Tonino Benacquista - Quelqu'un d'autre

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Quelqu'un d'autre: краткое содержание, описание и аннотация

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Qui n'a jamais eu envie de devenir « quelqu'un d'autre » ? Celui que l'on a toujours voulu être ? Celui qui n'aurait pas abandonné, en cours de route, ses rêves et ses désirs ? Un soir, dans un bar, deux inconnus se lancent un pari. Ils se donnent trois ans, pas un jour de plus, pour devenir cet « autre ».
Mais on ne devient pas quelqu'un d'autre impunément. On risque, pour le pire et le meilleur, de se trouver soi-même. Un chassé-croisé palpitant qui conjugue humour et suspense. Grand-Prix RTL—
2002

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— J’ai trouvé un jeune qui veut commencer le métier. Brigitte a fait les comptes, j’ai de l’argent de côté, ne t’inquiète pas.

— Je ne m’inquiète pas… Tout ça est tellement…

— Rendors-toi, on en parle demain.

Elle se tourna de côté, cessa d’y penser pour se laisser happer par le sommeil.

Blin se demanda si Lemarrecq dormait auprès de sa femme en rêvant aux mystères de l’Asie.

Et si le jeune Thomas se sentait protégé ou terrifié par la nuit qui s’écoulait.

Rodier, qui l’attendait le lendemain à 8 heures, avait cru bon de préciser que la journée serait peut-être un peu mouvementée.

NICOLAS GREDZINSKI

Si encore il avait couché avec elle.

De la nuit dernière il ne lui restait rien, sinon des flots de paroles dont les ressacs se brisaient dans son crâne. L’ivresse générait beaucoup de bruit, peut-être un peu de fureur, rarement des souvenirs. Plus que la frustration de n’avoir pas tenu le corps de Loraine entre ses bras, il s’en voulait de lui avoir proposé de finir la nuit ensemble. La molécule d’alcool éthylique avait agi directement sur son sens du ridicule et fissuré en quelques minutes le rempart qu’il avait passé des années entières à se fabriquer à grands coups d’humiliations enfantines et de maladresses adolescentes. Il l’avait bâti à l’ancienne, façonné avec patience, grâce aux femmes, et surtout contre elles. Sa conscience très aiguë du ridicule lui avait sans doute fait rater de délicieux moments mais l’avait aussi protégé de déroutes annoncées. Tout s’était effondré d’un coup à cause d’une simple phrase qui indiquait la direction d’un lit. Il avait beau se persuader que le refus de Loraine était un « peut-être » qui promettait d’autres lendemains, il était bel et bien tombé, comme un jeune sot, dans le plus vieux piège du monde. Qu’il est affreux de rajeunir de cette manière . Ce fut sa première pensée consciente dès la sonnerie du réveil, soit deux heures après s’être endormi comme une masse, tout habillé, et seul. Pourquoi personne ne l’avait-il jeté hors de ce bar ? Il se croyait protégé par des lois, la fameuse répression de l’ivresse publique, eh bien non, on l’avait laissé boire, et parler, et boire encore, jusqu’à se retrouver au petit matin avec tout juste la force de lever le bras pour arrêter un taxi, savoir à peine donner son adresse, composer son digicode comme s’il apprenait à compter et, pour conclure, renverser le lampadaire de l’entrée : nom de Dieu, qu’est-ce qu’il foutait, aussi, sur le chemin de la chambre ! De cette bourrasque de paroles qui lui tournait encore en tête, un seul mot, de trois lettres, restait gravé pour de bon : Loraine avait dit non . Un non élégant mais qui voulait dire non , simplement non . Il se demandait même si, dans le feu de la conversation, elle n’avait pas eu un geste de recul quand il s’était penché pour lui dire quelque chose à l’oreille. Si complicité il y avait eue, il l’avait fait voler en éclats par cette attaque frontale qui avait pour seule vertu de n’avoir pas pris des airs de sous-entendu. Quoi de plus pathétique qu’un type soûl qui propose la bagatelle à une créature ? Le même type le lendemain matin.

En cherchant à tâtons une chemise propre, il fut tenté de se recoucher et de plaquer là le Groupe contre un peu de sommeil et d’oubli. Ne plus penser à rien, mépriser le courage, oublier le remords, rester dans la pénombre, s’ensevelir sous la ouate, partir pour des territoires inconnus, et revenir, guéri. Et si ça ne suffisait pas, dormir du dernier sommeil et se débarrasser à tout jamais de ce petit animal qui lui mordillait l’intérieur depuis la naissance.

Pas question d’avoir recours à la bière ; le café et l’aspirine suffiraient, comme pour les autres, ceux qui vivent la gueule de bois comme le revers d’une médaille, le juste prix à payer quand on a joui d’une gaieté sans objet. Pourquoi y couperait-il ? Il n’avait qu’à se féliciter de cette douleur, elle lui rappelait ce qu’il était, un quadragénaire qui rêvait au-dessus de ses moyens et qui plus jamais ne serait capable de réparer sa force de travail en deux courtes heures. Il avait besoin de se retrouver seul pour comprendre cette nostalgie de celui qu’il était hier soir. D’où sortait ce type qui faisait le joli cœur avec une inconnue en buvant comme un hussard, la paupière grande ouverte et le geste martial ? Où était-il passé ce salaud qui avait bien ri sur son compte ? Ce matin, Nicolas payait la note de cet autre, et c’était bien le comble puisqu’il n’existait pas plus que cette femme qui traînait dans les bars et parlait de la Renaissance comme si elle en venait.

Il avait encore dans le creux de l’oreille le prêche de Loraine sur la beauté qui les entourait — il suffisait de savoir regarder — et la beauté avait fini par apparaître ; la couleur du bourbon dans les verres à bourbon, les gestes des amoureux alentour, les photos en noir et blanc d’une scène de music-hall, les oiseaux de nuit sur les tabourets de bar, et surtout elle, Loraine, qui éclipsait à cette seconde-là toutes les autres.

Durant le chemin de croix qui le menait de son lit au bureau, seule la laideur lui apparaissait. Le monde était bel et bien cette triste chose bâtie par ses ancêtres et par lui, tous persuadés de bien faire, chacun dans sa seule et unique logique. Nicolas sortit de l’ascenseur, prêt à claquer la porte de son bureau pour se faire entendre de loin. Qu’on lui foute la paix, c’est tout ce qu’il demandait. Muriel l’arrêta en chemin et décolla un Post-it de son standard :

— Alissa aimerait savoir si elle peut déjeuner avec vous aujourd’hui, elle s’excuse de vous prévenir au dernier moment.

— Qui ?

— Alissa, la secrétaire de M. Broaters.

— Qu’est-ce qu’elle me veut ?

— Elle n’en a pas parlé.

— Elle m’invite où ?

— Aux Trois Couronnes.

C’était là que se discutaient les enjeux au sommet, là où Marcheschi parvenait à convaincre.

— Dites-lui que c’est d’accord.

— Il y a aussi un monsieur… Jeannot, je crois… qui a appelé ce matin.

— Jacot ?

— Je n’ai pas bien entendu son nom. À dire vrai, ça n’avait pas l’air d’aller très fort.

Jacot décrocha tout de suite au son de la voix de Nicolas sur son répondeur. Il sortait de Cochin, la cure de chimiothérapie qui devait avoir lieu dans un mois était avancée à la semaine prochaine, et ce n’était qu’un début. Nicolas ne comprit pas grand-chose, sinon l’urgence.

— Muriel, décommandez le déjeuner avec Alissa, dit-il en s’engouffrant dans l’ascenseur.

— … Mais, je viens de confirmer !

Tant pis. Il trépigna pendant la descente, traversa le hall à la hâte, puis la passerelle jusqu’à la station de taxis. Arrivé devant chez Jacot, il hésita un instant et demanda au chauffeur de le laisser au premier café. Il n’avait jamais approché la maladie, la vraie, il était de ceux qui tremblent à la moindre aspérité sur sa peau et s’imaginait finir sa vie dans un sanatorium au premier éternuement.

— Qu’est-ce que je vous sers ?

La question en appelait d’autres. Nicolas avait-il la naïveté de penser qu’il lui suffisait d’avaler n’importe quoi d’un peu fort pour voir s’opérer des miracles ? Savoir parler aux femmes, combattre les fâcheux, réconforter les malades ? Était-il doté d’un pouvoir de transcendance dont le seul déclencheur était la goutte d’alcool ?

— Qu’est-ce qu’on peut boire d’un peu raide, à cette heure-ci ?

— Essayez le café calva, ou le cognac.

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