Pierre Rey - Le Grec

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Le Grec: краткое содержание, описание и аннотация

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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Elles lui indiquèrent qu’une manne d’or allait choir sur lui, pour peu qu’il prît la peine d’aller la chercher où elle se trouvait, bien au chaud à l’attendre, c’est-à-dire dans un établissement de jeux. Le Prophète, qui n’avait jamais joué, se fit un petit tour supplémentaire pour avoir davantage de détails : les cartes confirmèrent, répétant leur message avec la même obstination têtue.

Le train arrivait à Lisbonne. Kalwozyac changea de ligne et grimpa dans un autorail qui faisait la navette avec Estoril, à trente kilomètres de là. En sortant de la gare, il fut ébloui par la douceur de l’air où se mêlait, aux parfums de fleurs venus de la terre, l’odeur puissante de la mer. À Paris, en ce début d’avril, l’hiver refusait de battre en retraite. Ici, c’était le printemps, paré d’une grâce presque exotique, cactus, cerisiers, eucalyptus et menthe. La première chose qu’il vit, trônant comme un glorieux baba sur un fond de jardins taillés à la française et de parterres de roses, ce fut le casino. Instinctivement, il tâta de la main la poche où il avait caché son capital et, à ce geste, comprit aussitôt avec horreur qu’il était prêt à risquer de le perdre. Il prit un taxi pour Cascaïs, dénicha un hôtel tapissé de céramiques comme un urinoir gai, au-dessus d’un restaurant baptisé Fin de Mundo, y déposa sa valise et, sans même se changer, repartit pour Estoril. Pour ne pas se faire subtiliser son argent dans sa chambre, il le garda sur lui, se promettant de n’en jouer qu’une minuscule fraction. Il enrageait d’obéir à son impulsion, s’en voulant de la suivre, parce qu’elle le ravalait au niveau de tous ceux qu’il méprisait. Pourtant, tout de même, les morts ? Il flamba comme un seigneur, avec frénésie et détachement, prenant des risques inouïs dont la tradition veut qu’ils réussissent aux néophytes : deux heures plus tard, il était ravi : il n’avait plus un sou ! Les cartes avaient menti, il avait donc raison, il ne s’était agi que de coïncidences. Descartes l’emportait sur Nostradamus, tout rentrait dans l’ordre. À un détail près : comment allait-il vivre ? Il n’avait même pas eu cette prudence élémentaire, cette sagesse des vrais joueurs, qui consiste à régler à l’avance le prix de l’hôtel. L’aventure lui ayant prouvé et confirmé que la providence n’existait pas, il savait qu’il ne pourrait compter que sur lui-même. C’était peu de chose. Plus tard, dans les jardins, ayant étalé ses tarots sur un banc, il dit la bonne aventure à une dame âgée, bienveillante et britannique. Pour avoir de quoi dîner, il se surpassa dans un flot de prédictions fastes et bénéfiques. Subjuguée, sa cliente l’invita pour le lendemain à un thé dans sa villa, où elle avait convié quelques amis. Il y alla, et avec un soupir résigné, choisit le premier noyau de sa nouvelle clientèle internationale.

Ces événements avaient eu lieu seize ans plus tôt. Il lui arrivait parfois, lorsque sa Cadillac passait devant le Fin de Mundo, de prier son chauffeur de ralentir, afin de mieux apprécier le chemin parcouru depuis son arrivée en terre portugaise. Aujourd’hui, il vivait dans une résidence sublime jouxtant le terrain de golf. De la fenêtre de son cabinet de travail, il apercevait la mer, giflant éternellement les rochers déchiquetés, en bas des collines douces parsemées de gazon, de mimosas et de glycines au sommet desquelles il avait fait bâtir, sur ses propres plans, sa maison : Arthur était loin, sa roulotte minable aussi. Sa clientèle se composait de rois de tous bords, monarques authentiques, grandes-duchesses en exil permanent, géants de la finance, ténors de la politique mondiale qui ne signaient aucun décret sans le consulter, milliardaires du pétrole, champions de l’industrie lourde. Pour le privilège d’une conversation de trente minutes, certains de ses fidèles n’hésitaient pas à faire des milliers de kilomètres à bord de leur jet privé.

Mario apparut, plutôt inquiet :

« Monsieur Kallenberg est dans le salon.

— Qu’il entre. »

Kalwozyac essaya de se concentrer : peine perdue, il avait trop la frousse de ne pouvoir manœuvrer son tumultueux client. Barbe-Bleue se propulsa dans la pièce, les poings serrés, l’air mauvais. Sans même prendre la peine de saluer, il attaqua avec fureur :

« J’ai perdu des milliards !… C’est de votre faute !

— Monsieur Kallenberg… »

Temporiser, temporiser, le calmer… Mais on n’endigue pas un torrent en crue !

« Taisez-vous !… Vous m’avez roulé !

— Je vous en prie…

— Vous l’avez vu mort ! Est-ce qu’il est mort ? Non ! Il est en pleine forme ! Il rigole avec mon pognon !

— Écoutez-moi !… Je vous avez dit qu’il y avait la mort sur lui, je n’ai pas…

— Vous n’aviez qu’à parler clairement ! Je m’en fous, moi, qu’il ait la mort sur lui, du moment qu’il ne crève pas !

— Je ne voulais pas…

— Il est vivant, hein ?… La preuve !

— Je ne vous dis pas le contraire…

— Je vous ai cru, moi, j’avais confiance !

— Enfin, monsieur Kallenberg, en quoi vous ai-je trompé ?

— En quoi ?… Vous m’avez raconté des conneries, voilà en quoi ! »

Sous la rafale, le Prophète se contentait de hocher la tête, levant parfois les mains en signe d’apaisement. Barbe-Bleue n’était pas le seul adversaire du Grec qu’il intoxiquait savamment en feignant de lui livrer des fausses confidences. Seulement, il le faisait d’une façon si adroite, si floue, qu’il pouvait toujours, par la suite, accuser ses clients d’avoir mal interprété ses propos. La mort du Grec était le premier risque vraiment imparable qu’il avait pris vis-à-vis de Kallenberg. Il amorça une nouvelle tentative de justification :

« Souvenez-vous… Je vous avais dit qu’il courait un grand danger, que la mort… enfin, vous ai-je menti ?

— Il est vivant !… martela Herman avec aigreur et rancune.

— On dirait que vous me le reprochez…

— Oui !

— Monsieur Kallenberg… Je ne peux tout de même pas l’assassiner pour donner raison à mes voyances… Je ne suis pas infaillible.

— Je vous paie assez cher ! »

Le Prophète estima qu’il était temps, pour mieux se défendre, de porter une attaque. Instantanément, il se composa un visage indigné et se leva de son siège :

« Monsieur, cette fois, vous êtes allé trop loin…

— Épargnez-moi votre numéro de fakir outragé !… Ce n’est pas votre fric qui a foutu le camp, c’est le mien ! »

Kalwozyac restait debout.

« À l’avenir, vous ne perdrez plus d’argent par ma faute. Je refuse désormais de vous recevoir.

— Non, sans blague ?… Ce, serait trop facile !… Il va falloir réparer ! »

Malgré la menace exprimée, le Prophète discerna une imperceptible cassure dans le ton de la voix, quelque chose de moins assuré… Il fallait croire que le grand singe avait encore besoin de ses services… Il poussa son avantage :

« Bien entendu, je vais vous rembourser intégralement le montant de toutes vos consultations.

— Ça serait difficile !

— Vous en doutez ? »

Il agita une petite sonnette d’or. Mario passa la tête dans l’entrebâillement de la porte.

« Mario, mon chéquier. »

Il fallait qu’il soutienne son bluff jusqu’au bout pour s’en sortir sans dommage et ébranler Kallenberg dans ses certitudes.

« Combien ? »

Barbe-Bleue vit qu’il parlait sérieusement. Quand on lui enlevait son arme favorite de la bouche — le mot « combien » — il se sentait en état d’infériorité. Il contint sa rage et, nerveusement, se mit à rire avec un bruit de crécelle rouillée.

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