Jean-Marie Le Clézio - Le chercheur d'or

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Le chercheur d'or: краткое содержание, описание и аннотация

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Le narrateur Alexis a huit ans quand il assiste avec sa sœur Laure à la faillite de son père et à la folle édification d'un rêve : retrouver l'or du Corsaire, caché à Rodrigues. Adolescent, il quitte l'île Maurice à bord du schooner 
et part à la recherche du trésor. Quête chimérique, désespérée. Seul l'amour silencieux de la jeune « manaf » Ouma arrache Alexis à la solitude. Puis c'est la guerre, qu'il passe en France (dans l'armée anglaise). De retour en 1922 à l'île Maurice, il rejoint Laure et assiste à la mort de Mam. Il se replie à Mananava. Mais Ouma lui échappe, disparaît. Alexis aura mis trente ans à comprendre qu'il n'y a de trésor qu'au fond de soi, dans l'amour et l'amour de la vie, dans la beauté du monde.

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Dans la lumière vacillante du crépuscule, je cours à travers la vallée, je grimpe en haut des collines, pour échapper à ce regard qui vient de tous les côtés à la fois. Je trébuche sur les cailloux, je m’agrippe aux blocs de basalte, j’entends la terre s’ébouler sous mes pieds jusqu’en bas, dans la vallée. Au loin, contre le ciel jaune, les montagnes sont noires et compactes, sans une lumière, sans un feu. Où vivent les manafs ? Sur le Piton, sur le Limon, à l’est, ou sur le Bilactère au-dessus de Port Mathurin ? Mais ils ne sont jamais deux nuits au même endroit. Ils dorment dans les cendres chaudes de leurs feux qu’ils étouffent au crépuscule, comme jadis les Noirs marrons dans les montagnes de Maurice, au-dessus du Morne. Je veux monter plus haut, jusqu’aux contreforts des montagnes, mais la nuit est venue, et je me cogne contre les rochers, je déchire mes habits et mes mains. J’appelle Ouma, encore, de toutes mes forces maintenant : « Ou-maaa », et mon cri résonne dans la nuit dans les ravins, fait un grondement étrange, un cri de bête qui m’épouvante moi-même. Alors je reste à demi couché contre la pente du glacis, et j’attends que le silence revienne dans la vallée. Alors tout est lisse et pur, invisible dans la nuit, et je ne veux plus penser à ce qui sera demain. Je veux être comme si rien ne s’était passé.

Ypres, hiver 1915

Somme, automne 1916

Nous ne sommes plus des néophytes, ni les uns ni les autres. Tous, nous avons eu notre part de misères, nous avons couru des dangers. Tous, Canadiens français de la 13 ebrigade d’infanterie, coloniaux indiens de la 27 eet de la 28 edivisions, nous avons connu l’hiver des Flandres, quand la bière gelait dans les tonneaux, les batailles dans la neige, le brouillard et les fumées empoisonnées, les bombardements incessants, les incendies dans les abris. Tant d’hommes sont morts. Nous ne connaissons plus guère la peur. Nous sommes indifférents, comme dans un rêve. Nous sommes des survivants…

Depuis des mois, sur les rives du fleuve, nous remuons la terre, la boue, jour après jour, sans savoir ce que nous faisons, sans même qu’on ait à nous le demander. Il y a si longtemps que nous sommes dans cette terre, écoutant les grondements des canons, et le chant des corbeaux de la mort, nous ne savons plus rien du temps. Y a-t-il des jours, des semaines, des mois ? Mais plutôt un seul et même jour qui revient sans cesse, nous surprend couchés dans la terre froide, affaiblis par la faim, fatigués, un seul et même jour qui gire lentement avec le soleil pâle derrière les nuages.

C’est le même jour où nous avons répondu à l’appel de Lord Kitchener, il y a si longtemps maintenant, nous ne savons plus quand tout cela a commencé, si même il y a eu un commencement. L’embarquement sur le Dreadnought , un château d’acier dans la brume de Portsmouth. Puis le train à travers le Nord, les convois de chevaux et d’hommes marchant sous la pluie le long de la voie ferrée vers Ypres. Ai-je vécu tout cela ? Quand était-ce ? Il y a des mois, des années ? Ceux qui étaient avec moi sur la route d’hiver des Flandres, Rémy de Québec, Le Halloco de Terre-Neuve, et Perrin, Renouart, Simon, dont j’ignore l’origine, tous ceux qui étaient là au printemps de 1915, pour prendre la relève de l’Expeditionary Force décimée dans les combats de La Bassée… Maintenant nous ne connaissons personne. Nous labourons la terre d’argile, nous creusons les tranchées, nous avançons en rampant vers la rivière l’Ancre, jour après jour, mètre par mètre, comme d’affreuses taupes, vers les collines sombres qui dominent cette vallée. Parfois, dans le silence pesant de ces champs vides, nous entendons en tressautant le tac-tac d’une mitrailleuse, l’éclatement d’un obus, loin, derrière la ligne des arbres.

Quand nous nous parlons, c’est à voix basse, des mots qui vont et viennent, des ordres répétés, contredits, déformés, des interrogations, des nouvelles d’inconnus. La nuit, un chant, quand le froid nous empêche de dormir dans nos trous, qui s’arrête aussitôt, et personne ne songe à lui dire de continuer, que le silence nous fait plus mal.

L’eau manque, malgré la pluie. Nous sommes dévorés par les poux, les puces. Nous sommes recouverts d’une croûte de boue, mêlée de crasse, de sang. Je pense aux premiers jours, quand nous montrions avec fierté nos uniformes beige clair de volontaires d’outre-mer, nos chapeaux de feutre, dans les rues de Londres au milieu des fantassins vêtus de rouge, des escadrons de grenadiers, des lanciers de la 27 eet de la 28 edivisions de l’armée des Indes, vêtus de leurs tuniques et coiffés de leurs hauts turbans blancs, dans l’air glacé et sous le soleil de décembre. Je pense à la fête dans le quartier de Saint Paul, ces journées de Nouvel An qui ne devaient pas s’achever, les cavalcades dans les jardins couverts de givre, l’ivresse des dernières nuits, et l’embarquement joyeux sur les quais de Waterloo, et l’aube en brumes sur le pont de l’immense Dreadnought . Les hommes dans leurs capotes kaki, enveloppés d’embruns, ces volontaires venus des quatre coins du monde, pleins d’espoir, guettant à l’horizon la ligne sombre des côtes françaises.

Tout cela est si loin maintenant, nous ne sommes même plus sûrs de l’avoir vraiment vécu. La fatigue, la faim, la fièvre ont troublé notre mémoire, ont usé la marque de nos souvenirs. Pourquoi sommes-nous ici, aujourd’hui ? Enterrés dans ces tranchées, le visage noirci de fumée, les habits en loques, raidis par la boue séchée, depuis des mois dans cette odeur de latrines et de mort.

C’est la mort qui nous est devenue familière, indifférente. Peu à peu, elle a décimé les rangs de ceux que j’avais connus les premiers jours, quand nous roulions dans les wagons blindés vers la gare de Boves. Immense foule que j’ai entrevue par instants, entre les planches qui bouchaient les fenêtres, marchant sous la pluie vers la vallée de l’Yser, disséminée le long des routes, divisée, réunie, séparée de nouveau. La 5 edivision de Morland, la 27 ede Snow, la 28 ede Bulfin, la l redivision canadienne d’Alderson, des vétérans d’octobre auxquels nous allions nous joindre, avec l’Armée Territoriale et ceux de la Force Expéditionnaire. Alors nous pensions à la mort, encore, mais à une mort glorieuse, celle dont nous parlions entre nous le soir, dans les bivouacs : l’officier des Écossais qui était monté à l’assaut, à la tête de ses hommes, armé d’un sabre, contre les mitrailleuses allemandes. Sur le canal de Comines, les hommes attendaient l’ordre d’attaquer, impatients, enivrés, écoutant le bruit des canons qui roulait jour et nuit comme un tonnerre souterrain. Quand l’ordre est venu, quand on a su que les troupes du général Douglas Haig avaient commencé leur marche vers Bruges, il y a eu une explosion de joie puérile. Les soldats criaient « hurrah ! » en lançant leurs casquettes en l’air, et je pensais aux hommes de Rodrigues qui attendaient devant la bâtisse des télégraphes. Les cavaliers des escadrons français sont venus nous rejoindre au bord de la rivière Lys. Dans la lumière crépusculaire d’hiver, leurs uniformes bleus semblaient irréels, pareils à des parures d’oiseaux.

Alors nous avons commencé notre longue marche vers le nord-ouest, remontant le canal d’Ypres vers le bois de Hooges, dans la direction où grondait le tonnerre. Chaque jour nous rencontrions des troupes. C’étaient des Français et des Belges rescapés du massacre de Dixmude, qui revenaient de Ramscappelle, où les Belges avaient provoqué une immense inondation en ouvrant les vannes des écluses. Ensanglantés, en haillons, ils racontaient des histoires terrifiantes, les Allemands qui surgissaient sans cesse en hordes frénétiques et hurlantes, les combats dans la boue à l’arme blanche, à la baïonnette, au poignard, les corps traînant au fil de l’eau, accrochés aux barbelés, pris dans les roseaux.

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