Tatiana Rosnay - Elle s'appelait Sarah
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« Merci, finit-il par dire. Merci de m'avoir tout raconté. »
Sa voix était étrange, empruntée. Je m'aperçus que j'aurais voulu le voir s'effondrer, pleurer, montrer quelque émotion. Pourquoi ? Sans aucun doute parce que j'avais moi-même besoin de me libérer, de pleurer pour évacuer la douleur, le chagrin, le vide, besoin de partager avec lui mes sentiments, dans une communion intime et singulière.
Il se leva pour partir, en ramassant le carnet et la clef. Je ne supportai pas l'idée qu'il s'en aille si vite. S'il partait maintenant, j'étais convaincue que je ne le reverrais plus jamais. Il ne voudrait plus me voir ou me parler. Je perdrais mon dernier lien avec Sarah. Je le perdrais. Et pour Dieu sait quelle raison obscure, William Rainsferd était la seule personne avec qui je désirais être en ce moment.
Il avait dû lire dans mes pensées, car je le vis hésiter. Il se pencha vers moi.
« Je vais aller dans ces endroits, dit-il. Beaune-la-Rolande et rue Nélaton.
— Je peux vous accompagner si vous voulez. »
Ses yeux me fixèrent un moment. Je perçus encore une fois la complexité de ce que je lui inspirais, entre ressentiment et gratitude.
« Non, je préfère y aller seul. Mais j'apprécierais que vous me donniez les adresses des frères Dufaure. J'aimerais les rencontrer.
— Bien sûr », répondis-je, en ouvrant mon agenda et en notant les coordonnées des Dufaure sur un bout de papier.
Soudain, il retomba lourdement sur sa chaise.
« J'aurais besoin d'un verre, dit-il.
— Bien sûr, bien sûr. »
J'appelai le garçon et commandai du vin pour nous deux.
Tandis que nous buvions en silence, je remarquai combien je me sentais à l'aise en sa compagnie. Deux Américains autour d'un verre. Nous ne ressentions pas le besoin de parler et ce silence n'était pas gênant. Mais je savais qu'après sa dernière gorgée, il partirait.
Ce moment arriva.
« Merci, Julia, merci pour tout. »
Il ne dit pas : restons en contact, envoyons-nous des mails, parlons-nous au téléphone de temps en temps. Non, il ne dit rien de tout ça. Et je pouvais entendre ce que disait son silence : ne m'appelez pas, ne cherchez pas à me contacter, s'il vous plaît, je dois reconsidérer toute mon existence, j'ai besoin de temps et de silence, de paix. Je dois trouver qui je suis désormais.
Je le vis partir sous la pluie, sa haute silhouette s'évanouissant dans l'animation de la rue.
Je croisai les mains sur mon ventre, envahie de solitude.
Quand je rentrai ce soir-là, toute la famille Tézac m'attendait, avec Bertrand et Zoë, assis dans notre salon. Je perçus immédiatement à quel point l'atmosphère était tendue.
On aurait dit qu'ils s'étaient séparés en deux groupes : Édouard, Zoë et Cécile, ceux qui étaient de mon côté, qui approuvaient ce que j'avais fait, et les « anti », Colette et Laure.
Bertrand restait étrangement silencieux. Son visage était lugubre, sa bouche tombante. Il ne me regardait pas.
Colette explosa. Comment avais-je pu faire une chose pareille ? Rechercher cette famille, contacter cet homme, qui, en réalité, ignorait tout du passé de sa mère.
« Le pauvre homme, répéta ma belle-sœur en frissonnant. Maintenant, il sait qui était réellement sa mère, qu'elle était juive, que sa famille entière a été exterminée en Pologne, que son oncle est mort de faim. Julia aurait dû le laisser en paix. »
D'un bond, Édouard se mit debout et leva les bras au ciel.
« Mon Dieu ! gronda-t-il. Qu'est-ce que c'est que cette famille ! » Zoë vint se blottir sous mon bras.
« Julia a agi courageusement, ce qu'elle a fait est d'une grande générosité, continua-t-il, tout tremblant de colère. Elle voulait être sûre que la famille de cette petite fille était au courant et savait qu'elle compatissait. Qu'elle était au courant que mon père s'en souciait assez pour faire en sorte que Sarah Starzynski soit accueillie par une famille d'adoption où elle était aimée.
— Oh, Papa, je t'en prie, l'interrompit Laure. Ce qu'a fait Julia était lamentable. Faire revivre le passé n'est jamais une bonne idée, surtout en ce qui concerne cette guerre. Personne ne veut s'en souvenir ou y penser. »
Elle ne me regardait pas, mais je sentais tout le poids de son animosité envers moi. Je lisais facilement en elle. J'avais agi en pure Américaine. Je ne savais pas ce qu'était le respect du passé. Je n'avais pas la moindre idée de ce qu'était un secret de famille. Je n'avais aucune éducation. Pas de sensibilité. Une Américaine grossière et sans éducation : l'Américaine avec ses gros sabots.
« Je ne suis pas d'accord ! s'écria Cécile d'une voix tremblante. Je te remercie de m'avoir raconté ce qui s'est passé, père. C'est une histoire horrible, ce pauvre petit garçon mort dans l'appartement, la petite sœur qui revient. Je crois que Julia a eu raison de contacter cette famille. Après tout, nous n'avons rien fait dont nous puissions avoir honte. »
« Peut-être ! dit Colette en se pinçant les lèvres, mais si Julia ne s'était pas montrée si curieuse, Édouard ne nous aurait probablement jamais rien dit, n'est-ce pas, Édouard ? »
Édouard regarda sa femme dans les yeux. Son visage était empreint de froideur, sa voix également.
« Colette, mon père m'a fait jurer de ne jamais révéler ce qui était arrivé. J'ai respecté cette promesse, et ce fut extrêmement difficile, pendant soixante ans. Mais aujourd'hui, je suis heureux que vous sachiez. Maintenant, je peux partager cela avec ma famille, même si je m'aperçois que cela dérange certains d'entre vous.
— Dieu merci, Mamé n'est au courant de rien », soupira Colette, en replaçant ses cheveux blonds cendrés.
« Oh, Mamé sait tout », lança Zoë d'une petite voix aiguë.
Ses joues s'empourprèrent, mais elle ne baissa pas les yeux.
« Elle-même m'a raconté ce qui est arrivé. Je ne savais pas pour le petit garçon, j'imagine que Maman n'aurait pas aimé qu'elle me raconte cette partie de l'histoire. Mais Mamé m'a tout dit. »
Zoë continua.
« Elle sait depuis le début, depuis que la concierge lui a appris que Sarah était revenue. Elle a dit aussi que grand-père faisait des tas de cauchemars où il y avait un enfant mort dans sa chambre. Elle m'a dit que c'était horrible de savoir et de ne pas pouvoir en parler avec son mari, son fils et plus tard, avec sa famille. Elle a dit que cela avait changé mon arrière-grand-père, que cela l'avait atteint d'une façon dont il ne pouvait pas parler, même à elle. »
Je me tournai vers mon beau-père. Il ne quittait pas Zoë des yeux, abasourdi.
« Elle savait ? Toutes ces années, elle savait ? »
Zoë fît oui de la tête.
« Mamé m'a dit que c'était un terrible secret à porter, qu'elle ne cessait de penser à cette petite fille et qu'elle était heureuse que je le partage désormais. Elle a dit que nous aurions dû en parler bien plus tôt, que nous aurions dû faire ce qu'a fait Maman, que nous n'aurions pas dû attendre. Nous aurions dû retrouver la famille de cette petite fille. Nous avons eu tort de garder tout cela enfoui, voilà ce qu'elle m'a dit. Juste avant son attaque. » Il y eut un long silence douloureux. Zoë se leva en regardant tour à tour Colette, Édouard, ses tantes et son père. Moi, enfin.
« Je veux vous dire autre chose », ajouta-t-elle, en passant adroitement du français à un anglais très fortement américain. « Je me fiche de ce que certains vont penser. Je me fiche que vous pensiez que Maman a eu tort, ou que ce qu'elle a fait était une idiotie. Moi, je suis fière de ce qu'elle a accompli. Je suis fière qu'elle ait retrouvé William et qu'elle lui ait tout dit. Vous n'avez aucune idée de ce que cela représentait pour elle, de la volonté qu'il lui a fallu. Et vous savez quoi ? Quand je serai grande, je veux être comme elle. Je veux devenir une mère dont mes enfants soient fiers. Bonne nuit. »
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