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Jean-Marie Le Clézio: Étoile errante

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Jean-Marie Le Clézio Étoile errante

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Pendant l'été 1943, dans un petit village de l'arrière-pays niçois transformé en ghetto par les occupants italiens, Esther découvre ce que peut signifier être juif en temps de guerre : adolescente jusqu'alors sereine, elle va connaître la peur, l'humiliation, la fuite à travers les montagnes, la mort de son père. Comme dans  , avec lequel il forme un diptyque, on retrouve dans  le récit d'un voyage vers la conscience de soi. Tant que le mal existera, tant que des enfants continueront d'être captifs de la guerre, tant que l'idée de la nécessité de la violence ne sera pas rejetée, Esther et Nejma resteront des étoiles errantes.

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Esther s’était cachée derrière les charrettes, parce qu’elle ne voulait pas qu’on la voie, mais Gasparini l’avait tirée par la main et l’avait forcée à marcher au milieu du champ. Les chaumes étaient durs et piquants, ils traversaient leurs espadrilles de corde, ils écorchaient leurs chevilles. Il y avait une odeur surtout, une odeur qu’Esther n’avait jamais respirée auparavant, et c’était peut-être à cause d’elle qu’elle avait eu peur, en arrivant. Une odeur âcre de poussière et de sueur, une odeur mêlée d’homme et de plante. Le soleil éblouissait, il brûlait les paupières, le visage, les mains. Autour d’eux, dans le champ, il y avait des femmes et des enfants vêtus pauvrement, qu’Esther n’avait jamais vus auparavant. Avec une sorte de hâte fiévreuse, ils ramassaient les épis tombés des gerbes, et les mettaient dans leurs sacs de toile. « Eux, ils sont italiens », avait dit Gasparini, avec une nuance de condescendance dans la voix. « Il n’y a pas de blé chez eux, alors ils viennent glaner ici. » Esther regardait avec curiosité les jeunes femmes en haillons, leur visage presque dissimulé par des chiffons fanés. « D’où viennent-ils ? » Gasparini avait montré les montagnes, au fond de la vallée. « Ils viennent de Valdieri, de Santa Anna (il disait Santanna), ils sont venus en marchant à travers la montagne, parce qu’ils ont faim chez eux. » Esther était étonnée, jamais elle n’avait imaginé que les Italiens pouvaient être comme ces femmes et ces enfants. Mais Gasparini l’entraînait vers la ligne des faucheurs. « Regarde, lui, c’est mon cousin. » Un jeune homme en tricot de corps, visage et bras rougis par le soleil, s’était arrêté de balancer sa faux. « Alors ? Tu me présentes ta fiancée ? » Il avait éclaté de rire, et les autres hommes aussi s’étaient arrêtés pour les dévisager. Gasparini avait haussé les épaules. Avec Esther, il marchait à l’autre bout du champ, pour s’asseoir sur un talus. De là, on entendait seulement le sifflement de la faux dans les blés, et le souffle rauque des hommes : ran ! ran ! Gasparini avait dit : « Mon père dit que les Italiens vont perdre la guerre parce qu’ils n’ont plus rien à manger chez eux. » Esther : « Alors peut-être qu’ils vont s’installer ici ? » Gasparini avait répondu, sans hésiter : « On ne les laissera pas faire. On les chassera. D’ailleurs les Anglais et les Américains vont gagner la guerre. Mon père dit que les Allemands et les Italiens vont être battus bientôt. » Il avait tout de même un peu baissé la voix : « Mon père, il est dans le maquis. Et le tien ? » Esther avait réfléchi. Elle n’était pas bien sûre de ce qu’elle devait répondre. Elle avait dit comme lui : « Mon père aussi, il est dans le maquis. » Gasparini : « Qu’est-ce qu’il fait ? » Esther avait dit : « Il aide les Juifs qui traversent les montagnes, il les aide à se cacher. » Gasparini avait l’air un peu irrité : « Ce n’est pas pareil. Aider le maquis, ce n’est pas ça. » Esther regrettait déjà d’avoir parlé de tout cela. Son père et sa mère lui avaient dit qu’il ne fallait jamais parler de la guerre, ni des gens qui venaient chez eux, à qui que ce soit. Ils avaient dit que les soldats italiens donnaient de l’argent à ceux qui dénonçaient les autres. Peut-être que Gasparini allait répéter tout cela au capitaine Mondoloni ? Un long moment, tous les deux étaient restés silencieux, mâchonnant les grains de blé qu’ils extrayaient un à un de leurs gaines transparentes. Il avait dit enfin : « Qu’est-ce qu’il fait ton père ? Je veux dire, qu’est-ce qu’il faisait avant la guerre ? » Esther avait dit : « Il était professeur. » Gasparini avait l’air intéressé : « Professeur de quoi ? » Esther : « Professeur d’histoire au lycée. Histoire géographie. » Gasparini ne disait plus rien. Il regardait droit devant lui, le visage fermé. Esther pensait à la façon dont il avait dit, tout à l’heure, en regardant les enfants en train de glaner : « Ils ont faim chez eux. » Plus tard Gasparini avait dit : « Mon père a un fusil, il l’a toujours, il est caché chez nous, dans la grange. Si tu veux, un jour, je te le montrerai. » Esther et lui étaient restés encore un moment sans rien dire, à écouter le bruit des faux et des respirations des hommes. Le soleil était immobile au centre du ciel, on ne voyait pas d’ombres sur la terre. Entre les piques des chaumes, il y avait de grosses fourmis noires qui avançaient, s’arrêtaient, repartaient. Elles aussi, elles cherchaient les grains de blé tombés des gerbes.

« C’est vrai que tu es juive ? » avait demandé Gasparini. Esther l’avait regardé comme si elle ne comprenait pas. « Dis, c’est vrai ? Tu es juive ? » avait répété le jeune garçon. Son visage tout à coup exprimait une telle appréhension qu’Esther avait répondu, très vite, en colère : « Moi ? Non, non ! » Le visage de Gasparini ne s’était pas détendu. Il disait maintenant : « Mon père, il dit que si les Allemands viennent ici, ils tueront tous les Juifs. » Tout d’un coup, Esther avait senti son cœur battre plus fort, avec douleur, le sang gonfler les artères de son cou, battre dans ses tempes et ses oreilles. Sans comprendre pourquoi, ses yeux étaient pleins de larmes. C’était d’avoir menti qui lui faisait cela. Elle entendait la voix lente, insistante du garçon, et sa propre voix qui résonnait, répétait : « Moi ? Non, non ! » La peur, ou la douleur, qui débordait de ses yeux. Au-dessus des champs, le ciel était bleu presque noir, la lumière brillait sur les faux, sur les pierres des montagnes. Le soleil brûlait son dos et ses épaules à travers sa robe. Plus loin, au milieu du champ, pareils à des fourmis inlassables, les femmes et les enfants en guenilles continuaient de fouiller avidement les chaumes, et leurs doigts coupés saignaient.

D’un seul coup, sans rien dire, Esther s’était levée et elle était partie, d’abord en marchant, avec les piques des chaumes qui entraient dans ses espadrilles. Derrière elle, il y avait la voix un peu éraillée du garçon qui criait : « Hélène ! Hélène, attends-moi ! Où est-ce que tu vas ? » Quand elle était arrivée sur la route, là où les charrettes attendaient leur chargement de gerbes, elle s’était mise à courir, de toutes ses forces, dans la direction du village. Elle courait sans se retourner, sans perdre un instant, en pensant qu’elle avait un chien furieux derrière elle pour pouvoir courir encore plus vite. L’air frais de la vallée glissait sur elle, après la chaleur des champs de blé, c’était comme de l’eau.

Elle avait couru, jusqu’à ce qu’elle ait mal, et ne puisse plus respirer. Puis elle s’était assise au bord de la route, et le silence était effrayant. Un camion était arrivé, dans un nuage de fumée bleue, conduit par des carabiniers. Les Italiens l’avaient mise à l’arrière, et quelques instants après, Esther était descendue sur la place du village. Elle n’avait pas dit à sa mère ce qui était arrivé, en bas, là où les gens moissonnaient. Elle avait gardé longtemps le goût âcre des grains de blé dans sa bouche.

Les Italiens avaient quand même emporté le piano de M. Ferne, un matin, de bonne heure, sous la pluie. La nouvelle s’était répandue sans qu’on sache comment. Tous les enfants du village étaient là, et aussi quelques vieilles femmes en tablier et des Juifs vêtus de leur caftan d’hiver à cause de la pluie. Alors le grand meuble magique, d’un noir brillant, avec ses chandeliers de cuivre en forme de diables, avait commencé à remonter la rue, porté par quatre soldats italiens en uniforme. Esther avait regardé passer ce cortège bizarre, ce piano qui oscillait et tanguait comme un énorme cercueil, et les plumes noires des chapeaux militaires qui s’agitaient à chaque secousse. Plusieurs fois, les soldats avaient dû s’arrêter pour souffler, et chaque fois qu’ils déposaient le piano sur le pavé, les cordes résonnaient avec une longue vibration qui ressemblait à une plainte.

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