Jean-Marie Le Clézio - Désert

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean-Marie Le Clézio - Désert» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Город: Paris, Год выпуска: 2011, ISBN: 2011, Издательство: Éditions Gallimard, Жанр: Современная проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Désert: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Désert»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

La toute jeune Lalla a pour ancêtres les « hommes bleus », guerriers du désert saharien. Elle vit dans un bidonville, mais ne peut les oublier. La puissance de la nature et des légendes, son amour pour le Hartani, un jeune berger muet, une évasion manquée vers « leur » désert, l'exil à Marseille, tout cela ne peut que durcir son âme lumineuse. Lalla a beau travailler dans un hôtel de passe, être enceinte, devenir une cover-girl célèbre, rien n'éteint sa foi religieuse et sa passion du désert.

Désert — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Désert», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Le jour suivant, pourtant, Lalla n’en peut plus. Comme la grosse femme pâle recommence à donner des coups de canne à Mina, une petite fille de dix ans à peine, toute Maigre et chétive, parce qu’elle avait cassé sa navette, Lalla se lève et dit froidement :

« Ne la battez plus ! »

Zora regarde un moment Lalla, sans comprendre. Son visage gras et pâle a pris une telle expression de stupidité que Lalla répète :

« Ne la battez plus ! »

Tout à coup le visage de Zora se déforme, à cause de la colère. Elle donne un violent coup de canne à la figure de Lalla, mais la baguette ne la touche qu’à l’épaule gauche, parce que Lalla a su esquiver le coup.

« Tu vas voir si je vais te battre ! » crie Zora, et son visage est maintenant un peu coloré.

« Lâche ! Méchante femme ! »

Lalla empoigne la canne de Zora et elle la casse sur son genou. Alors c’est la peur qui déforme le visage de la grosse femme. Elle recule, en bégayant :

« Va-t’en ! Va-t’en ! Tout de suite ! Va-t’en ! »

Mais déjà Lalla court à travers la grande salle, elle bondit au-dehors, à la lumière du soleil ; elle court sans s’arrêter, jusqu’à la maison d’Aamma. La liberté est belle. On peut regarder de nouveau les nuages qui glissent à l’envers, les guêpes qui s’affairent autour des petits tas d’ordures, les lézards, les caméléons, les herbes qui tremblotent dans le vent. Lalla s’assoit devant la maison, à l’ombre du mur de planches, et elle écoute avidement tous les bruits minuscules. Quand Aamma revient, vers le soir, elle lui dit simplement :

« Je n’irai plus travailler chez Zora, plus jamais. » Aamma la regarde un instant, mais elle ne dit rien.

C’est à partir de ce jour-là que les choses ont changé réellement pour Lalla, ici, à la Cité. C’est comme si elle était devenue grande tout d’un coup, et que les gens avaient commencé à la voir. Même les fils d’Aamma ne sont plus comme avant, durs et méprisants. Elle regrette un peu, parfois, le temps où elle était vraiment petite, quand elle venait juste d’arriver à la Cité, et que personne ne savait son nom, et qu’elle pouvait se cacher derrière un arbuste, dans un seau, dans une boîte de carton. Elle aimait bien cela, être comme une ombre, aller et venir sans qu’on la voie, sans qu’on lui parle.

Il n’y a que le vieux Naman, et le Hartani, qui n’aient pas changé. Naman le pêcheur raconte toujours des histoires invraisemblables, tandis qu’il répare ses filets sur la plage, ou quand il vient manger des galettes de maïs chez Aamma. Il n’attrape plus guère de poisson, mais les gens l’aiment bien et continuent à l’inviter chez eux. Ses yeux clairs sont transparents comme de l’eau, et son visage est cousu de rides profondes comme les cicatrices d’anciennes blessures.

Aamma l’écoute parler de l’Espagne, de Marseille, de Paris, et de toutes ces villes qu’il a vues, où il a marché, où il connaît les noms des rues et les noms des gens. Aamma lui pose des questions, lui demande si son frère peut l’aider, là-bas, à trouver du travail. Naman hoche la tête : « Pourquoi pas ? » C’est sa réponse à tout, mais il promet tout de même d’écrire à son frère. Mais c’est compliqué de partir, il faut de l’argent, des papiers. Aamma reste pensive, les yeux fixés au loin, elle rêve aux villes blanches où il y a tant de rues, de maisons, d’autos. C’est cela qu’elle attend, peut-être.

Lalla n’y pense pas trop, elle. Ça lui est égal. Elle regarde les yeux de Naman, et c’est un peu comme si elle avait connu ces mers, ces pays, ces maisons.

Le Hartani n’y pense pas non plus. Lui, il reste toujours comme un enfant, bien qu’il soit aussi grand et aussi fort qu’un adulte. Son corps est mince et allongé, son visage est pur et lisse comme un morceau d’ébène. C’est peut-être parce qu’il ne sait pas parler le langage des autres hommes.

Il est toujours assis sur un rocher, les yeux fixés au loin, Vêtu de sa robe de bure et de son linge blanc rabattu sur son visage. Autour de lui, il y a toujours les bergers noirs comme lui, sauvages, vêtus de haillons, qui bondissent de roche en roche en sifflant. Lalla aime bien venir chez eux, dans cet endroit plein de lumière blanche, là où le temps ne passe pas, là où on ne peut pas grandir.

L’homme est entré dans la maison d’Aamma, un matin, au commencement de l’été. C’était un homme de la ville habillé avec un complet veston gris à reflets verts, des chaussures de cuir noir qui brillaient comme des miroirs. Il est venu avec quelques cadeaux pour Aamma et pour ses fils, un miroir électrique encastré dans du plastique blanc, un poste de radio à transistors pas plus grand qu’une boîte d’allumettes, des stylos à capuchon doré, et un sac plein de sucre et de boîtes de conserve. Quand il est entré dans la maison, il a croisé Lalla sur la porte, mais il l’a à peine regardée. Il a déposé tous ses cadeaux par terre, Aamma lui a dit de s’asseoir, et il a cherché des yeux un siège, mais il n’y avait que des coussins et le coffre en bois de Lalla Hawa, qu’Aamma avait rapporté du Sud avec Lalla. C’est sur le coffre que l’homme s’est assis, après l’avoir un peu essuyé avec le plat de sa main. L’homme a attendu qu’on lui apporte du thé et des gâteaux sucrés.

Quand elle a appris, un peu plus tard, que l’homme était venu pour la demander en mariage, Lalla a eu très peur. Cela a fait comme un étourdissement dans sa tête, et son cœur s’est mis à battre très fort. Ce n’est pas Aamma qui lui a parlé de cela, mais le Bareki, le fils aîné d’Aamma :

« Notre mère a décidé de te marier avec lui, parce qu’il est très riche.

« Mais je ne veux pas me marier ! » a crié Lalla.

« Tu n’as rien à dire, tu dois obéir à ta tante », a dit le Bareki.

« Jamais ! Jamais !… » Lalla est partie en criant, les yeux pleins de larmes de rage.

Puis elle est revenue dans la maison d’Aamma. L’homme au complet veston gris-vert était parti, mais les cadeaux étaient là. Ali, le plus jeune fils d’Aamma, écoutait même de la musique, le minuscule poste à transistors appuyé contre son oreille. Quand Lalla est entrée, il l’a regardée d’un air sournois.

Lalla a parlé durement à Aamma :

« Pourquoi as-tu gardé les cadeaux de cet homme ? Je ne me marierai pas avec lui. »

Le fils d’Aamma a ricané.

« Elle veut peut-être se marier avec le Hartani ! »

« Sors » a dit Aamma. Le jeune garçon s’en va avec le transistor.

« Tu ne peux pas m’obliger à épouser cet homme ! » dit Lalla.

« Ce sera un bon mari pour toi », dit Aamma. « Il n’est plus très jeune, mais il est riche, il a une grande maison, à la ville, et il connaît beaucoup de gens puissants. Tu dois l’épouser. »

« Je ne veux pas me marier, jamais ! »

Aamma reste silencieuse un bon moment. Quand elle parle de nouveau, sa voix s’est radoucie, mais Lalla reste sur ses gardes.

« Je t’ai élevée comme ma fille, je t’aime, et toi, aujourd’hui, tu veux me faire cet affront. »

Lalla regarde Aamma avec colère, parce qu’elle découvre pour la première fois ce qu’il y a de mensonger en elle.

« Ça m’est égal », dit-elle. « Je ne veux pas me marier avec cet homme. Je ne veux pas de ces cadeaux ridicules ! »

Elle montre le miroir électrique qui est debout sur son socle, posé sur le sol de terre battue.

« Tu n’as même pas l’électricité ! »

Puis, tout d’un coup, elle en a assez. Elle sort de la maison d’Aamma, et elle va jusqu’à la mer. Mais cette fois, elle ne court pas sur le sentier ; elle marche très lentement. Aujourd’hui, plus rien n’est pareil. C’est comme si toutes les choses étaient ternies, usées à force d’être vues.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Désert»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Désert» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Jean-Marie Le Clézio - Poisson d'or
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Ourania
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Le chercheur d'or
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Étoile errante
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Tempête. Deux novellas
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Printemps et autres saisons
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - La ronde et autres faits divers
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Diego et Frida
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - The African
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Coeur brûle et autres romances
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - Fièvre
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio - La quarantaine
Jean-Marie Le Clézio
Отзывы о книге «Désert»

Обсуждение, отзывы о книге «Désert» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x