Frédéric Dard - Les pèlerins de l'enfer

Здесь есть возможность читать онлайн «Frédéric Dard - Les pèlerins de l'enfer» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Lyon, Год выпуска: 1945, Издательство: Editions de Savoie, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Les pèlerins de l'enfer: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Les pèlerins de l'enfer»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Avant la Grande Guerre, dans la paisible ville de Bourg-en-Bresse, le docteur Worms jouit auprès de sa clientèle de la meilleure réputation. Entre son épouse Blanche, avec laquelle il s’est laissé marier, et son fils François, il mène une vie calme et sentimentalement déserte.
Jusqu’au jour où survient Claire, escortée de son amant Ange Soleil, faux poète et musicien sans talent, qui vit paresseusement. Worms épouse Claire après le décès dramatique de Blanche, et il subvient à son tour à l’entretien d’Ange Soleil. Mais, dans cette petite ville, les gens commencent à jaser.
Peu à peu, s’instaure entre eux une amitié bizarre, voire infernale…
Dans ce roman, Frédéric Dard nous montre comment une passion soudaine, tardive et destructrice, peut amener un homme à renier toutes les valeurs sur lesquelles il avait édifié sa vie et ses rapports avec les autres.
L’édition originale de ce livre vendu à 65 Frs est constituée de 150 exemplaires sur Velin à la forme de Vidalon numérotés de 1 à 150.

Les pèlerins de l'enfer — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Les pèlerins de l'enfer», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

CHAPITRE XVI

C’était un dimanche de printemps tendre et fragile. Un humus renouvelé poussait les plantes neuves, et les végétations nourries du cadavre de l’hiver croissaient d’un sûr élan dans les matins fous. Les pierres lâchées dans l’eau des fontaines ne tombaient plus droites ; bousculées par de jeune courants, elles atteignaient les fonds avec des grâces de feuilles mortes. La nuit s’étrécissait, pressée entre deux soleils, et le jour s’endormait dans des pépiements d’oiseaux et des parfums de fleurs. C’était le printemps éternel et c’était dimanche.

Ferdinand Worms regarda Claire et Ange qui, assis côte à côte, étudiaient le menu. Il se sentait démesurément heureux ce jour-là. Vraiment, il avait eu une bonne idée d’emmener sa femme et Soleil déjeuner dans cet hôtel de Saint-Amour.

Claire releva la tête, elle contempla le ciel — un ciel italien, immense et lointain jusqu’au bleu roi.

— Tiens, dit-elle, les oiseaux sont revenus.

Soleil promena un œil préoccupé sur l’horizon :

— C’est vrai, fit le musicien. Puis, tendant le menu à Worms : le poulet à la crème ne m’a pas l’air mal, annonça-t-il, qu’en pensez-vous, docteur ?

Le médecin sourit devant ces préoccupations stomacales. Il regarda Claire, elle aussi avait compris. Dieu ! que c’était amusant cette alliance secrète tournée contre le musicien.

Deux mois auparavant, obéissant au programme dressé par Worms, Ange avait pris possession d’un petit appartement meublé situé Boulevard de Brou. Une plaque de cuivre brillait à sa porte : Ange Soleil, professeur de musique. Cette plaque avait fait de Soleil un autre homme. Il la contemplait à chacune de ses sorties et tirait de cette contemplation une assurance exagérée. Bourg était la ville qu’il lui fallait. Grâce à cette plaque, il la conquérait. Maintenant le souvenir de Paris l’écœurait. Comment pouvait-on croupir dans cette multitude, enseveli dans l’obscurité de l’inconnu ? Une petite ville est une arche où chaque individu est un prototype. Lui représentait l’art, on le saluait. On connaissait son nom, sa profession, sa musique. Il prenait un embonpoint de bon ton et devenait jovial et grassouillet comme un maître de chapelle. Maintenant il se cachait pour visiter la maison close. Il buvait modérément, pinçait discrètement les servantes et n’acceptait comme partenaires aux cartes que des gens ayant pignon sur rue.

Il ne voyait plus Claire avec les mêmes yeux et se prenait même à douter qu’elle eût été sa maîtresse tant elle était devenue la femme de Worms. Désormais, il ne se permettait plus aucune privauté avec elle, car Worms lui en imposait. C’était un personnage formidable dont la bonté inquiétait. Le médecin l’avait accueilli fort courtoisement, et Soleil le craignait à cause de cet accueil déroutant.

Peu à peu, une amitié bizarre lia les deux hommes. Soleil était un pleutre servile et Worms goûta à son tour la joie de la domination… Il lui plaisait de voir le musicien prendre des mines pour lui et s’ingénier à le satisfaire par des attentions de courtisan. Ah, certes ! cet homme n’était guère dangereux pour sa quiétude et, loin de menacer son bonheur, ne pouvait que le renforcer. Le bohème trouvait l’occasion de se transformer en bourgeois. Il s’agrippait à cette providence qui se nommait Ferdinand Worms. Quant à Claire, elle connaissait le calme des mères ayant marié leurs enfants. Sa tache était terminée. Elle s’efforçait de jouir de sa vie facile ; tout en essayant de ne pas trop mépriser les deux hommes. Soleil l’avait vendue contre du pain à Worms qui l’avait payée avec une lâcheté. Que devenait son bel amour rose de jadis ? Elle pleurait parfois en se remémorant les folles heures du Trinité-Hôtel, le tabac du boulevard Saint-Germain, cette douceur de vivre disparue sentant la chambre d’hôtel et l’andouillette grillée. Mais quoi ! se disait-elle, il faut bien un passé.

Et elle arrosait le sien de ses larmes.

* * *

Le calcul de Ferdinand s’avérait exact. Peu à peu, la colère publique se refroidissait. La population fut déroutée par la tournure que prenait l’aventure. Lorsqu’on vit les deux hommes côte à côte, souriant d’un sourire politique, la stupeur paralysa les langues. On ne put croire à une pareille complaisance de Worms. Quelqu’un murmura qu’après tout, Soleil pouvait bien être un fils naturel de Rogissard ; le vieil employé de gare s’enivrait assez pour semer des enfants sans bien s’en rendre compte. Il se fit une contre-manifestation en faveur du médecin. L’imagination populaire trouva des arguments pour réhabiliter le docteur. Mais cette réhabilitation fut un feu de paille. Les hommes appartenant au public sont plus vulnérables que le commun des mortels. Une renommée est pareille à un dangereux exercice, son succès réside dans sa constance. On s’était habitué à considérer Worms comme un philanthrope d’une conduite irréprochable, exposé à toute curiosité. Il avait failli à sa légende. Avec stupeur, Bourg découvrait l’homme sous le médecin. Une clameur de foule bernée l’avait conspué, puis, par un retour classique des indignations collectives, on avait essayé de reconstruire le héros. Mais en vain. Les Tuileries ne conservaient plus leur lourd mystère après que le peuple de Paris y fût entré. Car, tout le monde avait pénétré dans l’intimité de Worms à la suite de Soleil. On lui avait tendu le bonnet phrygien mais il avait refusé de s’en coiffer. Il demeurait lui-même malgré tout, c’est-à-dire un homme de science, un homme de devoir. Seulement, son devoir changeait de camp. Il ne répondait presque plus aux appels nocturnes. Pourquoi s’en indigner ? Qui donc aurait compris qu’il commençait sa vie, toute sa vie à quarante ans ? Le devoir, le premier devoir n’est-il pas d’utiliser sa vie ? Il y a tellement de têtes de morts dans les cimetières qui doivent rire de leur vie manquée.

* * *

Le repas fut plein d’entrain.

Soleil réprimait son appétit et mangeait d’une manière précieuse, en s’efforçant de mastiquer lentement.

Worms le surveillait du coin de l’œil. Le musicien l’amusait. Un être comme lui reposait la vue. Ange s’habillait en noir et, avec sa veste trop pincée, son col amidonné, sa cravate mal nouée, ses pommettes luisantes, il ressemblait à un marié de village. Il aimait manger, cela se voyait au regard avec lequel il accueillait chaque plat. Le médecin l’étudiait comme un cobaye. Soleil promettait d’être son plus joli cas de guérison. Il le guérissait lentement de la misère et faisait de lui un petit valet de comédie, bien nourri et maniéré.

Ce n’est pas désagréable de posséder un homme pour soi seul, de le voir blêmir à chacun de vos froncements de sourcils, et rire de vos saillies et participer bon gré mal gré à votre humeur. Ange admirait Worms pour sa richesse, son savoir, son attitude. Il mettait ses pieds dans les pas de Ferdinand, ajustait son ombre à la sienne. Il voulait se faire oublier à force d’être présent.

Et comme Laetitia Bonaparte, sa seule pensée était celle-ci : « Pourvu que ça dure. »

— Ça durera, promettait le regard tranquille de Claire, ne suis-je pas là ? Je te sauverai malgré toi, malgré lui, malgré moi peut-être, parce que trop de choses grandes ou laides ont été accomplies pour cela jusqu’ici. Et parce que rien n’est tout à fait inutile.

Au dessert, la conversation prit un tour familier. Ferdinand proposa à sa femme de passer les fêtes de Pâques chez ses parents, le colonel réclamait sa bru à corps et à cris.

— Ce sera un grand plaisir pour moi, affirma Claire, vous avez de bons parents.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Les pèlerins de l'enfer»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Les pèlerins de l'enfer» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Les pèlerins de l'enfer»

Обсуждение, отзывы о книге «Les pèlerins de l'enfer» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x