• Пожаловаться

Jean-Marie Le Clézio: Étoile errante

Здесь есть возможность читать онлайн «Jean-Marie Le Clézio: Étoile errante» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию). В некоторых случаях присутствует краткое содержание. Город: Paris, год выпуска: 1994, ISBN: 978-2070388899, издательство: Éditions Gallimard, категория: Современная проза / на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале. Библиотека «Либ Кат» — LibCat.ru создана для любителей полистать хорошую книжку и предлагает широкий выбор жанров:

любовные романы фантастика и фэнтези приключения детективы и триллеры эротика документальные научные юмористические анекдоты о бизнесе проза детские сказки о религиии новинки православные старинные про компьютеры программирование на английском домоводство поэзия

Выбрав категорию по душе Вы сможете найти действительно стоящие книги и насладиться погружением в мир воображения, прочувствовать переживания героев или узнать для себя что-то новое, совершить внутреннее открытие. Подробная информация для ознакомления по текущему запросу представлена ниже:

Jean-Marie Le Clézio Étoile errante

Étoile errante: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Étoile errante»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Pendant l'été 1943, dans un petit village de l'arrière-pays niçois transformé en ghetto par les occupants italiens, Esther découvre ce que peut signifier être juif en temps de guerre : adolescente jusqu'alors sereine, elle va connaître la peur, l'humiliation, la fuite à travers les montagnes, la mort de son père. Comme dans  , avec lequel il forme un diptyque, on retrouve dans  le récit d'un voyage vers la conscience de soi. Tant que le mal existera, tant que des enfants continueront d'être captifs de la guerre, tant que l'idée de la nécessité de la violence ne sera pas rejetée, Esther et Nejma resteront des étoiles errantes.

Jean-Marie Le Clézio: другие книги автора


Кто написал Étoile errante? Узнайте фамилию, как зовут автора книги и список всех его произведений по сериям.

Étoile errante — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Étoile errante», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

C’était ce jour-là qu’Esther avait parlé à Rachel, pour la première fois. De loin, elle avait suivi le cortège, puis elle avait aperçu la silhouette de M. Ferne qui remontait lui aussi la rue, sous la pluie. Esther s’était cachée dans l’embrasure d’une porte, pour attendre, et Rachel s’était arrêtée à côté d’elle. Des gouttes d’eau mouillaient la belle chevelure rouge de Rachel, coulaient sur son visage comme des larmes. Peut-être que c’était à cause de cela qu’Esther avait eu envie d’être son amie. Mais déjà le piano avait disparu en haut de la rue, vers l’hôtel Terminus. M. Ferne était passé devant elles sans les voir, son visage blanc curieusement grimaçant à cause de l’anxiété, ou de la pluie. Sa barbiche grise s’agitait, comme s’il parlait tout seul, et peut-être qu’il lançait des malédictions sur les soldats italiens dans sa langue. C’était comique et triste à la fois, et Esther sentait sa gorge se serrer, parce qu’elle comprenait tout d’un coup ce qu’était la guerre. Quand il y avait la guerre, des hommes, des policiers et des soldats avec de drôles de chapeaux à plumes pouvaient oser prendre le piano de M. Ferne, chez lui, pour l’emporter dans la salle à manger de l’hôtel Terminus. Et pourtant ce piano, M. Ferne y tenait plus qu’à tout au monde, c’était tout ce qui lui restait dans la vie.

Alors Rachel a remonté la rue vers la place, et Esther marchait à côté d’elle. Arrivées sur la place, elles se sont mises à l’abri d’un platane, et elles ont regardé la pluie qui tombait. Quand Rachel parlait, ça faisait un petit nuage de buée autour de ses lèvres. Esther était contente d’être là, malgré le piano de M. Ferne, parce qu’il y avait longtemps qu’elle voulait parler à Rachel, sans oser. Esther aimait ses cheveux roux, longs et libres sur ses épaules. Cela choquait beaucoup de gens au village, les femmes du pays et aussi les religieux juifs, parce que Rachel n’allait plus aux cérémonies, et qu’elle parlait souvent avec les carabiniers italiens, devant l’hôtel. Mais elle était si belle qu’Esther pensait que ce n’était pas important qu’elle ne fasse pas comme les autres. Souvent, Esther l’avait suivie sans qu’elle s’en rende compte, dans les rues du village, quand elle allait faire des courses, ou quand elle se promenait l’après-midi sur la place avec son père et sa mère. Les gens racontaient des choses sur elle, les garçons disaient qu’elle sortait la nuit, malgré le couvre-feu, et qu’elle allait se baigner toute nue dans la rivière. Les filles racontaient des choses moins extraordinaires, mais plus venimeuses. Elles disaient que Rachel fréquentait le capitaine Mondoloni, qu’elle allait le voir, à l’hôtel Terminus, et qu’elle partait avec lui sur les routes, dans l’auto blindée. Quand la guerre serait finie, et quand les Italiens auraient été battus, on lui couperait ses beaux cheveux et on la fusillerait, comme tous les agents de la Gestapo et de l’armée italienne. Esther savait bien qu’elles racontaient cela parce qu’elles étaient jalouses.

Ce jour-là, Esther et Rachel sont restées ensemble un long moment, à parler et à regarder la pluie qui picotait les flaques. Quand la pluie a cessé, les gens sont venus sur la place, comme chaque matin, les femmes du pays en tablier et en galoches, les Juives avec leurs manteaux et leurs fichus, et les vieux avec leurs longs caftans noirs et leurs chapeaux. Les enfants aussi commençaient à courir, la plupart en haillons et pieds nus.

Puis Rachel a montré M. Ferne. Il était lui aussi sur la place, caché de l’autre côté de la fontaine. Il regardait du côté de l’hôtel, comme s’il allait pouvoir apercevoir son piano. Sa silhouette maigre, qui se faufilait d’un arbre à un autre, tendant le cou pour essayer de voir à l’intérieur de l’hôtel, pendant que les carabiniers fumaient devant la porte, cela avait quelque chose de risible et de pitoyable à la fois, qui faisait honte à Esther. Tout d’un coup, elle en a eu assez. Elle a pris la main de Rachel et elle l’a entraînée vers la rue du ruisseau, et elles sont allées jusqu’à la route, au-dessus de la rivière. Elles ont marché ensemble sur la route encore luisante de pluie, sans rien dire, jusqu’au pont. En dessous, les deux torrents se rencontraient, avec des tourbillons. Un chemin conduisait jusqu’au confluent, où il y avait une plage étroite de galets. Le bruit des torrents était assourdissant, mais Esther trouvait que c’était bien. À cet endroit, il n’y avait rien d’autre au monde, et on ne pouvait pas se parler. Les nuages s’étaient écartés, le soleil brillait sur les pierres, faisait étinceler l’eau rapide.

Esther et Rachel sont restées un long moment assises sur les pierres mouillées, à regarder l’eau tourbillonner. Rachel a sorti des cigarettes, un paquet bizarre, écrit en anglais. Elle a commencé à fumer, avec la fumée âcre douce de la cigarette qui tournait autour d’elle, et qui attirait les guêpes. À un moment, elle a donné la cigarette à Esther pour qu’elle essaie, mais la fumée l’a fait tousser, et Rachel s’est mise à rire.

Ensuite, elles ont remonté le talus, parce qu’elles avaient froid, et elles se sont assises sur le petit mur, au soleil. Rachel a commencé à parler de ses parents, avec une drôle de voix, dure et presque méchante. Elle ne les aimait pas, parce qu’ils avaient toujours peur, et qu’ils s’étaient enfuis de chez eux, en Pologne, et qu’ils s’étaient cachés en France. Elle ne parlait pas des Italiens, ni de Mondoloni, mais tout d’un coup, elle a fouillé dans la poche de sa robe, et elle a montré une bague dans sa main ouverte.

« Regarde, on m’a donné ça. »

C’était une bague ancienne très belle, avec une pierre bleu sombre qui luisait au milieu d’autres petites pierres très blanches.

« C’est un saphir », a dit Rachel. « Et les petites, autour, ce sont des diamants. »

Esther n’avait jamais vu rien de pareil.

« C’est beau ? »

« Oui », a dit Esther. Mais elle n’aimait pas cette pierre sombre. Elle avait un éclat étrange, qui faisait un peu peur. Esther pensait que c’était comme la guerre, comme le piano que les carabiniers avaient emmené de la maison de M. Ferne. Elle n’a rien dit, mais Rachel a compris, et elle a remis tout de suite la bague dans sa poche.

« Qu’est-ce que tu feras, quand la guerre sera finie ? » a demandé Rachel. Et avant qu’Esther n’ait eu le temps de réfléchir, elle a continué :

« Moi, je sais ce que je voudrais faire. Je voudrais faire de la musique, comme M. Ferne, jouer du piano, chanter. Aller dans les grandes villes, à Vienne, à Paris, à Berlin, en Amérique, partout. »

Elle a allumé une autre cigarette, et pendant qu’elle parlait de cela, Esther regardait son profil, auréolé par sa chevelure rouge, lumineuse, elle regardait ses bras, ses mains aux ongles longs. Peut-être à cause de la fumée de la cigarette, à cause du soleil, Esther sentait sa tête tourner un peu. Rachel parlait des soirées à Paris, à Varsovie, à Rome, comme si elle avait vraiment connu tout cela. Quand Esther a parlé de la musique de M. Ferne, Rachel s’est mise en colère tout à coup. Elle a dit que c’était un vieil imbécile, un clochard, avec son piano dans sa cuisine. Esther n’a pas protesté, pour ne pas détruire l’image de Rachel, son profil si fin et son auréole de cheveux roux, pour rester le plus longtemps possible à côté d’elle et sentir l’odeur de sa cigarette. Mais c’était triste de l’entendre parler comme cela, et de penser au piano de M. Ferne tout seul dans la grande salle enfumée de l’hôtel Terminus, avec les carabiniers en train de boire et de jouer aux cartes. Cela faisait penser à la guerre, à la mort, à l’image qui revenait sans cesse dans l’esprit d’Esther, son père qui marchait dans les grands champs d’herbes, loin du village, qui disparaissait, comme s’il n’allait jamais revenir.

Читать дальше
Тёмная тема

Шрифт:

Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Étoile errante»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Étoile errante» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё не прочитанные произведения.


Amélie Nothomb: Le sabotage amoureux
Le sabotage amoureux
Amélie Nothomb
Jean-Marie Le Clézio: Fantômes dans la rue
Fantômes dans la rue
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio: L'Africain
L'Africain
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio: Désert
Désert
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio: Ourania
Ourania
Jean-Marie Le Clézio
Jean-Marie Le Clézio: Poisson d'or
Poisson d'or
Jean-Marie Le Clézio
Отзывы о книге «Étoile errante»

Обсуждение, отзывы о книге «Étoile errante» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.