Elsa Triolet - Roses à crédit

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Martine est belle, elle a le rare don d'aimer. Mais à notre âge de nylon, elle est venue su monde dans des conditions de l'âge de pierre. Aussi le confort moderne, le cosy-corner seront-ils son premier idéal, et le métier de manucure parmi les miroirs et les parfums d'un salon de coiffure suffit à ses rêves de beauté. Elle est en cela semblable à des millions d'êtres, car moins on possède de i choses n et plus le désir en est grand. Ainsi est né le crédit malin, l'enchantement des a facilités » qui comble les désirs.
Daniel Donelle, l'amour de Martine, est déjà au-delà de cet idéal électro-ménager. Rosiériste, touché par l'aile de la science, il rêve à une rose nouvelle. La belle Martine, jadis perdue dans les bois, l'avait attiré dans leurs mystérieuses profondeurs, mais le coq a chanté, et Daniel, stupéfait, trouve sa femme installée dans un petit appartement moderne acheté à crédit.
Un jour, Daniel créera la rose parfumée
, mais elle ne sera plus un hommage qu'à la souffrance.

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— Vous avez un beau métier, monsieur Donelle… dit-elle au père de Daniel, sirotant un café délicieux.

— C’est un métier qu’on a chez nous dans le sang, Madame… Daniel et ses cousins sont la quatrième génération des Donelle rosiéristes… — Le regard que M. Donelle tournait vers M me Denise avait la même innocence végétale que celui de son fils : — Et mes petits-enfants que vous voyez là, s’ils restent fidèles aux traditions, seront la cinquième.

La cinquième génération était en train de taquiner des dindons qui se trouvaient de l’autre côté d’un grillage : Paulot, un garçonnet d’une dizaine d’années, la tête ronde et les cheveux en brosse, tel qu’était Daniel à son âge, et la petite sœur, Sophie, qui ressemblait à sa mère, mais promettait encore tout ce que l’autre n’avait pas tenu… elle était brune comme sa mère avec les mêmes grands cheveux noirs, et une timidité excessive qui lui liait bras et jambes dès qu’on la regardait, et mettait dans ses yeux une expression d’angoisse, une brume adorable…

–’… Ce petit, continuait M. Donelle, sait déjà greffer un rosier, il suit les ouvriers pas à pas… Il est né en 1940, et mon grand-père, le premier qui ait aimé les roses dans la famille, à ma connaissance, est né en 1837. Il était le plus jeune d’une famille nombreuse et mon arrière-grand-père l’avait placé à quinze ans au château voisin comme aide-jardinier…

— Un peu comme les cadets des grandes familles anglaises, qui n’héritent pas et sont obligés de courir le monde… intervint M me Denise, rêveuse.

— Si vous voulez… bien que nombreuse et grande ne soit pas la même chose ! Il se trouvait que le propriétaire du château, le comte R…, était un grand amateur de fleurs, et qu’il avait un jardinier remarquable. Mon grand-père fut un élève exceptionnel… il se maria avec la fille du jardinier !

On rit un peu, et M. Donelle continua :

— Ils eurent leur premier enfant en 1850, et grand-père eut envie de retourner à la ferme familiale et de s’installer horticulteur… Il a dû avoir beaucoup de mal à persuader la famille d’essayer un nouveau métier, vous savez ce que c’est que les paysans — lents, têtus, méfiants… Enfin, on lui avait concédé la terre qui devait lui revenir un jour, une victoire extraordinaire : chez nous, on ne divise pas !.. Grand-père s’était mis à faire de la fleur, et surtout de la rose. On allait les vendre à Paris aux marchés de la Cité et de la Madeleine ; ce n’est pas que cela rapportait lourd, plus que la culture quand même et, peu à peu, il a gagné du terrain, c’est le cas de le dire… — Mais c’est son fils qui a définitivement abandonné la grande culture et ne s’est plus occupé que de la fleur. La vieille ferme avec ses terres est devenue un établissement horticole… Peu à peu, on n’y a plus fait que des plantations de rosiers. Mon père, Daniel Donelle, fut un grand rosiériste. J’ai appelé mon fils d’après lui. J’espère qu’il lui fera honneur.

— Mais il y a bien des plantations de roses « Donelle » à Brie-Comte-Robert ? demanda avec intérêt le représentant en autos, l’ami de M me Denise, que l’échelle des affaires de M. Donelle commençait à intéresser. J’y suis passé l’autre jour, et le nom m’a frappé…

— C’est mon frère, Marc Donelle, qui y est… Nous y avons acheté de la terre et construit des serres pour la rose coupée. Nous avons d’autres cultures de rosiers en Seine-et-Marne, dans les Alpes-Maritimes, le Vaucluse, la Loire, les Bouches-du-Rhône… Les Donelle sont une grande famille, Madame, et il se trouve toujours un cousin ou un gendre pour aller s’occuper des nouvelles cultures, des serres et des plantations. C’est rare qu’un Donelle se marie en dehors des familles horticoles, pour ainsi dire… Daniel est une exception. Enfin, Martine est quand même une fille de la campagne.

— L’Hymen, dit M. Georges, songeur, est la divinité qui présidait au mariage… À Athènes, dans les fêtes de l’Hymen, des jeunes gens des deux sexes, couronnés de roses, formaient des danses qui avaient pour objet de rappeler l’innocence des premiers temps…

— Eh bien, fit Ginette, aujourd’hui ils dansent la samba, et pour l’innocence, on repassera !

Par les portes ouvertes sur la salle sombre venait le rythme sambique, les jeunes gens et les jeunes filles semblaient s’en vouloir à mort.

— En tant que pharmacien, dit le pharmacien du village de Martine, je sais évidemment que l’eau de rose, l’essence de roses, nous viennent de l’antiquité… J’avoue que je n’ai jamais pensé que cela signifiait forcément une culture de roses en grand… Votre métier doit être un métier très ancien, n’est-ce pas ?

— Comme métier ? C’est difficile à dire… La rose sort de la nuit des temps douze siècles avant Jésus-Christ, en Asie Mineure, pour se mêler aux rites religieux des Perses. Les Juifs avaient des plantations de roses près de Jéricho… La rose apparaît chez les Grecs… chez Homère, chez Sapho, Hérodote… à Rome, elle a été de toutes les fêtes… Et le naturaliste Pline l’Ancien nous en conte des vertes et des pas mûres sur la rose… Les couronnes, les pétales, pour en avoir tant et tant, il fallait bien les cultiver. En l’an 70, il y avait déjà des serres, en Grèce. On connaissait la greffe, les croisements. Ensuite, l’histoire de la rose enjambe plusieurs siècles, on ne lui pardonnait peut-être pas son caractère païen… mais, chose curieuse, tout comme pendant des siècles avant Jésus-Christ on l’avait associée aux dieux et aux déesses, on s’était soudain mis à l’associer à la pureté de la Vierge !

— Toujours dans les huiles… fit Ginette.

— … Les couronnes de roses sont maintenant tressées en l’honneur de la vertu, et chaque fois que la Vierge se manifeste aux hommes, des roses naissent sous ses pas…

— Ça, c’est le côté spirituel de l’histoire, interrompit le pharmacien, mais, au Moyen Age, la rose jouait un grand rôle en pharmacie. Avicenne lui-même affirmait que la conserve de roses consommée en très grande quantité guérissait de la tuberculose… Et l’eau de rose au Moyen Age s’employait en quantité si énorme que la rose devait bien être cultivée sur des centaines d’hectares, rien qu’en France.

— Oui, dit M. Donelle, très content de trouver un interlocuteur qui avait des lumières sur les roses ; je crois qu’au Moyen Age c’était un métier très lucratif. Avec la mode des chapeaux et couronnes de roses, et l’eau de rose à elle seule…

— Oh, vous devez bien vous défendre aujourd’hui aussi, monsieur Donelle ! — Ginette, à qui Martine avait confié que le père ne les lâchait pas facilement, souriait finement : — Richard, veux-tu descendre de là ! cria-t-elle à l’intention de son fils qui faisait des acrobaties sur la margelle du puits. Richard, qu’est-ce que je te dis ! Attends un peu que je t’y envoie, sur les roses !.. — Et calmement, pour les autres : — Ce gosse me fera mourir…

M. Donelle ignora l’interruption de Ginette, — en homme bien élevé, — se dit M me Denise, cette Ginette était impossible, d’une vulgarité ! N’étaient ses qualités de manucure, il y a longtemps qu’on se serait passé d’elle, à l’Institut de beauté… Pourquoi fallait-il que Martine se fût liée avec elle, justement ?…

— … Le métier de marchand de roses, continuait M. Donelle, était très répandu en France aux XV eet XVI esiècles. Il existait même alors une coutume qui devait aider à entretenir d’agréables relations entre gens qui « se devaient mutuelles déférences »… J’ai lu dans une Histoire des antiquités de la Ville de Paris que les Princes du sang qui avaient des pairies dans le ressort des Parlements de Paris et de Toulouse étaient obligés de donner des roses au Parlement, en avril, mai et juin. Le pair qui présentait les roses en faisait joncher toutes les chambres du Parlement, ensuite il offrait un déjeuner aux présidents, aux conseillers, aux greffiers et huissiers de la cour. Après le repas, il allait dans chaque chambre porter des bouquets et des couronnes ornés de ses armes, pour tous les officiers… On ne lui donnait audience qu’après et puis on entendait la messe. Le Parlement avait d’ailleurs son faiseur de roses qu’on appelait le « Rosier de la Cour », et le Prince du sang, qui payait sa redevance en roses au Parlement, était obligé de se fournir chez lui…

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