Tonino Benacquista - La machine à broyer les petites filles

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La machine à broyer les petites filles: краткое содержание, описание и аннотация

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Il suffit de prononcer le mot « colt » et l'on a changé de bord. Errer dans les rues avec un revolver en état de marche, c'est saisir la chance d'être un autre. Immédiatement, dès le tout premier contact, des idées me sont venues à l'esprit, des choses auxquelles je n'avais jamais pensé. Jamais. Une foire au crime, un chasseur de pizza, un balcon meurtrier, un violoncelle qu'on assassine et un Van Gogh gravé dans la peau sont autant de pièces d'un engrenage cynique et burlesque, un laminoir de l'innocence. Une machine à broyer les petites filles. Quinze nouvelles par l'auteur des morsures de L'Aube.
Quinze nouvelles par l’auteur des

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Sans faire le moindre bruit, le jeune type au cran d’arrêt glisse à terre.

On n’entend plus que la plainte hystérique de la fille prostrée dans une encoignure.

Qu’est-ce qui se passe, nom de Dieu ?… Le dragueur reste inerte à terre, il saigne, le patron se met à gémir, le poivrot perd l’équilibre et tombe, le couple s’étreint, s’étreint, comme pour sa déclaration d’amour.

— C’est pas moi… C’est pas ma faute… C’est l’aut’, le jeune… C’est pas ma faute…

Le patron a prononcé les premiers mots. L’aberration, la peur. Je me baisse vers le blessé, et sans vraiment savoir pourquoi, j’ai la certitude qu’il est mort. Je porte une main à mon front pour y essuyer un peu de sueur.

Le pouls, l’œil, le cœur. Il est mort.

— C’est pas moi, merde ! hurle le patron.

Il regarde son revolver, qui lui glisse de la main.

Je ne sais plus ce qui se passe dans ma tête. Si tout à l’heure je n’ai rien pu éviter, je sens que c’est le moment où jamais de penser pour les autres.

— Où avez-vous trouvé ce flingue ?

— … Pourquoi…?

— Répondez, et vite.

— C’est un vieux machin que j’ai piqué à l’armée… je m’en étais jamais servi… mais c’est pas moi !

— Fermez le café et jetez le flingue quelque part, un égout, je ne sais pas.

Encore sonné, il me regarde, perdu. Je hurle pour le faire bouger, il disparaît.

Le couple, dans la salle, n’a pas relâché son étreinte. Je fonce à leur table.

— Vous deux, vous avez vu quelque chose ?

L’homme ne sait pas quoi répondre. Je m’énerve.

— C’est clair, ici, personne n’est coupable, personne n’est innocent, si vous parlez de cette scène, le patron va en taule, les deux gosses vont en taule parce qu’ils vont pas être bien durs à pister, ces petits cons, et tout le monde aura les pires emmerdes. Alors ?

Mon débit frénétique leur fait peur.

— Alors ?!

— Je ne sais pas… Je…

La femme sort des bras de son mari, elle semble reprendre le dessus plus vite. Je ne sais pas pourquoi, mais elle dit ce que je voulais entendre.

— On… On n’a rien vu.

— Non, vous étiez à une table du fond, vous avez entendu un coup de feu et personne n’a vu les gosses. C’est bien ça ?

— Heu… oui, un coup de feu, on n’a pas vu celui qui a tiré.

Je soupire un grand coup. La jeune fille hurle toujours et se tient le ventre, contre le comptoir. Je me penche sur elle. Je fais sûrement une connerie. Tout va trop vite. Je veux la prendre dans mes bras, elle s’y précipite comme si j’étais son père.

— Tu étais au sous-sol, tu téléphonais, hein ?

Elle pleure et me serre fort. Son étreinte me donne du courage.

— Fais-moi un signe de la tête. Tu me fais confiance ? T’étais en bas ?

Son front vient tapoter plusieurs fois mon épaule. Je la relève et l’installe sur une chaise.

Au poivrot, maintenant. Il est toujours allongé à terre. Il a une poignée de billets en main. Je comprends tout à coup son acrobatie absurde de tout à l’heure, mais j’ai peine à y croire. Pendant la bagarre, cet ivrogne cherchait tout simplement à atteindre le tiroir-caisse. En d’autres circonstances, ça me ferait tordre de rire. Je le secoue par les revers.

— T’as rien vu, toi, hein ? Tu piquais dans la caisse, complètement rond, donc t’as rien vu. C’est mieux pour tout le monde, non ?

Il acquiesce tout de suite. Il vient de dessaouler d’un coup et j’ai même l’impression qu’il est plus lucide que moi.

Le patron revient, tout le monde est là et je crie à la cantonade.

— Un type d’une trentaine d’années est entré, il portait un manteau de couleur sombre, tout s’est passé trop vite, on n’a pas eu le temps de voir, il a tiré sur le jeune type et s’est enfui.

Silence.

Je suis en train de faire une connerie.

Ils ont tous hoché la tête.

Je dis au patron d’appeler la police. Maintenant, c’est sûr, je viens de faire une connerie. Pourquoi me suis-je mêlé à toute cette histoire de con…

Je m’assois à terre en fermant les yeux.

Quand ils sont arrivés, j’ai eu peur. Chacun de nous avait une bonne raison de flancher, de ne pas jouer ce jeu absurde.

Et pourtant.

Pourtant, j’ai assisté à quelque chose qu’on ne voit jamais. J’ai vécu un moment unique. Incroyable. Contre toute attente, ils ont tous dit exactement la même chose, d’un bloc, d’une seule voix. Ils n’ont pas hésité une seconde. Les flics n’ont pas bronché devant une telle unanimité. Le petit théâtre vient de me donner une leçon. Des gens qui ne se connaissaient pas. Sans le moindre intérêt commun. Je ne comprends plus rien.

Deux ambulanciers ramassent le corps. Un inspecteur note le signalement du meurtrier, il dit au patron de passer demain au commissariat. Routine. Affaire à peine ouverte. Il semble qu’elle soit déjà classée. Une heure qu’ils sont là, à poser des questions.

— Bon ben… je crois que c’est tout, fait l’inspecteur en avançant mollement vers la sortie. Comme nous tous, il a envie de rentrer se coucher.

À ce moment précis, une voix monocorde l’interpelle sans hausser le ton.

— Et moi, on ne me demande pas ce que j’ai vu ?

Max.

Le flic se retourne.

— On ne vous a pas interrogé ?

— Non.

Qu’est-ce qu’il veut ? Moi aussi, je l’avais oublié. Pas une seconde je n’ai pensé à lui.

— Je vais aller vite, on vient de vous jouer une mascarade, il s’est produit une altercation avec deux jeunes gens de dix-sept ans au plus, le patron a tiré, ils se sont enfuis, cet homme était éméché, il a essayé de voler dans la caisse, ce couple et cette fille viennent de faire un faux témoignage, et celui-là a inventé une histoire abracadabrante pour mettre d’accord tout le monde. Et, qui sait pourquoi, tout le monde a suivi.

Le flic écarquille les yeux. Les hommes, les femmes, consternés, se prennent la tête dans les mains. Et moi…

Moi, je nous revois, tous les deux, vingt-cinq ans plus tôt, en train d’imaginer l’avenir du monde.

Maximilien me regarde fixement.

Pas une lueur de gêne ou de culpabilité. Je sais qu’à cette seconde précise, il est en accord avec lui-même.

— Vous le saviez, Georges. On ne peut pas me demander une telle chose.

Des mots me reviennent en mémoire. Vérité. Histoire. Éthique. Compromis.

Je ressens un soudain apaisement.

Max ne m’a pas trahi.

Il vient seulement de me lâcher.

Les flics m’emmènent dans leur voiture. Avant de monter, je me retourne une dernière fois vers lui. Je crie sans violence.

— Tu me suivras, Maximilien. Tu me suivras…

La portière claque comme un couperet.

Deux héros et l’infini

Les sta… tistiques nous disent que six Français sur dix n’utilisent que 1 500 mots d’usage courant…

— Et alors ?

— Et alors ça veut dire quoi, sta… tistiques ? hein, Biquet ?

— M’appelle pas Biquet. D’abord, lâche ce journal, ça va te donner mal à la tête. Et ça fait dix fois que je te dis de cabosser les boîtes de bière vides pour qu’on voie la différence avec les pleines.

Qu’est-ce que j’avais pas dit là… Il s’est redressé de la banquette arrière et a attrapé sa Heineken à pleine main en la pressant à mort de ses gros doigts poilus pour la transformer en lombric vert et tranchant. Qu’il a jeté dans cette mer de sable qui crissait sous nos roues. Je n’aurais jamais dû laisser traîner ce journal sur le siège. La Feuille de Villeurbanne. Avec Grober, on ne sait jamais d’où le danger peut surgir. La dernière fois, c’est quand je l’ai laissé seul avec des oursins.

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