Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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Depuis la mort de Pep — qui avait déclenché une série de questions auxquelles il n’avait jamais voulu répondre —, Christmas avait réalisé que, si on lui avait demandé de raconter comment il avait passé les deux années après le départ de Ruth pour la Californie, il n’aurait su que dire. Il s’était simplement laissé vivre, comme en ce moment même il se laissait aller sur la banquette arrière de cette automobile. Il était passé d’une jeunesse insouciante à une jeunesse désespérée, sans que ni l’une ni l’autre ne laisse de trace en lui. Mais s’il avait dû identifier une image qui serve de fil conducteur ou de liant entre tous ces moments, il n’aurait pu parler que de ce soir-là, deux ans auparavant, à Grand Central Station. Il aurait parlé des yeux de Ruth fixés sur les siens. Il aurait évoqué ce long train qui rapetissait et finissait par disparaître, englouti par les gratte-ciel qu’il laissait derrière lui : ce train emportait Ruth au loin et lui infligeait l’unique et profonde blessure de sa vie, qui continuait à saigner sans jamais guérir. Il aurait mentionné tous ces gens qui le bousculaient sur le quai de la gare, comme s’ils ne le voyaient pas, presque comme s’il n’était pas là, et il aurait pu répéter une à une leurs mille paroles inutiles qui résonnaient encore à ses oreilles, même aujourd’hui, deux ans après, comme des vagues menaçantes se brisant contre des rochers ou comme des cris de mouette sur la plage. Une cacophonie dénuée de sens et de puissance, qui ne réussissait pas à couvrir sa propre voix, laquelle chuchotait toujours : « Ruth… »

Tandis que la Cadillac filait vers une destination inconnue, les mots « con » et « Ruth » se mêlaient dans son esprit sonné par les coups, finissant par former une seule et même pensée : « Tu es encore le con qui aime Ruth » se dit-il. Alors il ferma les yeux et eut envie de sourire. Et en même temps il eut envie de pleurer, tant son amour était tenace et têtu, au point de ne jamais avoir pu se remettre de cette soirée dans Grand Central Station. Il l’empêchait de vivre sa propre vie, le happant dans un tourbillon sans espoir et le ramenant sans cesse à cet instant où il n’avait pas su faire un pas vers Ruth, lui toucher la main à travers le verre froid de la vitre, et lui crier toute sa douleur.

La Cadillac fonçait dans les rues poussiéreuses du ghetto. Christmas avait des élancements dans la tête et il sentait sa lèvre gonfler. L’homme à face de cocker frottait l’épaule de sa veste avec un mouchoir, cherchant à enlever la tache de sang.

« Vous m’emmenez où ? » demanda Christmas, d’un ton sans émotion.

Le blond approcha un doigt de ses lèvres et lui fit signe de se taire.

« Qu’est-ce que vous voulez ? » insista Christmas, mais sans véritable désir de le savoir.

Le blond lui flanqua un coup de poing dans l’estomac, violent et imprévu. Christmas se retrouva plié en deux, le souffle coupé. Le chauffeur rit et évita un piéton, faisant faire une embardée à la V-63. Christmas alla cogner contre la jambe du blond.

« Mais t’es vraiment con ! » jura le gangster, frappant Christmas dans le dos.

« J’en ai rien à foutre » se dit Christmas pour la troisième fois, gémissant de douleur.

Dans les semaines qui avaient suivi le départ de Ruth, Christmas avait réussi une nuit, avec l’aide de Joey, à forcer la petite loge du portier de Park Avenue. Il avait trouvé une lettre pour les Isaacson qui était prête à partir avec le courrier du matin, adressée à un hôtel de Los Angeles, le Beverly Hills Hotel, 9641 Sunset Boulevard. Christmas avait écrit une lettre à Ruth, sans obtenir de réponse. Alors il en avait écrit une autre puis une autre encore. Il ne s’était pas résigné au silence de Ruth, jusqu’à ce qu’un jour sa dernière lettre lui revienne avec un message : « Le destinataire a changé d’adresse », rien d’autre. Mais Christmas ne s’était pas avoué vaincu. Il était allé à la AT&T et avait appelé le Beverly Hills Hotel. On lui avait demandé son nom et, après une attente interminable qui lui avait coûté deux dollars quatre-vingt-dix, on lui avait répondu vaguement que les Isaacson n’avaient pas laissé d’adresse. Mais Christmas avait compris qu’il avait été mis sur une liste de persona non grata . Alors il avait impliqué sa mère : il était retourné avec elle à la AT&T et lui avait demandé de téléphoner au Beverly Hills Hotel en se présentant comme M meBerkowitz de Park Lane, une voisine chez qui M meIsaacson avait oublié un vison. Alors, comme par enchantement, l’adresse d’une villa à Holmby Hills était apparue. Mais Ruth avait continué à ne pas répondre.

« Arrête-toi devant l’entrée ! lança l’homme à face de cocker au chauffeur.

— Pas à l’arrière ? s’étonna celui-ci.

— Mais tu crois que Lepke parle aux murs ? explosa le blond, qui crachait ses mots à une vitesse incroyable, avant d’asséner une claque sur la nuque du chauffeur. Juifs de merde, mais qu’est-c’que vous êtes casse-couilles ! Quand on t’dit un truc tu l’fais, un point c’est tout ! »

Le chauffeur enfonça la tête dans les épaules et lança un rapide coup d’œil à Christmas dans le rétroviseur. Il devait avoir à peu près vingt ans, pensa Christmas. Comme lui. Combien de voitures transportant des rats avait-il conduites ? Combien de morts avait-il déjà vus ? Combien de coups de feu avait-il entendus ? Combien de visages cyanosés, étranglés par du fil de fer, avait-il aperçus dans ce rétroviseur ? Trop, savait Christmas. Et maintenant, il ne pourrait plus revenir en arrière. Il avait à peu près vingt ans. Comme lui.

« Qu’est-c’que vous voulez d’moi ? » demanda encore Christmas. Et dans sa voix, il entendit pointer une inquiétude nouvelle, amenée par ses réflexions sur ce chauffeur qui lui ressemblait.

« Gurrah, cette bagnole est pleine de casse-couilles » lâcha d’un ton calme l’homme au visage de cocker, jetant par la fenêtre son mouchoir plein de sang.

Le blond frappa Christmas. Un coup de poing sur la bouche, machinal et foudroyant. Puis il tapa sur l’épaule du chauffeur. « Gare-toi ! » ordonna-t-il.

La V-63 s’arrêta brusquement au beau milieu de la rue. Le blond au nez de boxeur sortit Christmas de la voiture et le poussa vers le trottoir, le faisant passer entre une Pontiac marron et une berline LaSalle flambant neuve. Christmas tenta de s’enfuir. Mais le sbire le tenait fermement et ne se laissa pas déséquilibrer : il flanqua dans les jambes de Christmas un coup de pied qui le projeta à terre, la tête la première. Puis il le releva en le tenant par le revers de la veste. Christmas vit qu’ils étaient arrivés devant le Lincoln Republican Club, au coin d’Allen Street et de Forsyth Street. Et alors, il comprit soudain qui était l’homme à face de cocker. Et le blond qui parlait vite. Et aussi celui qu’il était sur le point de rencontrer.

Il se dit que lui non plus ne pourrait plus revenir en arrière, une fois rentré là-dedans. Comme le chauffeur sans nom. Comme Pep. Comme Ruth.

Et il prit peur.

« Je vous ai rien fait ! s’exclama-t-il.

— Avance, connard » ordonna le blond en le poussant vers l’entrée du Lincoln.

« Lepke Buchalter et Gurrah Shapiro » murmura Christmas, l’estomac maintenant noué par la terreur.

« Ta gueule ! » dit le blond, et il le poussa violemment contre la porte du Lincoln.

À l’intérieur du club, Greenie — le gangster que le vieux Saul Isaacson avait chargé de protéger Ruth après la lettre de menace — était installé à une table, cigarette aux lèvres. Christmas le regarda, le sang lui coulant de la lèvre et du front. Greenie, avec un costume à deux cents dollars, était aussi voyant qu’un perroquet.

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