Jean-Marie Le Clézio - Le chercheur d'or

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Le chercheur d'or: краткое содержание, описание и аннотация

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Le narrateur Alexis a huit ans quand il assiste avec sa sœur Laure à la faillite de son père et à la folle édification d'un rêve : retrouver l'or du Corsaire, caché à Rodrigues. Adolescent, il quitte l'île Maurice à bord du schooner 
et part à la recherche du trésor. Quête chimérique, désespérée. Seul l'amour silencieux de la jeune « manaf » Ouma arrache Alexis à la solitude. Puis c'est la guerre, qu'il passe en France (dans l'armée anglaise). De retour en 1922 à l'île Maurice, il rejoint Laure et assiste à la mort de Mam. Il se replie à Mananava. Mais Ouma lui échappe, disparaît. Alexis aura mis trente ans à comprendre qu'il n'y a de trésor qu'au fond de soi, dans l'amour et l'amour de la vie, dans la beauté du monde.

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« Portalis, Haouet, Céline, Bégué, Hitchen, Castor, Pichette, Simon… »

Je peux partir encore, je pense au ravin, aux lignes qui s’entrecroisent sur le fond de la vallée et qui font briller les points de repère comme des balises, je pense à tout ce que je vis depuis des mois et des années, cette beauté pleine de lumière, le bruit de la mer, les oiseaux libres. Je pense à Ouma, à sa peau, à ses mains lisses, son corps de métal noir qui glisse sous l’eau du lagon. Je peux partir, il est encore temps, loin de cette folie, quand les hommes rient et exultent chaque fois que l’Indien prononce leur nom. Je peux partir, chercher un endroit où j’oublierai cela, où je n’entendrai plus le bruit de la guerre dans le bruit de la mer et du vent. Mais la voix chantonnante continue de prononcer les noms, ces noms déjà irréels, noms des hommes d’ici qui vont mourir là-bas, pour un monde qu’ils ignorent.

« Ferney, Labutte, Jérémiah, Rosine, Médicis, Jolicœur, Victorine, Imboulla, Ramilla, Illke, Ardor, Grancourt, Salomon, Ravine, Roussety, Perrine, Perrine cadet, Azie, Cendrillon, Casimir… »

Quand l’Indien prononce son nom, le géant se redresse et saute à pieds joints en criant. Son visage exprime un tel contentement naïf qu’on pourrait croire qu’il vient de gagner un pari, ou qu’il a appris une bonne nouvelle. Et pourtant, c’est le nom de sa mort qu’il vient d’entendre.

Peut-être est-ce à cause de cela que je ne me suis pas enfui vers l’Anse aux Anglais, pour chercher un endroit où je pourrais oublier la guerre. Je crois que c’est à cause de lui, de son bonheur au moment où il a entendu son nom.

Quand l’Indien a fini de lire les noms de sa liste, il reste un instant immobile, avec le papier qui tremble dans les rafales du vent, et il demande, en anglais :

« Y a-t-il d’autres volontaires ? »

Et presque malgré moi je monte l’escalier de fonte jusqu’à la varangue, et je lui donne mon nom, pour qu’il l’ajoute à la liste. Tout à l’heure, Casimir a donné le signal de la joie, et maintenant, la plupart des Rodriguais dansent sur place et chantent. Quand je descends l’escalier, certains m’entourent et me serrent les mains. La fête se prolonge sur la route qui longe la mer jusqu’à Port Mathurin, et nous traversons les rues de la ville dans le bruit et la foule, pour nous rendre à l’hôpital où doit avoir lieu l’examen médical. En fait d’examen, c’est une simple formalité qui ne dure qu’une ou deux minutes. À tour de rôle, nous entrons torse nu dans le bureau torride, où Camal Boudou, flanqué de deux infirmiers, examine sommairement les volontaires et leur remet une feuille de route tamponnée. Je m’attends à ce qu’il me pose des questions, mais il regarde seulement mes dents et mes yeux. Il me remet la feuille, et au moment où je m’en vais, il dit seulement, de sa voix douce et grave, et alors son visage d’Indien n’exprime rien : « Vous aussi vous partez pour le casse-pipe ? » Puis il appelle le suivant, sans attendre de réponse. Sur la feuille, je lis la date de mon départ : 10 décembre 1914. Le nom du navire est laissé en blanc, mais la destination du voyage est inscrite : Portsmouth. C’est fait, je suis engagé. Je ne verrai même pas Laure et Mam avant de partir pour l’Europe, puisque le départ se fera vers les Seychelles.

Chaque jour, pourtant, je retourne au ravin, comme si j’allais enfin trouver ce que je cherche. Je ne puis me détacher de cette faille dans les flancs de la vallée, sans herbe, sans arbre, sans rien qui bouge ou qui vive, avec seulement la lumière qui se réverbère sur les pentes rouillées de la montagne et les roches de basalte. Le matin, avant que le soleil ne brûle trop, et au crépuscule du soir, je marche jusqu’au fond du cul-de-sac et je regarde les trous que j’ai découverts au pied de la falaise. Je m’allonge sur la terre, je passe mes doigts sur la bouche du puits, sur la paroi lissée par l’eau ancienne, et je rêve. De tous côtés, le fond du ravin est marqué par les coups de pic furieux, et la terre est trouée de cratères que la poussière commence déjà à emplir. Quand le vent force en ululant à l’intérieur du ravin, passe en rafales violentes en haut de la falaise, de petites avalanches de terre noire coulent à l’intérieur de ces trous, font retentir les cailloux au fond des cachettes. Combien de temps faudra-t-il pour que la nature referme le puits du Corsaire que j’ai ainsi mis au jour ? Je pense à tous ceux qui viendront après moi, dans dix ans peut-être, dans cent ans, et c’est pour eux que je décide alors de reboucher les cachettes. Dans la vallée, je trouve de grosses pierres plates que je porte à grand-peine jusqu’à la bouche des puits. D’autres cailloux plus petits, ramassés sur place, me servent à combler les interstices, et m’aidant de la pelle, je jette de la terre rouge par-dessus, que je tasse à grands coups de pelle. Le jeune Fritz Castel m’aide dans ce travail, sans comprendre. Mais il ne pose jamais de questions. Tout cela n’aura été pour lui, depuis le commencement, qu’une suite de rites incompréhensibles et un peu effrayants.

Quand tout est fini, je regarde avec satisfaction le monticule qui cache les deux cachettes du Corsaire, au fond du ravin. Il me semble qu’en accomplissant ce travail, j’ai fait un pas nouveau dans ma quête, que je suis devenu en quelque sorte le complice de cet homme mystérieux dont je suis depuis si longtemps la trace.

C’est le soir surtout que j’aime à rester dans le ravin. Quand le soleil approche de la ligne dentelée des collines de l’ouest, près du Comble du Commandeur, la lumière parvient presque jusqu’au fond du long corridor de pierre, éclaire de façon étrange les pans de rocher, allume le mica des schistes. Je reste assis, là, à l’entrée du ravin, et je regarde l’ombre avancer à travers la vallée silencieuse. Je guette chaque détail, chaque mouvement dans ce pays de pierres et d’épines. J’attends l’arrivée des oiseaux de mer, mes amis, qui chaque soir quittent les côtes du sud, l’île Pierrot, Gombrani, et volent vers leur refuge au nord, là où la mer se brise sur la barrière de corail.

Pourquoi font-ils cela ? Quel ordre secret les guide chaque soir le long de cette voie, au-dessus du lagon ? Comme j’attends les oiseaux de mer, j’attends aussi Ouma, j’attends de la voir marcher sur le lit de la rivière, mince et sombre, portant les hourites au bout de son harpon, ou un collier de poissons.

Parfois, elle vient, elle plante son harpon dans le sable, près des dunes, comme si c’était le signal pour que je vienne la voir. Quand je lui dis que j’ai trouvé la deuxième cachette du Corsaire, et qu’elle était vide, Ouma éclate de rire : « Alors il n’y a plus d’or, il n’y a plus rien ici ! » Je suis d’abord irrité, mais son rire est communicatif et bientôt je ris avec elle. Elle a raison.

Quand nous nous sommes aperçus que le puits était vide, notre tête devait être comique ! Ouma et moi nous courons vers les dunes, nous traversons les roseaux, et les nuées d’oiseaux d’argent s’envolent devant nous en piaillant. Nous enlevons nos vêtements à la hâte, et nous plongeons ensemble dans l’eau claire du lagon, si douce qu’on sent à peine lorsque notre corps entre dans l’autre élément. Nous glissons sous l’eau près des coraux, longtemps, sans reprendre notre souffle. Ouma ne cherche même pas à pêcher des poissons. Elle s’amuse seulement à les poursuivre sous l’eau, à débusquer les vieilles rouges dans leurs recoins sombres. Jamais nous n’avons été aussi gais, depuis que nous savons que les cachettes du trésor sont vides ! Un soir, tandis que nous regardons les étoiles apparaître au-dessus des montagnes, elle dit :

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