Pierre Rey - Le Grec

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Le Grec: краткое содержание, описание и аннотация

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Ayant pour cadre le monde, pour décor la mer, pour parfum le pétrole, pour enjeu la domination des océans,
est le plus étourdissant des romans jamais consacrés aux coulisses de la « Jet society ». S’y affrontent en un ballet fiévreux et mortel, les dieux hors série de cette caste secrète et impitoyable : les super-riches. Tissant sa toile autour des continents, affamé, féroce, attendrissant, le plus fascinent d’entre eux : Socrate Satrapulos. Ses ennemis l’ont baptisé S.S. mais pour tout l’univers, il a un autre nom : le Grec.

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En lettres gothiques dorées sur fond de marbre, le building affichait : Nieblung and Fust. À peine sous le porche, le Grec fut intercepté par une grande asperge blonde en costume noir qui, visiblement, avait envie soit de lui lécher les bottes, soit de se rouler par terre devant lui :

« Ces messieurs vous attendent, monsieur. »

Au huitième étage, Herr Fust en personne accueillit Socrate, bras ouverts :

« Cher ami !… Cher ami !…

— Vos ingénieurs sont là ?

— Mais bien entendu, comme vous me l’avez demandé !

— Les architectes ?

— Ils vous attendent aussi. Vous savez, j’ai eu le plus grand mal… J’ai été surpris par votre coup de téléphone… Certains ont dû revenir… »

Des portes capitonnées se refermaient sur leur passage. La dernière s’ouvrit sur une grande salle de conférences dont le centre était occupé par une longue table noire. Autour de la table, une vingtaine de personnes qui se levèrent comme un seul homme à l’entrée du Grec et de Fust. S.S. leur fit signe de se rasseoir :

« Messieurs, je suis pressé. J’irai donc droit au but. Je voudrais un bateau… Non, pas un bateau… « Le Bateau ». En réalité, je voudrais que vous me construisiez le plus beau bateau de plaisance du monde. »

Il y eut un instant de flottement. Chacun essayait de capter le regard de son voisin.

« Un bateau comment ?… », se ressaisit Fust avec les intonations mielleuses habituellement réservées à la femme de sa vie lorsqu’on lui demande pour la première fois de se déshabiller. Le Grec eut un air songeur, il y était déjà !…

« Un bateau unique. Vous voyez ce que je veux dire ?

— Mais, bien sûr !… gémit Fust servilement !… Bien sûr !…

— Non, vous ne voyez rien ! Pour la bonne raison qu’un navire semblable n’a jamais flotté sur aucune mer. Je veux quelque chose qui n’ait jamais existé… quelque chose de parfait, de la pointe du mât à la base de la quille… Une piscine qui devienne à ma fantaisie piste de danse ou patinoire… Pas de cabines, mais des appartements immenses… Six, pas plus ! Des salles de bain en marbre et en or massif…

— Quel tonnage ?

— Et la propulsion ?

— Quel moteur ?

— Et la longueur ?

— La vitesse ? »

Le Grec leva la main :

« Je m’en fous ! Vous êtes les meilleurs chantiers du monde ? »

Regard circulaire sur des visages modestement baissés…

« Eh bien, construisez-moi le plus beau yacht du monde !

— Il nous faudra du temps… dit Fust en se tordant les mains.

— Oui, monsieur Fust. Il faut du temps. Mais moins que vous ne pensez. Je veux avoir vos premiers projets sous huitaine. Je veux que les travaux commencent le neuvième. Je veux que les équipes se relaient nuit et jour…

— Monsieur Satrapoulos…

— Je veux que les pièces soient usinées à peine sorties de vos cartons à dessin.

— Mais… Mais… bredouilla Fust… Ce n’est pas possible… Nous avons un planning… Nous ne pouvons… D’autres clients…

— Pour commencer, je vous ouvre un crédit de six millions de dollars… Quoi ?… Quels clients ? »

Écrasé par le chiffre, Fust baissait la tête. Quel chantier naval pouvait se permettre de refuser une commande de six millions de dollars alors que les Danois et les Japonais cassaient les marchés et raflaient les affaires ?

« Monsieur Satrapoulos…

— C’est oui ou c’est non ? »

Fust baissa les bras et, des yeux, demanda secours à son brain-trust : pas un de ces traîtres n’osait le regarder en face…

« Eh bien, on va faire notre possible… Mes collaborateurs et moi…

— Je ne vous demande pas de faire votre possible. Je vous demande l’impossible. Je veux une réponse claire : oui ou non ? »

Fust déglutit péniblement. Un « oui » mourant vint expirer sur ses lèvres. Il voulut rire mais ne réussit qu’à tirer une pauvre grimace de son visage contracté…

« Permettez-moi seulement… On ne construit pas un bâtiment semblable en partant de l’idée d’une piscine… »

Il émit un gloussement timide qui tomba à plat dans une parfaite absence d’écho.

Le Grec le regarda sévèrement :

« Si monsieur ! Ce bateau-là, vous le construirez autour de la piscine… »

Il se pencha vers Fust, confidentiel, et lui chuchota à l’oreille :

« Vous vous y connaissez en peinture ?

— Moi ?… s’étonna Fust avec une expression égarée.

— Dénichez-moi quelqu’un qui soit capable d’acheter des tableaux sans se faire rouler. Pour commencer, j’en veux pour deux millions de dollars… Quelque chose de gai, de vif… Je peux compter sur vous ?… »

Il reprit pour les hommes du brain-trust :

« Eh bien, messieurs, tout semble réglé ! Dans soixante minutes, je dois décoller de Hambourg. Je m’en accorde trente pour répondre à vos questions. Je vous écoute ! »

Le plus jeune des ingénieurs ouvrit le feu sur un ton passionné :

« J’ai une idée ! On pourrait peut-être faire… »

Ce qui était marrant chez Épaphos, c’est que tout le monde pouvait y rencontrer n’importe qui. En outre, n’importe quoi pouvait y arriver. De simples matelots y côtoyaient des princes authentiques, la jet-society de passage à Athènes s’y encanaillait avec des travestis. Un soir de folie, on y avait même vu un très haut fonctionnaire dansant un slow cheek to cheek avec un gigantesque débardeur. Des jolies femmes, des personnages ambigus, de très très jeunes gens, des hommes mûrs chargés de milliards autant que d’années, des bedaines en smoking, des torses d’éphèbes lisses en tricot de marin, des popes en rupture de froc, tous unis par les mêmes mots de passe, le plaisir et l’imprévu. Régnant sur ce happening permanent, un colosse de cent vingt kilos, Épaphos soi-même. Quand les têtes lui revenaient, quand les additions montaient, quand il pouvait mettre d’emblée un nom sur un visage, il autorisait les clients à l’appeler « Papa ». Et, à Athènes, appeler Épaphos « Papa », ce n’était pas rien ! Papa voyait défiler chez lui tellement de monde de pays si différents qu’il pouvait à coup sûr indiquer à ses amis le cheval gagnant d’une course à Vincennes, la valeur qui allait grimper dans les quarante-huit heures à la Bourse de New York, le gagnant du championnat du monde des poids moyens à Rome, l’investissement idéal à Nassau.

En ouvrant la porte de la boîte, le Grec s’adressa à Céyx sur un ton courroucé :

« Qu’est-ce que tu as à me suivre ?… Va m’attendre ailleurs.

— Bien, monsieur. »

Déjà, « Papa » propulsait sa masse tonnelée vers Socrate :

« Mon frère !… » hurla-t-il.

S.S. ouvrit les bras, se sentit soulevé et emporté dans trois tours de valse… L’orchestre s’arrêta net au milieu d’une mesure et attaqua le sirtaki qui saluait toujours l’arrivée du Grec : Viens près de moi…

La salle se mit à fredonner à l’unisson :

Viens près de moi…
Le temps nous presse
Je veux de toi
Trop de caresses…

« Tournée générale ! » dit le Grec.

« Papa » le conduisit à une table dont il éjecta les occupants, un couple anonyme. Chez « Papa », les anonymes, par définition, laissaient la place à ceux qui avaient un nom. De bonne grâce. D’abord parce qu’ils n’avaient pas le choix, ensuite parce que, leur jour venu, ils bénéficieraient du même privilège.

« Que boiras-tu, mon frère ?

— Chivas.

— Holà ! Du Chivas !… »

La boîte n’était pas grande. Tout s’y passait comme sur un forum à l’antique, en gueulant. De simples chaises paillées, des tables de bois non recouvertes, des bougies, un long bar fait de la proue d’un navire du temps de la marine à voile, des tonneaux contre les murs crépis à la chaux, la vraie taverne.

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