Elsa Triolet - Roses à crédit

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Martine est belle, elle a le rare don d'aimer. Mais à notre âge de nylon, elle est venue su monde dans des conditions de l'âge de pierre. Aussi le confort moderne, le cosy-corner seront-ils son premier idéal, et le métier de manucure parmi les miroirs et les parfums d'un salon de coiffure suffit à ses rêves de beauté. Elle est en cela semblable à des millions d'êtres, car moins on possède de i choses n et plus le désir en est grand. Ainsi est né le crédit malin, l'enchantement des a facilités » qui comble les désirs.
Daniel Donelle, l'amour de Martine, est déjà au-delà de cet idéal électro-ménager. Rosiériste, touché par l'aile de la science, il rêve à une rose nouvelle. La belle Martine, jadis perdue dans les bois, l'avait attiré dans leurs mystérieuses profondeurs, mais le coq a chanté, et Daniel, stupéfait, trouve sa femme installée dans un petit appartement moderne acheté à crédit.
Un jour, Daniel créera la rose parfumée
, mais elle ne sera plus un hommage qu'à la souffrance.

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— Tiens ! — il lui lançait une écharpe — cache ces seins, il y a le garçon qui reviendra sûrement chercher le plateau…

Ils allaient maintenant tout droit à la ferme familiale des Donelle pour y passer les vacances de lune de miel : après toutes les dépenses faites, on ne pouvait guère en faire d’autres.

Ils roulaient dans la grande plaine vallonnée. De loin, loin, on pouvait déjà distinguer la tache grise qu’était l’ancienne ferme des Donelle. On la perdait de vue dans les descentes, la retrouvait en montant… Daniel était un peu ému à l’idée d’introduire Martine dans le monde de son enfance, dans l’intimité de ses souvenirs : il est malaisé de les communiquer, de les faire partager. Ils approchaient : la ferme, isolée sur un vaste tapis à dessins géométriques, marron, vert, beige, jaune, grandissait à vue d’œil.

Rien que des murs… En pierre grise, une forteresse rectangulaire avec trois tourelles, deux rondes et une carrée. La partie du mur donnant sur la route était très haute, devenait maison, percée de quelques fenêtres et d’un portail en bois plein, si haut qu’il mordait sur le premier étage. À côté du portail, il y avait une porte vernie, visiblement récente, avec deux marches et une plaque de cuivre : Donelle, horticulteur. Ils étaient arrivés.

— Ne prends pas peur, mon Martinot, disait Daniel pour la centième fois, toi qui n’aimes pas le désordre… tu vas voir !

Le portail s’ouvrait dans un concert furieux de chiens bondissants, se démenant… Un jeune ouvrier très blond, nu jusqu’à la ceinture, enlevait son chapeau de paille et montrait largement ses dents dans le bronze du visage. Il ferma le portail derrière eux et disparut dans la maison. Daniel rangeait la voiture sous l’appentis adossé au mur, à côté de la Citroën paternelle et d’une camionnette. Les chiens aboyaient et bondissaient.

On aurait dit une place de village après le marché… la cour pavée était jonchée de paille, de cageots, de paniers, de ficelles, de vieux journaux, de brouettes, de bâches… De la boue sous les pieds, un peu partout. Il avait dû y avoir de la pluie. Près du vieux puits, c’était une large mare où barbotaient des canards. Des poules suivies de poussins cherchaient leur bonheur entre les pavés où poussait l’herbe… Des chats… ils étaient couchés ici et là, au soleil… sur la margelle du puits, sur les toits des constructions basses adossées aux murs, sur les marches devant les portes… Côté portail, où se trouvait la maison d’habitation à un étage, le tronc en spirale d’une très vieille glycine grimpait au mur et de là embrassait la cour, laissant nonchalamment pendre ses immenses manches vertes au-dessus de tout ce désordre. Face au portail, côté maison d’habitation, il y avait un deuxième portail, ouvert sur les champs, un horizon lointain…

M. Donelle père était heureux d’accueillir les enfants. Dominique serra la main de Martine et dit rapidement, avec un sourire aussitôt effacé : « Soyez la bienvenue… », poussant devant elle la petite Sophie avec ses cheveux noirs, flottants, porteuse d’un gros bouquet de roses. Cela se passait dans la salle à manger, sombre à cause de la glycine. Elle devait être humide, le papier peint du plafond, avec un dessin en relief, blanc sur blanc, pendait en lambeaux. Il y avait un buffet en bois sculpté et des chaises à dossier haut, recouvertes d’un cuir repoussé, avec des clous en cuivre. Au mur, des agrandissements de photos de famille, un baromètre, et un paysage représentant un village, avec, dans le clocher de l’église, une vraie petite pendule !

— Voyons, ma fille, aimes-tu le croupion ? Parce que si tu l’aimes, il est à toi, on ne refuse rien à une jeune mariée !

M. Donelle découpait le, ou plutôt, les poulets, d’une main de maître. Ils étaient assez nombreux à table : outre M. Donelle, Dominique et les enfants, Martine et Daniel, il y avait aussi les trois cousins que Martine connaissait du village. Martine n’aimait pas le croupion, et elle n’avait plus faim après le pâté maison, le saucisson et jambon maison, le melon… Le vin rosé, on le recevait directement de chez un ami amateur de roses, un vin qui n’était pas falsifié, ça non, il ne l’était pas ! La tarte réconcilia Martine avec la très vieille femme bougonne qui faisait la cuisine et servait à table. On l’appelait la mère-aux-chiens, et des chiens, il y en avait !.. Présentement, ils étaient couchés autour de la table, bien élevés, sans mendier, obéissant au doigt et à l’œil… des bergers allemands de race pure et des bâtards du côté chien de chasse. De temps en temps, on leur jetait un morceau de viande, de pain trempé dans le jus, et ils ne se disputaient même pas.

M. Donelle avait son complet du mariage, foncé et flottant ; les trois cousins portaient eux aussi des complets-veston avec gilet, qui paraissaient encore plus épais à cause de la chaleur. Dominique, dans une robe de coton blanche, les bras nus, hâlés, était bien mieux qu’au mariage ; la petite Sophie, on l’avait encore coiffée avec les grands cheveux dans le dos, qui lui tenaient terriblement chaud, lui collaient au front, lui entraient dans les yeux… Elle ne mangeait rien et regardait Martine. Le petit aussi regardait Martine et avait chaud. Les trois cousins aussi la regardaient, à la dérobée, parlaient peu. Bernard, celui qui aimait les Allemands, semblait se porter à merveille, lui qui avait tant décollé après leur départ que c’en était risible. « Cette cravate, se disait Martine, c’est pas possible ! Il a dû l’hériter d’un fridolin ! Et la bouille qu’il a maintenant, si je ne savais pas que c’est Bernard, je croirais que c’est Gœbbels évadé qui s’est retapé à la campagne ! » Les deux autres, Pierrot et Jeannot avec leur bonne-tête ronde, ressemblaient à Daniel, alors… Mais ces vestons qu’ils avaient, de quoi étaient-ils doublés, de carton ?… Ah là là… Comme il était beau, son Daniel, avec sa chemise blanche à col ouvert… On parlait surtout du temps où tous ces grands garçons et Dominique étaient des enfants. La fois où Daniel avait mangé un bocal de prunes à l’eau-de-vie ! ça fait quelque chose comme vingt ans et depuis on cache toujours la clef dans une sculpture du buffet. Les liqueurs et alcools sont toujours dans le buffet, comme ça M. Donelle les a sous la main quand il veut offrir un verre à un client…, son bureau est contigu à la salle à manger, c’est la porte de ce côté… Et le jour où Dominique est tombée dans le puits ! Les quatre garçons l’ont rattrapée au vol et maintenue à bout de bras au-dessus du vide, jusqu’à ce que les deux ouvriers l’aient tirée de là… La première greffe faite par Daniel ! A-t-on assez ri ! Il avait greffe à sa manière, on peut dire… À chaque nouvelle histoire, la petite se tournait vers sa mère et lui chuchotait quelque chose à l’oreille, et Dominique répondait : « Oh, quatre ans peut-être… six ans… douze ans… »

Au café, tout le monde semblait un peu absent, et avec la dernière gorgée avalée, chacun fila comme un chien détaché : au travail !.. Daniel et Martine, eux, étaient en vacances, ils pouvaient aller se reposer. Daniel avait pris le bras de Martine, il allait la mener dans sa chambre, la leur, on s’était mis à table à peine arrivés, et elle n’avait encore rien vu… Donc, à côté de la salle à manger, où l’on ne mangeait que dans les grandes occasions, c’était le bureau. Daniel ouvrit la porte devant Martine : machines à écrire, registres et dossiers sur des rayons… on dirait l’étude d’un notaire. Une chaleur là-dedans ! Un comptable et une dactylo vinrent serrer la main de la jeune M me Donelle… Une deuxième porte donnait sur un vestibule d’où l’on pouvait sortir directement sur la grande route : c’était la petite porte près du portail sur laquelle on pouvait lire Donelle, horticulteur. Dans ce même vestibule, donnait un escalier en pierre, avec une belle rampe : à l’étage, un long couloir à peine éclairé par quelques fenêtres sur la route. Daniel ouvrait, l’une après l’autre, les portes des chambres. Grandes comme des salles, blanchies à la chaux, de gros meubles de bois foncé, des dessus de lit tricotés, des crucifix, elles avaient l’immobilité des pièces inhabitées, un silence stagnant… Personne n’y couchait depuis des années, la famille s’était rétrécie, expliquait Daniel, et puis, on avait appris à avoir froid. Dans le temps, on ne sentait jamais le froid, paraît-il, on faisait du feu dans la cheminée quand il y avait quelqu’un de malade au point de se mettre au lit. Maintenant, il faudrait installer le chauffage central, mais père refuse de brûler de l’argent… lui, il n’a jamais froid. Alors, tout le monde a déménagé de l’autre côté du portail, on y a divisé les pièces et installé des poêles. De ce côté, ce n’est que chez moi qu’il fait chaud en hiver, tu n’auras jamais froid, mon Martinot… Martine ne dit rien, mais elle eut un frisson, par cette chaleur, à la seule pensée qu’elle pourrait vivre ici.

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