Bernard Clavel - Malataverne

Здесь есть возможность читать онлайн «Bernard Clavel - Malataverne» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Классическая проза, на французском языке. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Malataverne: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Malataverne»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Malataverne... C'est la ferme de la mère Vintard, un coin tout au fond du vallon que le soleil ne réchauffe jamais. Avec ses ruines, on dit même que l'endroit porte malheur. Mais pour Christophe, Serge et Robert, trois garçons du village, ce nom résonne plutôt connue une sacrée aubaine: ils ont découvert où la vieille cache son magot et le lui dérober sera un jeu d'enfant. Pour les deux aînés, l'affaire est entendue, niais Robert, le plus jeune, a encore des doutes. Il n'a que quinze ans et, cette fois, il ne s'agit pas comme d'habitude de chaparder quelques fromages: c'est un crime qu'ils organisent. Et puis il a un mauvais pressentiment: rien de bon ne peut sortir de Malataverne...

Malataverne — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Malataverne», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Sur l'autre mur, il y avait la photo de sa mère dans un petit cadre de bois doré, et, simplement tenus par des punaises, les portraits de trois coureurs cyclistes découpés dans des magazines.

Robert était toujours habité par cette espèce de tiédeur qui venait du vin. C'était très agréable. Parfois, ce qu'il regardait se déformait, s'éloignait et une autre image paraissait. Il vit ainsi Gilberte étendue à côté de lui, dans le pré où il avait pu, l'autre soir, lui dégrafer son corsage. Puis ce fut une route dont les arbres défilaient très vite avec un bruit de soufflet saccadé qui lui battait les oreilles comme une rafale de gifles.

Après un long moment, comme le sommeil ne venait toujours pas, Robert se souleva et s'assit dans son lit, les épaules et la nuque appuyées contre le mur. La tiédeur du vin s'atténua un peu. Fixant la vitre de la lucarne, il essaya d'imaginer le val de l'Orgeole tel qu'il pouvait être à minuit. La lune devait baigner entièrement les coteaux orientés au sud et une bonne partie du bas-fond. Peut-être en certains points, le ruisseau était-il éclairé. Mais de toute façon, à hauteur de Malataverne, toutes les terres de la rive gauche devaient rester à l'ombre de la montagne; cette ombre dense, humide et silencieuse qui semble couler du sous-bois et baigner les prés jusqu'au bord de l'eau.

Déjà en été, quand le soleil écrase le reste de la terre, tout ce canton des Froids, qui porte si bien son nom, paraît sombre. On dirait qu'il a une vie à soi, enfermée dans ses bois épais, collée à la terre de ses prés où l'herbe est toujours drue, où les sources résistent aux pires sécheresses.

Robert essaya d'imaginer ce que pouvait être, de nuit, cette ruine de Malataverne. Il la voyait mal. Déjà, de jour, elle n'apparaissait qu'à peine, sous un fouillis d'arbustes. Robert voyait mieux la maison de la vieille: presque carrée, trapue, comme écrasée sous son toit incurvé. Est-ce que la lune viendrait jusqu'à la maison? Christophe affirmait que non. De toute façon, la porte s'ouvrait sur la façade donnant à l'ouest, c'est là que Robert se tiendrait, et cette façade serait forcément à l'ombre.

Robert réfléchit encore. Il fixait toujours la lucarne dont le verre épais, frappé de biais par la lumière, prenait des teintes de nacre. Dans l'angle, à l'endroit de la fêlure, un petit arc-en-ciel s'était formé où se détachait une toile d'araignée tendue entre la crémaillère et le châssis rouillé. Certains fils étaient noirs, d'autres luisaient comme les ornements de crèche dans les vitrines de Noël.

De temps à autre, la lucarne s'éloignait. Les détails s'effaçaient, tout devenait flou, pâle comme une grande tache de lumière ouatée de brume. Alors, sur ce fond, se déroulait un documentaire sur la vallée. Le point central demeurait toujours la ferme de la vieille et la ruine de Malataverne. Ce qui variait, c'était seulement l'angle de vue. Une fois on se trouvait tout en haut du bois des Froids, une autre fois, sur les monts d'Aveize, ensuite sur la route de Duerne d'où l'on apercevait seulement le toit de la ferme avec, dans le lointain, tout le panorama de Sainte-Luce et la fuite des coteaux jusqu'aux premiers monts du Forez. Et puis, c'était aussi la dégringolade des friches, et tout le fond de terre étalé comme une carte tel qu'on le découvre, du chemin qui conduit chez les Ferry. De ce point-là, on n'aperçoit que le toit de la ferme et une toute petite bande de la façade ouest, exactement comme si la maison n'était haute que de quelques centimètres.

- De toute façon, cette façade sera dans l'ombre. Et dans l'ombre de la lune, on ne voit rien.

Robert avait presque murmuré cette phrase. La lucarne se rapprocha soudain. Le petit arc-en-ciel avait disparu. À présent, la fêlure de l'angle était une tache grise frangée de vert pâle. Un instant, Robert pensa à Gilberte, puis il essaya d'imaginer les motos.

Trois motos. Celle de Serge et la sienne seraient plus modernes que celle de Christophe. Christophe avait une bonne grosse motocyclette d'épicier, grise, avec un crochet pour la remorque de livraison et un tan-sad. Celle de Robert serait rouge avec une selle longue et collée au réservoir. Un moment, il suivit en pensée la route de Lyon qu'il n'avait faite que trois ou quatre fois par le car. Il entrevit aussi les rues de la ville avec la circulation. Il essaya de se représenter surtout ce qu'il ne connaissait que par les récits de Christophe: des bars, des maisons où se trouvent réunis tous les modèles de billards automatiques et d'appareils à sous. Où l'on rencontre aussi des filles qui ne ressemblent pas à celles des villages.

Là, l'espace d'un éclair, revint l'image de Gilberte que Robert repoussa aussitôt.

Il sentait la fraîcheur du mur gagner tout son dos et il se recoucha. Il ferma les yeux et ce fut cette fois un autre coin de route qui s'imposa à lui.

Il revit ce dimanche de l'été dernier, où, dans l'après-midi, Serge et lui étaient montés à pied jusqu'aux bois d'Yzeron. Là, venant de Lyon où il s'était rendu le matin, Christophe les avait rejoints. Sur sa moto, il avait amené une fille. Une petite blonde, un peu boulotte, très maquillée et qui fumait sans arrêt. Ils avaient bavardé un peu, puis, l'un après l'autre, ils s'étaient enfoncés dans les taillis en compagnie de la fille.

Robert sentait son corps travaillé par le désir. Il respira plusieurs fois de suite très vite. Il lui semblait retrouver dans sa chambre le parfum de cette fille. Il ferma les yeux et essaya de penser à Gilberte. D'elle aussi, il avait envie, le soir, quand elle s'allongeait contre lui dans l'herbe du pré. Elle avait seize ans. Elle ne voulait pas. Elle se fâchait, menaçait de ne plus revenir, et Robert restait tranquille. Gilberte était plus grande, plus âgée d'un an. Quand ils étaient ensemble, c'était toujours elle qui commandait, depuis toujours, depuis l'école maternelle où ils s'étaient rencontrés pour la première fois.

Robert se retourna dans son lit. Il rouvrit les yeux. Cette fois, il ne ressentait plus du tout les effets du vin et le sommeil ne voulait pas venir. Il se retourna encore à plusieurs reprises puis, pour tenter de s'endormir, il se récita une leçon sur les métaux qu'il avait à réviser pour le cours d'apprentissage.

DEUXIÈME PARTIE

6

Robert s'étira et se frotta les yeux. Il était cinq heures et, avant de partir pour la carrière, son père l'avait réveillé. Il l'entendit gonfler son vélo puis le sortir du couloir. Depuis la porte, avant de fermer, le père Paillot cria:

- Te rendors pas, Robert!

Sans bouger, Robert lança:

- Ouais!

Les souliers ferrés du père grincèrent sur le seuil, la porte claqua et Robert n'entendit plus qu'un bruit étouffé de pas dans la rue et des voix qui semblaient venir de très loin.

Un jour gris rampait sur la vitre. Hésitant à entrer, il salissait à peine les deux murs les plus proches de la lucarne. Le reste demeurait dans l'ombre. Une ombre plus terne, plus moite que celle de la nuit.

Robert avait la bouche pâteuse et la gorge sèche. Il se tourna sur le côté, le dos au mur, les yeux ouverts. Imperceptiblement, les objets sortaient de l'ombre. Sur le plancher, chaque lame se dessinait. Sous une chaise, il y avait quelque chose que Robert ne parvenait pas encore à identifier. Il regarda un moment la lucarne. La vitre sale ne permettait pas de voir le ciel, mais il jugea pourtant qu'il devait être couvert. Il souleva la tête pour mieux écouter. Un coup de vent venait de siffler en longeant le chéneau. Juste au-dessus de lui, entre les voliges et les tuiles, des rats se mirent à courir. Le vent passa encore puis il y eut, au fond de l'impasse, le bruit d'un portail battant contre un mur et un moteur de voiture se mit en marche. Longtemps, il couvrit tous les autres bruits du matin.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Malataverne»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Malataverne» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Отзывы о книге «Malataverne»

Обсуждение, отзывы о книге «Malataverne» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x