Tatiana Rosnay - Elle s'appelait Sarah
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- Название:Elle s'appelait Sarah
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Il recula. Il avait soudain l'air d'un vieillard blême et rabougri. Bertrand avait un regard à la fois curieux et détaché. C'était sans doute la première fois qu'il voyait une telle émotion chez son père. Je me demandais ce qu'il ressentait.
Édouard sortit, avec sa femme et ses filles qui le bombardaient de questions. Son fils suivait un peu en arrière, les mains dans les poches, silencieux. Édouard dirait-il la vérité à Colette, à leurs filles ? Probablement. J'imaginais le choc que ce serait pour elles.
William Rainsferd et moi restâmes seuls dans le hall de la maison de retraite. Dehors, dans la rue de Courcelles, il pleuvait toujours.
« Vous voulez prendre un café ? » dit-il.
Il avait un beau sourire.
Nous marchâmes dans le crachin jusqu'au café le plus proche. Nous commandâmes deux expressos. Pendant un moment, nous restâmes assis sans rien nous dire.
Puis il me demanda :
« Êtes-vous proche de cette vieille dame ?
— Oui, dis-je. Très proche.
— Je vois que vous attendez un enfant. »
Je tapotai mon ventre rebondi.
« L'accouchement est prévu en février. »
Enfin, il me dit lentement :
« Racontez-moi l'histoire de ma mère.
— Cela ne va pas être facile.
— Oui, mais j'ai besoin de l'entendre. S'il vous plaît, Julia. »
Je commençai dans un murmure, lentement, ne le regardant qu'à de rares occasions. En déroulant l'histoire de Sarah, je pensais à Édouard. Il devait faire la même chose que moi, assis dans son élégant salon vieux rose de la rue de l'Université, raconter la même histoire à sa femme et à ses filles, à son fils. La rafle. Le Vél d'Hiv. Le camp. La fuite. Le retour de la petite fille. L'enfant mort dans le placard. Deux familles liées par la mort et un secret. Deux familles liées par le chagrin. Une partie de moi désirait que cet homme connaisse la vérité. Une autre voulait le protéger, le mettre à l'abri d'une réalité émoussée par le temps. Lui éviter l'image atroce d'une petite fille dans la souffrance. Sa douleur, ce qu'elle avait perdu. Qui deviendrait sa douleur à lui, un intense sentiment de perte. Plus je parlais, plus je lui donnais des détails, plus je répondais à ses questions, plus je sentais que mes mots le transperçaient comme des épées.
Quand j'eus terminé, je levai les yeux vers lui. Son visage, ses lèvres, avaient pâli. Il sortit le carnet de son enveloppe et me le tendit sans dire un mot. La petite clef de cuivre était posée sur la table entre nous deux.
Je tenais le carnet entre les mains. D'un regard, il m'incita à l'ouvrir.
Je lus silencieusement la première phrase. Puis je continuai à voix haute, en traduisant directement le français dans notre langue maternelle. Je n'allais pas très vite. L'écriture, fine et penchée, était difficile à lire.
Où es-tu, mon petit Michel ? Mon beau Michel.
Où es-tu maintenant ?
Te souviens-tu de moi ?
Moi, Sarah, ta sœur.
Celle qui n'est jamais revenue. Celle qui t'a abandonné dans ce placard.
Celle qui croyait que tu étais à l'abri.
Michel.
Les années ont passé et j'ai toujours la clef. La clef de notre cachette.
Je l'ai gardée, jour après jour. Et jour après jour, je l'ai caressée en me souvenant de toi. Elle ne m'a pas quittée depuis ce 16 juillet 1942. Personne ne le sait. Personne ne sait pour la clef, pour toi.
Toi, dans le placard. Et Maman. Et Papa. Et le camp. Et l'été 1942.
Personne ne sait qui je suis vraiment.
Michel.
Pas un jour ne passe sans que je pense à toi. Sans que je me souvienne du 26, rue de Saintonge. Je porte le poids de ta mort comme je porterais un enfant.
Je le porterai jusqu'à ma mort.
Parfois, je voudrais m'en aller.
Le poids de ta mort m'est trop insupportable.
Comme l'est celui de la mort de Maman et de
Papa.
Je revois les wagons de bestiaux les emportant vers la mort.
J'entends le train. Je l'entends depuis trente ans. Je ne supporte plus le poids de mon passé. Pourtant, je ne me résous pas à me débarrasser de la clef de ton placard.
C'est la seule chose concrète qui me lie à toi, avec ta tombe.
Michel.
Comment prétendre être ce que je ne suis pas ? Comment leur faire croire que je suis une autre femme ?
Non, je ne peux oublier. Le vélodrome. Le camp. Le train.
Jules et Geneviève. Alain et Henriette. Nicolas et Gaspard.
Mon enfant n'efface rien. Je l'aime. Il est mon fils.
Mon époux ignore qui je suis vraiment.
Quelle est mon histoire.
Mais je ne peux pas oublier.
Venir dans ce pays était une erreur.
Je pensais que tout serait différent, que je pourrais être différente. Je pensais tout laisser en arrière.
Ce n'est pas le cas.
On les a emmenés à Auschwitz. On les a tués. Mon frère ? Mort dans un placard. Il ne me reste rien.
Je pensais qu'il me resterait quelque chose. J'avais tort.
Un enfant et un époux ne sont pas assez.
Ils ne savent rien.
Ils ne savent pas qui je suis.
Ils ne sauront jamais.
Michel.
Dans mes rêves, tu viens me chercher. Tu me prends par la main et tu m'emportes. Cette vie est trop dure à supporter.
Je regarde la clef et je voudrais remonter le temps et que tu sois là.
Je voudrais que reviennent ces jours d'innocence et d'insouciance d'avant la guerre.
Je sais que mes blessures ne se refermeront jamais.
J'espère que mon fils me pardonnera.
Il ne saura jamais.
Personne ne saura jamais.
Zakhor, Al Tichkah. Souviens-toi. N'oublie jamais.
Ce café était un endroit bruyant et plein de vie. Pourtant, autour de nous s'était formée comme une bulle de silence absolu.
Je reposai le carnet, dévastée par ce que nous venions d'y apprendre.
« Elle s'est suicidée, dit platement William. Ce n'était pas un accident. Elle s'est jetée volontairement contre un arbre. »
Je restai silencieuse, incapable de prononcer le moindre mot. Que dire ?
J'aurais voulu lui prendre la main, mais quelque chose me retenait. Je respirai profondément. Mais les mots ne venaient toujours pas.
La clef de cuivre était posée sur la table, témoin muet du passé, de la mort de Michel. Je sentis que William se refermait comme il l'avait fait à Lucca quand il avait avancé les mains pour me repousser. Il ne bougeait pas, mais je sentais clairement qu'il se retirait. Encore une fois, je résistai à l'envie impérieuse de le toucher, de le prendre dans mes bras. Pourquoi avais-je la sensation d'avoir tant à partager avec cet homme ? D'une certaine façon, il n'était pas un étranger pour moi, et ce qui était encore plus bizarre, je pensais que je n'étais pas non plus une étrangère pour lui. Qu'est-ce qui nous avait rapprochés ? Ma quête, ma soif de vérité, ma compassion pour sa mère ? Il ne savait rien de moi, il ignorait tout de mon mariage en péril, de ce qui avait failli être une fausse couche à Lucca, de mon travail, de ma vie. Et moi, que savais-je de lui, de sa femme, de ses enfants, de sa carrière ? Son présent restait un mystère. Mais son passé, le passé de sa mère m'avaient été révélés comme on marche dans le noir avec une simple torche. Je désirais plus que tout montrer à cet homme à quel point tout cela comptait pour moi, à quel point ce qui était arrivé à sa mère avait changé ma vie.
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