange Soleil. Mais, dans cette petite ville, les gens commencent à jaser.
Peu à peu, s’instaure entre eux une amitié bizarre, voire infernale…
Dans ce roman, Frédéric Dard nous montre comment une passion soudaine, tardive et destructrice, peut amener un homme à renier toutes les valeurs sur lesquelles il avait édifié sa vie et ses rapports avec les autres.
L’édition originale de ce livre vendu à 65 Frs est constituée de 150 exemplaires sur Velin à la forme de Vidalon numérotés de 1 à 150.

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Sa respiration troublait la glace, et lentement anéantissait son image.

CHAPITRE XV

Dans l’année qui suivit son second mariage, Ferdinand Worms perdit pour le moins la moitié de sa clientèle. La population de Bourg ne lui pardonna pas sa mésalliance, ni le scandale dont elle fut suivie.

Mademoiselle Jésus fut à l’origine d’une immense cabale montée contre le médecin. La vieille fille chuchota dans les milieux bien pensants que Claire — cette fille d’ivrogne — avait ramené de Paris un bon-à-rien dont Worms connaissait l’existence et qu’il avait la suprême lâcheté de tolérer.

— C’est une gourgandine dangereuse qu’on devrait arrêter, affirmait-elle. Je ne sais comment elle s’y est prise pour enjôler le docteur mais chose certaine, elle et son voyou d’amant en veulent à sa fortune. C’est un couple de larrons.

La vieille demoiselle trouva une puissante alliée en la personne de la mère Borecque. La veuve du marchand de vins n’aimait guère la médisance pourtant l’immense chagrin qui l’accabla à la mort de sa fille se mua partiellement en un courroux de brave femme lorsqu’elle vit son gendre se remarier avant même que le rosier planté sur la tombe de Blanche eût fleuri.

Les deux femmes firent de la « belle ouvrage », l’une insinuant, l’autre tonnant. Elles parcoururent les salons et les magasins en révélant la déchéance de Worms ; car pouvait-on nommer autrement l’insigne faiblesse réduisant le médecin à accepter un corniflage pré-nuptial ? Un souffle d’indignation passa sur la ville, la soulevant contre Worms. L’indignation n’est qu’un abcès, mais le mépris est un cancer. Peu à peu les commérages s’éteignirent, et quand Worms fit ses pas dans une société qu’il avait bernée, il ne rencontra que froideur dédaigneuse. Alors il devina qu’en fait d’excuse et de consolation, il ne lui restait que sa faute.

Claire prenait de plus en plus conscience de son pouvoir. Elle avait cru épouser un homme fort, et elle se rendait compte combien Ferdinand était infiniment faible devant elle, bien davantage en vérité que Soleil fortifié par son indifférence. Elle fut déçue. Une fois encore, elle allait devoir régner. Elle se sentait lasse, infiniment lasse, comme un vieillard, mais sans la sérénité de l’âge.

Ce n’était après tout qu’une femme.

Bientôt sa double vie l’harassa. Elle atteignit l’époque prévue et attendue par Ferdinand où tout naturellement elle devait choisir. Le médecin l’amena à ce carrefour par une tactique de bête. Il voulait la sevrer de Soleil et pour y parvenir se dépensait follement. Il conduisait sa chair dans un tourbillon érotique qui étourdissait Claire. Peu à peu son corps paisible, neuf, avait pris l’habitude de l’amour. Cette longue pureté de l’indifférence charnelle faisait place à une soif d’étreintes sans cesse renouvelées auxquelles se prêtait la jeune femme en détresse. C’est au lit que ces deux êtres usaient leur volonté de se conquérir. Ah ! les malades pouvaient attendre, les nuits de Worms ne leur appartenaient plus. Le soir, le médecin décrochait l’écouteur et débranchait la sonnerie de la porte d’entrée. Il s’enfonçait dans le silence, égoïstement, en homme possédé qui répond à l’appel de son vice. Il se jetait sur Claire et l’assaillait violemment. Mordant ses chairs tièdes, la brûlant de son corps, frénétique et passionné, il avait des audaces, des violences de soudard.

La jeune femme affrontait ce déferlement d’ivresse qui s’abattait sur elle comme une vague et, comme une vague, la roulait. Cette rage d’amour s’achevait dans un anéantissement reposant et triste. Chaque fois, Worms croyait posséder sa femme, mais après chaque étreinte il sentait qu’elle lui échappait comme une poignée de sable, que tout était à recommencer.

« Ce n’est pas cela, pensait-il lorsqu’il la sentait défaillir sous ses ardeurs, ce n’est pas cela que je veux de toi. Il me faut la pensée que tu auras tout à l’heure. »

Il était obsédé par une jalousie étrange. Il savait que Soleil n’était plus pour Claire qu’un amour désincarné. Sa femme ne le trompait pas, il la faisait surveiller. Elle rencontrait Ange de temps à autre dans la salle commune de l’Hôtel de France, précisément c’était ce caractère platonique de la liaison qui le troublait. Il rageait de voir Claire veiller sur la sécurité du musicien. Il aiguisait sa psychologie afin d’essayer de comprendre cet attrait auquel répondait la fille Rogissard. Car enfin Soleil n’était qu’un raté, l’enfant chétif d’un siècle malade ; alors que lui, Ferdinand, possédait l’intelligence d’un enfant de vieux, il appartenait au siècle précédent, il était le fils de l’autre Europe.

Une nuit, la question qui fermentait entre ses lèvres lui échappa.

— Tu l’aimes, n’est-ce pas ? Explique-moi pourquoi.

Claire jeta à son mari un regard surpris. Il avait donc enfin la force de questionner.

— Je ne sais si je l’aime, répondit-elle. À vrai dire, je ne crois pas. Mais, voyez-vous, Ferdinand, nous venons lui et moi d’un lieu que vous ne connaissez pas : de la misère. Je ne suis que sa sœur, une sœur dévouée jusqu’au sacrifice. Il s’est toujours reposé sur moi. Il a tellement besoin qu’on agisse pour lui, qu’on pense pour lui… Avant tout il lui faut des pardons pour vivre. Qui pourrait lui pardonner si ce n’est moi ? Qui pourrait écouter ses rêves sans sourire, et croire en ses espoirs auxquels il ne croit pas lui-même ? Ce n’est pas mon amant. Un amant donne et lui ne sait que prendre. Je l’aime comme on aime un être qui fonctionne avec vos organes. Croyez-moi, Ferdinand, vous ne devez pas concevoir la moindre jalousie. Pensez-vous qu’il me serait possible de berner deux hommes, de vivre en équilibre entre ces deux hommes ? Non, non, nous sommes deux veufs, mon ami ; et de nos premières noces, il nous, reste à chacun un fils.

— Dans ce cas, murmura le médecin, sur lequel les paroles de Claire agissaient à la manière d’un philtre, pourquoi ne quitterait-il pas ce pays ?

— Grand Dieu ! s’écria Claire, s’il partait, il serait corrompu en un clin d’œil, c’est une terre facile qu’il faut sarcler fréquemment.

— Écoutez, mon cœur, je ne suis pas conformiste ; mais songez au ridicule de ma situation. Les gens me considèrent comme un barbon. Leur mépris s’accumule sur moi et je me demande si d’ici trois mois, il se trouvera dans cette ville un seul malade qui accepte mes soins. Si, au moins, ce monsieur Soleil s’installait dans ses meubles, mais il bivouaque depuis un an dans un hôtel comme s’il s’apprêtait à disparaître avec ma femme après m’avoir détroussé. Il est, dit-on, musicien et membre de l’harmonie municipale. Que ne donne-t-il des leçons de solfège ? Il aurait de la sorte une raison sociale et l’on ne m’accuserait plus d’entretenir de mes deniers l’amant de ma femme.

— Voilà une magnifique idée, approuva Claire.

— Alors, exposez-la-lui. Je suppose qu’il consentira. En ce cas, nous lui louerons un appartement dans ce quartier. Et pour vous voir, il n’aurait qu’à venir ici. J’ai confiance en vous, Claire, et vos paroles de tout à l’heure m’ont ouvert l’entendement. Je ne vois aucun inconvénient à le compter parmi mes relations.

— Y songez-vous ! s’exclama la jeune femme. Worms sourit tristement.

— Vous tirez gloire de vos origines prolétariennes, mon aimée, et pourtant, quelle bourgeoise vous faites !

« Lorsqu’on est accusé d’une tare physique, le meilleur moyen de prouver le contraire est de se dévêtir. Montrons-nous nus au public et le public se taira. »

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