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Jean-Marie Le Clézio: La ronde et autres faits divers

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Jean-Marie Le Clézio La ronde et autres faits divers

La ronde et autres faits divers: краткое содержание, описание и аннотация

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Onze « faits divers », d'une banalité tout apparente. Qu'il s'agisse d'un groupe d'ouvriers misérables passant en fraude la frontière italienne, de deux jeunes filles fugueuses, d'un enfant voleur, d'une femme accouchant seule sur la moquette d'un mobile home, surveillée par son chien-loup au regard de braise, qu'il s'agisse de la fillette broyée par un camion, ou de la fillette violée dans une cave de H.L.M., l'auteur impose aux faits une étrangeté bouleversante. L'incident s'annule au profit du dénominateur commun de toute souffrance humaine qu'articulent l'horreur de la solitude, la répression, l'injustice et, quoi qu'il arrive, le fol et vain espoir de rencontrer, dans l'amour et dans la liberté, une merveilleuse douceur.

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Le silence revient sur le chantier. C’est midi, et les ouvriers démolisseurs sont en train de manger. Ou peut-être qu’ils sont partis pour toujours ? Annah est si fatiguée d’avoir attendu, et aussi à cause du froid et de la faim, qu’elle glisse un peu sur elle-même, et elle appuie sa tête sur son épaule droite. Le soleil brille en milliers d’étoiles sur la mer, ouvre le chemin de feu sur lequel on glisse, on s’en va.

Elle rêve, peut-être. Au bout du chemin d’étincelles, il y a sa mère qui l’attend, debout, vêtue de sa robe d’été bleu pâle, et la lumière brille sur ses cheveux noirs, sur ses épaules nues. Elle est transfigurée, légère, comme autrefois quand elle revenait de la plage, et que les gouttes d’eau de mer roulaient lentement sur la peau de ses bras en brillant. Elle est belle et heureuse, comme si elle ne devait jamais mourir. C’est pour la voir qu’Annah vient ici, dans sa cachette, en haut de la muraille. Et puis il y a ce regard qui est autour d’elle, c’est le regard d’un vieil homme qu’elle ne connaît pas, mais qui vit ici, dans ces ruines. C’est lui qui l’a guidée, la première fois, jusqu’à la fenêtre en ogive, d’où on voit toute l’étendue de la mer. Il est ailleurs, il est calme et lointain, un peu triste aussi, et toujours il lui montre la mer. Annah aime sentir son regard, ici, sur elle, et partout autour d’elle, sur les vieux murs de ciment, sur les terrasses ruinées, sur les jardins suspendus envahis par les chiendents et les acanthes.

Pourquoi veulent-ils tout détruire ? Quand Annah a dit à Pierre qu’elle resterait là-haut, dans sa maison, même si elle devait mourir, il n’a pas répondu. Alors elle lui a fait jurer de ne jamais révéler sa cachette à personne, même si on le battait, même si on lui brûlait la plante des pieds avec une bougie.

C’est à elle, ici, à personne d’autre. Il y a si longtemps qu’elle connaît chaque pierre, chaque touffe de thym, chaque buisson d’épines. Au début, elle avait peur d’Orlamonde, parce que c’était un endroit sauvage et désert, et que le vieux théâtre abandonné ressemblait à un château hanté. Pierre, lui, n’y venait jamais. Il préférait rester en bas, caché dans les éboulis, pour faire le guet. C’est lui qui avait annoncé à Annah la nouvelle, quand les destructeurs étaient venus pour la première fois. Il l’avait dit une fois, très vite, et puis il l’avait répété, plusieurs fois, parce que la petite fille ne comprenait pas ; et à la fin, elle avait ressenti un grand froid, et sa tête s’était mise à tourner, comme si elle allait s’évanouir. Ensuite, elle avait couru jusqu’à Orlamonde, et elle avait vu les palissades et les barbelés, les écriteaux, et aussi les grandes machines jaunes arrêtées sur le bord de la grand-route, tout en haut, pareilles à des insectes monstrueux.

Soudain, elle entend les détonations. Ce sont des coups terribles qui résonnent dans la muraille de pierre, qui font tomber de la poussière sur ses cheveux. Au bout du bras qui balaie, la masse de fonte vole lourdement, et tombe sur les murs du vieux théâtre. Annah attendait cela, et pourtant elle ne peut s’empêcher de crier de peur. De toutes ses forces, elle s’agrippe aux rebords de la fenêtre, elle se colle à la muraille. Mais les coups viennent, longs, espacés, si violents que le corps de la petite fille tressaute et souffre. Le bruit des premiers murs qui s’écroulent est terrible. L’odeur âcre de la poussière flotte dans l’air, il y a un nuage gris qui couvre le ciel et la mer, qui étouffe le soleil. Annah voudrait crier, pour que tout s’arrête, mais la peur l’en empêche, et les vibrations la poussent vers le vide. Le fracas des murs qui tombent est tout près, maintenant. Au bout du bras géant, la boule noire oscille, tombe, se soulève, tombe encore. Ils vont tout détruire, peut-être, toute la terre, les rochers, les montagnes, et puis enfouir la mer et le ciel sous les décombres et la poussière. Annah est couchée sur le rebord de la fenêtre, elle pleure en attendant le coup qui va l’écraser, qui va détruire la maison qu’elle aimait.

Les coups se rapprochent, frappent si près qu’elle sent dans ses poumons la poudre et l’odeur de soufre, et qu’elle voit les étincelles qui pleuvent. C’est au fond d’elle que la masse pesante cogne, aveuglément, s’acharne, fait tomber les murs, défonce les planchers, tord les structures métalliques qui grincent, avance peu à peu vers la muraille de pierre debout devant la mer et le ciel.

Puis, incompréhensiblement, tout s’arrête. Le silence revient, épais, lourd d’angoisse. La poussière retombe, comme après une éruption. Il y a des cris, des appels. Les destructeurs sont descendus jusqu’au pied de la muraille, ils regardent vers la fenêtre. Annah comprend que c’est Pierre qui l’a trahie. Il a parlé, il a guidé les hommes jusqu’à sa cachette. Et maintenant, ils l’appellent, ils l’attendent. Mais elle ne bouge pas.

Devant elle, il y a un homme. Il est monté par une échelle, et il la regarde, appuyé sur le rebord de la fenêtre. « Qu’est-ce que tu fais là ? » Il parle doucement, il tend sa main vers elle. « Allez, viens, tu ne peux pas rester ici. » Annah secoue la tête. Sa gorge est trop serrée pour qu’elle puisse parler. Le bruit terrible de la destruction est resté à l’intérieur de son corps, et c’est comme si elle ne pourrait plus jamais parler. L’homme se penche, il prend la petite fille dans ses bras. Il est très fort, son bleu de travail est couvert de poussière et de gravats, son casque jaune brille au soleil.

Maintenant, Annah ressent une très grande fatigue, ses yeux se ferment malgré elle, comme si elle allait s’endormir. Quand ils arrivent au bas de l’échelle, l’homme la dépose par terre. Les ouvriers sont là, immobiles, sans rien dire, leurs casques jaunes brillent très fort. Pierre est debout à côté d’eux, et quand elle le regarde, il a un sourire bizarre, comme une grimace, et malgré sa douleur Annah a envie de rire. Elle hausse les épaules, et elle pense : il faudra bien trouver autre chose.

Malgré la chaleur du soleil et la sécheresse de la poussière, Annah tremble de froid. L’homme au casque jaune veut lui mettre un blouson d’ouvrier sur les épaules, mais elle se dégage et refuse. Parmi les hommes qui sont là, il y a aussi quelqu’un avec un complet marron trop grand pour lui, et Annah reconnaît l’un des surveillants de l’école. Ensemble ils marchent vers le haut de la falaise, là où la camionnette bleue de la police attend sur la grand-route.

Annah sait qu’elle ne parlera pas, qu’elle ne dira rien, jamais rien. En montant le sentier vers la camionnette de la police, elle se retourne un peu, et elle regarde le mur de pierres une dernière fois, et la mer qui étincelle. Orlamonde n’existe plus, ce ne sont que des ruines couleur de vieille poussière. Le regard du vieil homme s’éloigne déjà, pareil à la fumée d’un feu étouffe. Mais le reflet du soleil sur la mer brille sur le visage et dans les yeux sombres de la petite fille, avec la lumière qu’on n’éteint pas de la colère.

David

Quelquefois, il croit que la rue est à lui. C’est le seul endroit qu’il aime, vraiment, surtout au lever du jour, quand il n’y a encore personne, et que les voitures sont froides. David voudrait que ce soit toujours comme cela, avec le ciel clair au-dessus des maisons sombres, et le silence, le grand silence, qu’on croirait descendu du ciel pour apaiser la terre. Mais est-ce qu’il y a des anges ? Autrefois sa mère lui racontait de longues histoires où il y avait des anges aux grandes ailes de lumière, qui planaient dans le ciel au-dessus de la ville, et descendaient pour porter secours à ceux qui en avaient besoin, et elle disait qu’on savait que l’ange était là quand on sentait sur son cou un passage de vent, rapide et léger comme un souffle qui vous faisait frissonner. Son frère Édouard se moquait de lui parce qu’il croyait ces histoires, et il disait que les anges, ça n’existait pas, qu’il n’y avait rien d’autre dans le ciel que des avions. Et les nuages ? Mais pourquoi les nuages prouvaient l’existence des anges ? David ne s’en souvient plus, et il a beau faire des efforts, rien ne lui revient.

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