Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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« C’est amusant ? demanda Cetta en souriant.

— Quoi ?

— Coney Island ! »

Et sa main alla machinalement vers son sac — le premier qu’elle ait jamais possédé, en cuir verni noir — dans lequel elle conservait le billet pour le ferry.

« Ça dépend des goûts » fut la réponse expéditive de Sal, de sa voix profonde.

Le silence tomba à nouveau. Cetta leva les yeux vers le métro aérien. Le bruit de ferraille du train couvrit un moment le bruit de la voiture et fit taire les gamins qui hurlaient les titres des journaux. Cette vibration provoqua quelque chose en Cetta, comme si on avait poussé un verre, auparavant en équilibre au bord d’une table, juste assez pour le faire tomber à terre.

« T’es ennuyeux comme un mort, Sal ! » s’exclama-t-elle sans cesser de regarder devant elle, agrippant la poignée rigide de son sac à main.

La voiture pila au milieu de la rue dans un violent crissement de freins. La tête de Cetta alla cogner contre le tableau de bord. Derrière eux, un automobiliste klaxonna furieusement et puis les dépassa en hurlant quelque chose.

Sal s’était tourné vers Cetta et pointait vers elle un gros doigt noir :

« Ne me compare jamais plus à un mort ! lança-t-il d’une voix menaçante. Ça porte malheur ! »

Et il repartit.

Sans savoir pourquoi, Cetta sentait les larmes lui monter aux yeux. Elle les refoula en se mordant les lèvres. Quand ils arrivèrent devant l’entrée du bordel, elle descendit en toute hâte, sans saluer Sal ni prêter attention aux notes joyeuses qui provenaient de la vingt-huitième rue, pas très loin de là, entre Broadway et la Sixième avenue, où des dizaines de pianistes jouaient les derniers airs à la mode.

« Eh, toi ! » appela Sal en se penchant par la portière ouverte.

Cetta se retourna, un pied sur la première marche.

« Approche ! » lui dit Sal.

Cetta revint sur ses pas à contrecœur, lèvres serrées. Madame (ainsi que toutes les prostituées appelaient la femme qui dirigeait la maison close) lui avait bien dit de ne jamais désobéir à Sal, sous aucun prétexte.

« T’as seize ans, c’est ça ? lui demanda Sal.

— J’en ai vingt et un mais je fais jeune, récita machinalement Cetta, croyant qu’il s’agissait d’un entraînement dans l’éventualité d’une descente de police.

— On n’est que toi et moi ! fit remarquer Sal.

— Oui, j’ai seize ans » confirma fièrement Cetta.

Sal hocha longuement la tête en la fixant.

« Demain matin, je viens te chercher à onze heures. Sois prête ! décida-t-il enfin. Et laisse le morveux à Tonia et Vito » conclut-il en refermant la portière.

Cetta fit volte-face et pénétra dans l’immeuble.

Sal la regardait en se disant : « C’est juste une gamine ! » Puis il redémarra et se dirigea vers chez Moe, le diner où il passait le plus clair de son temps, en compagnie d’autres durs comme lui, à l’écart dans un coin : ils discutaient de ce qui se passait en ville, parlaient des morts et des vivants, de ceux qui avaient le vent en poupe ou étaient en perte de vitesse, de qui était encore ami ou de qui, du jour au lendemain, devenait ennemi.

Cetta entra dans la maison de passe avec ses habits de jeune femme modeste et se rendit dans la salle de couture, où elle se déshabilla et enfila le bustier qui lui remontait les seins en laissant ses mamelons sombres découverts, puis les jarretières, les bas verts qui lui plaisaient tant, et enfin sa robe préférée, la bleu foncé avec des paillettes dorées éparpillées un peu partout sur l’étoffe, comme des étoiles dans la nuit. Comme le manteau de la Vierge lors de la procession de son village. En enfilant les chaussures à talons, qui la faisaient paraître plus grande, elle sentit un fourmillement dans sa jambe gauche. Instinctivement, elle courba le dos et baissa l’épaule que sa mère autrefois lui avait liée. Moins de quatre ans s’étaient écoulés : pourtant, on aurait dit une vie entière.

Cetta se donna un coup de poing sur la jambe.

« Qu’est-c’que tu fais ? » lui demanda la grosse femme qui s’occupait des vêtements des prostituées.

Cetta ne répondit rien et ne lui accorda pas même un regard. La couturière , comme on l’appelait au bordel, était une personne à éviter. Pas une fille ne lui faisait ne serait-ce que l’ombre d’une confidence. C’était une femme pleine de rancœur et de venin. À éviter. Cetta resta immobile jusqu’à ce que le fourmillement cesse. Puis, en sortant, elle sourit à sa propre image reflétée dans le miroir. C’était vrai, ce qu’on disait : l’Amérique était un pays magique. Sa jambe était presque guérie. Elle se bloquait de moins en moins souvent. Et personne ne s’était aperçu qu’elle boitait. Avec ses premiers dollars, Cetta s’était rendue chez un cordonnier — mais pas dans le Lower East Side, non, dans un district où personne ne la connaissait — et elle s’était fait ajouter un centimètre au talon gauche. C’était tout. Et ainsi, elle s’était redressée.

Quand elle entra dans le salon — la grande pièce remplie de fauteuils et divans où les prostituées attendaient d’être choisies par les clients —, Cetta était de bonne humeur, comme toujours. Elle salua les autres et se jeta sur un siège, découvrant ses jambes voilées de bas verts.

Deux filles — Frida l’Allemande, blonde, grande et solide, et Sadie la Comtesse, qu’on appelait ainsi parce qu’on racontait qu’elle venait d’une famille de nobles européens — s’esclaffaient bruyamment dans un coin. « Alors, comment ça s’est passé, avec Sal ? » demanda l’Allemande. La Comtesse ferma les yeux et soupira. Elles rirent de plus belle. Puis elles s’aperçurent que Cetta les fixait.

« Tu sais pas c’que tu rates ! s’exclama la Comtesse, mimant l’extase.

— Il l’a jamais goûtée ? » demanda l’Allemande, stupéfaite. Puis elle porta une main à sa poitrine et fit mine de rester bouche bée, en regardant Cetta.

« Grâce à Sal, tu ne regrettes pas… ce qui te manque » ajouta une autre fille, Jennie Bla-Bla, appelée ainsi parce qu’elle parlait toujours trop.

« Toi, tu s’rais capable de dire c’qu’y faut pas même avec la bite d’un nègre dans la bouche ! intervint Madame, recoiffant une mèche rousse échappée d’une épingle. Et un d’ces jours, ce défaut va t’attirer des ennuis ! »

Toutes les filles se mirent à rire.

« J’voulais juste dire que…, tenta de se justifier Jennie. Allez, bordel, vous voyez c’que j’veux dire !

— Allez, bordel !… l’imita la Comtesse. »

Et les autres s’esclaffèrent de plus belle.

« Essaie de faire attention à c’que tu dis ! » répliqua Madame.

Jennie se renfrogna. Puis elle éclata de rire à son tour.

Cetta ne comprenait pas ce qu’il y avait d’amusant. Elle s’efforça de sourire. Cependant, elle savait qu’elle avait rougi et espérait que personne ne l’avait remarqué. Ses compagnes parlaient toujours de Sal, mais avec des phrases mystérieuses ou qui, en tout cas, lui paraissaient telles. Elle avait tenté de l’observer et de comprendre pourquoi elles étaient toutes folles amoureuses de cet homme laid et mal dégrossi, aux mains toujours noires. Et à chaque fois qu’elle leur demandait quelque explication, ses collègues ne répondaient que de manière évasive : « Il faut qu’il te goûte, alors tu comprendras tout de suite ! » répliquaient-elles. Rien d’autre. Mais sa curiosité n’allait guère au-delà. Le sexe ne l’intéressait pas. Elle faisait la putain, ça n’avait rien à voir.

La seule chose que Cetta regrettait vraiment, c’était de ne pas habiter avec les autres filles : partager le quotidien créait une intimité qu’elle n’avait avec aucune d’entre elles. Avant le coucher et au réveil, il n’y avait pas de prostituées, mais simplement des jeunes femmes. Et elles se liaient d’amitié. Cetta, en revanche, n’avait pas d’amie. Ses seuls amis, c’étaient Tonia et Vito Fraina. Mais elle, elle avait Christmas — ainsi se consolait-elle, lorsque la mélancolie la gagnait —, alors qu’un médecin anonyme venait racler le ventre de toutes ces filles avec une tige de fer pour faire passer leurs bébés.

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