Tatiana Rosnay - Elle s'appelait Sarah
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« On dirait qu'il a quitté Lucca.
— Oh… Et où est-il maintenant ?
— Il est ici, aux États-Unis, depuis quelques mois. »
Je n'avais pas pu soutenir son regard. Je m'étais levée et dirigée vers la fenêtre, jetant un œil dans l'avenue d'Amsterdam.
« Il est à New York ? »
Sa voix s'était adoucie. Elle vint se placer derrière moi et posa sa jolie tête sur mon épaule.
Je fis oui de la tête. Je n'osai pas lui dire combien j'étais excitée à l'idée de le croiser ici, à quel point je trouvais surprenant que nous soyons tous les deux dans la même ville, deux ans après notre première rencontre. Je me souvenais que son père était new-yorkais. Il avait probablement passé son enfance dans cette ville.
L'annuaire indiquait une adresse dans le Village. À quinze minutes à peine en métro. Et pendant des jours, des semaines, j'avais hésité à l'appeler. Après tout, il n'avait jamais essayé de me contacter à Paris et n'avait plus donné de nouvelles.
Mon excitation retomba un peu au fil du temps. Je n'avais pas eu le courage de l'appeler. Mais je pensais toujours à lui. Chaque jour. En silence et en secret. Je me disais que nous nous rencontrerions par hasard, dans Central Park, dans un grand magasin, un bar, un restaurant. Sa femme et ses enfants l'avaient-elles accompagné ? Pourquoi était-il revenu aux États-Unis, comme je l'avais fait moi-même ? Que s'était-il passé ?
« Tu l'as contacté ? demanda Zoë.
— Non.
— Tu vas le faire ?
— Je n'en sais rien, Zoë. »
Je me mis à pleurer sans bruit.
« Oh, Maman, je t'en prie », soupira-t-elle.
J'essuyai farouchement mes larmes. Je me sentais stupide.
« Maman, il sait que tu habites ici. J'en suis sûre même. Lui aussi a dû te pister sur Internet. Alors lui aussi sait où tu travailles et où tu habites. »
Je n'avais jamais pensé à cela. William me suivant à la trace sur Internet, cherchant mon adresse. Se pouvait-il que Zoë ait raison ? Savait-il que je vivais moi aussi à New York, dans l'Upper West Side ? Pensait-il à moi parfois ? Et si cela arrivait, que ressentait-il ?
« Il faut que tu laisses tomber, Maman. Laisse tout ça derrière toi. Appelle Neil, voyez-vous plus souvent, accroche-toi à ta nouvelle vie. »
Je me tournai vers elle et lui dis d'une voix forte et dure :
« Je ne peux pas, Zoë. J'ai besoin de savoir si ce que j'ai fait l'a aidé. Je dois le savoir. Est-ce trop demander ? Est-ce vraiment impossible ? »
Le bébé se mit à pleurer dans la pièce d'à côté. J'avais interrompu sa sieste. Zoë alla le chercher et revint avec sa petite sœur dodue et pleurnicharde.
Puis elle me caressa les cheveux au-dessus des boucles du nourrisson.
« Je crois que tu ne sauras jamais, Maman. Il ne sera jamais prêt à te le dire. Tu as bouleversé sa vie. Tu as tout mis par terre, souviens-toi. Il est probable qu'il n'a aucune intention de te revoir. »
Je lui pris le bébé et le serrai fort contre moi, pour sentir sa chaleur et sa rondeur. Zoë avait raison. Il fallait que je tourne la page, que je m'en tienne à cette vie nouvelle.
Comment, c'était une autre histoire.
J'occupais mon temps au maximum. Je n'avais pas une minute à moi. Il y avait Zoë, sa sœur, Neil, mes parents, mes neveux, mon boulot et la succession sans fin des fêtes auxquelles Charla et son mari m'invitaient et où je me rendais sans savoir si j'en avais envie. J'avais rencontré plus de monde en deux ans dans ce milieu cosmopolite si plaisant que pendant tout mon séjour parisien.
J'avais quitté Paris pour de bon, mais à chaque fois que j'y retournais, à cause de mon travail ou pour rendre visite à mes amis ou à Édouard, je me retrouvais toujours dans le Marais, c'était plus fort que moi. Rue des Rosiers, rue du Roi-de-Sicile, rue des Écouffes, rue de Saintonge, rue de Bretagne, je me promenais avec des yeux différents, des yeux pleins de la mémoire des lieux, des événements de 1942, même si tout cela avait largement précédé ma naissance.
J'aurais voulu savoir qui habitait rue de Saintonge à présent, qui regardait par la fenêtre donnant sur la cour envahie de verdure, qui caressait le marbre de la cheminée. Je me demandais si les nouveaux propriétaires pouvaient imaginer qu'un petit garçon y était mort dans un placard et que la vie d'une petite fille avait changé pour toujours ce jour-là.
Mes rêves aussi me ramenaient dans le Marais. Vers les atrocités du passé, dont je n'avais pas été témoin mais que je vivais avec tant de réalité qu'il me fallait rallumer la lumière pour que le cauchemar s'évanouisse.
C'était pendant ces nuits sans sommeil, seule dans mon lit, lassée des conversations mondaines, la bouche sèche à cause de ce verre de trop que je n'aurais jamais dû boire, que l'ancienne douleur revenait me hanter.
Ses yeux. Son visage quand je lui avais lu la lettre de Sarah. Tout revenait, me pénétrait et me privait de repos.
La voix de Zoë me ramena dans Central Park, dans ce magnifique printemps où la main de Neil était posée sur mon genou.
« Maman, le petit monstre veut une glace.
— Pas question, dis-je. Pas de glace. »
À ces mots, la petite se jeta la tête la première sur la pelouse et se mit à hurler.
« Ça promet ! » lança Neil d'un air songeur.
Le mois de janvier 2005 me ramena, encore et encore, à Sarah et à William. La célébration des soixante ans de la libération d'Auschwitz avait fait la une des journaux dans le monde entier. Il semblait qu'on n'avait jamais autant prononcé le mot « Shoah ».
Chaque fois que je l'entendais, mes pensées allaient vers elle et lui, pleines de douleur. En regardant la cérémonie à la télévision, je me demandais si William, lui aussi, pensait à moi en entendant ce mot, en voyant les images atroces du passé en noir et blanc osciller sur l'écran, les corps décharnés et sans vie entassés, innombrables, les fours crématoires, les cendres, en regardant l'horreur qui avait eu lieu.
Sa famille était morte dans cet endroit hideux. Les parents de sa mère. Il ne pouvait pas ne pas y penser. Avec Zoë et Charla à mes côtés, je regardai à l'écran la neige recouvrir le camp, les barbelés, le lugubre mirador. Et la foule, les discours, les prières, les bougies. Les soldats russes et leur pas étrange qui semblait presque une danse.
Puis il y eut la vision inoubliable de la nuit tombant sur le camp et des rails qui s'illuminaient peu à peu, éclairant l'obscurité dans un mélange poignant et aigu de douleur et de souvenir.
C'est arrivé un après-midi de mai. Un appel que je n'attendais pas.
J'étais assise à mon bureau où je me débattais avec mon ordinateur récalcitrant. J'ai décroché en prononçant un « allô » que je savais sec.
« Bonjour. C'est William Rainsferd. »
Je me redressai d'un coup, le cœur battant mais essayant de garder mon calme.
William Rainsferd.
Je restai muette, accrochée au combiné comme à une bouée.
« Vous êtes toujours là, Julia ? »
J'avalai ma salive.
« Oui, j'ai juste des problèmes avec mon ordinateur. Comment allez-vous, William ?
— Ça va », dit-il.
Il y eut un bref silence, mais sans tension perceptible.
« Ça faisait longtemps. »
Mon intervention sonnait un peu vide.
« Oui, c'est vrai », dit-il.
Il y eut encore un silence.
« Je vois que vous êtes une vraie New-Yorkaise à présent. J'ai trouvé vos coordonnées dans l'annuaire. »
Zoë avait donc raison. « Et si on se voyait ?
— Aujourd'hui ? dis-je.
— Si vous le pouvez, c'est parfait. »
Le bébé dormait dans la chambre d'à côté. Elle avait été à la crèche le matin. Mais pourquoi ne pas l'emmener avec moi, après tout ? Même si je savais qu'interrompre sa sieste provoquerait un drame. « Je peux m'arranger.
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