Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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Il était obsédé par Ruth. Et quand il mâchait son déjeuner, assis à l’écart, il ne parvenait pas à éloigner les impressionnantes images qu’il avait vues pendant la nuit. Il avait aussi tenté de s’étourdir avec l’alcool du vieux et, cette nuit-là, il avait rêvé qu’on l’avait empoisonné : tandis que ses muscles se paralysaient et se durcissaient, Ruth riait et lui montrait son doigt amputé, dont le sang jaillissait.

Au bout de sept mois, Bill avait deux cernes profonds et le regard halluciné. Il cherchait à résister au sommeil et à rester éveillé la nuit. Mais, exténué par le travail, il ne tardait pas à fermer les yeux, et Ruth revenait le voir. Pendant ces sept mois, Bill crut qu’il allait devenir fou. Alors un soir, après avoir touché sa paye de la semaine, il rentra chez lui, ramassa ses quelques affaires sans rien dire, fouilla dans la cuisine de la vieille jusqu’à ce qu’il y trouve de l’argent, qu’il déroba, et il s’enfuit. Le moment était venu de retourner à Battery Park, de récupérer ce qui était à lui, et aussi d’accomplir un geste qui lui permettrait d’évacuer, au moins en partie, la haine qu’il avait accumulée. Sa barbe et ses cheveux étaient longs et en bataille. Nul ne le reconnaîtrait. Il irait chez le coiffeur pour ne pas avoir l’air d’un vagabond, mais on ne le reconnaîtrait pas, c’était sûr. Comme il était sûr que, de toute façon, on l’avait oublié, après tant de mois. La mort ne laissait pas une grande trace, dans son quartier pouilleux. Et pour pallier toute éventualité, il avait dans la poche de son pantalon un couteau qui serait sa protection.

Le lendemain, sur le chemin qui le ramenait chez lui, il s’arrêta à Richmond et entra dans une papeterie : « Je veux écrire une lettre à une jeune fille, expliqua-t-il à la vendeuse. Il me faudrait une enveloppe colorée, éventuellement avec un dessin dessus. Quelque chose de joyeux. »

La vendeuse lui donna une enveloppe rose décorée de fleurs.

« Vous pourriez écrire le nom dessus ? lui demanda alors Bill. Je n’écris pas bien et je ne voudrais pas faire mauvaise impression… »

La vendeuse sourit, sans doute un peu attendrie. Elle prit un stylo et attendit.

« M lleRuth Isaacson » dicta Bill, et il prononça ce nom honni avec une telle douceur que quiconque aurait juré que c’était vraiment de l’amour.

« Vous ne voulez pas que j’écrive aussi l’adresse ? s’étonna la vendeuse.

— Non, répondit Bill. Je vais la lui remettre personnellement. »

Il régla et, après avoir jeté ses vieux vêtements sales de la scierie et s’être acheté un manteau de laine, un costume gris d’employé et une chemise bleue avec des boutons en os, il se rendit chez un coiffeur-barbier afin de mettre en ordre ses cheveux et sa barbe. Puis il reprit la route vers son quartier.

Il s’arrêta peu avant Manhattan afin d’attendre la nuit. Il tourna et retourna l’enveloppe dans ses mains, satisfait de son plan. Il n’éveillerait aucun soupçon, avec une enveloppe comme ça ! Personne ne l’ouvrirait avant Ruth. Personne ne lirait la lettre avant elle. C’était une enveloppe innocente. Joyeuse. La lettre d’une amie, penserait-on. Une invitation à une fête, peut-être. Bill rit et, après des mois de silence, il entendit dans l’air les notes de son petit rire clair, qui s’était tu pendant trop longtemps. Alors il se sentit à nouveau vivant. Il réfléchit encore et encore à ce qu’il allait écrire, et quand il eut choisi chacun de ses mots, il se remit à rire. Et plus il riait, plus il aimait son bon vieux rire.

Quand la nuit vint, Bill rejoignit Battery Park, grimpa dans l’arbre, glissa la main dans le creux et en sortit le paquet enveloppé dans de la toile cirée qu’il y avait caché. Il l’ouvrit avec précaution et, à l’intérieur, retrouva ses vingt-deux dollars quatre-vingt-dix cents ainsi que les pierres de la bague, c’est-à-dire la grande émeraude et les petits diamants. Il calcula qu’il possédait maintenant quatre cent cinquante-quatre dollars et quelques. Une fortune. D’autant plus qu’il n’avait pas encore vendu les pierres ! Il fourra le tout dans sa poche et se dirigea d’un pas déterminé vers Park Avenue.

À l’approche de la luxueuse habitation de Ruth, Bill sentit croître sa fébrilité. Il retrouva la tension accumulée pendant tous ces mois de cauchemars et l’idée lui vint que ces derniers allaient maintenant devenir réalité. Il imagina Ruth le montrant du doigt à un policier, alors il s’échappait et était touché dans le dos par une balle ; il se vit grillé sur la chaise électrique. « Salope ! » s’exclama-t-il rageusement, tandis qu’il glissait son enveloppe dans la boîte aux lettres de la jeune fille. Et soudain, il eut l’impression que ce billet ce n’était rien, qu’une bêtise : il aurait mieux fait de se cacher pour attendre la juive, la surprendre en route vers son lycée et puis l’étrangler, là au milieu de toutes ses riches amies, en laissant le sang souiller son manteau de cachemire. « Salope ! » répéta-t-il en s’éloignant. Ensuite, sans réfléchir, il se dirigea d’instinct vers son ancien quartier, là où il habitait autrefois. Comme si cet endroit pouvait le protéger ou, du moins, lui offrir la possibilité de redevenir le Bill de toujours. Comme si ce misérable district où il avait tué son père allemand et sa mère juive pouvait lui rendre son rire, qui s’était éteint à nouveau.

En chemin, là où la troisième et la quatrième avenues se rejoignaient pour devenir le Bowery, il aperçut les lumières d’un club-house à l’air louche et miteux. Il avait besoin de boire un coup. Et besoin d’une putain. Il entra.

Il la remarqua tout de suite. Elle accompagnait les clients aux tables ou dans les pièces privées. Elle souriait. Elle avait une trentaine d’années. Sûrement une Italienne. D’ailleurs, ils étaient tous italiens, là-dedans : il les reconnaissait à leurs vêtements voyants, colorés et vulgaires, à leur ton gouailleur et à leur tête de voyou. Elle aussi, elle devait être italienne, avec des cheveux noirs comme ça… Pour Bill, les Italiens et les juifs, c’étaient tous les mêmes. Et puis, cette femme avait un truc particulier qui l’excita immédiatement : elle traînait presque imperceptiblement sa jambe gauche. Retournant au bar après avoir salué deux clients, elle s’était donné un petit coup de poing sur la cuisse gauche et, croyant que nul ne la voyait, elle s’était baissée, penchée vers la gauche, et sa jambe avait recommencé à marcher normalement. « Tu boites, salope ! » se dit Bill tandis qu’il rejoignait le bar, titillé par cette tare.

« Un whisky ! commanda-t-il au barman.

— L’alcool est interdit, monsieur » répondit ce dernier en le fixant.

Bill secoua la tête, regarda alentour et indiqua un client peu loin de là.

« Et lui, qu’est-c’qu’il boit ? demanda-t-il.

— Du thé glacé, répondit le barman.

— Alors donne-moi un thé glacé. Et qu’il soit bon ! fit-il en sortant son argent.

— Avec des glaçons ou de l’eau de Seltz ?

— Sec. Un double.

— C’est le meilleur thé que vous pourrez trouver dans le coin, sourit le barman en lui versant une double dose de whisky de contrebande.

— Et cette putain là, mon pote, elle me coûtera combien ? demanda alors Bill à mi-voix, se penchant au-dessus du bar et indiquant la femme qui l’excitait parce qu’elle boitait.

— M meCetta n’est pas une prostituée, monsieur, dit le barman en se penchant aussi. Mais si ce genre d’articles vous intéresse, il y a d’autres filles à l’étage… »

Bill ne répondit rien. Il but son whisky d’un trait, fit une grimace et frappa son verre sur le bar :

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