Joseph Conrad - Le Frère-De-La-Côte

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Le Frère-De-La-Côte: краткое содержание, описание и аннотация

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Ce roman d'aventures est la dernière oeuvre que Joseph Conrad conduisit à son terme. Peyrol, ancien forban, se retire sur le rivage méditerranéen, non loin de la rade de Toulon, dans une période troublée – l'action se déroule sous la Convention et le Consulat – où la paix à laquelle il aspire va lui être ravie par la force des circonstances. Sur la toile de fond mi-terrestre mi-maritime, se meuvent des personnages fortement individualisés, marqués par les événements de l'époque – rivalités politiques nationales, massacres de la Terreur, etc.

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Il se leva et, en quelques enjambées, il parvint à une crête pierreuse d’où il découvrit le bout blanc et arrondi des deux mâts de sa tartane. La coque lui en était cachée par la configuration du rivage dont le détail le plus visible était un grand rocher plat. C’était à cet endroit que, moins de douze heures auparavant, Peyrol, incapable de dormir dans son lit, et qui était descendu pour essayer de trouver le sommeil à bord de sa tartane, avait vu, au clair de lune, un homme debout, penché au-dessus de son navire et qui l’examinait à loisir. Une silhouette de forme caractéristique, noire et fourchue, qui certainement n’avait rien à faire là. Peyrol, par une déduction soudaine et logique, s’était dit: «Débarqué d’un canot anglais.» Pourquoi, comment, dans quel but, il ne s’attarda pas à y réfléchir. Il s’empressa d’agir, en homme longtemps accoutumé à se trouver à l’improviste aux prises avec les situations critiques les plus inattendues. La silhouette noire, plongée dans une sorte de stupeur attentive, n’entendit rien, ne soupçonna rien. Le gros bout du gourdin s’abattit sur sa tête comme un coup de tonnerre tombant d’un ciel bleu. Les parois du petit bassin retentirent du choc. Mais l’homme n’avait pas eu le temps de l’entendre. La force du coup avait envoyé le corps inanimé rouler du bord du rocher plat jusque dans la cale ouverte de la tartane qui fit entendre un bruit de tambour voilé. Peyrol n’aurait pas pu faire mieux à vingt ans. Non. Ni même si bien. Ç’avait été rapide, bien conçu, et ce bruit de tambour voilé fut suivi d’un parfait silence, sans un soupir, sans un gémissement. Peyrol contourna au pas de course un petit promontoire à l’extrémité duquel le rivage s’abaissait au niveau de la lisse [72]de la tartane, et sauta à bord. Le silence demeurait complet sous ce froid clair de lune et parmi les ombres profondes des rochers. Il était complet, car Michel qui couchait toujours sous le demi-pont d’avant, éveillé en sursaut par le choc qui avait fait trembler toute la tartane, en avait perdu l’usage de la parole. La tête dépassant à peine du demi-pont, immobilisé à quatre pattes et tremblant violemment comme un chien qu’on vient de laver à l’eau chaude, il n’osait avancer plus loin, terrorisé par ce cadavre ensorcelé qui venait de tomber à bord en fendant les airs. Il ne l’aurait touché pour rien au monde.

Les mots: «Es-tu là, Michel?» prononcés à mi-voix, agirent sur lui comme un tonique moral. Ce n’était donc pas un acte du Malin; ce n’était pas de la sorcellerie! Et même si c’en était, maintenant que Peyrol était là, Michel n’avait plus peur. Il ne hasarda pas la moindre question tout en aidant Peyrol à retourner le corps flasque. Le visage était couvert de sang par une coupure au front qu’il s’était faite en tombant sur le tranchant de la carlingue [73]. Si la tête n’avait pas été complètement écrasée et les membres brisés, c’est que, en décrivant sa parabole dans l’air, la victime de cette curiosité indue avait touché et cassé comme une simple carotte un des haubans du mât d’avant. En levant les yeux par hasard, Peyrol remarqua cette corde rompue, et posa aussitôt la main sur la poitrine de l’homme.

«Le cœur bat encore, murmura-t-il. Va allumer la lampe de la cabine, Michel.

– Vous allez porter cet objet dans la cabine?

– Oui, dit Peyrol. La cabine est habituée à ce genre d’objets.» Et il se sentit soudain plein d’amertume. «Cette cabine a été un piège mortel pour des gens que ce gaillard-là, quel qu’il soit, ne vaut pas.»

Tandis que Michel était allé exécuter l’ordre qu’il avait reçu, Peyrol parcourait des yeux les rives du bassin, car il ne pouvait se défaire de l’idée qu’il devait y avoir d’autres Anglais dissimulés dans les parages. Qu’une des embarcations de la corvette fût encore dans la crique, il n’avait pas le moindre doute à cet égard. Quant à la raison qui l’y avait fait venir, elle était incompréhensible. Seul, le corps inanimé qui gisait à ses pieds aurait peut-être pu le lui dire: mais Peyrol avait peu d’espoir qu’il pût jamais retrouver la parole. Si ses camarades étaient partis à sa recherche, il y avait tout juste une petite chance qu’ils ne découvrissent pas l’existence du bassin. Peyrol se baissa pour tâter le corps d’un bout à l’autre. Il ne trouva sur lui aucune arme. Rien qu’un couteau de poche attaché à un cordon passé autour du cou.

Michel, l’obéissance incarnée, une fois revenu de l’arrière, reçut l’ordre de verser deux seaux d’eau salée sur la tête ensanglantée dont le visage était levé vers la lune. Descendre le corps dans la cabine n’alla pas sans mal. Il était lourd. On l’étendit de tout son long sur un caisson et une fois que Michel lui eut avec une étrange minutie placé les bras le long du corps, il eut l’air incroyablement rigide. La tête ruisselante, aux cheveux trempés, avait l’air d’être celle d’un noyé avec une balafre rose et béante sur le front.

«Va sur le pont faire le guet, dit Peyrol. Il est encore possible que nous ayons à nous battre avant la fin de la nuit.»

Une fois Michel parti, Peyrol commença par enlever rapidement sa vareuse et tira sa chemise par-dessus sa tête. C’était une chemise très fine. Les Frères-de-la-Côte, à leurs moments de loisir, n’étaient pas du tout une bande de gens déguenillés, et le canonnier Peyrol avait conservé le goût du beau linge. Il déchira la chemise en longues bandes, s’assit sur le coffre et prit sur ses genoux la tête mouillée. Il la banda avec une certaine adresse, en opérant aussi calmement que s’il se fût agi de travaux pratiques sur un mannequin. Puis Peyrol, en homme d’expérience, prit la main inanimée et lui tâta le pouls. La vie ne s’était pas encore enfuie. Le flibustier, nu jusqu’à la ceinture, ses bras puissants croisés sur la fourrure grise de sa poitrine dénudée, garda son regard baissé sur ce visage inerte posé sur ses genoux et dont les yeux étaient paisiblement fermés sous la bande blanche qui lui couvrait le front. Il examina cette mâchoire épaisse, bizarrement associée à une certaine rondeur des joues, à un nez remarquablement large mais à bout pointu, avec un petit creux sur l’arête, marque naturelle ou qui provenait peut-être de quelque ancienne blessure. Un visage d’argile brune, taillé à coups de serpe, et dont les paupières fermées portaient d’épais cils noirs qui semblaient artificiellement jeunes sur cette physionomie vieille de quarante ans au moins; et Peyrol pensait à sa jeunesse. Non pas la sienne propre; celle-là il ne se souciait jamais de la retrouver, mais il pensait à la jeunesse de cet homme, à l’aspect que ce visage avait dû avoir vingt ans plus tôt. Tout à coup, il changea de position et approchant ses lèvres de l’oreille de cette tête inanimée, hurla de toute la force de ses poumons:

«Holà, holà! réveille-toi, camarade!»

Il y avait de quoi réveiller un mort, semblait-il. Un faible: «Voilà! voilà.» fut la seule réponse qui lui parvint de loin et, peu après, Michel passa la tête par la porte de la cabine avec une grimace anxieuse et une lueur dans ses yeux ronds.

«Vous avez appelé, maître?

– Oui, dit Peyrol. Viens m’aider à le déplacer.

– Par-dessus bord?» murmura Michel avec empressement.

«Non, dit Peyrol, sur cette couchette. Doucement! Ne lui cogne pas la tête,» cria-t-il avec une tendresse inattendue. «Étends une couverture sur lui. Reste dans la cabine et tiens son pansement humecté d’eau salée. Je crois que personne ne viendra te déranger cette nuit. Je vais jusqu’à la maison.

– Le lever du jour approche», remarqua Michel.

C’était une raison de plus qui faisait que Peyrol voulait retourner en hâte à la maison et grimper à sa chambre sans être vu. Il passa sa vareuse à même sa peau, ramassa son gourdin, recommanda à Michel de ne laisser cet étrange oiseau sortir de la cabine sous aucun prétexte. Convaincu que l’homme ne referait jamais un pas de sa vie, Michel accueillit ces instructions sans émotion particulière.

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