Tatiana Rosnay - Elle s'appelait Sarah
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Elle fit une drôle de petite révérence et sortit en refermant doucement la porte.
Nous restâmes silencieux un long moment. Le visage de Colette se figeait à vue d'œil. Laure vérifiait son maquillage dans un miroir de poche. Cécile semblait pétrifiée.
Bertrand n'avait pas dit un mot. Il se tenait face à la fenêtre, les mains croisées dans le dos. Pas une fois il ne m'avait regardée. Ni moi ni personne d'autre.
Édouard se leva et vint déposer une caresse sur mes cheveux, avec une tendresse très paternelle. Ses yeux bleu pâle clignèrent en me regardant, puis il murmura dans le creux de mon oreille :
« Tu as fait ce qu'il fallait. Tu as bien fait. »
Mais, plus tard dans la soirée, seule dans mon lit, incapable de lire, de penser, de faire quoi que ce soit à part regarder le plafond, je me posais encore des questions.
Je pensais à William. Je ne savais pas où il était mais j'étais sûre qu'il essayait de rassembler toutes les pièces du puzzle, les vieilles et les nouvelles.
Je pensais à la famille Tézac qui, pour une fois, avait dû sortir de sa coquille, se parler, mettre au grand jour un sombre et triste secret. Je pensais à Bertrand me tournant le dos.
Tu as fait ce qu'il fallait. Tu as bien fait.
Était-ce Édouard qui avait raison ? Je n'arrivais pas à en être sûre.
Zoë poussa la porte et se glissa dans mon lit. Elle se blottit contre moi comme un petit chiot, me prit la main et y déposa un long baiser, puis cala la tête sur mon épaule.
On entendait la rumeur de la circulation sur le boulevard Montparnasse. Il était tard. Bertrand était sans doute avec Amélie. Il était si loin de moi, comme un étranger. Comme quelqu'un que je connaîtrais à peine.
Deux familles, j'avais réuni deux familles, au moins pour aujourd'hui. Deux familles qui ne seraient plus jamais les mêmes.
Avais-je bien fait ?
Je ne savais que penser.
Zoë s'endormit à mes côtés. Son souffle lent me chatouillait le cou. Je pensais à l'enfant qui naîtrait bientôt et une sorte de paix m'envahit. Un sentiment de sérénité qui m'apaisa pendant un moment. Mais la douleur et la tristesse étaient toujours là.
NEW YORK, 2005
« Zoë ! hurlai-je. Pour l'amour de Dieu, ne lâche pas la main de ta sœur. Elle va tomber et se briser le cou ! »
Ma fille aux jambes de sauterelle râla.
« Tu es complètement parano comme mère ! »
Elle attrapa le bras grassouillet de sa sœur et la remit d'aplomb sur son tricycle. Ses petites jambes pédalaient furieusement sur le chemin tandis que Zoë courait derrière. Mon bébé gazouillait de plaisir, en tournant la tête pour vérifier que j'étais bien en train de la regarder, avec cet air de vanité qu'on peut avoir à deux ans.
Central Park et les premières promesses du printemps… C'était si bon ! J'étirai mes jambes en inclinant mon visage vers le soleil.
L'homme qui se tenait à mes côtés me caressa les joues.
Neil. Mon petit ami. À peine plus âgé que moi. Avocat. Divorcé. Habitant le quartier de Fiat Iron avec ses fils adolescents. C'était ma sœur qui me l'avait présenté. Je l'aimais bien. Je n'étais pas amoureuse, mais j'appréciais sa compagnie. Il était intelligent et cultivé. Il n'avait aucune intention de m'épouser, Dieu merci, et voyait mes filles seulement de temps en temps.
J'avais eu quelques aventures depuis que nous étions ici. Rien de sérieux. Rien d'important. Zoë les appelait mes chevaliers servants, Charla, mes beaux, à la sudiste. Avant Neil, il y avait eu Peter. Peter avait une galerie d'art, une calvitie au sommet du crâne qui l'ennuyait beaucoup et un loft glacial à Tribeca. Tous étaient des Américains d'âge mûr, assez typiquement ennuyeux. Polis, honnêtes et méticuleux. Ils avaient de bons jobs, une bonne éducation, étaient cultivés et la plupart du temps divorcés. Ils venaient me chercher, me déposaient, m'offraient leur bras ou leur parapluie. Ils m'emmenaient déjeuner au Met, au Moma, à l'Opéra, au New York City Ballet, voir des spectacles sur Broadway, dîner… Et dans leur lit parfois. Je me laissais faire sans envie. Le sexe n'était plus pour moi qu'un passage obligé. Un acte mécanique et ennuyeux. Dans ce domaine aussi, quelque chose avait disparu. La passion. L'excitation. La chaleur. Disparues et envolées.
J'avais la sensation que quelqu'un – moi ? – passait le film de ma vie en accéléré. J'étais un Charlie Chaplin de théâtre de marionnettes, qui faisait tout à un drôle de rythme précipité, comme si agir autrement m'était impossible. J'arborais le sourire imperturbable de la fille contente de sa nouvelle vie. Parfois, Charla m'observait en douce et disait : « Eh, tout va bien ? » Ma réponse était toujours la même : « Oh, oui, bien sûr, tout va bien. » Charla n'avait pas l'air convaincue, mais elle laissait tomber pendant un moment. Ma mère faisait la même chose, cherchant je ne sais quoi dans mon visage quand elle me demandait, avec une moue inquiète : « Tout va bien, ma chérie ? »
Je chassais mes angoisses avec un sourire insouciant.
Un beau matin frais comme il n'y en a qu'à New York. Un air vif et un ciel bleu sans nuage. La ligne des gratte-ciel surplombant la cime des arbres. La masse claire du Dakota, en face de nous, devant lequel John Lennon avait trouvé la mort. L'odeur de hot-dogs et de bretzels portée par la brise.
Je caressai le genou de Neil, les yeux fermés. La chaleur du soleil augmentait peu à peu. New York et son terrible climat contrasté. Des étés de plomb. Des hivers de glace. Et la lumière tombant sur la ville, dure, éclatante, argentée, lumière que j'avais appris à aimer. Paris, sa grisaille et son crachin, me paraissait un autre monde.
J'ouvris les yeux sur mes filles en train de sautiller. Zoë semblait être devenue adolescente en une nuit. C'était désormais une jeune fille qu'on remarquait. Elle était aussi grande que moi. Sa silhouette était élancée et musclée. Elle ressemblait à Charla et à Bertrand, elle avait hérité de leur classe naturelle, de leur allure, de leur pouvoir de séduction, et ce mélange puissant et flamboyant de Jarmond et de Tézac me ravissait.
La petite, c'était autre chose. Plus douce, plus ronde, plus fragile. Elle avait besoin de câlins, de baisers, de tout un tas d'attentions que Zoë ne réclamait pas à son âge. Était-ce à cause de l'absence de son père ? À cause de ce départ pour New York peu après sa naissance ? Je l'ignorais et ne cherchais pas vraiment de réponses à ces questions.
Après tant d'années passées à Paris, ce retour aux États-Unis avait été singulier. Et l'était encore, parfois. Je ne me sentais pas tout à fait chez moi. Je me demandais combien de temps cela prendrait. Mais je l'avais fait, j'étais partie. Ça n'avait pas été une décision facile.
Le bébé était né deux mois avant terme, juste après Noël, dans la panique et la douleur. Aux urgences de Saint-Vincent-de-Paul, j'eus droit à une césarienne géante. Bertrand était là, tendu et ému malgré lui. Une petite fille parfaite. Avait-il été déçu ? Moi, je ne l'étais pas. Cette enfant était si importante pour moi. Je m'étais battue pour elle. Je n'avais pas baissé les bras. Elle était ma victoire.
Peu après la naissance et juste avant d'emménager rue de Saintonge, Bertrand prit son courage à deux mains pour m'avouer, enfin, qu'il aimait Amélie et voulait vivre avec elle dans son appartement du Trocadéro. Il déclara qu'il ne voulait plus mentir, ni à moi ni à Zoë, qu'il faudrait divorcer, que cela serait simple et rapide. C'est à ce moment-là, en l'écoutant s'emmêler dans son interminable confession, alors qu'il faisait les cent pas les mains derrière le dos, les yeux rivés sur le plancher, que pour la première fois, l'idée de retourner en Amérique m'était venue. J'écoutai Bertrand jusqu'au bout. Il avait l'air lessivé, vidé, mais c'était fait. Il s'était montré honnête avec moi, enfin. Avec lui-même aussi. J'avais alors regardé mon sensuel et bel époux et l'avais remercié. Il eut l'air surpris. Il s'attendait à une réaction plus violente ou plus amère. Des cris, des insultes, des histoires à n'en plus finir. Le bébé, que je tenais dans mes bras, avait gémi en agitant ses petits poings.
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