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Jean-Marie Le Clézio: La ronde et autres faits divers

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Jean-Marie Le Clézio La ronde et autres faits divers

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Onze « faits divers », d'une banalité tout apparente. Qu'il s'agisse d'un groupe d'ouvriers misérables passant en fraude la frontière italienne, de deux jeunes filles fugueuses, d'un enfant voleur, d'une femme accouchant seule sur la moquette d'un mobile home, surveillée par son chien-loup au regard de braise, qu'il s'agisse de la fillette broyée par un camion, ou de la fillette violée dans une cave de H.L.M., l'auteur impose aux faits une étrangeté bouleversante. L'incident s'annule au profit du dénominateur commun de toute souffrance humaine qu'articulent l'horreur de la solitude, la répression, l'injustice et, quoi qu'il arrive, le fol et vain espoir de rencontrer, dans l'amour et dans la liberté, une merveilleuse douceur.

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Où est-il maintenant ? David pense si fort à lui qu’il sent son cœur cogner à grands coups dans sa poitrine. Est-il possible qu’il ne l’entende pas, là où il est, qu’il ne sente pas sur lui le regard qui l’appelle ? Mais il est peut-être au bout de la ville, plus loin encore, au-delà des boulevards et des avenues qui font comme des fosses infranchissables, de l’autre côté des falaises blanches des grands immeubles, perdu, abandonné. C’est à cause de l’argent qu’il est parti, parce que sa mère ne voulait rien lui donner, parce qu’elle lui prenait ses gains d’apprenti mécanicien, et qu’il n’y avait jamais d’argent pour aller au cinéma, pour jouer au football, pour acheter des glaces ou jouer aux billards électriques dans les cafés.

L’argent est sale, David le déteste, et il déteste son frère Édouard d’être parti à cause de cela. L’argent est laid, et David le méprise. L’autre jour, devant son ami Hoceddine, David a jeté une pièce de monnaie dans un trou du trottoir, comme cela, pour le plaisir. Mais Hoceddine lui a dit qu’il était fou, et il a cherché à repêcher la pièce avec une baguette, sans y arriver. Quand il aura de l’argent David pense qu’il le jettera par terre, ou dans la mer, pour que personne ne le trouve. Lui, il n’a besoin de rien. Quand il a faim, dans la rue, il rôde autour des épiceries, et il prend ce qu’il peut, une pomme, ou une tomate, et il se sauve très vite à travers les ruelles. Comme il est petit, il peut entrer dans des tas de cachettes, des soupiraux, des dessous d’escaliers, des réduits de poubelle, des coins de porte. Personne ne peut le prendre. Il se sauve très loin, et il mange le fruit lentement, sans se salir. Il jette les peaux et les graines dans un caniveau. Il aime surtout les tomates, ça a toujours étonné son frère Édouard, c’est même comme ça qu’il l’avait surnommé, autrefois, « Tomate », mais sans méchanceté, peut-être même que dans le fond il l’admirait pour ça, c’était la seule chose qu’il ne pouvait pas faire.

Si, il aimait bien son nom, aussi, ce nom de David. C’était le nom de leur père, avant qu’il soit mort dans un accident de camion, il s’appelait David Mathis, mais lui était si jeune qu’il ne s’en souvenait même plus. Et leur mère ne voulait jamais leur parler de leur père, sauf pour dire quelquefois qu’il était mort sans rien lui laisser, parce qu’elle avait été obligée alors de commencer ce travail de femme de ménage pour nourrir ses deux enfants. Mais son frère Édouard devait se souvenir de lui, parce qu’il avait six ou sept ans quand son père était mort, alors peut-être pour cela, quelquefois, il avait une drôle de voix, et son regard était troublé, quand il répétait son nom : « David… David… »

Quand il avance dans la grande avenue, le bruit des voitures et des camions est tout d’un coup terrible, insupportable. Le soleil brille fort dans le ciel, jetant des éclairs sur les carrosseries, éclairant les hautes façades des immeubles blancs. Il y a des gens qui marchent sur le trottoir, mais ce ne sont pas des gens pauvres comme dans la vieille ville, arabes, juifs, étrangers vêtus de vieux vêtements gris et bleus, ici ce sont des gens que David ne connaît pas, très grands, très forts. David est content d’être petit, parce que personne ne semble le voir, personne ne peut remarquer ses pieds nus dans des chaussures de caoutchouc, ni son pantalon élimé aux genoux, ni surtout son visage maigre et pâle, ses yeux sombres. Pendant un instant, il veut retourner en arrière pendant qu’il en est encore temps, et sa main machinalement serre la clé qui pend autour de son cou.

Mais toujours, quand il a peur de quelque chose, il pense à l’histoire que sa mère lui a racontée, celle du jeune berger qui avait tué un géant, d’une seule pierre ronde lancée avec sa fronde, quand tous les soldats, et même le grand roi étaient terrifiés. David aime cette histoire, et son frère Édouard l’aime aussi, et c’est pour cela peut-être qu’il répétait comme cela son nom, comme s’il y avait quelque chose de surnaturel dans les syllabes du nom. Autrefois, avec lui, il n’aurait pas eu peur de marcher ici, dans cette rue dont on ne voit pas la fin. Mais aujourd’hui, ça n’est pas pareil, parce qu’il sait que son frère Édouard a marché ici, avant de disparaître. Il le sait au fond de lui-même, mieux que s’il voyait ses traces sur le ciment du trottoir. Par là, il est venu, puis il a disparu, pour toujours. David voudrait oublier le sens de ces mots « pour toujours », parce qu’ils lui font mal, ils rongent l’intérieur de son corps, de son ventre.

Mais il faut faire attention aux gens, aux passants, qui avancent, avancent aveuglément. Le soleil est haut dans le ciel sans nuage, les immeubles blancs resplendissent. Jamais David n’avait vu tant de gens, tous inconnus, et des vitrines, des restaurants, des cafés. Son frère Édouard est venu par là, parce que c’était l’argent qu’il voulait, il voulait conquérir l’argent. Dans les rues sombres, dans l’appartement, dans les couloirs humides, sans lumière, la pauvreté est comme un drap mouillé sur la peau, ou pire, comme une peau sale et moite qu’on ne peut enlever. Mais ici, la lumière et le bruit brûlent la peau, brûlent les yeux, les grondements des moteurs arrachent les souvenirs. David fait des efforts désespérés pour ne pas oublier tout cela, il veut se souvenir toujours. Son frère Édouard lui a dit qu’il valait mieux mourir en prison que de continuer à vivre là, dans l’appartement obscur. Mais quand David a répété cela à sa mère, elle s’est mise en colère, et elle a menacé de l’enfermer en maison de correction, très loin, longtemps. Elle a dit qu’il serait un voleur, un assassin, et d’autres choses encore que David n’a pas bien comprises, mais son frère Édouard était très pâle, et il écoutait, et il y avait une lueur dans ses yeux sombres que David n’aimait pas voir, et aujourd’hui encore, quand il s’en souvient, son cœur se met à bondir comme s’il avait peur.

« Lâche, sale dégonflé, cafard, salaud », c’est ce qu’a dit son frère Édouard le lendemain, et il l’a battu de toutes ses forces, en lui cognant même sur la figure à coups de poing, jusqu’à ce que David pleure. C’est pour cela qu’il est parti, donc, pour toujours, parce que David avait parlé à sa mère, avait dit qu’il valait mieux mourir en prison.

Alors David se sent bien fatigué, tout d’un coup. Il regarde en arrière, et il voit l’étendue de l’avenue qu’il a parcourue, les immeubles, les autos, les camions, tout cela pareil à ce qui est devant lui. Où aller ? Il va à un arrêt d’autobus, il s’assoit sur le petit banc en plastique. Par terre, il y a des tickets usagés, jetés par les gens. David en ramasse un, et quand l’autobus arrive, il fait signe, et il monte dedans, et il poinçonne l’extrémité intacte du ticket. Il va s’asseoir au fond, si un contrôleur monte, c’est plus facile de descendre avant qu’il n’arrive. Autrefois, son frère Édouard l’emmenait au stade comme cela, le dimanche, et avec l’argent de l’autobus, ils achetaient de la gomme. David préférait acheter un morceau de pain chaud dans une boulangerie. Mais aujourd’hui, il n’a même pas une pièce pour acheter du pain. Il pense à la pièce qu’il a jetée dans le trou du trottoir, peut-être qu’il aurait dû essayer de la repêcher, aujourd’hui ?

L’autobus longe le lit du rio sec, là où il y a de grandes esplanades couvertes de voitures immobiles et des terrains vagues sans herbe. Il y a maintenant de grandes murailles debout au bord du fleuve, avec des milliers de fenêtres toutes identiques, où brille la lumière du soleil, comme si elle ne devait jamais s’arrêter. Loin, loin, mais où est la ville ? Où est la mer, où sont les ruelles obscures, les escaliers, les toits où roucoulent les pigeons ? Là, il semble qu’il n’y ait jamais rien eu d’autre, jamais rien que ces murailles et ces esplanades, et les terrains vagues où l’herbe ne pousse pas.

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