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Adrien Goetz: La Dormeuse de Naples

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Adrien Goetz La Dormeuse de Naples

La Dormeuse de Naples: краткое содержание, описание и аннотация

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La Dormeuse de Naples Odalisque Dans le Paris des années romantiques, devant la baie de Naples ou dans les paysages de la campagne romaine, les peintres, fascinés par cette histoire, cherchent la Dormeuse. Qui était le modèle ? Caroline Bonaparte, la femme du roi de Naples ? Ou bien une passante miséreuse, rencontrée au hasard des rues, et qui devint une véritable obsession pour Ingres ? Camille Corot a-t-il véritablement vu le tableau, et en fut-il si bouleversé qu’il se jura de ne pas disparaître sans avoir revu « le nu le plus nu qui se puisse. La réalité même » ? Et qu’est devenue la toile ? Etait-elle dans l’atelier de Géricault, comme un ami du peintre l’affirme, et le fameux tableau du fut-il peint par-dessus L’énigme de la Dormeuse permet à Adrien Goetz de faire revivre trois artistes illustres — Ingres, Corot et Géricault —, mêlant avec talent l’histoire de l’art à la littérature. Adrien Goetz est maître de conférence en histoire de l’art à L’Université Paris-IV-Sorbonne. Après un premier roman remarqué dont le héros était un créateur contemporain imaginaire, il fait ici revivre trois flamboyantes figures d’artistes du XIX  siècle.

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Il collectionnait comme il écrivait ses romans. Et puis surtout, Ingres n’aurait pas osé faire deux versions d’un tel chef-d’œuvre. Ou alors, n’était-ce pas la vraie Dormeuse de Naples que l’on me montra à Rome en 1825 ? Peu m’importe, la seule Dormeuse de Naples que je veuille conserver se trouve dans mes souvenirs et je la regarde quand je veux. Il me suffit de fermer les yeux.

C’est ce que je fis, au moment même où la contemplation cessa. Vêtus de bure et brandissant des torches aveuglantes, dix hommes entrèrent dans la pièce. Le conseil des Dix de l’ancienne république de Venise, avec des poignards comme dans l’ Angelo tyran de Padoue que Victor Hugo écrira ensuite. La France importait son Italie en Italie. Ils firent cercle en un instant. Le rideau rouge retomba. Ils chantèrent en grec ou en chinois une chanson à boire dont je ne compris pas un mot, relevèrent leurs capuchons. Le tonneau fut en perce, j’étais des leurs.

Peu m’importait de devoir vivre désormais dans Rome comme un empereur de la dynastie des Antonins. J’étais peintre, peu philosophe, humaniste de village, initié à des mystères qui me procuraient les amis que je me serais faits de toute manière. Il n’y avait pas de quoi inquiéter la police du Pontife, qui devait d’ailleurs peu se soucier de ces artistes conspirateurs en robes de chambre dans les carrières. Nous n’avions même pas sacrifié de chat. On ne m’avait pas coiffé du turban vert. Je n’avais pas reçu de pantoufles pointues. J’étais un peu déçu. Restait La Dormeuse, choisie, je ne sais par qui, par le Grand Maître ou par Joseph le Maure, pour être le moment le plus captivant de l’initiation. On ne devait pas la voir comme une œuvre d’art, mais plutôt lui donner quelque sens égrillard — qu’elle n’avait pas, même dans ce redoutable environnement. C’est elle qui, selon un vrai rite antique, à l’insu de mes commensaux de théâtre, avait fait de moi un homme. Un frère en sommeil amoureux.

On n’a jamais plus voulu que je la voie.

Je me suis mis à la chercher. Je ne savais pas si je cherchais le tableau, pour le revoir comme la plus parfaite peinture qui soit. Si je cherchais le modèle, pour lui dire que je l’aimais — mais j’aimais en fait la peinture et courais le risque d’être déçu. J’étais jeune, je ne pensais pas si loin. J’interrogeais Caruelle, Edouard Bertin, l’incompréhensible Russe, qui ne savaient rien. Je me jetais à corps perdu dans la quête de la Dormeuse — car c’était dans mes propres œuvres, terminées jour après jour, empilées dans ma malle, que je la cherchais le mieux.

Quelle chance Ingres avait eue de faire cette œuvre aussi belle que la nature ! Moi que le soleil désespérait, que la campagne laissait impuissant. Lui, était arrivé : il se mesurait au plus difficile, le corps d’une femme à la beauté si pure, il avait réussi. Moi, je me heurtais aux portes des granges, aux clochers, aux moulins, aux nuages, aux ruines, aux cailloux et aux arbres et, à chaque fois, j’étais battu. Le soleil donnait la beauté à tout, il n’entrait que mal, comme à regret, dans mes peintures.

J’ai péché pour avoir adoré une image. Personne ne pourra m’en absoudre. Rien ne vaut d’être contemplé que Dieu, et la beauté — son reflet terrestre. Mais Dieu seul ne peut se plier à la représentation, c’est pourquoi la beauté résiste si fort. Je touchais mes limites avec exactitude. Ce sont les limites des hommes.

Je parle d’elle comme d’une femme. Je me souviens d’elle comme si je l’avais connue. Je dois faire effort pour me dire que c’était une toile peinte. J’étais à cette époque plus exalté que je ne le suis. Ou plutôt, je ne le montre plus. Je me suis fait une vie digne du bonhomme La Fontaine et du roi d’Yvetot. On se moque du petit père Corot en blouse bleue de paysan et gros croquenots, mais moi, pendant ce temps, j’ai la paix et le loisir de rêver. Personne ne me reconnaît dans les rues. Ma mère déjà me répétait : « Mon Dieu, Camille, comme tu es commun ! Comment ai-je pu faire un enfant comme celui-là ? ». J’ai un faux-air de légume. Mon neveu a hérité de ce visage-là. C’est pourquoi j’ai voulu qu’il me pose l’Ange pour Saint-Nicolas. Je crois que c’est la meilleure action de ma vie — au moins dix années d’indulgence. Je lui ai vraiment fait plaisir à cet enfant, avant qu’on ne lui dise qu’il est laid, ce qui arrivera tôt ou tard, à sa première bluette. Il pourra penser : « Je sais bien que ce n’est pas vrai, sinon, pourquoi mon oncle Corot m’aurait-il choisi pour poser un ange ? ». Je suis parfois édifiant.

On n’a rien à colporter sur moi. Je suis un peintre qui travaille. Ma vie et mes souvenirs ne regardent personne. Je fais des rêves de jeune homme. Nul ne s’en doute. Peindre, c’est se faire un masque, et non se livrer sur la toile, comme on le croit de nos jours. À Rome, je passais des nuits ivres dans les officines du Trastevere. Je chantais des morceaux d’opéras qui me reviennent encore sans crier gare. Je dépendais des jambons. Aujourd’hui, je suis connu pour dîner à six heures et me coucher à huit. Je bois du lait, j’aime les asperges et le fromage de chèvre. Au moins ont-ils cela à raconter. Les critiques d’art, ne vont pas gloser bien longtemps.

Depuis cette rencontre, je ne suis plus tout seul à l’atelier. Dans la pièce voisine, se cache une jolie fille qui entre et sort à mon gré. C’est la Folie, mon invisible compagne, dont la jeunesse est éternelle et dont la fidélité ne lasse pas. Je la laisse sortir de plus en plus souvent. Car dans le temps de ma jeunesse, j’étais obligé de garder ma Folie pour moi et de l’enfermer dans mon armoire. Un jour, j’ai fini par ouvrir la porte et la douce Folie s’est échappée, mais j’en ai encore plein mon armoire, en réserve.

*

Lors de mon second séjour de Rome, La Dormeuse m’occupait tellement que je voulus la revoir. Au besoin, me faire à nouveau initier sous un autre nom. La société antonine n’existait plus, impossible d’en retrouver des membres, ni de savoir ce que ses abracadabrantes collections étaient devenues. Je trouvais un petit modèle nommé Marietta. Je la mis dans la pose de La Dormeuse. Mais Marietta avait les cuisses trop larges, le regard effronté, les bras trop gros. Cela n’allait pas. Comme j’avais honte de la faire poser — je manquais d’habitude, n’aimant guère les séances de modèle nu, où je suis plus gêné que le modèle, qui ne l’est pas du tout —, je lui faisais la conversation comme je sais si bien faire, dans des nuages de fumée de pipe. Elle me dit qu’elle avait un amoureux.

« Eh bien, lui dis-je, marie-toi et plante là les peintres.

— Me marier, monsieur, mais nous n’avons pas de quoi entrer en ménage. »

Je lui donnais une petite dot, avec ce que m’avait laissé un voyageur qui avait pris six études. Elle me remercia. Je vous dis que j’aime faire le bien. Et je conserve toujours ma petite esquisse, mon « odalisque romaine », qui est à monsieur Ingres ce que mon écran de cheminée est à Giorgione, en souvenir de ces cuisses si larges et si bonnes.

Obsédé par La Dormeuse, j’ai suivi tous les chemins qui partent de Rome, guidé par son fantôme. Ma vie s’est consacrée toute seule à la poursuite de cette ombre. Je suis retourné seul là où j’allais avec mes amis peintres, la première année de mon voyage : les Castelli Romani, Subiaco, Olevano, Nemi, Frascati, Ariccia, toutes les routes me ramenaient à elle. J’espérais la retrouver, voir une femme qui lui ressemble, je suis allé comme cela pêcher au lac d’Albano, marcher dans les cailloux du mont Soracte, montagne usée comme un vieux philosophe, à Castel Sant’Elia où les filles sont rousses. J’ai peint encore des dizaines de tableaux. Je faisais poser des paysannes. Elles me fournissaient les sujets de petites bambochades qui me délassaient des paysages et de l’attention extrême qu’ils requièrent.

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