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Jean-Marie Le Clézio: La ronde et autres faits divers

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Jean-Marie Le Clézio La ronde et autres faits divers

La ronde et autres faits divers: краткое содержание, описание и аннотация

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Onze « faits divers », d'une banalité tout apparente. Qu'il s'agisse d'un groupe d'ouvriers misérables passant en fraude la frontière italienne, de deux jeunes filles fugueuses, d'un enfant voleur, d'une femme accouchant seule sur la moquette d'un mobile home, surveillée par son chien-loup au regard de braise, qu'il s'agisse de la fillette broyée par un camion, ou de la fillette violée dans une cave de H.L.M., l'auteur impose aux faits une étrangeté bouleversante. L'incident s'annule au profit du dénominateur commun de toute souffrance humaine qu'articulent l'horreur de la solitude, la répression, l'injustice et, quoi qu'il arrive, le fol et vain espoir de rencontrer, dans l'amour et dans la liberté, une merveilleuse douceur.

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Quand l’aube se rompt, avant même qu’il fasse jour, David s’éveille. Le froid de la nuit l’a endolori, et aussi le dur plancher de la plate-forme du camion. Le vent fait claquer la bâche, l’écartant et la rabattant en laissant passer l’air froid et humide, et le gris de l’aube.

David descend du camion, il marche à travers le parking. La grand-route est déserte, encore éclairée par les flaques jaunes des lampadaires. Mais David aime bien cette heure, si tôt que tous les habitants de la ville semblent avoir fui loin dans les collines. Peut-être qu’ils ne reviendront jamais, eux non plus ?

Sans se presser, il traverse la route et longe le quai. En bas le rio sec est vaste et silencieux. Le lit de galets s’étend à perte de vue en amont et en aval. Au centre, le mince filet d’eau coule inlassablement, encore sombre, couleur de nuit. David descend la rampe d’accès au fleuve, il marche sur les galets. Il a l’impression que le bruit de ses pas doit réveiller des animaux endormis, de grosses mouches plates, des taons, des rats. Quand il arrive près de l’eau, il s’assoit sur ses talons, il regarde le courant qui passe avec force, lançant ses tourbillons, creusant ses remous.

Peu à peu, la lumière augmente, les galets gris commencent à briller, l’eau devient plus légère, transparente. Il y a une sorte de brume qui monte du lit du fleuve, de sorte qu’à présent David ne voit plus les berges, ni les lampadaires, ni les laides maisons aux fenêtres fermées. Il frissonne, et du bout de la main il touche l’eau, la prend dans ses doigts. Il ne sait pourquoi, il pense tout d’un coup à sa mère qui doit l’attendre dans l’appartement obscur, assise sur une chaise devant la porte. Il voulait revenir avec son frère Édouard, maintenant il sait que c’est pour cela qu’il est parti, et il sait aussi qu’il ne le trouvera pas. Il n’avait pas voulu y penser pour ne pas attirer le mauvais sort, mais il croyait que le hasard le guiderait à travers toutes ces rues, ces boulevards, au milieu de tous ces gens qui savent où ils vont, vers l’endroit qu’il ne savait pas. Il n’a rien trouvé, le hasard n’existe pas. Même s’il cherchait cent ans, il ne pourrait pas le trouver. Il sait cela à présent, sans désespoir, mais comme si quelque chose avait changé au fond de lui, et qu’il ne serait plus jamais le même.

Alors il regarde la lumière venir peu à peu sur le lit du fleuve. Le ciel est pur et froid, la lumière est froide aussi, mais elle fait du bien à David, elle lui donne de la force. La brume de l’aube a disparu. Maintenant on voit à nouveau les immeubles géants, de chaque côté du fleuve. Le soleil éclaire en blanc leurs façades à l’est, fait briller les grandes vitres derrière lesquelles il n’y a personne.

Quand il a faim, David retourne vers le Super. Il n’y a encore presque personne à cette heure, et la musique nasillarde des haut-parleurs semble résonner à l’intérieur d’une immense grotte vide. À l’intérieur du magasin, la lumière des barres de néon est dure et fixe, elle fait briller les choses et les couleurs. David ne se cache plus. Il n’y a pas de familles, ni d’enfants auxquels il puisse se mêler. Il y a seulement des gens affairés, des vendeurs en blouse blanche, les caissières derrière leurs caisses. David mange des fruits, debout devant l’étalage, une pomme jaune, une banane, du raisin noir. Personne ne fait attention à lui. Il se sent tout petit, presque invisible. Seulement à un moment, une jeune fille qui porte la blouse blanche du magasin le regarde manger, et elle a un drôle de sourire sur son visage, comme si elle le reconnaissait. Mais elle continue à ranger les rayons de nourriture, sans rien dire.

C’est en sortant du Super que David a eu envie de prendre de l’argent. C’est venu comme cela, tout d’un coup, peut-être à cause des longues heures passées à attendre, peut-être à cause de la nuit, ou de la solitude sur les galets du rio sec. Soudain, David a compris pourquoi son frère Édouard ne revenait pas, pourquoi on ne pouvait pas le trouver. C’est devant le magasin de chaussures que cela s’est passé. David s’est souvenu du jour où avec sa mère, il est allé au commissariat de police, et ils ont attendu longtemps, longtemps, avant d’entrer dans le bureau de l’inspecteur. Sa mère ne disait rien, mais l’homme posait des questions avec sa voix douce, et de temps en temps il regardait David dans les yeux, et David s’efforçait de soutenir son regard avec le cœur battant la chamade. Peut-être sa mère savait quelque chose, quelque chose de terrible qu’elle ne voulait pas dire, quelque chose qui était arrivé à son frère Édouard. Elle était si pâle, et muette, et le regard de l’homme assis derrière le bureau de métal était brillant comme du jais, et il essayait de savoir, il posait ses questions avec sa voix douce.

C’est pour cela que David s’est arrêté maintenant devant le grand magasin de chaussures, où il y a cette lumière blanche qui brille sur les dalles de plastique rouge. Il fait cela presque machinalement, comme s’il refaisait les gestes que quelqu’un d’autre aurait faits avant lui. Lentement, il longe les allées qui vont vers le bout du magasin. Il passe devant les rangées de chaussures sans les voir, mais il sent l’odeur âcre du cuir et du plastique. Les dalles rouges font une lumière enivrante, la musique douce qui descend du plafond l’écœure un peu. Il n’y a personne dans le grand magasin. Les employées sont debout près de la porte, elles parlent, sans regarder le petit garçon qui se dirige vers le fond du magasin.

La musique douce fait des bruits de voix qui recouvrent tout, des :

Ah ouh, ahwa, wahahou…

comme des cris d’oiseaux dans la forêt. Mais David ne fait pas attention à ce qu’ils disent, il avance, en retenant son souffle, vers le bout du magasin, là où il y a la caisse. Personne ne le voit, personne ne pense à lui. Il marche sans faire de bruit entre les rayons de chaussures, bottes, tennis, bottines d’enfant, il avance vers la caisse en tenant serrée dans sa main gauche la pierre ronde qu’il a ramassée sur la plage du fleuve, hier soir. Son cœur bat très fort dans sa poitrine, si fort qu’il lui semble que les coups doivent résonner dans tout le magasin. La lumière des barres de néon est aveuglante, les miroirs sur les murs et sur les piliers renvoient des éclairs fixes. Le sol de plastique rouge est immense et désert, les pieds de David glissent dessus comme sur de la glace. Il pense aux gardiens qui tournent dans les magasins, et sur les parkings, dans leurs autos grises, il pense aux gens méchants qui guettent, avec leurs yeux brillants et féroces. Son cœur bat, bat, et la sueur mouille son front, les paumes de ses mains. Là-bas, au bout du magasin, il la voit bien, énorme et éclairée par ses lampes, la caisse est immobile, et il avance vers elle, vers l’endroit où il va enfin pouvoir savoir, rencontrer enfin son frère Édouard, l’endroit brûlant où est caché le message secret. Maintenant, il le comprend, il le sait bien, c’est pour cela qu’il est parti de l’appartement hier matin, avec la clé attachée autour de son cou : pour arriver jusqu’ici, à l’endroit où il va pouvoir commencer à retrouver son frère. Il avance vers la caisse comme si elle le cachait vraiment, et qu’en approchant il allait voir apparaître sa silhouette mince et sombre, son beau visage aux yeux noirs, brillant de fièvre, ses cheveux bouclés emmêlés comme s’il avait marché dans le vent.

Il serre fort la pierre ronde dans sa main, la pierre toute chaude et mouillée de sa sueur. C’est comme cela qu’on fait la guerre aux géants, tout seul dans l’immense vallée déserte, à la lumière aveuglante. On entend au loin les cris des animaux sauvages, les loups, les hyènes, les chacals. Ils gémissent dans le silence du vent. Et la voix du géant résonne, il rit, et il crie à l’enfant qui marche vers lui :

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