Joseph Conrad - Le Frère-De-La-Côte

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Le Frère-De-La-Côte: краткое содержание, описание и аннотация

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Ce roman d'aventures est la dernière oeuvre que Joseph Conrad conduisit à son terme. Peyrol, ancien forban, se retire sur le rivage méditerranéen, non loin de la rade de Toulon, dans une période troublée – l'action se déroule sous la Convention et le Consulat – où la paix à laquelle il aspire va lui être ravie par la force des circonstances. Sur la toile de fond mi-terrestre mi-maritime, se meuvent des personnages fortement individualisés, marqués par les événements de l'époque – rivalités politiques nationales, massacres de la Terreur, etc.

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À la fin il remua sur son siège, tourna la tête de droite et de gauche, comme pour s’assurer que son cou n’était pas pétrifié, laissa échapper un petit rire et grommela: «Disparu, hein! Baste, quelle fichue histoire!» comme si le mot «disparu» eût été une grossière insulte quand on l’inscrit sur un registre devant le nom d’un homme. Cela paraissait l’ulcérer, ainsi que l’observa le lieutenant avec surprise: ou bien était-ce quelque chose d’inarticulé qui l’ulcérait et se manifestait de cette manière amusante? Le lieutenant, lui aussi, eut un mouvement de colère qui prit feu puis retomba aussitôt et s’acheva par cette réflexion philosophique d’une froideur mortelle: «Nous sommes victimes de la destinée qui nous a réunis.» Puis son ressentiment le reprit. Pourquoi diable fallait-il qu’il tombât sur cette jeune fille ou cette femme (il ne savait comment il devait la considérer) et qu’il en souffrit si affreusement? Lui qui depuis l’enfance, ou presque, s’était employé à détruire en lui toute tendresse. Ces mouvements changeants de dégoût, d’étonnement en face de lui-même et des détours inattendus de la vie, lui donnaient un air profondément absorbé dont un éclat de Peyrol, non pas tant bruyant que farouche, vint le tirer:

«Non, s’écria Peyrol, je suis trop vieux pour aller me rompre les os pour le bon plaisir d’un balourd de soldat qui, à Paris, s’imagine avoir trouvé quelque chose de malin.

– Je ne vous le demande pas», dit le lieutenant d’un ton extrêmement sévère, que Peyrol aurait appelé un ton de porteur d’épaulettes. «Vieux bandit de mer! Et ce ne serait pas pour le bon plaisir d’un soldat en tout cas. Vous et moi nous sommes français, après tout.

– Vous avez donc découvert cela?

– Oui, dit Réal. Ce matin, en vous écoutant parler sur la falaise, avec cette corvette anglaise pour ainsi dire à un jet de pierre.

– Oui, grogna Peyrol, un navire construit en France!» (Il se donna un coup retentissant sur la poitrine.) «Ça fait mal là de le voir. J’avais l’impression que j’aurais pu sauter sur son pont, à moi tout seul!

– Oui, là-dessus, vous et moi, nous nous comprenons, dit le lieutenant. Mais écoutez-moi, l’affaire est beaucoup plus importante que de reprendre une corvette capturée. En réalité il s’agit de bien plus que de jouer un tour à un amiral. Cela fait partie d’un vaste plan, Peyrol! C’est encore un coup qui doit nous aider à remporter une grande victoire en mer.

– Nous! dit Peyrol. Je suis un flibustier, moi, et vous un officier de marine. Que voulez-vous dire par nous?

– Je veux dire tous les Français, répondit le lieutenant, ou disons simplement la France, que vous avez servie, vous aussi.»

Peyrol, dont l’attitude d’effigie de pierre s’était humanisée presque malgré lui, fit un signe de tête approbateur et dit: «Vous avez quelque chose dans la tête. Eh bien! qu’est-ce que c’est? Si vous croyez pouvoir vous fier à un flibustier.

– Non, je me fie à un canonnier de la République. L ’idée m’est venue que pour cette grande affaire, nous pourrions nous servir de cette corvette que vous observez depuis si longtemps. Car espérer que l’escadre ira capturer une vieille tartane d’une façon qui n’éveille pas de soupçons, il n’y faut pas songer.

– Une idée de terrien», déclara Peyrol avec plus de chaleur qu’il n’en avait jamais montré envers le lieutenant Réal.

«Oui, mais il y a cette corvette. Ne pourrait-on s’arranger pour leur faire avaler toute l’histoire, d’une façon ou d’une autre? Vous riez… Pourquoi?

– Je ris parce que ce serait une bonne plaisanterie», fit Peyrol dont l’hilarité fut de très courte durée. «Cet Anglais-là à bord de sa corvette, il se croit très malin. Je ne l’ai jamais vu, mais j’avais fini par avoir l’impression que je le connaissais comme si c’était mon propre frère; mais maintenant…»

Il s’arrêta court; le lieutenant Réal, après avoir observé ce brusque changement de contenance, déclara sur un ton imposant:

«Je crois que vous venez d’avoir une idée.

– Pas la moindre», répondit Peyrol, reprenant comme par enchantement son attitude pétrifiée. Le lieutenant ne se découragea pas et ne fut pas surpris d’entendre l’effigie de Peyrol déclarer: «Tout de même, on pourrait voir.» Puis brusquement: «Vous aviez l’intention de passer la nuit ici?

– Oui, je vais simplement descendre à Madrague et faire prévenir la chaloupe qui devait venir aujourd’hui de Toulon, qu’il lui faudra s’en retourner sans moi.

– Non, lieutenant. Il faut que vous retourniez à Toulon aujourd’hui. Quand vous y serez, il faut tirer de leur trou un ou deux de ces fichus gratte-papier du bureau de la Marine, même s’il est minuit, pour qu’ils vous délivrent des papiers pour une tartane… oh, appelez-la comme vous voudrez. N’importe quels papiers. Et alors vous reviendrez aussitôt que possible. Pourquoi ne pas descendre à Madrague maintenant et voir si la chaloupe n’est pas déjà là. Si elle y est, en partant tout de suite, vous pourriez être revenu ici vers minuit.»

Il se leva avec impétuosité: le lieutenant se leva lui aussi. Toute son attitude indiquait l’hésitation. L’aspect de Peyrol ne montrait pas d’animation particulière, mais son visage de Romain et son aspect grave lui donnaient un fort air d’autorité.

«Vous ne voulez pas m’en dire davantage? demanda le lieutenant.

– Non, dit le flibustier. Pas avant que nous ne nous revoyions. Si vous revenez pendant la nuit, n’essayez pas d’entrer dans la maison, attendez dehors. Ne réveillez personne. Je serai dans les parages et s’il y a quelque chose à vous dire, je vous le dirai alors. Qu’est-ce que vous cherchez? inutile de monter chercher votre valise. Vos pistolets sont aussi dans votre chambre? À quoi bon des pistolets pour aller simplement à Toulon et en revenir, avec un équipage de la marine?» Il mit carrément la main sur l’épaule du lieutenant et le poussa doucement vers le sentier qui menait à Madrague. Réal, à ce contact, tourna la tête, et leurs regards tendus se croisèrent avec la force concentrée d’une étreinte entre deux lutteurs. Ce fut le lieutenant qui céda devant le regard inflexiblement résolu du vieux Frère-de-la-Côte. Il céda sous le couvert d’un sourire sarcastique et de cette remarque, faite sur un ton dégagé: «Je vois que vous voulez vous débarrasser de moi pour une raison quelconque», ce qui ne fit pas le moindre effet sur Peyrol dont le bras lui montrait la direction de Madrague. Quand le lieutenant lui eut tourné le dos, Peyrol laissa retomber son bras; mais il attendit que le lieutenant eût disparu avant de se retourner lui aussi, et de prendre la direction opposée.

IX

Après qu’il eut vu disparaître le lieutenant perplexe, Peyrol s’aperçut que son propre cerveau était parfaitement vide. Il se mit en devoir de descendre vers sa tartane non sans avoir jeté un regard de côté sur la façade de cette demeure habitée par un problème très différent. Celui-là attendrait. Se sentant la tête étrangement vide, il éprouva la pressante nécessité d’y faire entrer sans perdre de temps une pensée quelconque. Il dégringola les pentes abruptes, se rattrapa à des buissons, sauta de pierre en pierre avec l’assurance et la précision mécanique que lui donnait une longue habitude, sans relâcher un seul instant son effort pour découvrir un plan défini à se mettre dans la tête. Il pouvait apercevoir à sa droite la crique, tout éclairée d’une lumière pâle, tandis qu’au-delà s’étendait la Méditerranée, nappe bleu foncé, sans une ride. Peyrol se dirigeait vers le petit bassin où, depuis des années, il tenait cachée sa tartane, comme un bijou dans un coffret, sans autre but que de réjouir en secret ses regards; elle n’avait pas plus d’utilité pratique que n’en a le trésor d’un avare, mais elle était tout aussi précieuse! En atteignant un creux du terrain où poussaient des buissons et même quelques brins d’herbe, Peyrol s’assit pour se reposer. Dans la position où il était, le monde visible se limitait pour lui à une pente pierreuse, quelques rochers, le buisson auquel il était adossé et un morceau d’horizon marin complètement désert. Il se rendit compte qu’il détestait ce lieutenant beaucoup plus quand il ne le voyait pas. Il y avait quelque chose dans ce garçon-là. En tout cas, il s’était débarrassé de lui pour, mettons, huit ou dix heures. Le vieux flibustier éprouva un malaise, le sentiment fort importun que la stabilité des choses était compromise. Il s’en étonna et la pensée qu’il devenait vieux vint de nouveau l’envahir. Il n’ignorait pourtant pas la vigueur de son corps. Il pouvait encore avancer furtivement comme un Indien et de son fidèle bâton frapper un homme derrière la tête avec assez de sûreté et de force pour l’assommer comme un bœuf. C’est précisément ce qu’il avait fait pas plus tard que la nuit précédente à deux heures du matin, il n’y avait pas douze heures de cela, le plus aisément du monde et sans éprouver une sensation d’effort excessif. Cette pensée le réconforta. Mais il ne pouvait toujours pas trouver une idée à se mettre dans la tête. Pas ce qu’on eût pu appeler une véritable idée. Cela refusait de venir. Inutile de rester là à l’attendre.

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