Tonino Benacquista - Quelqu'un d'autre
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- Название:Quelqu'un d'autre
- Автор:
- Издательство:Éditions Gallimard
- Жанр:
- Год:2003
- Город:Paris
- ISBN:978-2070301027
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
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Mais on ne devient pas quelqu'un d'autre impunément. On risque, pour le pire et le meilleur, de se trouver soi-même. Un chassé-croisé palpitant qui conjugue humour et suspense. Grand-Prix RTL—
2002
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Il regretta cette dernière phrase à peine l’eut-il prononcée. Il n’en fallut pas plus à Alissa :
— Vous ne trouvez pas qu’il y avait quelque chose de pénible dans cette réunion ? Ce côté règlement de comptes. J’aime beaucoup Bardane mais il fait parfois des affaires de principe sur des petits riens. Des affaires d’honneur, à l’ancienne.
Le vin courait déjà dans les veines de Nicolas, il se sentait confiant, prêt à toute licence.
— Bardane a fait le choix d’être arrogant, c’est celui des médiocres. Vouloir marquer son autorité face à ses subalternes, c’est avoir la servilité dans le sang. Je ne pense pas qu’il soit incompétent, s’il était juste un peu plus sûr de lui, il saurait diriger son équipe.
— Ça vous dirait de le remplacer ?
— …?
— …
— Ce n’est pas moi que vous voulez, c’est lui dont vous ne voulez plus.
— Le poste a besoin d’énergie.
— C’est une idée de Broaters ?
— Oui.
— Le problème, c’est que je ne suis pas ambitieux.
— Vous aimez le talbot 82.
— J’aime surtout ma tranquillité d’esprit, c’est d’ailleurs tout neuf.
Alissa se leva, pressée, plus rien ne la retenait à cette table. Nicolas lui promit de l’appeler avant la fin de la semaine pour donner sa réponse. Il commanda un plateau de fromage dans le seul but de terminer la bouteille à demi pleine. Pas question d’en laisser une goutte. Il vivait la plus délicate des ivresses et buvait, seul, sans avoir besoin de rien ; ce sentiment d’impunité, il en avait besoin depuis toujours. Pas de Mergault dans les parages, pas de collègues de cantine prêts à faire des réflexions imbéciles, il ne se sentait plus coupable. Les paroles de Loraine lui revinrent en mémoire : « Quoi que vous fassiez, soyez discret. Pas à cause d’un sentiment de honte, juste pour les priver de ce plaisir. » Cette simple phrase, alchimisée par la précieuse molécule, prenait une dimension inattendue. Des idées absconses lui traversèrent l’esprit et tout un bricolage mental se mit en marche. Inspiré, il quitta le restaurant, retrouva le Groupe, prit une boîte de Coca-Cola et une boîte de Heineken à la cafétéria, fit un détour par le bureau de José qui avait accès aux outils de l’atelier technique. Il emprunta un ciseau à métal fin et du papier abrasif en promettant de les rapporter avant la fin de la journée.
Une demi-heure plus tard, bien caché dans son bureau, Nicolas s’attaquait avec des gestes de chirurgien à la boîte de Coca vidée dans un lavabo. Il perça d’abord le fond avec la pointe du ciseau et découpa la base, puis la partie supérieure, en prenant soin de cisailler le métal le plus nettement possible. Pour finir, il fendit le cylindre à la verticale et l’ouvrit comme une coque. Malgré quelques bavures aux extrémités, il avait réussi à ne pas écailler la boîte. L’heure de vérité approchait, il en fut presque troublé — il n’avait rien fabriqué de ses mains depuis si longtemps ! Et ce truc-là était sûrement l’objet le plus sympathique qu’il eût jamais vu. Le cylindre ouvert, il y glissa la boîte de Heineken pleine, et quelque chose de miraculeux se produisit : la rouge robe du Coca vint s’envelopper tout naturellement autour de la verte Heineken. Il lui suffit d’une pression de la main pour refermer la coque et faire entièrement disparaître la boîte pleine sous la vide. Voilà, Nicolas Gredzinski venait d’inventer le leurre à bière. Pour fêter ça, il dégoupilla sa boîte de Coca, qui lui offrit, en récompense, la fraîche amertume du houblon.
Muriel entra dans son bureau :
— Vous avez de la chance de boire du vrai Coca, monsieur Gredzinski, moi je suis condamnée au Light, sinon ça me tombe directement sur les hanches.
Le monde restait à conquérir.
— Un pastis, double, avec beaucoup de glaçons.
À l’approche de l’été, c’était un breuvage autorisé, Nicolas n’était pas le seul à en prendre, José en était à sa deuxième mauresque. Marcheschi et Arnaud s’en tenaient à leur bière quotidienne, Régine et Cendrine au kir.
— Qu’est-ce que vous faites, ce week-end ? demanda Régine.
— Tu penses déjà au week-end ?
— Toujours, c’est ce qui me fait tenir le reste de la semaine.
— Samedi je pars à la campagne avec les petits, dit Arnaud.
— Et toi, Nicolas ?
— Compte tenu de cette semaine bizarre, je ne fais pas de projets.
— Et toi, Cendrine ?
— Moi, je vais à la foire du Trône avec mon amoureux.
— J’irais bien avec vous, dit Régine.
Nicolas les écoutait en laissant monter une sève chaude dans ses artères et envahir les parois de son cortex. Son ivresse demandait à être réveillée dans la douceur et la volupté.
— Ce week-end, repos, dit José. Je vais louer cinq cassettes au vidéoclub, rien que des choses très dépaysantes, le tout entrecoupé de courtes siestes jusqu’au dimanche soir. Quand j’ai du sommeil à récupérer, c’est efficace.
Du sommeil ? À quoi bon dormir, se demandait Nicolas. Loraine dormait-elle jamais ? Cette nuit, elle avait pris congé à la fermeture du bar sans lui proposer une suite. Nicolas voyait trouble et butait sur la moitié des mots ; quelle suite pouvait-on imaginer avec un type dans cet état ? Il retrouva le numéro de téléphone portable qu’elle avait glissé elle-même dans la pochette de sa veste juste avant de l’installer dans un taxi.
— Et vous, monsieur Marcheschi, ce week-end ?
Il était le seul qu’on ne tutoyait pas, qu’on n’appelait jamais par son prénom ; sans le vouloir vraiment, il savait créer une distance. L’idée qu’un Marcheschi puisse croiser Loraine, boire sans vaciller et terminer la nuit dans ses bras, agaçait Nicolas. Tout Marcheschi l’exaspérait. Il voyait en lui une mécanique que rien n’enrayait ; il ne se noyait pas dans un verre d’eau, rien n’entamait sa bonne humeur, sa force d’entreprendre lui servait d’armure, le protégeait contre le doute et tous les petits deuils ridicules. Nicolas n’en démordait pas : si Marcheschi fréquentait le club du Nemrod, c’était dans l’unique but de s’offrir un public conquis, de vaincre sans gloire, et de se faire admirer à bon compte.
— Eh bien, moi, ce week-end, je vais profiter de mon plafond…
Il laissa sa phrase en suspens, un sourire aux lèvres, en attendant que l’un d’eux lui en demande plus. Cendrine se dévoua. Nicolas la traita mentalement de gourde.
— Qu’est-ce qu’il a, votre plafond ?
— Pour comprendre, il faudrait que je vous raconte mon dernier week-end. Je vous ai déjà parlé de ma petite bicoque dans l’Eure ? Figurez-vous que samedi, à 8 heures du matin, je me suis attaqué, seul, à des poutres laissées à l’abandon depuis trente ans. Corrosions diverses, insectes, graisse, pourriture, on ne peut pas imaginer toutes les avanies qui menacent le bois. Ça faisait des mois qu’un ami architecte me conseillait de les traiter au plus vite si je ne voulais pas que le toit s’écrase d’un coup sur ma tête. Mais, vous savez ce que c’est, les semaines passent et je repousse la corvée au week-end suivant, puis au suivant, et tout ça prend une ampleur qui me dépasse. Je n’osais même plus proposer à mes conquêtes un petit week-end à la campagne de peur que ça ne tourne au fait divers ! Samedi dernier, donc, je prends mon courage à deux mains et m’attaque à ce chantier, seul je le répète, pour en finir une bonne fois pour toutes. Si vous aviez vu l’accoutrement ! Une combinaison kaki maculée de peinture, un bandana noué sur le crâne, un autre foulard pour me couvrir le nez et la bouche, comme un casseur de banque. Une brosse, une râpe et du papier de verre en main, je grimpe sur l’escabeau, et la suite est tragique. Ça vit, une poutre, c’est plein de mystère, ça se donne parfois mais ça résiste aussi. J’ai commencé ce grattage infernal avec une patience d’ange, et la première heure a sans doute été la plus pénible. Dès le premier coup de brosse, la poussière vous tombe directement dans les yeux, et ça, on ne peut rien y faire. Rien ! On essaie tout un tas de solutions, même les lunettes faites pour ça sont vites recouvertes, on doit les nettoyer toutes les deux minutes, sans parler de la sueur qui coule sur l’arête du nez. Quand je viens à bout d’une première moitié, il est déjà midi. Trois mètres en quatre heures… On se dit que le monde est une plaie, on maudit les bricoleurs, mais on continue. Petit à petit, tout ça prend des allures de défi, un défi à soi-même, et c’est comme ça qu’il faut le voir si on veut trouver la force. En milieu d’après-midi, les bras vous lâchent, l’odeur vous envahit le nez à mesure que la poussière perce le masque, vous éternuez toutes les dix secondes avec une régularité de métronome. Le travail avance, lentement, mais on ne s’en rend plus compte, la nuque va exploser sous la torsion, c’est la position la plus débile, la plus absurde que le corps ait à subir. Vos épaules ne sont plus qu’une longue barre de douleur, tous les maux s’enchaînent et se mélangent pour vous faire rendre grâce, la volonté vacille, on est prêt à faire un feu de joie de cette putain de baraque pour que le voisinage en profite à des lieues à la ronde. À la nuit tombée, je me suis endormi là, par terre, tout habillé, ivre de douleur, cassé, gémissant, et seul comme je ne l’ai jamais été. Le lendemain, le cauchemar reprend, intact, mais cette fois, on n’est plus porté par l’insouciance de l’innocent, on sait qu’il faudra en chier dès les premières minutes, mais on y retourne, parce que baisser les bras maintenant — c’est le cas de le dire — ce serait comme si l’effort fourni n’avait servi à rien. Quand le spectre de l’abandon réapparaît, quand les éléments se sont ligués contre vous pour vous faire fléchir, quand les yeux vous brûlent, quand votre bouche est empoisonnée, quand votre détermination n’est plus qu’une flaque de boue à vos pieds, le miracle arrive enfin : vous venez de finir le dernier quart de la dernière poutre. Il ne s’agit pas, à ce stade, de crier victoire, le calvaire est loin d’être terminé. Il faut remonter le Golgotha pour repeindre avec du vernis tout ce qui a été gratté et lissé. Et là, d’autres petits plaisirs vous attendent : l’asphyxie, le mal de tête, les yeux brûlés, les larmes, et toujours cette même position, arc-boutée, maudite, qui vous casse les reins à tel point qu’on craint de ne plus jamais retrouver la station verticale. Bref, nous sommes lundi, 2 heures du matin, et cette fois, tout est terminé. Je suis pris d’un rire nerveux et reste allongé par terre pendant une bonne heure, le temps de détendre le corps. Je reprends la voiture pour rentrer sur Paris. Le lendemain matin je suis au bureau, frais et propre, souffrant le martyre, mais ça ne m’a pas empêché de décrocher le contrat Solemax avant la fin de la journée, et de prendre l’apéritif avec vous, ici même.
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