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Jean-Marie Le Clézio: Étoile errante

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Jean-Marie Le Clézio Étoile errante

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Pendant l'été 1943, dans un petit village de l'arrière-pays niçois transformé en ghetto par les occupants italiens, Esther découvre ce que peut signifier être juif en temps de guerre : adolescente jusqu'alors sereine, elle va connaître la peur, l'humiliation, la fuite à travers les montagnes, la mort de son père. Comme dans  , avec lequel il forme un diptyque, on retrouve dans  le récit d'un voyage vers la conscience de soi. Tant que le mal existera, tant que des enfants continueront d'être captifs de la guerre, tant que l'idée de la nécessité de la violence ne sera pas rejetée, Esther et Nejma resteront des étoiles errantes.

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La musique ne cessait pas, avec sa voix nasillarde, les polkas rythmées sur le piano de M. Ferne, la voix étranglée de la clarinette qui s’emberlificotait dans l’air.

Quand Esther a quitté l’hôtel, Gasparini s’est arrêté devant elle. Il avait les yeux brillants de colère. « Viens, on va se promener. » Esther secouait la tête. Elle descendait la ruelle, jusqu’à l’endroit où on voit la vallée. Elle voulait être seule, ne plus entendre la musique, ni les voix. À un moment, Gasparini a pris son poignet, et il l’a attirée vers lui, maladroitement, en la tenant par la taille, comme s’il voulait danser. Son visage était rouge de chaleur, la cravate l’étranglait. Il s’est penché vers Esther, il a cherché à l’embrasser. Esther a senti son odeur, une odeur lourde, qui lui faisait peur et l’attirait en même temps, une odeur d’homme. Elle a commencé à le repousser, d’abord en répétant, « laisse-moi tranquille, laisse-moi ! » puis elle s’est débattue avec rage, elle l’a griffé, et il est resté debout au milieu de la rue, sans comprendre. Autour d’eux les garçons riaient. Alors Tristan a sauté au cou de Gasparini, il cherchait à lui faire une prise, mais il était trop léger, il restait suspendu, ses pieds battant dans le vide, et Gasparini l’a rejeté d’une simple bourrade et l’a envoyé rouler par terre. Il criait : « Espèce de petit merdeux, tu recommences, je te casse la tête ! » Esther s’est mise à courir à travers les rues, le plus vite qu’elle a pu, puis elle est descendue à travers champs jusqu’au torrent. Elle s’est arrêtée de courir, elle a écouté les coups de son cœur dans sa poitrine, dans sa gorge. Même là, auprès de la rivière, elle entendait encore la musique triste et geignarde de la fête, la clarinette qui répétait sans cesse la même phrase sur le disque, tandis que Rachel tournait avec Mondoloni, son visage blanc impassible et lointain comme celui d’une aveugle.

Les nuits étaient noires, à cause du couvre-feu. Alors, il fallait tirer les rideaux devant les fenêtres, boucher tous les interstices avec des chiffons et du carton. Les hommes du maquis arrivaient quelquefois dans l’après-midi. Ils s’installaient dans la cuisine étroite, sur les bancs, autour de la table couverte de toile cirée. Esther les connaissait bien, mais elle ne savait pas leurs noms, pour la plupart. Il y avait ceux du village, ou des environs, qui repartaient avant la nuit. Il y avait ceux qui venaient de loin, de Nice, ou de Cannes, les envoyés d’Ignace Finck, Gutman, Wister, Appel. Il y en avait même qui venaient des maquis italiens. Parmi eux, il y en avait un qu’Esther aimait vraiment bien. C’était un garçon aux cheveux aussi roux que ceux de Rachel, et qu’on appelait Mario. Il venait de l’autre côté des montagnes, là où les paysans et les bergers italiens se battaient contre les fascistes. Quand il venait, il était si fatigué qu’il restait à dormir là, sur des coussins, par terre, dans la cuisine. Il ne parlait pas beaucoup avec les autres du maquis. Il s’amusait plutôt avec Esther. Il lui racontait de drôles d’histoires, moitié en français, moitié en italien, qu’il ponctuait de grands éclats de rire. Il avait de petits yeux d’un vert surprenant, des yeux de serpent, pensait Esther. Quelquefois, quand il avait passé la nuit dans la cuisine, à l’aube il emmenait Esther se promener autour du village, sans se soucier des soldats de l’hôtel Terminus.

Avec lui elle allait jusqu’aux champs d’herbes, au-dessus de la rivière. Ensemble ils entraient dans les hautes herbes, lui devant, et elle le suivant dans le sillage qu’il faisait dans les herbes. C’était lui qui lui avait parlé des vipères, la première fois. Mais il n’avait pas peur d’elles. Il disait qu’il pouvait les apprivoiser, et même les attraper, en les sifflant comme des chiens.

Un matin, il a emmené Esther encore plus loin dans les champs d’herbes, au-delà du confluent des deux torrents. Esther marchait derrière lui, le cœur battant, écoutant Mario qui faisait ses drôles de sifflements, doux et aigus, une musique qu’elle n’avait jamais entendue auparavant. La chaleur du soleil tourbillonnait déjà dans les herbes, et les montagnes, autour de la vallée, ressemblaient à des murailles géantes, d’où naissaient les nuages. Ils ont marché longtemps à travers les herbes, avec les sifflements doux de Mario qui semblaient venir de tous les côtés à la fois, qui donnaient un peu le vertige. Tout d’un coup, Mario s’est arrêté, la main en l’air. Esther est arrivée juste derrière son dos, sans faire de bruit. Mario s’est retourné vers elle. Ses yeux verts brillaient. Dans un souffle, il a dit : « Regarde ! » À travers les herbes, sur la plage de sable et de galets, au bord de la rivière, Esther a vu quelque chose qu’elle n’a pas bien compris. C’était si étrange que son regard ne pouvait plus s’en détacher. Cela ressemblait à une épaisse corde, faite de deux brins torsadés et courts, couleur de feuille morte, et qui brillait au soleil comme si on venait de la sortir de l’eau. Soudain Esther a frissonné : la corde bougeait ! Horrifiée, Esther regardait à travers les herbes les deux vipères enlacées qui glissaient et se tordaient sur la plage. À un moment, leurs têtes se sont détachées, leur mufle court, leurs yeux à la pupille verticale, leurs gueules entrouvertes. Les vipères restaient soudées l’une à l’autre, regardant fixement, comme en extase. Puis leurs corps ont recommencé à se tordre sur la plage, glissant entre les cailloux, formant lentement des anneaux de côté, unis l’un à l’autre par des nœuds qui glissaient de haut en bas, se défaisaient en agitant leurs queues comme des fouets. Elles continuaient à glisser, à rouler, et malgré le fracas de la rivière, Esther croyait entendre le crissement des écailles les unes sur les autres. « Elles se battent ? » a demandé Esther, en faisant un effort pour parler à voix basse. Mario regardait les vipères. Son visage épais était tout entier dans son regard, dans ses deux yeux étroits et fendus comme ceux des serpents. Il s’est retourné vers Esther, il a dit : « Non. Elles s’aiment. » Alors Esther a regardé avec encore plus d’attention les deux vipères unies qui glissaient sur la plage, entre les cailloux, sans s’apercevoir de leur présence. Cela a duré très longtemps, les serpents parfois immobiles et froids comme des morceaux de branches, puis soudain tremblants et fouettant le sol, noués si étroitement qu’on ne voyait plus leurs têtes. À la fin, leurs corps se sont calmés, et leurs têtes sont retombées, chacune de son côté. Esther voyait la pupille fixe, pareille à une meurtrière, et la respiration qui gonflait leurs corps, faisait briller leurs écailles. Très lentement, une des vipères a défait le nœud, elle a glissé au loin, et elle a disparu à travers les herbes, le long de la rivière. Quand l’autre a commencé à ramper, Mario s’est mis à siffler à sa façon étrange, entre ses dents, presque sans ouvrir les lèvres, un sifflement fin, léger, presque inaudible. Le serpent a redressé la tête, et il a regardé fixement Mario et Esther debout devant lui dans les herbes. Sous son regard, Esther a senti son cœur tressaillir. La vipère a hésité un instant, sa tête large formant un angle droit avec son corps dressé. Puis en un clin d’œil, elle a disparu à son tour à travers le champ d’herbes.

Mario et Esther sont retournés vers le village. Tout le long du chemin, à travers les hautes herbes, ils n’ont rien dit, attentifs seulement à ce qui se trouvait sous leurs pieds. Quand ils sont arrivés sur la route, Esther a demandé : « Tu ne les tues jamais ? » Mario s’est mis à rire. « Si, si, je sais les tuer aussi. » Il a pris un petit bâton au bord du chemin, et il lui a montré comment il faut faire, en donnant un coup sec sur le cou du serpent, près de la tête. Esther a demandé encore : « Et là, tu aurais pu les tuer ? » Mario a eu une expression étrange. Il a secoué la tête. « Non, là, je ne pouvais pas. C’était mal de les tuer. »

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