Tonino Benacquista - Quelqu'un d'autre

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Qui n'a jamais eu envie de devenir « quelqu'un d'autre » ? Celui que l'on a toujours voulu être ? Celui qui n'aurait pas abandonné, en cours de route, ses rêves et ses désirs ? Un soir, dans un bar, deux inconnus se lancent un pari. Ils se donnent trois ans, pas un jour de plus, pour devenir cet « autre ».
Mais on ne devient pas quelqu'un d'autre impunément. On risque, pour le pire et le meilleur, de se trouver soi-même. Un chassé-croisé palpitant qui conjugue humour et suspense. Grand-Prix RTL—
2002

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— Cognac.

— Un grand ou un petit ?

— Grand.

Pourquoi Jacot faisait-il appel à lui plutôt qu’à un proche dans un moment si grave ? On ne parle pas de son cancer au premier venu, on n’appelle pas au secours un type qui n’inspire pas une confiance absolue. Les malades ont un sixième sens pour détecter la bonne oreille. Pourquoi moi, nom de Dieu !

Le goût du café réveilla ses papilles et appela celui du cognac qu’il ne connaissait pas. Il trouva la forme du verre agréable et le fit tourner dans sa paume comme il l’avait vu faire, sans quitter des yeux la houle ambrée.

Jacot l’accueillit dans un grand désordre, s’en excusa sans le penser vraiment et lui demanda s’il voulait boire quelque chose en espérant un non. Nicolas découvrait les lieux, un repaire de vieux garçon où s’entassaient des dossiers que Jacot ne consultait plus.

— Jusqu’à maintenant je répondais bien aux traitements.

— …

— On va me faire des transfusions de plaquettes.

— Qu’est-ce que dit le toubib ?

— Il dit que le mental va faire une bonne partie de la différence.

— Et pourquoi n’aurait-il pas raison ?

— Parce que, quand on a ce que j’ai, on sait .

Ce que Nicolas redoutait n’arriva pas, mais bel et bien l’inverse.

La chaleur diffuse du cognac l’apaisa au moment le plus inattendu. Débarrassé de ses appréhensions, il parvint à se consacrer entièrement à la parole de l’autre. Le message lui parvenait, clair, intact. Il entendait chaque mot, mais aussi le rythme des phrases, le ton, et surtout, les ponctuations, virgules, suspensions, points, sans parler des pauses, silences et soupirs qui en disaient bien plus long que le reste. Aucune envie de fuir.

Il pouvait enfin écouter quelqu’un. Jusqu’au bout. On ne lui en demandait pas plus.

*

Nicolas était de retour dans le Groupe sur les coups de midi et demi, habité par ce qui venait de se passer. À la question pourquoi moi ? il avait une réponse : un proche n’aurait pas fait l’affaire.

Jacot avait choisi Nicolas pour annoncer qu’il ne livrerait plus bataille. Il n’opposerait désormais aucune résistance à la mort si elle décidait de venir le chercher, même si elle arrivait en avance au rendez-vous. Pour la première fois, Jacot en avait parlé comme si elle allait de soi et avait convoqué quelqu’un d’urgence pour annoncer officiellement sa reddition. À aucun moment, Nicolas n’avait cherché à le contredire de peur de se condamner à patauger dans une leçon d’espoir qui n’aurait fait que confirmer le drame. Il était désormais le dépositaire de sa résignation, d’une détresse qui, tout à coup, venait rivaliser avec sa bonne vieille inquiétude et la mettait en perspective. Épuisé, en descente d’alcool, il pensait avoir mérité deux heures de solitude absolue dans son bureau.

— Alissa était déjà partie quand j’ai voulu annuler, impossible de la joindre sur son portable.

— Qu’est-ce qu’on fait ? demanda-t-il en étouffant un bâillement.

— Elle doit vous attendre au restaurant, elle a réservé pour 13 heures. Si vous partez tout de suite vous avez une chance de ne pas la faire attendre.

Il traversa à nouveau le hall en direction de l’esplanade, hanté par le regard de Jacot. Depuis quelques heures, Nicolas Gredzinski n’était plus immortel. Il se demanda tout à coup si son angoisse de toujours était une peur irrépressible de la mort ou, au contraire, une façon tordue de l’oublier.

— La table de Mme… Je ne connais pas son nom… L’assistante de Christian Broaters.

— Si vous voulez me suivre.

Elle était là, fraîche, un sourire explosif, des yeux en amande, les cheveux presque rasés. Longue, fine, bronzée cuivre ; une allumette.

— Je suis contente que vous ayez pu vous libérer.

— J’aime bien les invitations au débotté. Ça change de la cantine.

— Je n’ai jamais le temps d’y aller, trop de rendez-vous à l’extérieur. On va commander tout de suite, je n’ai qu’une heure.

Elle fit signe au serveur, commanda une grillade sans sauce, Nicolas eut juste le temps de repérer un pavé de morue fraîche aux cèpes.

— Qu’est-ce que vous voulez boire ?

— Du vin rouge, même avec le poisson, dit-il comme une évidence.

Il était censé choisir la bouteille mais elle le fit spontanément, ce qui l’arrangea : il n’y connaissait rien en vin, et il allait savoir ce qu’il valait aux yeux de la direction.

— Talbot 82.

Elle rendit la carte au sommelier puis, sans transition, se lança dans une diatribe sur le manque de communication dans le secteur de la communication ; Nicolas sourit pour lui faire plaisir et laissa sa voix se fondre dans le léger brouhaha ambiant sans se soucier du message, vague préambule qui annonçait une suite plus aiguë. La précieuse bouteille en main, le sommelier réapparut, procéda au cérémonial d’usage et versa quelques gouttes dans le verre d’Alissa qui sut parfaitement ignorer sa présence tout en portant le verre à ses lèvres. Là encore Nicolas la regarda faire avec un certain détachement ; la dernière fois qu’il avait goûté un vin devant une femme, c’est elle qui lui avait fait remarquer qu’il était bouchonné.

— Il est bon, s’interrompit-elle un instant, avant de reprendre son exposé sur les difficultés du service artistique.

Il porta le verre à ses lèvres, prit une gorgée de château-talbot 82 et le garda un instant en bouche avant de l’avaler.

— Dites, Nicolas, je peux vous appeler Nicolas ?

— … Pardon ?

— Je vous demandais si je pouvais vous appeler Nicolas.

— Vous avez dit que ce vin était bon ?

— Il y a un problème…? dit-elle, inquiète, en le goûtant à nouveau.

Il prit une autre gorgée, puis une autre, tenta de les retenir un instant mais les laissa fuir dans sa gorge et termina le verre. Il ne connaissait rien au vin, à son parcours en bouche. Il n’aurait pas différencié une cuisse d’une robe, il aurait mis du fruité dans le tanin et du cépage dans le millésime. Et pourtant, il n’avait aucun doute sur l’exception de cet instant-là. Il ferma les yeux et les rouvrit sur son verre à nouveau plein, comme par miracle.

— Un plat de spaghettis au basilic un soir d’été après la piscine, c’est bon. Une serviette chaude sur les joues après le rasage, c’est bon. Un passing-shot gagnant sur une balle de break, c’est bon. Avec le vin que vous avez choisi, nous ne sommes plus dans cette catégorie, nous sommes dans le merveilleux. C’est comme un conte de fées avec un château, une princesse et un dragon, il y a tout ça dans ce verre. Le pire c’est que je ne sais même pas si ça me fait réellement plaisir. Au contraire, si je devais décrire ce que je ressens à cet instant précis, après avoir bu de ce vin, ce serait quelque chose comme de la tristesse.

— …?

— On a envie de verser les larmes de la mariée quand la noce est à son comble. Trop de liesse, ça embue les yeux. Triste aussi parce qu’il m’a fallu quarante ans avant de vivre ça, triste parce que aucune bouteille de cette catégorie-là n’a jamais croisé mon chemin, triste quand j’imagine ceux qui en boivent tous les jours sans savoir ce qu’ils ont entre les mains. Triste, enfin, parce que je vais vivre désormais en sachant que ça existe et qu’il faudra faire avec, c’est-à-dire sans.

— …

— Pour reprendre ce que vous disiez sur le service artistique, s’il y a des problèmes, l’argent ne résoudra rien. Engagez un type qui sache parler à un imprimeur, qui sache comment marche une rotative, vous ferez déjà beaucoup d’économies. Vous avez des gens pour faire, trouvez ceux qui savent faire faire.

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