Frédéric Dard - Le mari de Léon

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Le mari de Léon: краткое содержание, описание и аннотация

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« Ce livre raconte l'histoire d'un ver de terre amoureux d'une étoile. Le ver de terre s'appelle Léon. L'étoile s'appelle Boris. »
San-Antonio Léon est l'humble serviteur de Boris, metteur en scène de renom. Il lui organise une existence douillette et, la rage au cœur, débusque pour lui le gibier féminin de son choix. Jusqu'au jour où la situation s'aggrave : survient une donzelle qui se met en tête de séduire « l'Illustre », de se l'attacher à tout jamais…

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La restauration (si l’on ose dire) du théâtre était un chef-d’œuvre d’harmonie. Les clients avaient l’impression de participer à quelque culte épicurien.

Le père Lecoq avait réservé pour lui et « ses vedettes » une grande table de douze couverts devant la scène en y conviant une demi-douzaine de « personnages » TRES importants. Sachant que Lassef et Yvrard seraient accompagnés, il n’avait pas voulu séparer les couples, aussi Nadège et Geneviève se trouvaient-elles à la table d’honneur, un peu désemparées, Nadège surtout qui assistait à un raout pour la première fois. Le hasard de la table l’avait placée presque en face de Boris ; loin de lui être agréable, ce vis-à-vis l’épouvantait car elle souffrait de devoir prendre un repas de grand style sous le regard insolent de « l’Illustre ». Heureusement pour sa panique, le service sur assiette la dispensait d’avoir à se servir. Il lui suffisait d’adopter une attitude réservée, de garder le buste droit, de feindre d’écouter les conversations et de ne pas tacher sa belle robe.

Lassef qui lisait son embarras s’en amusait cruellement. Il arborait son sourire de fauve qui a posé la patte sur sa proie. La terreur de la gamine émoustillait son appétit.

Il fit une déclaration liminaire pour, dit-il, ne pas laisser le champ libre aux discours de fin de repas qui gâchent les digestions les plus capiteuses. Il exprima aux Lecoq sa fierté de venir défendre la nouille française dans une ville qui fut autrefois italienne. Il dit qu’un artiste se devait de toujours combattre pour de nobles causes, et qu’il avait, en réalisant ce film, dont s’enorgueillirait désormais le Palais des Festivals, apporté son tribut à la gloire de la Maison Lecoq qui avait la sagesse d’investir dans le théâtre une partie des bénéfices qu’elle ne donnait pas au fisc.

On lui fit une nouvelle ovation, et le repas commença par une sorte de bouillabaisse légère, parfumée aux truffes, dans laquelle nageaient de minuscules langoustes, à peine plus grosses que le pouce. Boris éprouvait une griserie qu’il renforçait avec le Champagne ; ayant dit qu’il détestait prendre celui-ci dans des flûtes ou dans des coupes, on le servait dans un verre à bière. Il tenait de ses origines russes une espèce d’immunisation contre l’ivresse, et les cuites qu’il lui arrivait de prendre se traduisaient par davantage de fougue et de volubilité dans sa conversation, également par les accents pathétiques au plus fort de ses argumentations.

Un gros industriel (il fabriquait tout le conditionnement de Lecoq), assis à la gauche de Nadège, la harcelait de prévenances balourdes qu’elle accueillait avec une réserve proche de l’hostilité, mais le bellâtre ne s’apercevait pas de sa froideur et continuait de lui débiter force compliments et traits d’esprit. Lassef qui suivait le manège lança à la jeune fille :

— Dur, dur, hein ? C’est ça la vie mondaine, ma poule, il faut s’y faire, s’y montrer à son aise pour ne pas avoir l’air d’être une cruche de province.

Elle lui adressa un sourire radieux.

— Je m’y ferai, promit-elle.

A partir de cet instant elle entra dans le jeu du bonhomme, répondant du tac au tac à ses pauvretés, riant de ses saillies, soudain très à son aise dans ce semblant de flirt un peu pataud.

Léon qui, jusque-là, ne prêtait guère attention à sa belle- sœur, se mit à l’observer avec surprise. En un instant, Nadège était passée de la timidité à l’aisance. Il avait suffi de la réflexion de Lassef pour transformer la jeune fille farouche en « vaporeuse » de salon. Elle prenait de l’assurance de minute en minute (peut-être grâce au Champagne dont elle n’abusait pas, cependant), le ton de ses répliques montait, et elles étaient si pleines d’humour que ses voisins de table cessaient leur propre conversation pour l’écouter parler. Ils étaient surpris de trouver tant de pertinence et d’à-propos chez un être qu’ils n’avaient pas remarqué jusque-là, ou qui leur avait semblé plutôt falot.

Un critique gastronomique fameux, rédacteur en chef d’un grand magazine, se mit à l’interroger sur ce qu’elle était, sur ses aspirations, sur sa vision du monde, et se montra ébloui. Apprenant qu’elle était la belle-sœur de Léon, il complimenta ce dernier (comme s’il y était pour quelque chose). Yvrard fit la roue et guigna « l’Illustre ». Boris se taisait mais paraissait également impressionné.

« Là, elle te marque des buts, mon Boris ! Avoue que tu es cloué ! C’est la grosse surprise, n’est-ce pas ? Autre chose que le cahier jaune. Tu as ton frémissement des grands jours, l’ami ! Achtung : humour, intelligence, aisance ! Tu ne trouves pas qu’elle devient jolie quand l’assistance s’intéresse à elle ? Peut-être a-t-elle raison quand elle croit être conçue pour toi. C’est ce que tu es en train de te demander, je parie ? »

Débordé, le fabricant d’emballages avait perdu pied et renoncé à ses entreprises. D’autres interlocuteurs plus valables avaient pris le relais et, dans cette éternelle joute, se montraient plus brillants que lui.

Boris continuait d’observer le manège. Geneviève sentait son cœur battre la chamade comme devant un péril. Son instinct de femme lui disait que « l’INÉVITABLE » était en train de s’accomplir et qu’elle allait perdre Boris. Elle ne pouvait que se résigner, n’étant pas de taille à lutter contre une rivale de cette envergure.

Quand on servit l’émincé de pigeonneaux, il y eut une accalmie dans les conversations.

Nadège fixa son regard sur Boris.

— Comme ça ? demanda-t-elle.

— Exactement, répondit Lassef.

Il se sentait en vacances, léger, grisé, confiant. Depuis la mort de Nadia, il n’avait jamais joui d’une telle liberté d’esprit.

— Comment la trouves-tu ? chuchota-t-il à l’oreille de Geneviève.

— Fascinante, hélas, répondit-elle loyalement.

— Qu’est-ce qui lui arrive ?

— Vous ! Il ne peut lui arriver que vous ! Elle est hors d’atteinte pour tout ce qui n’est pas vous. Franchement, c’est un cas unique. Le fanatisme poussé plus loin que ses limites. Elle est prête, non seulement à faire, mais à devenir tout ce que vous voudrez qu’elle soit. Vous lui avez conseillé de jouer le jeu, elle le joue, avec un déballage d’intelligence et d’esprit en prime ! Je suis morte de jalousie ! Vous exigeriez qu’elle apprenne le chinois, elle soutiendrait une thèse à Pékin dans quelques mois.

— Léon affirme qu’elle a raté son bac.

— Parce que son bac ne VOUS intéressait pas. Il y a une forme de folie en elle : la folie Lassef !

— Tu l’admires ? demanda Boris.

— Je préférerais la détester, les choses deviendraient plus simples.

Le père Lecoq les interrompit :

— Qu’est-ce que c’est que ces messes basses, les amoureux ? Restez avec nous jusqu’au dessert, au moins !

— Pardon, Freddo, répondit Boris, mais on ne choisit pas les moments capitaux de sa vie, c’est eux qui vous choisissent.

— Et tu es en train d’en vivre un ?

— Je le crains.

— C’est grave ?

— Assez.

— On peut t’aider ?

Boris haussa les épaules.

— Personne ne peut aider personne ; l’assistance est une illusion.

— Tu en as de bonnes : une illusion, l’assistance ! Il y a des noyés repêchés qui ne pensent pas comme toi !

— Ne fais pas attention, Alfred : c’est du dialogue de dialoguiste, soupira Lassef. Le dialogue « marchand » c’est des perles qu’on enfile pour éblouir le gogo. Des perles de culture. En les entendant, il se croit intelligent.

Il fit une boulette de pain et la lança à la figure de Léon. Yvrard qui ne s’y attendait pas tressaillit.

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