Luca Fulvio - Le gang des rêves

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Une Italienne de quinze ans débarque avec son fils dans le New York des années vingt…
L’histoire commence, vertigineuse, tumultueuse. Elle s’achève quelques heures plus tard sans qu’on ait pu fermer le livre, la magie Di Fulvio.
Roman de l’enfance volée,
brûle d’une ardeur rédemptrice : chacun s’y bat pour conserver son intégrité et, dans la boue, le sang, la terreur et la pitié, toujours garder l’illusion de la pureté.
Dramaturge, le Romain Luca Di Fulvio est l’auteur de dix romans.
Deux d’entre eux ont déjà été adaptés au cinéma ; ce sera le destin du
, qui se lit comme un film et dont chaque page est une nouvelle séquence.
Traduit de l’italien par Elsa Damien

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Quant aux hommes, Cetta n’y pensait jamais. Elle les accueillait sans peine. C’était juste quelque chose qu’il fallait faire.

« C’est une fillette ! » disait Madame en l’indiquant à certains clients. Alors leur visage s’illuminait, ils venaient dans la chambre avec des bonbons et lui en offraient comme si elle était leur petite nièce, puis ils l’allongeaient en travers de leurs jambes, soulevaient sa jupe et lui donnaient une fessée. Ils lui disaient qu’elle avait été méchante et qu’il ne fallait jamais plus recommencer. Ils le lui faisaient jurer, mais ensuite ils sortaient leur membre et le lui fourraient dans la bouche encore pleine du sucre des bonbons.

« C’est une vraie salope ! » disait au contraire Madame à d’autres. Ceux-là ne lui adressaient même pas la parole en l’entraînant dans la chambre, ni ne la déshabillaient. Ils la faisaient se tenir de dos, le derrière dénudé, et elle les entendait faire leurs petits préparatifs jusqu’à ce qu’ils soient prêts. Certains utilisaient un lubrifiant (que la maison de passe était attentive à toujours mettre à disposition, sur une table de chevet) mais la plupart de ce genre de clients crachaient droit entre les fesses de Cetta, étalaient la salive avec un doigt et puis la pénétraient.

« C’est une fille très sensible ! » disait Madame à d’autres encore. Après avoir fait l’amour avec elle, ceux-là pleuraient parce qu’ils l’avaient contrainte à s’humilier en se prostituant, et parce que leurs bas instincts l’avaient souillée. Ou bien ils s’allongeaient, la tête sur ses fesses, et lui parlaient de leur femme, qui était autrefois exactement comme elle, jeune et docile. Ou bien ils voulaient la prendre dans le noir et l’appelaient avec des noms qui, pour Cetta, ne voulaient rien dire, mais qui pour eux avaient été chargés de sens, qui sait combien de temps auparavant.

« C’est ton esclave ! » disait Madame à d’autres clients, avant d’ajouter à voix basse « …mais ne me l’abîme pas ! » Ceux-là l’attachaient au lit, passaient la pointe d’un couteau entre ses seins et le long de ses cuisses, serraient ses mamelons avec des pinces à linge, lui donnaient des ordres ou lui faisaient lécher leurs chaussures.

« C’est ta patronne ! » disait encore Madame à certains. Alors Cetta les attachait au lit, passait la pointe d’un couteau sur leur poitrine et à la base de leurs testicules, serrait leurs mamelons avec des pinces à linge, leur donnait des ordres, leur faisaient lécher ses chaussures ou leur enfilait ses talons dans la bouche.

Madame devinait ce que voulaient les clients. Et Cetta devenait ce que voulait Madame. Simplement parce que c’était ce qu’une prostituée devait faire. Mais elle n’y pensait jamais avant d’arriver au bordel. Et elle l’oubliait aussitôt après, lorsque Sal la raccompagnait chez elle. Parce que Cetta avait un monde intérieur qui la tenait éloignée de tout — qui ne la protégeait pas, mais la tenait éloignée.

Elle ne demandait jamais pourquoi. Elle n’avait demandé aucune explication à sa mère lorsque celle-ci l’avait estropiée, ni à l’homme à la jambe de bois qui l’avait violée, ni à celui qui s’était fait payer le prix du voyage en abusant d’elle. Les explications ne l’intéressaient pas. Les choses étaient ce qu’elles étaient. Et pourtant, rien ni personne ne pourrait la soumettre. Cetta, tout simplement, ne leur appartenait pas. Elle n’appartenait à personne.

Le lendemain à onze heures, Sal, ponctuel, gara sa voiture le long du trottoir, obligeant un vendeur ambulant à déplacer sa misérable marchandise en catastrophe. Cetta, qui l’attendait sur les marches, passa près du marchand, lui sourit et posa une main sur son épaule. Puis elle monta en voiture. Sal démarra en écrasant sous ses roues la valise en carton dans laquelle le vendeur transportait les lacets de chaussures qu’il tentait de vendre.

« Pourquoi t’as fait ça ? demanda Cetta, se retournant pour regarder le pauvre homme avec sa valise déglinguée.

— Parce que tu lui as souri, répondit Sal.

— Tu es jaloux ?

— Dis pas de conneries !

— Alors pourquoi ?

— Parce que tu lui as souri.

— Je comprends pas…

— Si tu lui souris alors que je l’ai obligé à se déplacer, c’est comme si tu lui disais qu’il a raison. Et tu lui dis ça sous mon nez. Donc, c’est comme si tu me disais, devant lui, que j’ai tort. Alors si ça s’trouve, un jour, ce type ou n’importe quel autre connard va se mettre en tête qu’il n’a qu’à me le dire directement. C’est pour ça que j’ai dû lui faire comprendre que le chef, c’est moi. »

Cetta demeura silencieuse un moment, avant d’éclater de rire :

« Sal, j’aurais jamais imaginé que tu pouvais faire une phrase aussi longue ! »

Sal continua à conduire. Mais il n’allait pas vers la maison close.

« On va où ? interrogea Cetta.

— À Coney Island » répondit Sal.

Il se gara sur le quai, tira de sa poche deux billets identiques à celui que Cetta gardait dans son sac de cuir verni, et descendit de voiture.

« Dépêche-toi ! lui lança-t-il rudement. Le ferry va pas t’attendre ! »

Puis il la prit par le bras et l’entraîna vers l’embarcadère. Il bouscula les personnes qui faisaient la queue, passa devant tout le monde, foudroya du regard un marin qui s’était hasardé à protester et poussa Cetta dans le ventre de la baleine de fer.

Quand la sirène du ferry annonça le départ, Cetta sursauta, comme si elle se réveillait d’un rêve. Et elle fut obligée de se mordre les lèvres pour ne pas pleurer des larmes de joie, semblables à celles qu’elle avait versées la première fois qu’elle avait endossé ses vêtements de prostituée.

Mais dès que le ferry quitta le quai, elle replongea dans le rêve et l’irréel. Elle ne pensait à rien, ne voyait rien ou presque. Agrippée à la rambarde, à la proue, elle fixait l’eau qui se fendait en deux en écumant, et elle serrait les poings car elle craignait de s’envoler, de se transformer en mouette, alors qu’elle désirait rester ici, debout sur toute cette ferraille qui vibrait. C’était le premier cadeau qu’elle ait jamais reçu. Elle ne parvenait même pas à penser à Sal. Elle ne lui était même pas reconnaissante. Elle se tenait là, dans le vent qui ébouriffait ses cheveux épais et noirs, et tentait de sourire. Elle ne se retourna qu’une fois, très vite, comme dans un sursaut, pour vérifier que Manhattan n’avait pas disparu. Et puis elle regarda à nouveau devant elle, la côte de Brooklyn filait sur sa gauche, en face c’était la haute mer. Et soudain elle se mit à rire, en espérant que personne ne l’entendait, car elle voulait que cette joie ne soit que pour elle : c’était une forme d’avarice, comme si la partager aurait signifié la perdre.

Et puis, enfin, l’arrivée à Coney Island !

« Lance ! » lui dit Sal en lui passant des balles de chiffon qu’il fallait jeter sur une pyramide de boîtes de conserve. « Vas-y ! » fit-il en la poussant vers un wagon du train fantôme. « C’est une connerie pour que les gens s’embrassent dans le noir » expliqua-t-il en l’éloignant d’un rideau sur lequel était écrit : « Tunnel de l’amour ». « Mange ! » ordonna-t-il en lui tendant une montagne de barbe à papa. « Tu t’es amusée ? » lui demanda-t-il au bout d’une heure.

Cetta était comme enivrée. Le trajet en ferry, à la proue, agrippée à la rambarde au lieu d’être enfermée dans la cale, la plage que l’on voyait dès qu’on était au large, la foule qui se pressait sur le bord de mer pour écouter des orchestres, les établissements de bain, les trams électriques de toutes couleurs, la musique qui sortait des cafés sur la plage, les magasins qui vendaient des maillots de bain rayés, l’entrée de la fête foraine… Elle tenait à la main un ours en peluche que Sal avait gagné au tir. Elle avait les poches pleines de bonbons, guimauve, rouleaux de réglisses, sucettes, sucres d’orge et fruits confits.

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