Pierre Rey - Le Grec

Здесь есть возможность читать онлайн «Pierre Rey - Le Grec» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 1973, ISBN: 1973, Издательство: Éditions Robert Laffont, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le Grec: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le Grec»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

Le Grec — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le Grec», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

« Pas très bien, non.

— Ça t’étonne ? Tu ne l’as pas vue depuis combien de temps ? »

Socrate ne répondit pas. Kallenberg reprit :

« Je vais te le dire, moi : trente ans ! Ça aussi, elle le raconte. On change, en trente ans, surtout quand on vit dans une porcherie ! »

Le Grec posa un regard pensif sur Barbe-Bleue :

« Même lorsqu’on ne vit pas dans une porcherie. Tu veux quoi, au juste ?

— Te prévenir de la menace qui pèse sur toi. C’est tout.

— C’est tout ? Et Hadj Thami el-Sadek ?

— Ne joue pas au plus fin. Tu sais très bien que, pour des raisons politiques, il ne pourra jamais passer un marché avec un armateur dont la moralité n’est pas stricte… enfin… je veux dire, avec un homme compromis dans une affaire de la sacro-sainte famille. »

Satrapoulos ne put s’empêcher de rire. Kallenberg le rabroua :

« Ça te fait rire ?

— Où est ta mère ?

— Pardon ?

— Je te demande où est ta mère ?

— Enfin… Tu sais bien qu’elle est morte !

— C’est vrai, excuse-moi, j’avais oublié. Tu as de la chance.

— En tout cas, sans vouloir te jeter la pierre, je peux te dire qu’elle n’a jamais été dans le besoin.

— Venons-en au fait. Si je comprends bien, tu me fais du chantage pour m’écarter d’un contrat ?

— C’est toi qui le dis. Je t’ai simplement informé. Maintenant, les décisions t’appartiennent.

— À qui profite le crime ? »

Des hurlements de joie leur parvinrent des salles du bas : l’alcool aidant, on devait s’amuser !

« S’il y a eu crime, ce n’est pas moi qui l’ai commis. Je te répète que ma mère n’a jamais manqué de rien.

— Oui, je sais. Tu l’as déjà dit. Ces… journalistes… Tu les connais ?

— Non. J’ai simplement reçu une photo de ta mère, au courrier, avec un petit mot me dévoilant son identité.

— Combien crois-tu qu’à leurs yeux vaille ce reportage ?

— Je n’ai pas l’impression qu’on puisse les acheter.

— En y mettant le prix ? Ils voulaient bien te le vendre, à toi ? Dis-moi… Qu’est-ce que tu proposes ?

— Je ne sais pas. Je ne suis pas dans ta peau. Tu y tiens beaucoup, à ce marché ?

— Et toi ?

— Rien ne dit que c’est moi qui l’obtiendrai !

— Qui d’autre ?

— Dix autres ! Livanos, Niarchos, Onassis, Goulandris, les Norvégiens, n’importe qui, pourvu que l’Arabe soit payé ce qu’il demande. Nous ne sommes pas les seuls sur les rangs. Notre belle-mère elle-même peut enlever l’affaire. Et les États-Unis, les Français, l’Angleterre. Tu vois, ce n’est pas si simple.

— Eh non, ce n’est pas simple ! Qu’est-ce que tu ferais, toi, à ma place ?

— À ta place, d’abord, je n’y suis pas. Mais il me semble que je réfléchirais. Si le reportage paraît, tu rates l’affaire, et ça, tu le sais.

— Et s’il ne paraît pas ?

— Comment veux-tu les empêcher de le publier ?

— Oui, c’est vrai, tu as raison. J’ai bien peur d’être foutu.

— Je le crains.

— Eh bien, tant pis !

— Je crois que c’est la solution la plus raisonnable. Tu as raison de renoncer.

— Qui parle de renoncer ? Au contraire ! Foutu pour foutu, je n’ai plus rien à perdre. En ce moment, je ne sais pas comment tu te débrouilles, mais j’ai une partie de ma flotte qui reste à quai, sans chargement. Il faut que je trouve du fret. Et j’ai trois pétroliers géants en construction à Oslo.

— Tu vas laisser éclater ce scandale ? »

Kallenberg s’en étranglait. S.S. devait bluffer, certes, pour le pousser à bout, mais quel aplomb ! D’une voix douce et résignée, ponctuée d’un geste d’impuissance, le Grec lui dit :

« Tu m’as juré toi-même que ces types ne se laisseraient pas acheter. Autant les laisser mettre leur menace à exécution, plutôt que la savoir en permanence au-dessus de ma tête. Qu’ils publient ! J’essaierai malgré tout de jouer ma chance avec l’émir. »

Sous l’effet de la colère et du désappointement, Kallenberg se sentit virer au violet :

« Tu n’y penses pas ! C’est pour faire pression sur toi qu’ils veulent étaler ces documents ! Il y a quelqu’un derrière eux, ils n’oseraient pas !

— Qui ?

— Comment veux-tu que je le sache ? Mais je peux essayer de négocier, je peux chercher à savoir ! »

Satrapoulos se leva de son siège, épousseta des cendres imaginaires sur son pantalon :

« Au cas où tu rencontrerais ces types — c’est bien improbable, je le sais — dis-leur que je les emmerde, que je mène mes affaires comme je l’entends. Et que je n’aime pas être menacé.

— Tu as tort, S.S., tu as tort ! Tu ne te rends pas compte ! Pense à moi…, pense à Irène, à Lena…

— J’y pense, j’y pense. J’ai tout prévu. Si un jour j’étais dans le besoin, comme ma mère, ou s’il m’arrivait un malheur, je me suis arrangé pour que vous touchiez une pension jusqu’à la fin de vos jours.

— C’est idiot ce que tu fais là, c’est un désastre.

— On verra bien. Excuse-moi, il faut que j’aille retrouver Lena. Je n’oublierai jamais ce que tu viens de faire pour moi. Encore merci et joyeux Noël. »

Avant que Kallenberg ait pu trouver d’autres mots pour le retenir, le Grec avait ouvert la porte et était sorti, dans une rafale de chansons, de bouffées de rires et de cris excités montant du rez-de-chaussée. Kallenberg alla s’asseoir un instant, jeta un œil déconcerté sur son Cranach, n’y trouva aucun apaisement, se releva, mit le magnétophone en marche : la voix de Tina le rassura. Elle disait :

« — Il s’est jeté sur moi et m’a frappée.

« — Il avait quel âge ? demandait le reporter.

« — Treize ans. »

Barbe-Bleue, qui avait été ébranlé par l’assurance de Satrapoulos, en fut tout ragaillardi. Il voulait jouer à la guerre ? Parfait ! Il allait lui faire le coup de Pearl Harbor. Bien sûr, il aurait préféré que le Grec acquiesçât en douceur, mais puisqu’il feignait de ne pas comprendre… Peut-être s’imaginait-il qu’il n’oserait pas aller au bout de ses menaces ? Tant pis pour lui. Kallenberg se dirigea vers la porte : il allait donner sur-le-champ le feu vert à Raph Dun.

Après l’ambiance glaciale de son entretien, Satrapoulos reçut en plein visage, avec la force d’une gifle, la chaleur et le bruit de la salle du bas. Le dîner était fini, le Dom Pérignon et le Cliquot rosé 1928 avaient fait leur œuvre, mélangés imprudemment au whisky et à la vodka qui arrivaient, comme par magie, entre les mains des invités. Tout le monde se trémoussait sur les rythmes d’une formation de jazz qui avait chassé l’orchestre de chambre. Du regard, le Grec chercha sa femme et ne la vit pas. Il écartait des couples sur son passage, presque anonyme dans cette foule qu’il considérait comme une troupe de figurants, une espèce de décor à la partie qui venait de se jouer en coulisses. Seul, Dodino, à qui rien n’échappait, remarqua Socrate qui paraissait avoir perdu quelque chose :

« Le prolétariat est de retour parmi nous ! lança-t-il à l’éphèbe qu’il essayait d’hypnotiser.

— Qui est-ce ? demanda l’autre.

— Mais mon chou, tu débarques ! Il faut tout te dire ! Je vais t’expliquer… »

Il pressa la main du jeune homme entre les siennes et entreprit de faire son éducation mondaine avant d’aborder le domaine de son éducation sentimentale.

Où pouvait donc être Lena ? Derrière l’estrade de la tombola, S.S. ouvrit une porte, découvrant un couloir desservant plusieurs pièces dont la plupart étaient fermées. Dans l’une d’elles, il entendit des bruits de voix. Avec précaution, il tourna la poignée : il perçut aussitôt l’odeur fade de la marihuana. Dans une chambre tendue de tissu bleu, trois garçons et deux jeunes filles, très jeunes, tiraient sur leur cigarette comme le font les écoliers dans les cabinets. L’une des filles, les jupes retroussées haut, était étendue sur le lit, se laissant tripoter par deux des garçons. Il referma la porte sans que personne eût proféré un mot, en ouvrit une seconde. Plongée dans une obscurité totale, la chambre retentissait de bruits divers dont l’origine ne laissa aucun doute dans l’esprit de S.S. sur le nombre des participants.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le Grec»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le Grec» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Le Grec»

Обсуждение, отзывы о книге «Le Grec» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x