Michel Houellebecq - Plateforme

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Véritable exercice de dénonciation du tourisme sexuel, Michel Houellebecq allie provocation et fanatisme pour dépeindre, comme à son habitude, quelques individus moyens voire médiocres.

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Valérie avait vécu les premières années de sa vie à Tréméven, un hameau à quelques kilomètres au nord de Guingamp. Dans les années 70, le début des années 80, le gouvernement et les collectivités locales avaient eu l'ambition de constituer en Bretagne un pôle massif de production de viande porcine, susceptible de rivaliser avec la Grande-Bretagne et le Danemark. Encouragés à développer des unités de production intensive, les jeunes éleveurs – dont faisait partie le père de Valérie – s'endettèrent lourdement auprès du Crédit Agricole. En 1984, les cours du porc commencèrent à s'effondrer; Valérie avait onze ans. C'était une petite fille sage, plutôt solitaire, bonne élève; elle s'apprêtait à rentrer en sixième au CES de Guingamp. Son frère aîné, bon élève lui aussi, venait d'avoir son bac; il s'était inscrit en classes préparatoires Agro au lycée de Rennes.

Valérie se souvenait du réveillon 1984; son père avait passé la journée avec le comptable de la FNSEA. Pendant la plus grande partie du repas de Noël, il était resté silencieux. Au dessert, après deux verres de champagne, il parla à son fils. «Je peux pas te conseiller de reprendre la ferme, dit-il. Ça fait vingt ans que je me lève avant l'aube, que je termine ma journée à huit ou neuf heures; ta mère et moi, on n'a pratiquement jamais pris de vacances. Il suffirait que je vende maintenant, avec toutes les machines et le système de stabulation, et que j'investisse dans l'immobilier de loisirs: je pourrais passer le restant de mes jours à me dorer au soleil.» Les années suivantes, les cours du porc continuèrent à chuter. Des manifestations d'agriculteurs eurent lieu, marquées par une violence sans espoir; des tonnes de lisier furent déversées sur l'esplanade des Invalides, plusieurs porcs égorgés devant le Palais-Bourbon. Fin 1986, le gouvernement décréta dans l'urgence des mesures d'aide, puis annonça un plan de relance en faveur des éleveurs. En avril 1987, le père de Valérie revendit son exploitation – pour un peu plus de quatre millions de francs. Avec le prix de la vente il acheta un grand appartement à Saint-Quay-Portrieux, pour y vivre, et trois studios à Torremolinos; il lui restait un million de francs, qu'il plaça dans des SICAV; il put même – c'était un rêve d'enfant – faire l'acquisition d'un petit voilier. Il signa l'acte de vente avec tristesse, et un peu de dégoût. Le nouveau propriétaire était un jeune type de vingt-trois ans, célibataire, originaire de Lannion, qui venait d'achever ses études agricoles; il croyait encore aux plans de relance. Lui-même avait quarante-huit ans, et sa femme quarante-sept; ils avaient consacré les meilleures années de leur vie à une tâche sans espoir. Ils vivaient dans un pays où l'investissement productif n'apportait aucun réel avantage par rapport à l'investissement spéculatif; cela, maintenant, il le savait. Dès la première année, la location des studios lui apporta un revenu supérieur à celui de ses années de travail. Il prit l'habitude de faire des mots croisés, il sortait dans la baie en voilier, parfois pour une partie de pêche. Sa femme s'habitua plus facilement à leur nouvelle vie, et lui fut d'une grande aide: elle recommençait à avoir envie de lire, d'aller au cinéma, de sortir.

À l'époque de la vente Valérie avait quatorze ans, elle commençait à se maquiller; dans la glace de la salle de bains, elle surveillait la croissance régulière de ses seins. La veille du déménagement, elle se promena longtemps entre les corps de ferme. Dans l'étable principale il restait une dizaine de porcs, qui s'approchèrent d'elle en grognant doucement. Le soir même ils seraient emmenés par le grossiste, et abattus dans les prochains jours.

L'été qui suivit fut une période bizarre. Par rapport à Tréméven, Saint-Quay-Portrieux était presque une petite ville. Elle ne pouvait plus, en sortant de chez elle, s'allonger dans l'herbe, laisser ses pensées flotter avec les nuages, dériver avec les eaux de la rivière. Parmi les vacanciers il y avait des garçons, qui se retournaient sur son passage; elle n'arrivait jamais tout à fait à se détendre. Vers la fin du mois d'août elle rencontra Bérénice, une fille du CES qui allait rentrer avec elle en seconde au lycée de Saint-Brieuc. Bérénice avait un an de plus qu'elle; elle se maquillait déjà, portait des jupes de marque; elle avait un joli visage aigu et des cheveux très longs, d'un extraordinaire blond vénitien. Elles prirent l'habitude d'aller ensemble à la plage Sainte-Marguerite; elles se changeaient dans la chambre de Valérie avant de partir. Une après-midi, alors qu'elle venait d'enlever son soutien-gorge, Valérie croisa le regard de Bérénice posé sur ses seins. Elle savait qu'elle avait des seins splendides, ronds, haut placés, tellement gonflés et fermes qu'ils en paraissaient artificiels. Bérénice tendit la main, frôla la courbure et le mamelon. Valérie ouvrit la bouche, ferma les yeux au moment où les lèvres de Bérénice s'approchaient des siennes; elle s'abandonna totalement au baiser. Son sexe était déjà humide au moment où Bérénice glissa une main dans sa culotte. Elle s'en débarrassa avec impatience, se laissa tomber sur le lit et écarta les cuisses. Bérénice s'agenouilla devant elle, posa la bouche sur sa chatte. Son ventre était parcouru de contractions chaudes, elle avait l'impression que son esprit glissait dans les espaces infinis du ciel; jamais elle n'aurait soupçonné l'existence d'un tel plaisir.

Elles recommencèrent tous les jours, jusqu'à la rentrée. Une première fois en début d'après-midi, avant d'aller à la plage; puis elles s'allongeaient ensemble au soleil. Valérie sentait peu à peu le désir monter dans sa peau, enlevait son haut de maillot pour offrir ses seins au regard de Bérénice. Elles rentraient presque en courant dans la chambre, s'aimaient une seconde fois.

Dès la première semaine de la rentrée Bérénice s'éloigna de Valérie, évita de rentrer du lycée avec elle; peu après, elle commença à sortir avec un garçon. Valérie accueillit la séparation sans réelle tristesse; c'était la voie normale. Elle avait pris l'habitude de se masturber, tous les matins au réveil. À chaque fois, en quelques ninutes, elle atteignait l'orgasme; c'était un processus merveilleux, facile, qui s'accomplissait en elle, et qui installait sa journée dans la joie. À l'égard des garçons, elle éprouvait plus de réserves: après avoir acheté quelques numéros de Hot Vidéo au kiosque de la gare, elle savait à quoi s'en tenir sur leur anatomie, leurs organes, sur les différentes procédures sexuelles; mais elle ne ressentait qu'une légère répugnance pour leurs poils, pour leurs muscles; leur peau semblait épaisse et sans douceur. La surface brunâtre et ridée des couilles, l'aspect violemment anatomique du gland décalotté, rouge et luisant… tout cela n'avait rien de spécialement attirant. Elle finit quand même par coucher avec un type de terminale, un grand blond, après une soirée en boîte à Paimpol; elle n'eut pas tellement de plaisir. Elle recommença plusieurs fois avec d'autres, pendant ses années de première et de terminale; il était facile de séduire les garçons, il suffisait de porter une jupe courte, de croiser les jambes, d'avoir un chemisier décolleté ou transparent pour mettre ses seins en valeur; aucune de ces expériences ne fut réellement concluante. Intellectuellement, elle parvenait à comprendre la sensation à la fois triomphale et douce qu'éprouvaient certaines filles à sentir une bite s'enfoncer dans les profondeurs de leur chatte; mais, à titre personnel, elle ne ressentait rien de semblable. Le préservatif, c'est vrai, n'arrangeait pas les choses; le petit bruit flasque et répétitif du latex la rappelait constamment à la réalité, empêchait son esprit de glisser dans l'infini sans formes des sensations volupteuses. Au moment du bac, elle avait à peu près complètement arrêté.

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