Pierre Rey - Le Grec

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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« Allons, calmons-nous… »

Le Prophète était toujours dressé comme un grand sorcier indien…

« Asseyez-vous, voyons !… Je n’ai pas voulu vous blesser… Avouez tout de même !… »

Avec réticence, très lentement, le Prophète se rassit.

« Je me moque que vous me remboursiez mes consultations. Mes affaires jouent sur plusieurs centaines de millions. Soyons pratiques ! Nous avons encore beaucoup de choses à accomplir en commun, monsieur Kalwozyac ! »

Les syllabes de son nom dévoilé firent grincer les dents du Prophète. Elles signifiaient « danger ». Quand on les prononçait devant lui, il était nu et sans défense. Il fit front frileusement :

« Vous n’avez plus confiance.

— Je n’ai jamais dit ça ! On s’énerve, on parle, on dit n’importe quoi… Tout le monde peut faire une erreur…

— S’il a survécu, c’est un miracle. Les tarots… »

Les tarots !… Kallenberg songea à ses actions bradées au poids du papier chiffon ! Toutefois, l’attitude de ce charlatan le décontenançait : peut-être était-il sincère ? Un doute subsistait. Oui ou non, Satrapoulos avait-il failli mourir ou sa pseudo-mort n’était-elle qu’une mise en scène ?

« À-t-il vraiment été mourant ?

— Vous en doutez ?… Savez-vous ce qu’indique la faux dans le grand jeu ? »

Herman s’en foutait. Il était furieux que sa fortune, à défaut de sa ligne de chance, dût passer par des pitres pareils. De toute façon, il se vantait volontiers de ne croire ni à Dieu ni au diable, encore moins à ces foutaises d’horoscope et de cartes. C’est donc avec surprise qu’il s’entendit prononcer ces mots qui le laissèrent pantois :

« Au fait, si vous me faites un tour de tarots, parlez-moi de ma femme. Je crois bien que je veux divorcer. »

Il eut un sourire gêné et se mordit les lèvres, furieux d’avoir débité une telle ânerie. Impassible, le Prophète acquiesça avec gravité.

Le Grec reposa ses dossiers et laissa errer son regard fatigué sur les nuages qui défilaient sous les ailes de l’avion. La situation était délicate. À Baran, l’émir faisait des siennes. Depuis cinq ans environ, son autorité morale s’était réellement assise au Proche-Orient et dans le monde arabe. Les événements de Suez n’avaient pas été étrangers à cet accroissement de pouvoir. Grâce à Hadj Thami el-Sadek, qui avait largement puisé dans les caisses de ses pairs, Nasser, bien qu’étrillé sur le terrain par les Israéliens, les Anglais et les Français, avait remporté une victoire politique.

Sommé par l’émir de choisir son camp, Satrapoulos avait embrassé la cause arabe, ce qui lui avait valu d’énormes ponctions dans son capital. Il n’ignorait pas qu’en procédant ainsi il devenait un des rouages du fantastique poker politique qui se jouait sur les rivages du golfe Persique. L’opération tendait à éliminer l’Europe de la Méditerranée au profit des géants américains et soviétiques qui s’y affrontaient en champ clos, à coups de milliards, de livraison d’armes, de déclarations à l’O.N.U., de guerre froide et de barbouzes qui finissaient par ne plus savoir qui étaient leurs amis ou leurs ennemis. Bien entendu, on avait appris, « dans les milieux bien informés », que Satrapoulos — ainsi d’ailleurs que Kallenberg, Médée Mikolofides et quelques autres armateurs grecs de moindre importance, la plupart secrètement soutenus par le Phanar, cette Église orthodoxe qui grignotait peu à peu l’hégémonie du Vatican et dont tour à tour les armateurs étaient les banquiers ou les solliciteurs, avait joué la carte du monde arabe, devenant ainsi l’allié involontaire des Russes. À Washington, le State Department avait juré d’avoir la peau du Grec, commençant à lui faire subir mille brimades dont une nuée d’avocats internationaux s’employait à amortir les effets. Conséquence de la fermeture du canal, les Japonais embauchaient dans leurs chantiers navals pour construire des super-pétroliers qui achemineraient l’or noir par la voie du Cap, le Sud de l’Afrique et les océans, voie royale de Vasco de Gama qui avait fait la fortune du Portugal et de l’Angleterre avant de ruiner l’Égypte et Venise. Jusqu’à présent, la zone du canal avait été décrétée neutre. Ni les guerres ni les révolutions n’avaient pu modifier ce statut, les belligérants de tous bords ayant trop besoin du passage pour acheminer leurs navires ravitailleurs dans leurs ports. Le plus drôle, c’est qu’Anglais et Américains, qui avaient jeté toutes leurs forces pour que le canal ne soit pas fermé, s’étaient battus ensuite pour qu’il le reste, préférant en subir les désastreuses conséquences économiques plutôt que de laisser ouvert aux Soviétiques le chemin de leurs approvisionnements pour le Vietnam. Là encore, échec : les Russes avaient pu réaliser leur rêve millénaire, implanter un empire en Méditerranée dont les bases, en Algérie, en Égypte et en Irak, se peuplaient de « conseillers », d’« experts » en tout genre, de fusées et de radars, sans parler de la menace permanente représentée par la présence chinoise en Albanie. Satrapoulos avait compris bien avant les autres — comprendre plus vite était la base de sa fortune — que Suez échapperait désormais à ceux qui l’avaient construit, les Européens.

Au-delà de la guerre froide que s’y jouaient Soviétiques et Américains, il voyait plus loin encore, sachant parfaitement qu’un jour ou l’autre le pétrole appartiendrait à ceux qui l’avaient sous les pieds. Or, Socrate, bien que Grec de cœur et d’esprit, se sentait citoyen du monde en affaires. À ses yeux, un juif, un Arabe ou même un Turc n’avaient qu’une valeur, celle du marché qu’ils détenaient. À un reporter qui lui demandait : « Quel est le pays que vous préférez ? » il avait répondu : « Celui qui me met le plus à l’abri des taxes et des restrictions commerciales. Bref, un pays qui a le sens des affaires. »

Seulement, en aidant à mort Hadj Thami el-Sadek, il s’était engagé davantage qu’il n’aurait voulu, malgré les bénéfices énormes que lui avait valu cette alliance. Le cartel des grandes compagnies l’accusait de « trahison » — quelle trahison lorsqu’il s’agissait d’argent ? — les Russes se méfiaient de sa puissance, les Américains avaient juré de le couler, ses ex-beau-frère et belle-mère, Kallenberg et Médée Mikolofides, lui tiraient dans les pattes, et l’émir, qu’il avait surtout cru intéressé par l’appât du gain, se prenait au sérieux dans son rôle de leader politique. Dans tout le Proche-Orient, on l’avait baptisé « le Grand Conciliateur » : les Arabes ont de ces métaphores !… Hélas ! ce qu’avait prévu le Grec prenait forme dans la tête de l’émir qui avait adopté le slogan : « Le pétrole arabe aux Arabes. » Malheureusement, pour réaliser ce superbe projet, il ne s’y prenait pas du tout de la façon escomptée par le Grec. Le vieux bouc avait fini par comprendre qu’il pouvait couper le robinet de l’Europe par un moyen très simple : suspendre l’exploitation des puits jusqu’à ce que les chefs d’État crient grâce. Le pétrole était très bien là où il était, il ne s’envolerait pas ! Pendant ce temps, les Occidentaux consommeraient leurs stocks et tireraient la langue pour faire rouler leurs voitures et voler leurs avions. Pendant la guerre des Six Jours, on avait eu un aperçu des conséquences du blocage : des millions d’automobilistes faisant la queue dans les stations-service, suppliant leurs pompistes de leur vendre au noir quelques litres de carburant.

Quant à la mise en exploitation de nouveaux gisements en mer du Nord ou en Alaska — qui n’était pas pour demain ! — elle ferait faire un nouveau bond aux prix de l’or noir. Désormais, el-Sadek n’était plus le loup fanatique, solitaire et craintif de ses débuts. Une cohorte d’universitaires arabes, entraînés aux méandres du droit international dans les meilleures facultés d’Europe et des États-Unis, abondaient dans son sens, arguant que le meilleur placement du monde était de laisser dormir le brut sous le sable où personne ne pourrait venir le chercher. Ils étaient persuadés que bientôt, de gré ou de force, ils réussiraient à éliminer définitivement les grandes compagnies qui avaient mis en valeur les gisements de leur propre sol. Pour l’instant, ce vaste programme était trop prématuré pour convenir au Grec : que transporteraient ses navires si les puits fermaient ? Des poupées ? Il en était arrivé au point où l’argent lui-même n’avait plus tellement d’importance. Fayçal d’Arabie encaissait en moyenne un milliard de dollars par an, versés sous forme de redevances par les compagnies. Ses pairs, les émirs de l’Arabie Saoudite, étaient à peine moins bien lotis.

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